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the frenchbooklover - Page 153

  • Birdsong

    Birdsong

     

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    Dans le cadre du mois anglais, je poursuis mon exploration des séries britanniques.

    C'est ainsi que lundi soir j'ai découvert Birdsong, une mini-série en deux parties diffusée en janvier 2012 sur BBC one.

    Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme de Sebastian Faulks.

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    Encore une fois, je suis tombée dessus par hasard. Et j'ai été immédiatement attirée par le casting alléchant: Eddie Remayne, Clémence Poesy, Marie-Josée Croze, Matthew Goode...

    Amiens, 1910: Stephen Wraysford (Eddie Remayne) a décidé de passer un été auprès de René Azaire (Laurent Laffitte) afin d'étudier la gestion de sa manufacture textile. Il loge dans la propriété familiale de ce grand patron et tombe bien vite amoureux de sa femme Isabelle (Clémence Poésy). Une liaison débute entre eux.

    Puis, on retrouve notre héros sur le front, non loin de la Somme. Il est devenu lieutenant et entretient des rapports distants avec la plupart de ses hommes. Mais les épreuves vont l'amener à réviser son comportement.

    S'entremêlent ainsi en permanence des séquences du passé et du présent. Cette structure narrative correspond en partie à celle utilisée par l'auteur dans son ouvrage.

    C'est une très bonne manière d'accrocher le spectateur. Jusqu'au bout, on est maintenus dans un suspense dramatique. Qu'est-il advenu de la relation de Stephen et d'Isabelle? Est-ce que Stephen va survivre? Et ses compagnons d'armes?

    Chaque partie possède sa propre tonalité, ses propres couleurs. Au côté fleuri, ensoleillé, bucolique répond en permanence la grisaille et la boue du front.

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    J'ai beaucoup aimé cette description de la vie dans les tranchées. Je trouve que le réalisateur a bien su rendre l'atmosphère qui devait y régner. Le drame n'est jamais loin et on sent que chacun s'efforce de le maintenir à distance comme il le peut. Je ne connaissais pas du tout le rôle des soldats comme Jack Firebrace, d'anciens mineurs préposés à la surveillance des ennemis et à l'installation de mines.

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    De même, certaines scènes se révèlent très fortes. Je fais notamment référence à celle de la bataille de la Somme. Une hécatombe côté anglais. On voit les soldats partir à l'attaque, juste après avoir découvert les dernières lettres qu'ils ont pu écrire à leurs proches.

     

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    En revanche, j'ai moins été convaincue par l'idylle entre Stephen et Isabelle. L'alchimie entre Remayne et Poesy est bien présente. Ils forment un couple très convaincant. Certaines scènes entre eux sont d'ailleurs tout bonnement magnifiques. Néanmoins, certains éléments m'ont manqué pour comprendre toute l'ampleur de leur relation.

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    J'ai trouvé le casting très juste. Mention spéciale aux deux soldats Weir et Firebrace, compagnons d'infortune du héros et à Marie-Josée Croze, lumineuse dans son rôle de Jeanne, la soeur d'Isabelle.

    J'ai également beaucoup apprécié les costumes. De même que la minutie apportée dans la reconstitution des décors...

    Bref, vous l'aurez compris: une série très intéressante mais qui ne m'a pas complètement happée. Sans doute car, malgré la force des scènes pendant la Première Guerre mondiale, je suis un peu passée à côté de la relation amoureuse.

    BBC one, 2012, 2 mini-parties (3 heures)

    Billet dans le cadre du mois anglais de Lou et Titine.

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  • Au temps du roi Edouard de Vita Sackville-West

    Au temps du roi Edouard

    de

    Vita Sackville-West

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    "Il était monté sur le toit, non seulement parce que c'était son passe-temps favori, mais parce qu'il n'avait pas d'autre moyen de fuir. Autrement, sa mère comptait sur lui pour recevoirà ses côtés, et les hommes se moquaient de lui et les femmes jouaient avec ses cheveux"

    Angleterre, 1906: Sebastien est un Lord de 19 ans que la vie dans la haute société ennuie prodondément. Lors d'un week-end organisé par sa mère dans la propriété familiale de Chevron, il fait une rencontre décisive: celle de Leonard Anquetil, un aventurier solitaire qui lui démontre que sa vie est toute tracée. Il lui propose également de partir avec lui en expédition. Mais Sebastien décline l'invitation car il vient d'entamer une liaison amoureuse avec la meilleure amie de sa mère.

    A t-il fait le bon choix? S'ensuivent cinq années déterminantes dans la vie du jeune homme.

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    Au temps du roi Edouard fait partie des ouvrages les plus connus de Vita Sackville-West. Deux mois après sa publication, il a même atteint le chiffre phénoménal pour l'époque de 20 000 exemplaires vendus.

    Il s'agit de la première oeuvre que je découvre de cette romancière. J'ai été immédiatement frappée par le portrait qu'elle dresse de lla haute société. Une haute société qui oscille sans cesse entre enfermement et frivolité. En effet, les gens doivent remplir le rôle attendu par leur titre, épouser une personne de leur rang...Mais en même temps, ils peuvent être infidèles, à condition que cela ne s'ébruite pas et que surtout les apparences soient sauvées.

    Le destin de Sébastien, le héros que nous suivons pendant cinq ans, illustre à merveille ces principes. C'est d'ailleurs ce que lui rappelle Leonard Anquetil lors de leur entretien décisif du début du roman:

    "Mon cher enfant, votre vie a été tracée le jour de votre naissance. Vous êtes allé dans une école préparatoire, puis à Eton, puis à Oxford; maintenant, vous entrerez dans les Gardes. Vous aurez beaucoup d'histoires d'amour, la plupart avec des femmes du monde mariées; vous fréquenterez les maisons dont on parle; vous aurez un rôle à la cour; vous porterez un uniforme blanc et rouge, qui vous ira très bien; vous serez courtisé et persécuté par toutes les mères de Londres [...]"

    Sébastien refuse au début d'adhérer à ce plan préetabli. La scène où des toits de Chevron, il surplombe le domaine et sa vie est à cet égard très révélatrice. Mais bien vite, comme l'avait prévu Anquetil, il s'installe dans la routine d'un Lord.

    Ainsi, Vita Sackville-West nous propose une vision fort pessimiste de la condition d'héritier dans l'Angleterre du début du 20ème siècle.

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    Cependant, elle n'épargne pas non plus les femmes de la haute-société qui doivent correspondre à l'image qu'on  attend d'elles. Elles contractent des mariages sans amour et une fois les héritiers assurés, prennent des amants. Du moment que leur mari ignore leurs égarements...S'il les découvre, elles peuvent subir l'opprobre d'un divorce et être à jamais bannies de leur classe sociale.

    Face à cette décadence des moeurs incarnés par les liaisons entretenues par Lucy, la mère de Sébastien et sa meilleure amie, se dresse l'ultra-conservatisme de la bourgeoisie. Comme le rappelle Thérèse, la femme du docteur que croise notre héros, aucune relation extra-conjugale n'est tolérée dans son milieu.

    La jeune génération se débat face à cette sclérose et à ce poids des convenances. Là où Sébastien se retrouve enfemé, sa soeur Viola, grâce à Anquetil, réussit à s'affranchir de son destin de jeune fille de bonne famille et à prendre un appartement toute seule dans Londres. De même, le fils du menuisier de Chevron refuse de reprendre le métier familial pour devenir mécanicien et vivre de sa passion.

    Ces quelques notes de révolte insufflent un peu d'espoir. On sent que cette société de faux semblants va changer. Les pages finales de ce roman vont d'ailleurs dans ce sens.

    J'aimerais également évoquer le style de Vita Sackville-West que j'ai trouvé très percutant. Son ironie n'épargne personne et rend les protagonistes très vivants.

    Bref, vous l'aurez compris: une première découverte réussie de l'univers de cet écrivain. J'ai été frappée par le portrait qu'ele dresse de la haute-société à la veille de la Première Guerre Mondiale.

    Le Livre de poche, 2012, 6,10 €, 253 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca, Céline, Emmanuelle et Karine

    Billet dans le cadre du mois anglais de Lou et Titine

    Billet dans le cadre du challenge God save the livre 2013

     

    vita sackville-west,au temps du roi edouard,livre de poche,haute société anglaise

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  • Broadchurch

    Broadchurch

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    Aujourd'hui, j'aimerais faire un billet autour d'une série télévisée que j'ai découverte jeudi dernier. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis une sérievore. Parmi mes séries cultes, on retrouve Friends, How I met your mother, A la maison blanche, the newsroom...et plusieurs séries anglaises telles que Sherlock ou Downton Abbey.

    En naviguant un peu sur le site de ITV, j'ai découvert Broadchurch dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai déniché le premier épisode et je ne savais pas en le commençant que je m'embarquais pour une nuit aussi courte. En effet, je n'ai pas pu quitter mon écran avant la fin de la première saison.

    Ellie Miller (interprétée par Olivia Coleman) revient de vacances familiales en Floride enchantée à la perspective d'obtenir enfin le poste d'inspectrice chef. Malheureusement pour elle, il a été pourvu pendant son absence. Alec Hardy (David Tennant), un flic de la ville qui vient de travailler sur un meurtre d'enfants, l'a obtenu.

    Justement, pour sa première matinée, il est appelé car un corps a été repéré sur la plage de Broadchurch. Il s'agit de celui d'un adolescent de 11 ans, Danny Latimer. Hardy et Miller doivent enquêter sur ce crime qui ébranle toute la communauté apparemment soudée. Au fil des jours, des secrets émergent...Tout le monde commence à se suspecter.

    J'ai tout d'abord été frappée par l'atmosphère. On est d'emblée plongés dans la vie d'une petite ville tranquille dans le Dorset. Tout le monde se connaît. Tout le monde s'entraide. Puis, le choc. Un adolescent est retrouvé mort sur une plage. Il a été étranglé de face, ce qui implique qu'il connaissait son meurtrier.

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    Mais qui aurait pu commettre un tel acte? C'est la question que vont se poser tout au long de la série Ellie Miller et son nouvel inspecteur chef, Alec Hardy. Un duo que tout oppose a priori. Même si cet antagonisme fait sourire voire rire, on sent surtout qu'il dissimule de profondes fêlures chez Hardy. Ce flic est ressorti brisé de sa précédente investigation sur le meurtre de deux fillettes. Au contact de Miller, il va se ré-humaniser progressivement. Alors qu'au début, il me semblait antipathique, je me suis surprise à l'apprécier de plus en plus et à craindre qu'il ne succombe en raison de sa santé plus que défaillante.

    Son côté bourru protège Miller qui malgré ses quelques années de carrière, n'a jamais rencontré une telle affaire. Il l'aide à prendre confiance en elle et à mettre ses sentiments de côté. Danny était le meilleur ami de son fils et elle le recevait souvent pour le thé.

    On assiste à l'évolution de ces deux personnages, magnifiquement interprétés par David Tennant et Olivia Coleman.

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    Le reste du casting se révèle également exceptionnel. Tout comme le scénario qui a su imaginer des seconds rôles forts. Chaque protagoniste a sa propre identité et apporte quelque chose à l'intrigue. Je ne peux m'empêcher de m'attarder sur le couple Latimer. Incroyable de justesse.

    De même, une des forces du scénario est de ne pas avoir imposé de vision manichéenne. Tous les personnages ont leur part d'ombre et de lumière.

    Au fil des jours, les soupçons se multiplient. Comme les villageois et les enquêteurs, le spectateur est sans cesse baladé de fausse piste en fausse piste jusqu'au dénouement haletant. Un dénouement qui a d'ailleurs été préservé jusqu'au bout. Le ou les meutriers ont ainsi appris leur culpabilité au moment de tourner le dernier épisode. J'ai été choquée de l'issue que je n'imaginais pas.

    Le meurtre de Danny sert également de révélateur. De nombreux secrets sont ainsi découverts. Un journaliste local aidé d'une collègue du Daily Herald va révéler ainsi le passé pédophile d'un habitant. Broadchurch va s'enflammer. Cet épisode dramatique m'a particulièrement émue! Il rappelle sans cesse à quel point les gens ont besoin de trouver un bouc-émissaire.

    Enfin, je voudrais m'attarder sur la réalisation très soignée de Matt Grey. La lumière grise m'a fait penser aux séries telles que the Killing et confère une touche dramatique à l'ensemble. J'ai été aussi sensible à la musique d'Olafur Arnalds.

    Bref, vous l'aurez compris: une série choc. De celles qu'on regarde en une soirée. De celles qui font réfléchir sur la nature humaine et sur la part d'ombre de chacun. De celles qui vous touchent profondément et devant lesquelles on ne peut retenir ses larmes.

    Je ne saurais que vous conseiller de vous plonger à votre tour dans le quotidien de Broadchurch. Et vivement l'année prochaine pour la saison 2!

    Broadchurch, 8 épisodes, 2013

    Billet dans le cadre du Mois anglais

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