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the frenchbooklover - Page 62

  • Au-revoir là haut de Pierre Lemaitre et Christian de Metter

    Au revoir là-haut

    de Pierre Lemaitre

     illustrations de Christian de Metter

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    "1918...Première guerre...derniers jours.

    La fin de la guerre, le lieutenant Pradelle, ça le tue.

    Pour un héros, une fin de guerre, c'est comme une défaite...

    Oui, c'est con pour lui: un dernier exploit et il était capitaine à la démobilisation..."

    Juste avant la fin des combats, le lieutenant Pradelle élabore un plan machiavélique pour obtenir le grade de capitaine. Seuls deux de ses soldats, Albert Maillard et Edouard de Péricourt, sont au courant de ses méfaits. Il tente donc de se débarrasser d'eux. Mais il échoue...

    Et voilà ces trois hommes confrontés à l'après-guerre.

    Chacun à leur manière, ils vont tenter de se reconstruire...

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    Vous vous souvenez peut-être que ce roman lauréat du Goncourt avait été un de mes coups de cœur 2014. J'avais été littéralement happée par cette fresque de plus de 500 pages, par ces personnages hauts en couleur, par cette intrigue, par l'atmosphère...

    Aussi, quand Rue de Sèvres m'a proposé de recevoir cet ouvrage, j'ai quelque peu hésité.

    Je me suis d'ailleurs retrouvée dans les propos tenus par Philippe Torreton dans la préface: "Aussi, lorsque Pierre Lemaître m'a demandé de signer la préface de cette bande dessinée, j'ai eu peur. Quelqu'un a eu l'outrecuidance de figurer mes potes, de tirer un trait sur mon imaginaire, de réduire à quelques bulles l'immensité de ces 567 pages d'écriture"

    Puis, j'ai accepté...Et quand j'ai reçu cet album dans ma boîte aux lettres, je n'ai pas tardé à me lancer.

    Pierre Lemaître a effectué un travail d'orfèvre pour restituer l'essence de son œuvre.

    Forcément, il n'a pas pu tout retranscrire et a dû opérer certaines coupes.

    Forcément, l'absence ou la réduction de certaines scènes nous font éprouver une pointe de regret.

    Car, quand on aime, c'est d'un bloc et on adorerait pouvoir tout retrouver. Or, dans une adaptation en bande dessinée, c'est impossible....

    Cependant, il faut reconnaître que le plus important est là.

    Un équilibre s'instaure très vite entre les mots et les images. Parfois, le texte se fait silence et ne prédominent que les couleurs, que les silhouettes, que les regards....Comme dans ces dernières pages coups de poing.

    Cet équilibre est le signe d'une alchimie entre l'auteur et l'illustrateur...

    Le signe d'une volonté aussi de rendre un bel hommage à l'ouvrage et à tous ses protagonistes.

    Et le signe d'un défi réussi.

    Bref, vous l'aurez compris: je ne saurais que recommander la lecture de cette transposition, aussi bien à ceux qui connaissent déjà l'histoire qu'à ceux qui n'ont pas encore eu la chance de la découvrir.  Et je sais déjà qu'un jour, je me replongerai dans les aventures d'Albert et d’Édouard et dans cette ambiance  de 1919.

    Un grand merci à Rue de Sèvres pour cet envoi!

    Rue de Sèvres, 2015, 168 pages

    Billet dans le cadre du challenge Première guerre mondiale que j'organise

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  • De Darcy à Wentworth

    De Darcy à Wentworth

    de

    Sybil G.Brinton

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    "On peut affirmer sans crainte de se tromper que presque tous les couples heureux en ménage ont en commun de souhaiter à leurs jeunes amis de faire également un mariage d'amour."

    Georgiana Darcy ne semble pas se réjouir de ses fiançailles avec son cousin, le colonel Fitzwilliam. Tout comme ce dernier ne paraît pas enchanté par cette perspective.

    Heureusement, Elizabeth confesse leur désarroi réciproque. Et, très vite, leur engagement est rompu. Au grand dam de leur tante Lady Catherine de Bourgh.

    Soulagé, le colonel Fitzwilliam prend la route de Bath, en compagnie de Darcy et Elizabeth, tandis que Georgiana est reçue à Londres par Miss Bingley.

    L'occasion pour nos deux héros de faire de nouvelles rencontres...Et pourquoi pas, de trouver le grand amour...

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    Comme vous le savez, je nourris une grande passion pour l’œuvre de Jane Austen. Après avoir épuisé tous ses titres (certains, je les ai lus et relus et re-relus), j'ai donc été ravie de découvrir au début de mon blog les "austeneries". Notamment grâce à Alice et son blog Jane Austen is my wonderland. Je me suis plongée dans plusieurs ouvrages de ce type. Parfois, avec beaucoup de plaisir (comme pour Acting up ou Persuading Annie de Melissa Nathan ou comme pour Charlotte Collins de Jennifer Becton), parfois, avec un certain énervement (Les Filles de Mr Darcy)...Puis, je me suis un peu lassée...

    Lorsque j'ai entendu parler de cette première "austenerie", parue en 1913, sur la blogosphère, mon intérêt a été émoustillé. Et j'ai été ravie qu'une amie me la prête.

    Dans ce roman, Sybil G. Brinton s'est amusée à reprendre tous les protagonistes du panthéon austenien. Imaginez des chapitres où des héros aussi aimés que Darcy et le capitaine Wenwtorth se croisent!  Sans que cela paraisse télescopé ou artificiel.

    Voilà un vaste défi que cet auteur a relevé avec un certain talent. Autour d'une intrigue centrée sur les amours de Georgiana Darcy et du colonel Fitzwilliam, elle parvient à évoquer les personnages  développés chez son modèle.  Sans qu'ils aient perdu leurs caractéristiques originelles. Ainsi, Elizabeth conserve son esprit vif et acéré, Emma sa maladresse et son aveuglement légendaire dans les histoires de cœur....

    On apprend avec joie ce qu'ils sont devenus et certains connaissent une issue enfin heureuse...

    Bel hommage que ce développement autour de tous les êtres austeniens marquants...

    Bel hommage aussi que cette idée de reprendre les fils narratifs du panthéon austenien. Quiproquos amoureux, échanges épistolaires, mauvaises impressions, propositions de mariage repoussées.... Autant de péripéties qu'on suit avec plaisir...

    C'est là le maître mot justement de Darcy à Wentworth: le plaisir. Plaisir de passer quelques heures en compagnie de ces héros qu'on affectionne...Plaisir aussi de retrouver des histoires qu'on a aimées.

    En revanche, j'ai trouvé dommage que la plume ne soit pas aussi ironique et drôle que celle du modèle...

    Bref, vous l'aurez compris: cette lecture se révèle agréable. Mais je la recommanderai plus aux fans de Jane Austen car j'ai peur que les néophytes se perdent devant le trop grand nombre de références.

    Milady, 2015, 472 pages

    Billet dans le cadre du challenge A year in England et dans le cadre du challenge Un pavé...par mois.

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  • Bérénice 34-44 d'Isabelle Stibbe

    Bérénice 34-44

    de

    Bérénice Stibbe

    bérénice 34-44, isabelle stibbe, livre de poche, prix des lecteurs sélection 2015, premier roman, littérature française, Comédie-française, théâtre, roman sur le théâtre, seconde guerre mondiale

    "Elle ne racontera pas les regards entendus, les sourires de connivence. "Il n y a pas de hasard", "C'était forcé", autant de formules attrapées au vol des centaines de fois, inaugurant la légende familiale selon laquelle l'appel du théâtre, qui fondit sur elle à six ans et qui dès lors ne la quitta plus, surgit de son prénom: Bérénice."

    Depuis son plus jeune âge, Bérénice Kapelouchnik, dite Capel, est éblouie par le monde du théâtre. Elle rêve même d'embrasser la carrière de comédienne mais se heurte à la résistance de ses parents. Bravant leur interdit, elle passe le concours du Conservatoire à tout juste 15 ans. Reçue première, elle quitte le foyer familial pour vivre sa passion.

    Des cours de Louis Jouvet à la scène de la Comédie française, il n y a qu'un pas....Et Bérénice de Lignières (le nom qu'elle s'est choisie) semble rencontrer tous les succès...

    Mais l'Histoire va la rattraper...Et, en ces heures sombres d'Occupation, il faut bien savoir choisir son camp...

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    Ce premier roman, je l'avais remarqué sur le blog de ma copinaute Bianca. Aussi, quand il est arrivé à la médiathèque, j'ai eu très envie de m'y plonger.

    Dès les premières pages, j'ai été happée par l'intrigue.

    Avec beaucoup de talent, Isabelle Stibbe retrace le parcours fictif d'une jeune femme dans l'univers théâtral. On la suit ainsi de ses premières auditions à ces premiers cours, de ses premières figurations à ces premiers rôles....Cette ascension fulgurante, elle la doit non seulement à sa beauté, mais à son talent. Et à son amour hors normes pour la scène.

    "Écoute Comédie-française, fais que je sois engagée, tu es la seule, l'unique, pour toi je sacrifierai tout, jeunesse, famille, enfants, qu'importe si tu me permets d'accéder à toi, de faire partie des tiens."

    Une religion du théâtre qui sert de fil conducteur à toute l'action de cet ouvrage. Rencontres, choix personnels, engagement: tout dépend des dieux de la comédie et de la tragédie.

    On est forcément fascinés par ce jusqu'au boutisme, ce sacrifice perpétuel pour l'art, cet égoïsme aussi dans ses relations...

    Car Bérénice ne laisse pas indifférent ceux qui l'entourent. De son père Maurice Capel au poète/avocat Alain Béron, en passant par Nathan Adelman, le compositeur, tous se brûlent à la flamme de ce papillon incandescent.

    Sur sa trajectoire, notre héroïne croise également de grands noms tels que Louis Jouvet, Marie Bell, Véra Korène, Marc Allégret...

    L'occasion pour notre auteur de brosser un tableau du monde artistique de cette période charnière. Et de nous montrer l'évolution de la Comédie-française lors de l'Occupation.

    Car ce théâtre/refuge pour Bérénice peut se transformer en monstre. En effet, très vite, des questions se posent au sein de cette institution: faut-il accepter le diktat des Allemands, à savoir l'absence de Juifs dans les distributions? Doit-on renoncer à des grands noms pour ré-ouvrir?  Chacun doit faire ses choix.

    Amour de la scène, engagement de l'artiste, attentisme, résistance, politiques d'exclusion des Juifs constituent donc autant de thématiques de ce roman dense, foisonnant, passionnant, en trois actes.

    Trois actes où la tension dramatique ne cesse de monter...Grâce au déroulé de l'intrigue bien entendu mais grâce aussi au style d'Isabelle Stibbe. Elle se joue de son lecteur en annonçant parfois que Bérénice pourra raconter son histoire à ses enfants ou, au contraire, qu'elle ne pourra pas...Et le dénouement, forcément, surprend...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup aimé ce portrait de femme confrontée à la tourmente de la Seconde Guerre mondiale.

    Le Livre de Poche, 2014, 355 pages