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the frenchbooklover - Page 65

  • De Darcy à Wentworth

    De Darcy à Wentworth

    de

    Sybil G.Brinton

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    "On peut affirmer sans crainte de se tromper que presque tous les couples heureux en ménage ont en commun de souhaiter à leurs jeunes amis de faire également un mariage d'amour."

    Georgiana Darcy ne semble pas se réjouir de ses fiançailles avec son cousin, le colonel Fitzwilliam. Tout comme ce dernier ne paraît pas enchanté par cette perspective.

    Heureusement, Elizabeth confesse leur désarroi réciproque. Et, très vite, leur engagement est rompu. Au grand dam de leur tante Lady Catherine de Bourgh.

    Soulagé, le colonel Fitzwilliam prend la route de Bath, en compagnie de Darcy et Elizabeth, tandis que Georgiana est reçue à Londres par Miss Bingley.

    L'occasion pour nos deux héros de faire de nouvelles rencontres...Et pourquoi pas, de trouver le grand amour...

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    Comme vous le savez, je nourris une grande passion pour l’œuvre de Jane Austen. Après avoir épuisé tous ses titres (certains, je les ai lus et relus et re-relus), j'ai donc été ravie de découvrir au début de mon blog les "austeneries". Notamment grâce à Alice et son blog Jane Austen is my wonderland. Je me suis plongée dans plusieurs ouvrages de ce type. Parfois, avec beaucoup de plaisir (comme pour Acting up ou Persuading Annie de Melissa Nathan ou comme pour Charlotte Collins de Jennifer Becton), parfois, avec un certain énervement (Les Filles de Mr Darcy)...Puis, je me suis un peu lassée...

    Lorsque j'ai entendu parler de cette première "austenerie", parue en 1913, sur la blogosphère, mon intérêt a été émoustillé. Et j'ai été ravie qu'une amie me la prête.

    Dans ce roman, Sybil G. Brinton s'est amusée à reprendre tous les protagonistes du panthéon austenien. Imaginez des chapitres où des héros aussi aimés que Darcy et le capitaine Wenwtorth se croisent!  Sans que cela paraisse télescopé ou artificiel.

    Voilà un vaste défi que cet auteur a relevé avec un certain talent. Autour d'une intrigue centrée sur les amours de Georgiana Darcy et du colonel Fitzwilliam, elle parvient à évoquer les personnages  développés chez son modèle.  Sans qu'ils aient perdu leurs caractéristiques originelles. Ainsi, Elizabeth conserve son esprit vif et acéré, Emma sa maladresse et son aveuglement légendaire dans les histoires de cœur....

    On apprend avec joie ce qu'ils sont devenus et certains connaissent une issue enfin heureuse...

    Bel hommage que ce développement autour de tous les êtres austeniens marquants...

    Bel hommage aussi que cette idée de reprendre les fils narratifs du panthéon austenien. Quiproquos amoureux, échanges épistolaires, mauvaises impressions, propositions de mariage repoussées.... Autant de péripéties qu'on suit avec plaisir...

    C'est là le maître mot justement de Darcy à Wentworth: le plaisir. Plaisir de passer quelques heures en compagnie de ces héros qu'on affectionne...Plaisir aussi de retrouver des histoires qu'on a aimées.

    En revanche, j'ai trouvé dommage que la plume ne soit pas aussi ironique et drôle que celle du modèle...

    Bref, vous l'aurez compris: cette lecture se révèle agréable. Mais je la recommanderai plus aux fans de Jane Austen car j'ai peur que les néophytes se perdent devant le trop grand nombre de références.

    Milady, 2015, 472 pages

    Billet dans le cadre du challenge A year in England et dans le cadre du challenge Un pavé...par mois.

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  • Bérénice 34-44 d'Isabelle Stibbe

    Bérénice 34-44

    de

    Bérénice Stibbe

    bérénice 34-44, isabelle stibbe, livre de poche, prix des lecteurs sélection 2015, premier roman, littérature française, Comédie-française, théâtre, roman sur le théâtre, seconde guerre mondiale

    "Elle ne racontera pas les regards entendus, les sourires de connivence. "Il n y a pas de hasard", "C'était forcé", autant de formules attrapées au vol des centaines de fois, inaugurant la légende familiale selon laquelle l'appel du théâtre, qui fondit sur elle à six ans et qui dès lors ne la quitta plus, surgit de son prénom: Bérénice."

    Depuis son plus jeune âge, Bérénice Kapelouchnik, dite Capel, est éblouie par le monde du théâtre. Elle rêve même d'embrasser la carrière de comédienne mais se heurte à la résistance de ses parents. Bravant leur interdit, elle passe le concours du Conservatoire à tout juste 15 ans. Reçue première, elle quitte le foyer familial pour vivre sa passion.

    Des cours de Louis Jouvet à la scène de la Comédie française, il n y a qu'un pas....Et Bérénice de Lignières (le nom qu'elle s'est choisie) semble rencontrer tous les succès...

    Mais l'Histoire va la rattraper...Et, en ces heures sombres d'Occupation, il faut bien savoir choisir son camp...

    bérénice 34-44, isabelle stibbe, livre de poche, prix des lecteurs sélection 2015, premier roman, littérature française, Comédie-française, théâtre, roman sur le théâtre, seconde guerre mondiale

    Ce premier roman, je l'avais remarqué sur le blog de ma copinaute Bianca. Aussi, quand il est arrivé à la médiathèque, j'ai eu très envie de m'y plonger.

    Dès les premières pages, j'ai été happée par l'intrigue.

    Avec beaucoup de talent, Isabelle Stibbe retrace le parcours fictif d'une jeune femme dans l'univers théâtral. On la suit ainsi de ses premières auditions à ces premiers cours, de ses premières figurations à ces premiers rôles....Cette ascension fulgurante, elle la doit non seulement à sa beauté, mais à son talent. Et à son amour hors normes pour la scène.

    "Écoute Comédie-française, fais que je sois engagée, tu es la seule, l'unique, pour toi je sacrifierai tout, jeunesse, famille, enfants, qu'importe si tu me permets d'accéder à toi, de faire partie des tiens."

    Une religion du théâtre qui sert de fil conducteur à toute l'action de cet ouvrage. Rencontres, choix personnels, engagement: tout dépend des dieux de la comédie et de la tragédie.

    On est forcément fascinés par ce jusqu'au boutisme, ce sacrifice perpétuel pour l'art, cet égoïsme aussi dans ses relations...

    Car Bérénice ne laisse pas indifférent ceux qui l'entourent. De son père Maurice Capel au poète/avocat Alain Béron, en passant par Nathan Adelman, le compositeur, tous se brûlent à la flamme de ce papillon incandescent.

    Sur sa trajectoire, notre héroïne croise également de grands noms tels que Louis Jouvet, Marie Bell, Véra Korène, Marc Allégret...

    L'occasion pour notre auteur de brosser un tableau du monde artistique de cette période charnière. Et de nous montrer l'évolution de la Comédie-française lors de l'Occupation.

    Car ce théâtre/refuge pour Bérénice peut se transformer en monstre. En effet, très vite, des questions se posent au sein de cette institution: faut-il accepter le diktat des Allemands, à savoir l'absence de Juifs dans les distributions? Doit-on renoncer à des grands noms pour ré-ouvrir?  Chacun doit faire ses choix.

    Amour de la scène, engagement de l'artiste, attentisme, résistance, politiques d'exclusion des Juifs constituent donc autant de thématiques de ce roman dense, foisonnant, passionnant, en trois actes.

    Trois actes où la tension dramatique ne cesse de monter...Grâce au déroulé de l'intrigue bien entendu mais grâce aussi au style d'Isabelle Stibbe. Elle se joue de son lecteur en annonçant parfois que Bérénice pourra raconter son histoire à ses enfants ou, au contraire, qu'elle ne pourra pas...Et le dénouement, forcément, surprend...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup aimé ce portrait de femme confrontée à la tourmente de la Seconde Guerre mondiale.

    Le Livre de Poche, 2014, 355 pages

     

     

     

  • Le Lion et l'oiseau

    Le Lion et l'oiseau

    de

    Marianne Dubuc

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    "Lion travaille à son jardin quand il entend un bruit."

    Un oiseau est tombé, visiblement blessé.

    "Il ne peut pas le laisser ainsi, le pauvre petit."

    Lion soigne l'oiseau et, quand il relève la tête, il réalise que la volée est partie, abandonnant son nouveau protégé.

    Il accueille donc l'oiseau chez lui.

    "Tu peux rester, il y a bien assez de place pour deux"

    Débute alors une très belle histoire d'amitié entre ces deux esseulés.

    Mais leur nouvelle complicité pourra t-elle résister au retour de la volée?

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    Cet album, je n'en avais jamais entendu parler avant que je le remarque dans le bac des coups de cœur de la médiathèque parisienne que je fréquente. Aussitôt vu, aussitôt emprunté et...aussitôt lu.

    Son titre m'a fait penser à une fable de Jean de la Fontaine. D'ailleurs, si cet ouvrage en était vraiment une, sa morale pourrait se résumer à: l'amitié vraie fleurit partout et ne cesse jamais.

    C'est en effet le magnifique message que véhicule cet ouvrage.

    Au fil des pages, on suit, du point de vue du lion, l'évolution des liens entre ces deux personnages.

    L'hiver cohabitation/Le printemps départ/L'été attente/L'automne espoir...Ainsi va la ronde des saisons.

    Pour épouser les émotions du lion, Marianne Dubuc a choisi se se montrer économe en mots. Les phrases se font rares....Les silences d'autant plus forts....Comme, dans certains films muets, des fondus au blanc occupent certaines pages. Pour mieux faire corps avec l'attente, l'espoir, la désillusion...Toute cette palette de sentiments qui envahit notre protagoniste.

    A cette sobriété du langage, tellement juste et tellement chargée en émotions, se superpose la délicatesse des images. L'auteur entremêle aquarelle, encre et  crayon à papier pour donner vie à son intrigue. Avec toujours cette même retenue.

    Bref, vous l'aurez compris: je suis tombée sous le charme de ce petit bijou. Un livre miracle, rempli de pudeur, de poésie et de sensibilité.

    Éditions La Pastèque, 2013

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