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the frenchbooklover - Page 55

  • Audrey retrouvée

    Audrey retrouvée

    de

    Sophie Kinsella

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    "OMG. Maman est devenue dingue.

    Pas dingue tout court. Frappadingue.

    Sur son mode dingue normal, elle dit, genre :"J'ai lu un article dans le Daily Mail, il faut arrêter tout de suite le gluten." Et vlan, elle achète trois pains sans gluten. Immangeables. On les boycotte, et de son côté elle va enterrer en catimini son sandwich dans un pot de fleurs. La semaine suivante, la vague du sans-gluten est passée.

    Ça, c'est son degré habituel de dinguerie. Mais ce coup-ci, elle a dépassé les bornes."

    Dans la famille d'Audrey, je demande le père. Un fan d'Alfa Romeo, un peu perdu dans son monde et qui répond toujours à côté de la plaque. Il éprouve une certaine nostalgie de sa jeunesse, quand il avait son groupe de rock et de temps en temps, il casse les oreilles de ses proches avec ses anciens tubes.

    Dans la famille d'Audrey, je voudrais la mère. Au foyer depuis bientôt un an. Tous les matins, elle se plonge assidûment dans le Daily Mail. Une référence pour elle...Un journal qui impacte souvent tant son quotidien que celui des autres.

    Dans la famille d'Audrey, je souhaiterais le frère: Frank. Un fou de jeux vidéos qui passe ses journées devant son écran d'ordinateur et rêve de participer à des compétitions mondiales de LOC, son addiction du moment.

    Et puis, au milieu de tout ces membres doucement frappadingues et très attachants, on retrouve Audrey. Une adolescente de 14 ans qui vit cachée derrière ses lunettes noires dans la maison de ses parents et tente de se reconstruire après un drame.

    Et si le défi lancé par sa psychothérapeute portait enfin ses fruits? Et si l'irruption du nouvel ami de son frère, Linus, l'aidait à affronter ce monde qui lui fait si peur?

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    Ce roman, j'en avais entendu parler en termes très positifs par ma copinaute Emjy. Aussi, j'attendais avec impatience sa parution en français.

    Dès les premières pages, j'ai été frappée par le style de Sophie Kinsella. Toujours aussi fluide, il se fait plus grave, plus tendre, plus profond.

    J'ai aimé qu'on ne sache pas vraiment ce qui avait précipité Audrey dans cet état. Quelques phrases disséminées par ci, par là, nous font entrevoir le harcèlement dont elle a été certainement la victime. Mais ce choix narratif se révèle payant car, au lieu de mettre l'accent sur le traumatisme, l'intrigue se focalise sur le processus de reconstruction.

    Chapitre après chapitre, on assiste ainsi aux retrouvailles de l'héroïne avec elle-même, à sa lente guérison, à sa réouverture aux autres et à l'univers qui l'entoure.

    Sans jamais sombrer dans le pathos. Sans jamais non plus paraître invraisemblable.

    Tout sonne juste: les entretiens avec sa psy, ses rapports avec sa famille, ceux naissants avec Linus.

    A la narration à la première personne qui épouse au mieux les pensées d'Audrey se juxtaposent également des dialogues, tirés des scènes filmées par elle pour sa psy. Une manière de mieux cerner les autres qui l'accompagnent au quotidien. Une manière de comprendre leurs relations (comme l'antagonisme croissant entre la mère et le frère autour des jeux vidéos). Une manière aussi de s'attacher à eux, à leur "courbe tordue".

    "Mais Audrey, c'est la vie. On a tous une courbe tordue. Moi aussi. Il y a des hauts et des bas. C'est comme ça."

    On rit, on est émus, on retrouve notre âme d'adolescent lors des si jolies scènes entre Linus et Audrey....On se sent intégré à cette famille et on les quitte avec tellement de regret.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman. Sophie Kinsella signe ici une très belle incursion en littérature young adult avec cette ode à la vie et j'espère sincèrement que ce ne sera pas la dernière.

    Pocket Jeunesse, 2016, 298 pages

    Billet dans le cadre du challenge de Titine  A year in England.

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  • Mon mois de mars à la manière de Moka

    Mon mois de mars à la manière de Moka

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    Un apéritif chez ma grand-mère/Parler de tout, de rien.../"'Chantez comme si personne ne vous écoutait, aimez comme si vous n'aviez jamais souffert, dansez comme si personne vous regardait, et vivez comme si c'était le paradis sur Terre"/Mark Twain ou une jolie citation pour entamer En attendant Doggo/Une lecture feel-good ou l'art d'affronter la grisaille de l'hiver/Et ce printemps qui tarde, qui tarde/Un concours gagné sur Mademoiselle/Une soirée un peu folle à écouter Gavin James/Un moment à part avec une amie qui aime tant la musique/Le lendemain, dîner chez une de mes meilleures amies/Une conversation à bâtons rompus ou l'art de refaire le monde/Vouloir prendre des billets pour la Grèce/Et finalement, San Francisco, here we come/Réaliser un de mes rêves de voyage/ Vivement août/Un dimanche paresseux/Flâner de lecture en lecture, de films en films/ Reprendre le chemin des écoles/Le plaisir de revoir les sourires sur les visages des enfants/Tu te crois le lion ou retrouver ma voix grave qui étonne tant/Rire, toujours rire/Des déclarations sous  forme de dessins/ Leur demander d'écrire leurs petits bonheurs quotidiens/Des mots qui touchent/Des mots qui étonnent/Qu'ils sont épatants et comme ils promettent de beaux lendemains/Une animation en soirée avec des adolescents/Un cache-cache géant dans le noir/Kiki de Montparnasse ou comment être touchée par une très belle interprétation au Lucernaire/Comme j'aime le théâtre/Une balade dans le Quartier Latin/Gibert Joseph, attention danger/Ou comment agrandir encore ma PAL qui n'en avait pas besoin/Dorothy Parker/La reine de l'humour noir/Une soirée avec une amie dans Paris/Rire toujours et encore/Fromage, acte I/Un apéritif improvisé entre filles/Des parties de baby-foot endiablées/Fromage, acte II ou la dernière raclette de l'année/Un repas en famille avec ces gens qui comptent tant/Le jour où j'ai rencontré Agathe/Des spritz et la tête qui tourne un peu/Les 39 marches ou Hitchcock revisité de manière loufoque au Palace/Une salle joyeuse/Et cela fait du bien, tout simplement/Gibert Joseph, encore.../Mes étagères croulent/Rosalie Blum/Un film dont j'attendais tant et qui ne m'a pas déçue/Sortir le sourire aux lèvres d'une salle obscure et voir la vie encore plus belle/Le cinéma ou l'art de donner de la joie/Ces mails ou ces mots sur whatsapp qui permettent d'abolir la distance/Admirer au premier rang Dorian Gray/Un public enthousiaste et un comédien qui ne veut pas nous quitter/Fromage, acte III/Parler encore et toujours/Prendre le train direction Bois-le-Roi/Un week-end de Pâques en famille/Après la pluie, le soleil/Et une promenade sur les bords de l'eau à Samois-sur-Seine/Des maisons qui font rêver/Des envies d'ailleurs/Remettre en marche la platine de ma grand-mère/Et alimenter la machine des souvenirs/"Le temps des cerises, c'était la chanson de ton arrière grand-mère"/L'entendre fredonner à l'unisson d'Yves Montand/Aimer ce moment, tout simplement/Django, qui retentit aussi, évidemment/Des parties de ping-pong disputées/Un Time's up un peu fou/Les heures qui filent/Le retour, déjà/Avec des quantités de chocolat/Une intoxication alimentaire qui me met à plat/Une séance de CDI pour préparer un projet/Des photos bricolées avec les moyens du bord et l'envie des adolescents pour coller au mieux de couvertures/Rire devant leur inventivité/Apprécier tellement ces deux heures hors du temps/Et dire au revoir à mars/Avril, déjà...

  • Jézabel d'Irène Nemirovsky

    Jézabel

    un roman d'Irène Nemirovsky

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     "Une femme entra dans le box des accusés. Elle était belle encore, malgré sa pâleur, malgré son air hagard et las: seules, les paupières, d'une forme délicieuse, étaient fanées par les larmes et la bouche affaissée, mais elle paraissait jeune. On ne voyait pas ses cheveux cachés sous le chapeau noir.

    Elle porta machinalement ses deux mains à son cou, cherchant, sans doute, les perles du long collier qui l'avait orné autrefois, mais son cou était nu; les mains hésitèrent; elle tordit lentement et tristement ses doigts, et la foule haletante qui suivait des yeux ses moindres mouvements fit entendre un sourd murmure."

    Gladys Eysenach comparaît pour le meurtre de Bernard Martin, un jeune étudiant de vingt ans. Elle lui aurait tiré dessus la nuit de Noël, dans sa chambre. Tout semble indiquer un crime passionnel.

    Défilent à la barre des témoins sa femme de chambre, son fiancé, son amie...L'accusée entend leurs propos, subit leurs attaques...Jusqu'au verdict du jury.

    Reviennent ensuite ses souvenirs, de son entrée dans le monde à cette veillée fatale.

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    Jusqu'à présent, je n'avais lu qu'un roman d'Irène Nemirovsky: Suite française. Un ouvrage qui m'avait bluffée tant par sa construction que par son style. Aussi, quand Martine a publié un très beau billet sur ce titre, elle a suscité mon envie de replonger dans l’œuvre de cette auteure.

    Jézabel s'ouvre dans un tribunal. Une procédure pénale à l'encontre de l'héroïne comme prologue. Des voix qui s'entremêlent pour dire leur vérité sur Gladys Eysenach.

    Se dessine ainsi le portrait d'une femme qui ne fait pas son âge et qui a cherché toute sa vie les plaisirs de l'amour. Mais pourquoi a t elle tué celui que tout le monde semble désigner comme son amant?

    "Ma Mère Jézabel devant moi s'est montrée"

    Difficile cependant de se faire une idée du véritable caractère de celle que tout condamne et des motivations derrière son acte.

    Puis, le chapitre premier débute. Et le lecteur est invité à suivre le destin de Gladys.

    "Il reste toujours au fond du cœur le regret d'une heure, d'un été, d'un court moment, où l'on atteint sans doute le point de floraison"

    Ce point de floraison, c'est une saison. Celle de ses débuts, à dix-huit ans, où elle découvre sa beauté et où elle constate le pouvoir de séduction qu'elle exerce sur les hommes.

    Un acte fondateur dont va découler tout le reste de son existence. Car notre protagoniste refuse les ravages du temps sur son physique et sur l'attrait qu'elle peut avoir. Elle a sans cesse besoin de sentir les regards admiratifs sur elle.

    Une obsession qui va la conduire maintes fois à des drames personnels. Une obsession qui va aussi pervertir son rapport avec sa fille.

    Irène Nemirovsky brosse donc le portrait cruel d'une femme qui ne se définit que par le désir des autres. Au risque de tout perdre et de commettre le pire.

    Les pages se tournent toutes seules, on est souvent choqués par le comportement de cette Jézabel. Et en même temps, envahis à plusieurs reprises par une certaine pitié.

    Outre son style percutant, cette œuvre frappe par sa profonde modernité, sa réflexion sur le diktat des apparences qui conduit parfois à la folie et par le choix d'une héroïne que l'on plaint mais que l'on déteste surtout.

    Bref, vous l'aurez compris: même si je n'ai pas eu le même coup de cœur que pour Suite française, j'ai été marquée par ce court et sombre roman.

    Le Livre de Poche, 217 pages