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beauté

  • Frédéric de Leo Lionni

    Frédéric

    de

    Leo Lionni

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    "En bordure d'une prairie, il y avait un vieux mur de pierres."

    Dans ce mur de pierres, tout près d'une grange et d'un grenier à grains vides, une famille de mulots a trouvé refuge. Pour se préparer à l'hiver, ils amassent des noisettes, de la paille et du blé. Ils sont tous très affairés.


    Tous sauf Frédéric. À leurs questions pressantes pour savoir pourquoi il ne les aide pas, il répond toujours un peu différemment. Lui aussi fait des provisions pour les longs mois glacés à venir. Mais des provisions de soleil, de couleurs et de mots.


    Quand le froid s'installe, tous retrouvent leur abri de pierre. Mais, une fois bien entamées les réserves, l'ennui s'installe. Jusqu'à ce que Frédéric invoque le soleil, les couleurs et les mots. Rayons de poésie qui inondent et réchauffent leurs cœurs.

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    De Léo Lionni, j'adorais petite l'album Petit bleu et petit jaune. Aussi, quand Coralie, une de mes amies, m'a parlé avec beaucoup d'enthousiasme de ce titre, je n'ai pas hésité longtemps avant de le découvrir à mon tour.


    Je trouve que cet ouvrage revêt quelque peu l'allure d'une fable. Celle d'une famille de mulots qui se fait fourmi pour l'hiver mais oublie que sans cigale, tout sera ennui. Heureusement, Frédéric est là. Il a observé longtemps chaque élément. Pour mieux s'en imprégner. De ces souvenirs, il en extrait la beauté et tout prend soudain sens et s'éclaire.


    Sans poète, rien ne vaut la peine.
    Et par cette succession de phrases et de situations, Leo Lionni en fait la brillante démonstration.


    Il faut donc lire et relire Frédéric. Dès son plus jeune âge. En famille ou seul. Et se laisser bercer par les mots et la simplicité des dessins et ne jamais oublier ainsi à quel point la poésie irrigue nos existences et les rend jolies.

    Ecole des Loisirs, 2020

  • Jézabel d'Irène Nemirovsky

    Jézabel

    un roman d'Irène Nemirovsky

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     "Une femme entra dans le box des accusés. Elle était belle encore, malgré sa pâleur, malgré son air hagard et las: seules, les paupières, d'une forme délicieuse, étaient fanées par les larmes et la bouche affaissée, mais elle paraissait jeune. On ne voyait pas ses cheveux cachés sous le chapeau noir.

    Elle porta machinalement ses deux mains à son cou, cherchant, sans doute, les perles du long collier qui l'avait orné autrefois, mais son cou était nu; les mains hésitèrent; elle tordit lentement et tristement ses doigts, et la foule haletante qui suivait des yeux ses moindres mouvements fit entendre un sourd murmure."

    Gladys Eysenach comparaît pour le meurtre de Bernard Martin, un jeune étudiant de vingt ans. Elle lui aurait tiré dessus la nuit de Noël, dans sa chambre. Tout semble indiquer un crime passionnel.

    Défilent à la barre des témoins sa femme de chambre, son fiancé, son amie...L'accusée entend leurs propos, subit leurs attaques...Jusqu'au verdict du jury.

    Reviennent ensuite ses souvenirs, de son entrée dans le monde à cette veillée fatale.

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    Jusqu'à présent, je n'avais lu qu'un roman d'Irène Nemirovsky: Suite française. Un ouvrage qui m'avait bluffée tant par sa construction que par son style. Aussi, quand Martine a publié un très beau billet sur ce titre, elle a suscité mon envie de replonger dans l’œuvre de cette auteure.

    Jézabel s'ouvre dans un tribunal. Une procédure pénale à l'encontre de l'héroïne comme prologue. Des voix qui s'entremêlent pour dire leur vérité sur Gladys Eysenach.

    Se dessine ainsi le portrait d'une femme qui ne fait pas son âge et qui a cherché toute sa vie les plaisirs de l'amour. Mais pourquoi a t elle tué celui que tout le monde semble désigner comme son amant?

    "Ma Mère Jézabel devant moi s'est montrée"

    Difficile cependant de se faire une idée du véritable caractère de celle que tout condamne et des motivations derrière son acte.

    Puis, le chapitre premier débute. Et le lecteur est invité à suivre le destin de Gladys.

    "Il reste toujours au fond du cœur le regret d'une heure, d'un été, d'un court moment, où l'on atteint sans doute le point de floraison"

    Ce point de floraison, c'est une saison. Celle de ses débuts, à dix-huit ans, où elle découvre sa beauté et où elle constate le pouvoir de séduction qu'elle exerce sur les hommes.

    Un acte fondateur dont va découler tout le reste de son existence. Car notre protagoniste refuse les ravages du temps sur son physique et sur l'attrait qu'elle peut avoir. Elle a sans cesse besoin de sentir les regards admiratifs sur elle.

    Une obsession qui va la conduire maintes fois à des drames personnels. Une obsession qui va aussi pervertir son rapport avec sa fille.

    Irène Nemirovsky brosse donc le portrait cruel d'une femme qui ne se définit que par le désir des autres. Au risque de tout perdre et de commettre le pire.

    Les pages se tournent toutes seules, on est souvent choqués par le comportement de cette Jézabel. Et en même temps, envahis à plusieurs reprises par une certaine pitié.

    Outre son style percutant, cette œuvre frappe par sa profonde modernité, sa réflexion sur le diktat des apparences qui conduit parfois à la folie et par le choix d'une héroïne que l'on plaint mais que l'on déteste surtout.

    Bref, vous l'aurez compris: même si je n'ai pas eu le même coup de cœur que pour Suite française, j'ai été marquée par ce court et sombre roman.

    Le Livre de Poche, 217 pages