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the frenchbooklover - Page 154

  • END tome 1: Elisabeth

    END tome1: Elisabeth

    de

    Anna Merli

    illustrations: Barbara Canepa

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    "Lorsque je l'ai rencontrée la première fois, j'avais les yeux emplis de larmes et elle, elle se dissimulait parmi les ridules du visage hâve de ma grand-mère. Pourtant, aujourd'hui, ce n'est pas la mort qui tourmente mon existence."

    Elisabeth, une jeune femme de 13 ans, assiste avec surprise à son propre enterrement. Puis, elle est menée dans un monde situé entre celui des vivants et des morts. Elle ne se souvient de rien, ne comprend pas son sort...Mais est-elle vraiment décédée?

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    Cette bande dessinée m'attirait déjà depuis plusieurs mois. Aussi, j'ai été ravie de pouvoir la découvrir en lecture commune avec Fanny et Céline.

    J'ai trouvé les dessins magnifiques. Ils confèrent une tonalité gothique qui correspond parfaitement à l'intrigue. De même, les tenues victoriennes sont très bien rendues. Tout comme les décors (le cimetière qui m'a rappelé les images que j'ai pu voir de celui de Highgate, le pensionnat)..

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    Visuellement, on ne peut que ressortir bluffé.

    Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché à l'histoire. Je me suis perdue dans les méandres de l'intrigue.

    De nombreuses questions ne cessent de se poser au fil des pages. Quels sont les liens entre les deux soeurs? Quel est cet univers parallèle?

    Des personnages font leur apparition, des rencontres ont lieu...Et on ressort de ce premier opus dans un brouillard complet.

    Bref, vous l'aurez compris: autant j'ai été impressionnée par l'esthétique de cet album, autant le récit m'a ennuyée. Il m'a semblé trop confus. Je ne pense donc pas me lancer dans le second volet.

    Soleil, 2012, collection "Métamorphose", 50 pages, 14,30 €

    Des billets chez Fanny et Céline.

     

     

     

     

     

  • La Maison de Charles Dickens à Londres

    La Maison de Charles Dickens

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    48 Doughty Street

    Londres

    Pendant mes vacances de Pâques, je suis partie avec ma mère à Londres. Nous aimons toutes les deux beaucoup visiter les maisons d'écrivain et tout naturellement, nous avons décidé de découvrir celle de Charles Dickens.

    Il s'agit de la seule demeure encore debout de l'auteur. Il y a vécu de 1837 à 1839. C'est d'ailleurs lors de ce séjour qu'il a rédigé deux de ses oeuvres les plus connues: Oliver Twist et Nicholas Nickleby.

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    On peut voir les quatre étages du 48 Doughty Street, transformé en musée. Après le vestibule, on entre dans la salle à manger. Elle m'a immédiatement fait penser à celle de George Sand à Nohant car les conservateurs ont pris le parti d'animer la table avec les noms des convives. On peut ainsi s'imaginer à quoi ressemblait un dîner en compagnie de Charles Dickens. Ce dernier était un hôte attentif. Il aimait beaucoup recevoir.

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    On passe ensuite dans un petit salon qui évoque la félicité conjugale de l'auteur. Il s'est marié en 1836 avec Catherine Hogarth, la fille d'un de ses collègues journalistes. Leur union a été très heureuse pendant de longues années. Mais ils se sont séparés en 1858. Dickens a alors partagé son temps entre Gad's Hill House auprès de sa famille et de sa belle-soeur et la maison de sa maîtresse Ellen Ternan.

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    Puis, après un détour par les cuisines, le cellier et la buanderie, nous sommes conviés par la silhouette de Dickens à monter d'un étage.

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    Dans le salon, sur un des côtés, on peut admirer un pupitre sur lequel repose un livre annoté. En effet, Dickens faisait beaucoup de lectures publiques J'ai vraiment apprécié de pouvoir lire ses commentaires et de voir les découpes qu'il opérait dans ses textes pour bien poser sa voix et retenir l'attention de son auditoire.

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    Nos pas nous ont ensuite conduit vers la bibliothèque. Son lieu de travail. Il nous a d'ailleurs été possible de nous approcher du bureau. Dickens préférait écrire le matin. Il publiait ses romans sous forme de feuilletons, ce qui impliquait une livraison quotidienne aux différents journaux.

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    A l'étage supérieur, on peut admirer la chambre conjugale. Puis, celle qui évoque Mary Hogarth, sa jeune belle-soeur décédée à 17 ans. Prise d'un soudain malaise après une soirée au théâtre, elle était morte dans ses bras. Sa disparition soudaine a beaucoup marqué l'écrivain. Et il s'est inspiré d'elle pour les personnages de jeune fille pure dans ses romans, à l'instar de Amy Dorrit dans Little Dorrit.

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    Enfin, à l'étage des domestiques, on peut visiter une chambre typique de bonne. Et découvrir une reconstitution des lieux qui ont marqué l'enfance de Dickens. Notamment la prison de Marshalsea où son père avait été incarcéré pour dette. Ce n'est donc pas par hasard qu'on retrouve l'expérience de l'incarcération dans certains de ses romans comme justement La Petite Dorrit.

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    Cette incursion dans l'univers de Dickens nous a pris une bonne heure. Nous en sommes ressorties toutes les deux ravies et surtout avec l'envie de nous plonger dans la biographie de Claire Tomalin et dans son oeuvre. Quel titre me conseilleriez-vous?

    Bref, vous l'aurez compris: si vous vous rendez dans la capitale londonienne et si vous avez un peu de temps, n'hésitez pas à faire ce détour par le 48 Doughty Street. Pour préparer votre visite, c'est par ici.

    Billet dans le cadre du Mois anglais chez Lou et Titine.

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  • Berthe Morisot de Dominique Bona

    Berthe Morisot

    de

    Dominique Bona

     

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    "C'est une femme en noir: le chapeau dont les rubans s'enroulent autour de son long col de cygne, et la robe à peine échancrée sur sa peau mate ont l'éclat lustré des ailes du corbeau. Le noir a coloré les yeux, sans pour autant effacer leur reflet d'or: le regard qu'ils portent sur la vie est mordoré et chaud, étranger à tout cet attirail funèbre que la femme arbore avec désinvolture et élégance"

    C'est ainsi que débute cette biographie de Dominique Bona consacrée à Berthe Morisot. Par la description d'un tableau de Manet.

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    Cette artiste est née en 1841 à Bourges. Elle grandit dans un milieu intellectuel bourgeois. Sa mère tient régulièrement salon rue de Passy et tente de donner une éducation artistique à ses trois filles. Très vite, Edma et Berthe se passionnent pour la peinture.

    Mais l'Ecole des Beaux-Arts reste un bastion inaccessible à toute personne de sexe féminin. Alors, les deux jeunes filles prennent des cours auprès de plusieurs maîtres. Guichard, l'un d'eux, souligne les dangers d'un tel engouement auprès de Mme Morisot.

    "Avec deux natures comme celles de vos filles, ce ne sont pas des petits talents d'agrément que mon enseignement leur procurera; elles deviendront des peintres. Vous rendez-vous bien compte de ce que cela veut dire? Dans le milieu de grande bourgeoisie qu'est le vôtre, ce sera une révolution, je dirais presque une catastrophe. Etes-vous bien sûre de ne jamais maudire un jour l'art, qui une fois entré dans cette maison si respectablement paisible, deviendra le seul maître de la destinée de vos enfants?"

    Malgré cet avertissement, les deux soeurs poursuivent leur éducation. Elles passent notamment de longues après-midi au Louvre à copier les grands: Velazquez, Rubens, Goya...

    Elles exposent dans différents salons: celui de 1864, de 1867...La critique semble même préférer au début Edma à Berthe. Mais Edma choisit le mariage et abandonne Berthe à son destin d'artiste.

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    A l'hiver 1868, Manet entre dans sa vie.

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    Elle va accepter d'être son modèle pour le célèbre Balcon. S'ensuivent dix autres portraits. Nulle autre femme n'aura autant posé pour le peintre marié. Les séances s'arrêtent au moment du mariage de Berthe avec le frère de Manet après l'énigmatique tableau du bouquet de violettes.

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    On a beaucoup glosé sur leur histoire mais les preuves viennent à manquer. Toute leur correspondance a disparu. Ne serait-ce pas justement la preuve de leur relation car Berthe proclamait souvent qu'il valait "mieux brûler les lettres d'amour"?

    Ce qui est sûr, c'est que leur art s'est mutuellement nourri. Alors que lors de leur première rencontre, Manet pensait qu'elle pourrait faire une bonne épouse d'académicien, il la considère au fil des années comme son égale.

    Berthe Morisot se fait une place parmi les artistes de son temps. Elle expose avec les impressionnistes; noue de solides amitiés avec Monet, Mallarmé...

    C'est ce destin extraordinaire que retrace Dominique Bona. Même si elle a cruellement manqué d'une "chambre à soi", elle a réussi à s'imposer dans un milieu misogyne et à être reconnue.

    "Ses toiles sont les seules toiles peintes par une femme qu'on pourrait détruire sans laisser un blanc, un hiatus dans l'histoire de l'art. "(George Moore)

    Cette femme m'a vraiment impressionée. Je l'ai trouvée tour à tour libre, forte, émouvante dans son amour pour Manet et sa fille, fragile, tourmentée, engagée, déterminée...

    Toutefois, j'ai regretté que parfois, l'auteure ne s'attarde pas plus sur certains éléments. J'ai eu ainsi l'impression de perdre de vue certains protagonistes (la soeur aînée..) et de découvrir avec surprise ce qui leur était arrivé. De plus, j'aurais aimé trouver plus de reproductions des tableaux évoqués.

    Bref, vous l'aurez compris: je vous recommande cette biographie pour découvrir qui se dissimulait derrière la jeune femme en noir au bouquet de violettes.

    Le Livre de Poche, 2002, 376 pages, 6,90 €

    Je vous mets en lien une vidéo que j'ai trouvée avec ses principaux tableaux (j'avais eu la chance de les admirer lors d'une exposition à Lille quand j'étais étudiante)