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the frenchbooklover - Page 155

  • Rutland place

    Rutland place

    de

    Anne Perry

    rutland place.gif

    "Charlotte Pitt dévisagea avec surprise le garçon de courses et lui prit la lettre des mains. Les yeux ronds et vifs du jeune homme lui rendirent son regard. "Pourvu qu'il n'attende pas un pourboire" songea-t-elle. Leur récent emménagement dans cette nouvelle maison, plus spacieuse et plus aérée que la précédente, avec sa chambre d'amis et son minuscule jardin, avait mobilisé toutes leurs économies"

    Depuis quelque temps, plusieurs objets ont disparu dans le quartier de Rutland Place. Les domestiques sont soupçonnés mais personne n'a de véritable idée sur l'identité du ou des coupables.

    Parmi les affaires dérobées, se trouve un médaillon "d'une grande valeur sentimentale" où la mère de Charlotte avait dissimulé la photo d'un autre homme que son père.

    Craignant pour sa réputation si le bijou réapparaît dans de mauvaises mains, Caroline Ellison fait donc appel à sa fille pour résoudre cette énigme.

    C'est ainsi que notre héroïne se retrouver à enquêter à Rutland Place. Mais derrière les façades élégantes, le drame n'est jamais loin et bientôt, une des habitantes est retrouvée morte après avoir ingéré trop de belladonne. Accident? Suicide? Assassinat?

    Toutes les hypothèses sont à envisager...

    anne perry.jpg

    Il s'agit de la cinquième enquête des Pitt que je découvre. Après avoir perdu leur fille aînée dans L'étrangleur de Cater Street, les Ellison ont déménagé à Rutland Place, "une promenade calme et élégante, bordée d'arbres". Mais le père de Charlotte, très pris par ses affaires, a commencé à délaisser son épouse...Livrée à elle-même, Caroline a cherché du réconfort...Et bien vite, ses espoirs amoureux se sont tournés vers un voisin, le séduisant Paul Alaric, déjà entrevu dans Le crime de Parangon Walk.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ce personnage. Une fois encore, il m'a séduite par son attitude de gentleman. On sent qu'il plaît à toutes (même à Charlotte) et que son charisme doit être extraordinaire. Néanmoins, loin de se servir de cet atout, il conserve une attitude respectueuse vis-à-vis de la gent féminine.

    Je me suis même demandé si Anne Perry, elle-même captivée par sa création, n'avait pas utilisé l'argument du médaillon et du portrait pour pouvoir le faire revenir dans un des tomes de sa série. J'ai en effet trouvé que l'intrigue bâtie autour de l'attirance de Caroline Ellison pour le Français n'avait pas grand intérêt.

    De même, l'intrigue policière ne m'a pas pas paru très intéressante. Elle ne se met en route qu'à la fin du premier tiers du roman. Et sa résolution semble traîner en longueur. Par ailleurs, la solution trouvée par Charlotte ne m'a pas pleinement satisfaite. Je l'ai jugée trop téléscopée.

    Une fois encore, Thomas Pitt se retrouve en retrait dans l'enquête qu'il est censé mener. C'est comme si l'auteure avait décidé d'alterner entre le mari et la femme comme véritables héros de ses volumes. Tantôt on suit plus Thomas, tantôt Charlotte et sa soeur Emily...Logiquement, le prochain tome devrait donc faire la part belle au jeune homme.

    Hormis Paul Alaric, les personnages secondaires ne m'ont pas conquise. Contrairement aux opus précédents, je ne leur ai pas trouvé de caractéristiques percutantes.

    Même la peinture de la société victorienne ou la description de la condition féminine, thèmes fétiches d'Anne Perry, m'ont paru moins bien traitées que d'habitude.

    Bref, vous l'aurez compris: Rutland Place ne m'a pas conquise. Seules les pages avec Paul Alaric (j'espère le retrouver dans la suite des aventures de Charlotte) ont vraiment retenu mon attention. Mais je continuerai avec plaisir la découverte de cette série.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2002, 314 pages, 7,50 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca et Céline.

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry, victorien, God save the livre 2013 ,La plume au féminin 2013 et polar historique.

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  • Un intérêt particulier pour les morts de Ann Granger

    Un intérêt particulier pour les morts

    de

    Ann Granger

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    "Telle une vieille dame desserrant son corset, la locomotive émit un long soupir, puis elle enveloppa tout et tout le monde dans un linceul de vapeur et de fumée. La nuée tourbillonna autour du quai et monta jusqu'au plafond de la gare où elle resta piégée. L'odeur de souffre me ramena à mon enfance, dans la cuisine de Mary Newling un matin où j'étais chargée d'écaler des oeufs durs"

    Elizabeth Martin, une jeune femme de 29 ans, vient d'accepter un emploi de dame de compagnie auprès de la veuve de son parrain, une certaine Mrs Parry. C'est ainsi qu'elle arrive à King's Cross en 1864. Un fiacre doit l'emmener dans les quartiers chics de la capitale, à Dorset Square où se trouve sa future demeure. Sur le trajet, elle longe le chantier immense de la future gare de Saint-Pancras et croise un tombereau.

    Quelques jours après, elle apprend que ce convoi renfermait le corps de l'ancienne dame de compagnie de Mrs Parry. Elle aurait été retrouvée étranglée sur le chantier alors que tout le monde la croyait en fuite avec son amant.

    L'enquête débute...Et va permettre à notre jeune héroïne de prouver toute son intelligence. Mais surtout de croiser un ancien ami d'enfance, l'inspecteur Benjamin Ross...

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    Cela faisait quelque temps que j'avais remarqué sur le site des éditions 10/18 cette magnifique couverture. Après quelques recherches, je m'étais rendue compte qu'il s'agissait du premier volume d'une série imaginée par l'auteure britannique Ann Granger et située dans le Londres de l'époque victorienne. Aussi, j'ai guetté avec impatience sa sortie le 20 juin et je n'ai pas tardé à me plonger dedans.

    Elizabeth Martin se révèle une héroïne attachante. Elle a grandi auprès de son père, un généreux médecin de province qui se battait pour améliorer les conditions de vie des mineurs et faire appliquer la loi sur l'interdiction du travail dans les mines pour les enfants de moins de 10 ans. De même, il n'hésitait pas à oublier les honoraires dûs par ses patients les plus pauvres ou financer les études de certains jeunes prometteurs. Sa mort soudaine a laissé sa fille démunie.

    Agée de 29 ans et considérée comme une vieille fille pour l'époque, Elizabeth a donc dû chercher un emploi et s'est retrouvée employée par la veuve de son parrain.

    C'est par ses yeux de "provinciale" que nous découvrons la capitale anglaise en 1864.

    "Je dois admettre que j'étais curieuse d'avoir un premier aperçu de Londres. Je buvais du regard tout ce que je voyais [...] Le bruit était assourdissant et une foule impressionnante de véhicules se pressaient autour de nous, dans tous les sens, les conducteurs essayant de se convaincre les uns les autres de faire place à grands cris. [...] Les piétons s'élançaient au péril de leur vie entre les roues impitoyables qui, dans le meilleur des cas, les éclaboussaient de boue, et dans le pire, risquaient de les broyer. [...] Aux piétons se mêlaient des vendeurs ambulants qui proposaient toutes sortes d'articles, depuis la feuille de chou à un penny jusqu'aux rubans et aux allumettes."

    De grands chantiers sont en cours, à l'instar de celui de la future gare de St-Pancras. Une construction qui a nécessité toute une vague d'expropriations. De nombreux propriétaires ont ainsi pu s'enrichir. C'est le cas de Mrs Parry, la nouvelle employeuse de Lizzie.

    Sous ces dehors de femme du monde coquette qui raffole des plaisirs de la table, des parties de whist et reste couchée tous les jours jusqu'à midi, se dissimule une femme d'affaires avisée. Mais ses qualités entrepreneuriales ne doivent pas être perçues par son entourage masculin.

    Car, comme le rappelle Ann Granger tout au long de son roman, les représentantes du sexe féminin doivent avant tout rester chez elles et tenter de se trouver un mari ou un emploi digne.

    C'est pour cette raison que la mort brutale de Madeleine Hexham, l'ancienne dame de compagnie, est vue comme une sorte de punition pour avoir dérogé à ce destin conventionnel.

    Et c'est pour cette raison que le caractère impétueux ainsi que la grande culture de Lizzie ont du mal à être apprécié à leur juste valeur.

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    Dorset Square

    Ce roman policier nous invite également à une visite de Londres. Un Londres en pleine mutation que nous appréhendons par les yeux de la néophyte Lizzie et par ceux de l'inspecteur Ben Ross. Les deux points de vue de ces protagonistes nous permettent de découvrir les différents quartiers de la capitale. On passe ainsi de Dorset Square au chantier de St Pancras dans Agar Town, d'Oxford Street aux bords de la Tamise...Et on peut se faire une idée de la grande misère de certains endroits...

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    Le chantier de construction de St Pancras

    Ces tableaux de la condition féminine et de la vie londonienne m'ont vivement intéressée. En revanche, j'ai moins accroché à l'enquête policière. J'ai trouvé qu'elle se diluait derrière les descriptions et qu'elle peinait à se relancer malgré les nombreux rebondissements.

    Néanmoins, j'avais plaisir à suivre les parties narratives de Benjamin Ross, l'inspecteur chargé de l'affaire. En effet, j'ai beaucoup aimé ce protagoniste. Il vient de la même ville que Lizzie et a bénéficié de la générosité du docteur Martin. Il a pu faire des études et grâce à ses efforts, s'est élevé tout seul dans la hiérarchie policière. Il illustre ainsi parfaitement le destin de cette nouvelle génération masculine, issue de milieux très modestes et qui tente de changer leur condition.

    En outre, j'ai trouvé que les interactions entre les deux "amis" d'enfance étaient bien menées.

    La galerie des personnages secondaires m'a semblé également bien campée. A la veulerie et l'hypocrisie de certains maîtres tels que Mrs Parris ou le Dr Tibbet répondent la générosité de certains domestiques. Mais on ne sombre pas dans une vision manichéenne pour autant car d'autres protagonistes sont imaginés avec des caractères plus nuancés.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un moment plaisant en compagnie de Lizzie et Ben. Je pense que je continuerai cette nouvelle série policière bien écrite mais qui ne constitue pas une révélation comme a pu l'être celle des Monk ou même des Pitt d'Anne Perry.

    Lu dans le cadre du challenge Au service de.., God save the livre 2013, Victorien, polar historique et La plume au féminin.

    Lu dans le cadre du Mois anglais.

     

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  • Birdsong

    Birdsong

     

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    Dans le cadre du mois anglais, je poursuis mon exploration des séries britanniques.

    C'est ainsi que lundi soir j'ai découvert Birdsong, une mini-série en deux parties diffusée en janvier 2012 sur BBC one.

    Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Sebastian Faulks.

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    Encore une fois, je suis tombée dessus par hasard. Et j'ai été immédiatement attirée par le casting alléchant: Eddie Remayne, Clémence Poesy, Marie-Josée Croze, Matthew Goode...

    Amiens, 1910: Stephen Wraysford (Eddie Remayne) a décidé de passer un été auprès de René Azaire (Laurent Laffitte) afin d'étudier la gestion de sa manufacture textile. Il loge dans la propriété familiale de ce grand patron et tombe bien vite amoureux de sa femme Isabelle (Clémence Poésy). Une liaison débute entre eux.

    Puis, on retrouve notre héros sur le front, non loin de la Somme. Il est devenu lieutenant et entretient des rapports distants avec la plupart de ses hommes. Mais les épreuves vont l'amener à réviser son comportement.

    S'entremêlent ainsi en permanence des séquences du passé et du présent. Cette structure narrative correspond en partie à celle utilisée par l'auteur dans son ouvrage.

    C'est une très bonne manière d'accrocher le spectateur. Jusqu'au bout, on est maintenus dans un suspense dramatique. Qu'est-il advenu de la relation de Stephen et d'Isabelle? Est-ce que Stephen va survivre? Et ses compagnons d'armes?

    Chaque partie possède sa propre tonalité, ses propres couleurs. Au côté fleuri, ensoleillé, bucolique répond en permanence la grisaille et la boue du front.

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    J'ai beaucoup aimé cette description de la vie dans les tranchées. Je trouve que le réalisateur a bien su rendre l'atmosphère qui devait y régner. Le drame n'est jamais loin et on sent que chacun s'efforce de le maintenir à distance comme il le peut. Je ne connaissais pas du tout le rôle des soldats comme Jack Firebrace, d'anciens mineurs préposés à la surveillance des ennemis et à l'installation de mines.

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    De même, certaines scènes se révèlent très fortes. Je fais notamment référence à celle de la bataille de la Somme. Une hécatombe côté anglais. On voit les soldats partir à l'attaque, juste après avoir découvert les dernières lettres qu'ils ont pu écrire à leurs proches.

     

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    En revanche, j'ai moins été convaincue par l'idylle entre Stephen et Isabelle. L'alchimie entre Remayne et Poesy est bien présente. Ils forment un couple très convaincant. Certaines scènes entre eux sont d'ailleurs tout bonnement magnifiques. Néanmoins, certains éléments m'ont manqué pour comprendre toute l'ampleur de leur relation.

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    J'ai trouvé le casting très juste. Mention spéciale aux deux soldats Weir et Firebrace, compagnons d'infortune du héros et à Marie-Josée Croze, lumineuse dans son rôle de Jeanne, la soeur d'Isabelle.

    J'ai également beaucoup apprécié les costumes. De même que la minutie apportée dans la reconstitution des décors...

    Bref, vous l'aurez compris: une série très intéressante mais qui ne m'a pas complètement happée. Sans doute car, malgré la force des scènes pendant la Première Guerre mondiale, je suis un peu passée à côté de la relation amoureuse.

    BBC one, 2012, 2 mini-parties (3 heures)

    Billet dans le cadre du mois anglais de Lou et Titine.

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