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the frenchbooklover - Page 149

  • La fille du temps de Josephine Tey

    La Fille du temps

    de

    Joséphine Tey

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    "Alan Grant était allongé sur le dos et regardait le plafond avec ennui. Il en connaissait par cœur chaque fente, chaque tâche, chaque écaillure. Il y avait tracé mentalement des cartes de continents  inconnus et les avait explorés, île par île, rivière par rivière. Il y avait découvert des objets couchés, des visages, des poissons, des oiseaux. "

    A la suite d'une chute, l'inspecteur Grant se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital. Ses proches s'évertuent à meubler son ennui. Une de ses amies comédiennes lui ramène notamment des cartes postales autour des mystères de l'histoire.

    Parmi elles, notre héros remarque un portrait.

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    "C'était le portrait d'un homme en bonnet de velours, pourpoint tailladé et collier d'orfévrerie à la mode de la fin du 15ème siècle; 35 ou 36 ans, mince, le menton rasé de près. De la main gauche, il enfilait une bague au petit doigt de sa main droite. Son regard flottait devant lui, rêveur. [...] On avait l'impression que l'artiste avait eu peine à traduire sur la toile toute la personnalité de son modèle. L'expression des yeux, vive, séduisante, avait été trop difficile pour lui."

    Grant, fort de son expérience en matière de physionomies, peine à croire qu'il est en présence de Richard III, un des plus célèbres meurtriers de l'histoire. Ce roi, immortalisé par Shakespeare, aurait fait assassiner ses deux neveux à la Tour de Londres.

    Se fiant à son instinct, l'inspecteur décide de mener l'enquête. Assisté du jeune historien Brent Carradine, il explore les textes du passé.

    Et si Richard III avait injustement été accusé?

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    J'avais remarqué cet ouvrage sur les blogs de mes deux copinautes: Céline et Bianca. Aussi, quand je l'ai trouvé chez Book off, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emmener avec moi en vacances.

    Josephine Tey est une auteure britannique. Elle a publié La Fille du temps quelques mois avant sa mort en 1951. Cet ouvrage mettant en scène un inspecteur aux prises avec un mystère de l'histoire a remporté un grand succès et a inspiré de nombreux romanciers, à l'instar de Colin Dexter pour Mort d'une garce.

    J'ai justement beaucoup apprécié cette idée d'une intrigue policière atypique, sans cadavre, sans témoin vivant et sans preuves matérielles.

    Du roi Richard III, je ne connaissais que la célèbre réplique de Shakespeare "Mon royaume pour un cheval". Au fil des pages, j'ai donc pu découvrir tout un pan de l'histoire britannique. Le règne de Richard III se situe à la fin de la Guerre des Deux Roses. Sa mort à 32 ans sur un champ de bataille marque l'avènement d'un nouveau roi: Henri VII et surtout de la dynastie des Tudors.

    Afin de seconder Grant dans ses investigations, Brent Carradine va fouiller dans les archives de l'histoire. Mais, au lieu de croire aux témoignages souvent biaisés des contemporains, il va s'appuyer sur les livres de compte.

    "L'Histoire vraie est écrite dans des documents qui n'ont pas été faits pour être des documents historiques: les comptes de la Maison du Roi, les archives du Trésor privé, les correspondances personnelles, les registres fonciers"

    Comme dans une enquête policière traditionnelle, on assiste, au fil de leurs découvertes, à des retournements de situation, à l'apparition de nouveaux suspects...On en vient également à aimer ce monarque si décrié et on souhaiterait que leur thèse se vérifie. (même si la résolution de l'énigme par Josephine Tey a été depuis très controversée)

    Bref, vous l'aurez compris: il s'agit d'un très bon roman policier historique. Je me suis passionnée pour cette enquête menée d'une chambre d'hôpital et j'ai adoré découvrir cette partie de l'histoire britannique.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2003, 217 pages

    Billet dans le cadre du challenge God save the livre 2013

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  • Blog en vacances

    Blog en vacances

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    Quand vous lirez ce billet, j'entamerai normalement ma première journée de vacances à Malaga chez mon père. J'y resterai une semaine avant que ma meilleure amie m'y rejoigne et que nous nous dirigions vers Séville.

    Au programme de ces vacances: baignades, balades, farniente, dégustation de produits typiques, rires..et lectures.

    Je serai donc absente de la blogosphère pendant quinze jours. J'ai accès à Internet la première semaine. Mais je ne sais pas encore si j'aurai le temps de venir lire ou commenter vos billets.

    Je vous souhaite une belle fin de mois d'août!

    A très bientôt!

     

  • L'école des saveurs

    L'école des saveurs

    de

    Erica Bauermeister

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    "Le moment que préférait Lilian, c'était juste avant d'allumer la lumière. Debout sur le pas de la porte, laissant derrière elle l'air chargé d'humidité, elle sentait les odeurs de la cuisine venir à elle: la levure fermentée; le café terreux et sucré; l'ail qui s'adoucissait à l'air libre. En dessous, plus ténus, flottaient les effluves de la viande fraîche, des tomates crues, des cantaloups, des gouttes d'eau sur la laitue."

    A l'âge de quatre ans, le père de Lilian décide de quitter la maison. Pour oublier la douleur, sa mère se réfugie dans les livres. Les années passent et à huit ans, Lilian décide de prendre le contrôle de la préparation des repas. Elle entame des expériences culinaires et au fil de ses découvertes gastronomiques, se lance un défi. Elle entend réaliser un plat qui va redonner à sa mère le goût de la vie.

    Vingt ans plus tard, nous retrouvons notre héroïne à la tête d'un restaurant. Un restaurant qui tous les premiers lundis du mois accueille l'école des saveurs.

    Cet atelier de cuisine réunit des personnes de tous horizons et de tous âges. Lilian va les initier aux épices, aux mélanges, aux nouvelles textures...Mais surtout, la préparation de tous ces mets va permettre à tous ces élèves d'avancer dans leur vie.

     

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    Cela faisait longtemps que j'avais remarqué ce premier roman de l'auteure américaine Erica Bauermeister mais il m'a fallu attendre une lecture commune avec ma copinaute Bianca pour le sortir de ma PAL

     J'ai beaucoup aimé la structure narrative de cet ouvrage. On croise tout d'abord Lilian, une petite fille qui vit seule avec sa mère. Depuis le départ de son mari, cette dernière s'est réfugiée dans les livres.

    "Dans cette nouvelle vie, la figure de sa mère se transforma en une série de couvertures de livres à la place habituelle des yeux, du nez et de la bouche. Lilian ne tarda pas à comprendre que le couvertures pouvaient annoncer une humeur au même titre que les expressions du visage: sa mère s'enfonçait à tel point dans les profondeurs de ses lectures que la personnalité du personnage principal la nimbait comme un parfum appliqué sans discernement. Lilian ne savait jamais qui elle allait trouver à la table du petit déjeuner, bien que le peignoir, les cheveux et les pieds soient toujours les mêmes"

    A huit ans, Lilian décide de sortir sa mère de sa léthargie livresque. Il lui faut trouver le plat capable de la ramener à la vie. S'ensuivent plusieurs expériences culinaires avant de trouver la solution (la tasse de chocolat chaud m'a fait penser au joli roman Chocolat de Joanne Harris)

    Plusieurs années plus tard, on retrouve notre héroïne à la tête d'un restaurant et d'un atelier culinaire où, de l'automne au printemps, elle accueille le même groupe d'élèves.

    Lilian fait alors place à Claire, une mère de famille débordée, inscrite par sa mère à L'école des saveurs. Puis, un autre élève prend la parole...

    Chaque chapitre est ainsi consacré à un personnage narrateur qui voit sa vie bouleversée par les cours de cuisine.

    Les récits s'enchaînent. On s'attache à chacun des protagonistes, tous éprouvés dans le passé. On assiste à leur évolution, à leurs interactions...

    Toutes ces tranches de vie sont ponctuées par des leçons gastronomiques. Des leçons qui donnent envie de se lancer à notre tour derrière les fourneaux ou de s'asseoir à une table de restaurant et qui démontrent le rapport essentiel entre la nourriture et la vie.

    A l'école des saveurs, les aliments guérissent, permettent l'oubli, rapprochent...Lilian, à l'instar d'une magicienne, les utilise pour aider chacun de ses élèves.

    J'ai aimé suivre toutes ces personnes aux destins et aux caractères si différents. Et j'ai ressenti un pincement au coeur en les quittant à la fin de l'année. J'aurais aimé rester un peu plus auprès d'eux.

    De même, j'ai regretté de ne pas en apprendre plus sur Lilian. On sent qu'elle a un don pour comprendre les autres et savoir quelles recettes vont les faire changer. Mais elle demeure énigmatique. Que s'est-il passé pour elle? Quelle est sa vie de trentenaire? On espère la voir rencontrer quelqu'un (au fil des pages, un nom m'est d'ailleurs venu à l'esprit). Mais, finalement, on reste sur notre faim.

    Vivement la suite dont la parution est prévue en anglais pour le mois de novembre!

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    Bref, vous l'aurez compris: L'école des saveurs se révèle un roman sensible et profondément attachant. Un hymne à la vie, aux saveurs et aux plaisirs que recèle le quotidien.

    Le Livre de Poche, 2011, 256 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca et dans le cadre du challenge La plume au féminin 2013

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