Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

the frenchbooklover - Page 68

  • Les Souliers rouges, tomes 1 & 2

    Les Souliers rouges, tomes 1& 2

    de

    Cousseau & Cuvillier

    souliers rouges 1.jpg

    souliers rouges 2.jpg

    "La vie ne tient qu'à un fil, affirme le dicton, un fil fragile et lent comme celui de l'eau"

    Ainsi débute cette histoire,à Saint-Nicolas-du-Pélem, un petit village breton, en juin 1944. On y fait la connaissance de Jules, un jeune homme qui améliore l'ordinaire familial en braconnant ou pêchant.

    C'est d'ailleurs en laissant échapper un poisson qu'il fait la connaissance de Georges, un Russe blanc émigré, qui a décidé de s'installer dans le château de ses amis.

    Immédiatement, une forte relation d'amitié se noue entre ces deux hommes.

    "Les coïncidences n'existent pas. Il y a seulement des chemins que nos inconscients désirent voir se croiser..."

    Mais en cette période troublée, la vie tient à peu de choses et nos héros vont en faire l'amère expérience lors de l'arrivée d'un bataillon allemand...

    "Si on s'en sort, je te promets de faire Paris-Moscou aller et retour, déguisé en lapin blanc chaussé de bottines rouges"

    PlancheA_206092.jpg

    Cette œuvre, je l'ai reçue vendredi dernier à la médiathèque et elle fait partie des premières que j'ai désirées entamer. J'ai d'ailleurs dévoré ce dyptique en très peu de temps.

    S'inspirant de faits réellement vécus par son beau-père, Gérard Cousseau a réussi à créer une intrigue qui entremêle habilement la grande et la petite histoire.

    Dans le contexte particulier du débarquement, il évoque le quotidien d'un petit village, bouleversé par l'arrivée des Allemands. Ces derniers entendent faire le ménage et vont faire appel aux miliciens pour les seconder dans leur tâche. Rien n'est épargné aux lecteurs: les scènes d'interrogatoire, de torture, de pendaison, de violences sur la population civile se succèdent.

    Au fil de la plume et des dessins du tandem Cousseau&Cuvillier, on revit ainsi les heures sombres de l'Occupation. Mais toujours sans manichéisme. De chaque côté, on côtoie les êtres les plus vils comme les plus bons. Car tout le monde a été emporté par le flot de la guerre.

    La guerre comme révélateur du caractère de chacun donc

    La guerre comme moyen de se rencontrer aussi et de grandir. Face à ces heures sombres dépeintes dans les deux volumes, subsistent en effet des bulles de gaieté. Celles de deux amis tout récents qui se promènent dans les bois ensemble, qui apprennent l'un de l'autre et qui se protègent.

    PlancheS_41482.jpg

    Comment ne pas tomber sous le charme de Georges, cet être si atypique: un érudit, un homme fidèle à ses convictions et qui a dû quitter sa partie, un homme qui se sacrifie pour ceux qu'il aime....et qui porte de magnifiques souliers rouges...?

    Les pages se tournent toutes seules, on est tour à tour horrifiés, émus, choqués, amusés...Et là réside le talent de Gérard Cousseau: avoir su créer une histoire originale qui fait la part belle à l'amitié alors que tant de choses ont déjà été dites sur cette période troublée.

    A cette trame réinventée se superposent les dessins de Damien Cuvillier. Des images à la fois d'un graphisme réaliste et tout en finesse qui accompagnent à merveille cette chronique en temps de guerre.

    Bref, vous l'aurez compris: je vous recommande fortement cette bande dessinée historique.

    Bamboo, collection Grand angle, 96 pages, 2015 & 2015

     

     

  • Tag: Problèmes de lecteurs

    Tag: Problèmes de lecteurs

     

    tag problèmes de lecteurs

     

    Céline du blog Une tasse de culture a très gentiment pensé à moi pour ce tag autour des problèmes de lecteurs. Un grand merci à elle pour cette attention et n'hésitez pas à aller voir ses réponses par ici.

    1. Tu as 20 000 livres dans ta PAL. Comment décides-tu de celui que tu vas choisir? Entre mes achats, mes emprunts auprès de ma famille, de mes amis, à la médiathèque..., j'ai une PAL qui déborde. Très souvent, je fonctionne à l'instinct pour choisir. Soit parce que j'ai envie de changer totalement de style par rapport à ma lecture précédente...Soit parce que je sens que c'est le moment précis de me plonger dans tel ou tel ouvrage...Soit parce que je ne peux résister au conseil ou au billet d'une de mes copinautes préférées.

    2. Tu as lu la moitié d'un livre et tu ne l'aimes pas. Tu abandonnes ou tu continues?Un de mes grands regrets de lectrice, c'est de savoir que jamais, je n'aurais le temps de dévorer tout ce que je souhaite. Par conséquent, quand je n'accroche pas à une intrigue ou à un style, j'abandonne pour me consacrer à d'autres pages plus prometteuses.

     Une des rares fois où je me suis forcée, je me souviens, c'était pour faire plaisir à mon père qui souhaitait que je parcoure Les Raisins de la Colère de Steinbeck. Alors que je tourne les pages rapidement, j'ai mis plus de trois semaines à venir à bout de cette histoire qui ne me plaisait pas (j'étais en 3ème et je pense trop jeune). Depuis, je n'ai jamais rouvert une seule œuvre de cet auteur.

    3.La fin de l'année approche et ton challenge Goodreads n'est pas fini. Est-ce que tu essaies de reprendre et comment?

    Quand j'ai entamé ce blog, j'ai découvert Goodreads et ses challenges. Je me souviens m'être inscrite mais ne jamais avoir eu la persévérance de tout noter. Par conséquent, j'ai renoncé et j'ai ouvert un album facebook où j'engrange (quasiment) toutes mes lectures.

    4. Les couvertures d'une saga/série que tu aimes ne se ressemblent pas. Comment tu gères ça?

    Je dois avouer que je ne me suis jamais posée la question. L'important pour moi réside dans le contenu. Et je serai finalement plus dérangée par un changement d'auteur dans une saga que par une couverture. Je crois même que dans mes bibliothèques, certaines de mes sagas sont dépareillées.

    5. Tout le monde aime un livre que tu n'aimes pas. A qui en parles-tu du coup?

    J'ai la chance de travailler dans une médiathèque. Donc, le plus souvent, je partage avec mes collègues ou les usagers mes coups de cœur, tout comme mes déceptions. Le cas s'est d'ailleurs posé récemment avec Nous les menteurs dont j'attendais beaucoup et qui s'est révélé un flop pour moi.  Sinon, j'en parle aussi avec mes amies blogueuses, ma famille ou mes amis s'ils connaissent le titre...

    6. Tu es en train de lire dans un lieu public et tu sens que tu vas pleurer? Qu'est-ce que tu fais?

    Quand je ressens une émotion très forte en lisant un ouvrage, je n'aime pas l'exprimer en public. Alors, le plus souvent, je referme le livre et j'attends d'être dans un cocon (mon fameux canapé rouge par exemple) pour laisser libre cours à mes larmes.

    7 : La suite d'un livre que tu aimes vient de sortir mais tu as oublié pas mal de choses. Que fais-tu ? Tu relis le précédent ? Tu trouves un synopsis bien spoilant ? Tu pleures de frustration ? 

    Comme Céline, je préfère relire le tome précédent afin de retrouver les arcanes de l'intrigue et de redécouvrir les personnages.

    8. Tu ne ne veux pas prêter tes livres. Comment dis-tu non gentiment si on te pose la question?

    Ce n'est pas un problème que je rencontre car j'adore prêter mes livres. Surtout si je veux partager un de mes coups de cœur. En revanche, je suis toujours un peu triste quand je les ai adorés et qu'ils ne retrouvent pas le chemin de mes étagères.

    9 : Tu as choisi et reposés 5 livres le mois passé. Comment gères-tu ta panne de lecture ?

    Heureusement, mes pannes de lecture ne sont pas trop fréquentes. Mais quand j'en rencontre une importante, j'accepte cette idée. Et je vois plus de films. Puis, quand je sens que l'envie revient, je commence par des bandes dessinées ou des romans graphiques.

    10. Il y a tellement de nouveaux livres que tu rêves d'acheter. Combien en achètes-tu réellement?

    Comme Céline, j'ai la chance de travailler en médiathèque. Du coup, je peux souvent me procurer les ouvrages qui me font très envie. Par conséquent, la pile de mes achats n'est jamais très importante à la fin du mois. Heureusement car mes rayonnages croulent sous le poids de romans pas encore ouverts...

    11 : Après les avoir achetés, combien de temps restent-ils dans ta PAL avant que tu ne les lisent ?

    Il m'est difficile de répondre à cette question car certains livres sortent de ma PAL, aussitôt achetés alors que d'autres y séjournent depuis l'adolescence (je pense notamment à la Promesse de l'Aube de Romain Gary)

    Et vous, quels sont vos problèmes de lecteurs? Si vous souhaitez répondre à ce tag, je viendrais vous lire avec grand plaisir.

     

     

  • Les Suprêmes d'Edward Kelsey Moore

    Les Suprêmes

    de

    Edward Kelsey Moore

    les suprêmes,edward kelsey moore,littérature américaine,suprêmes,premier roman,roman choral,amitié

    "Je me réveillai en nage ce matin-là. J'avais dormi profondément, ma chemise de nuit me collait à la peau, le visage me picotait. Troisième fois cette semaine. 4h45 luisait au réveil posé sur la coiffeuse à l'autre bout de la chambre. J'entendais le ronronnement du climatiseur et sentais l'air me caresser les joues."

    Dans une petite ville de l'Indiana, trois quinquas afro-américaines se retrouvent tous les dimanches après la messe chez Big Earl, un restaurant du coin.

    Surnommées les "Suprêmes", Odette, Clarice et Barbara Jean sont amies depuis l'adolescence. Ainsi, elles ont traversé ensemble toutes les épreuves de la vie.

    Mais quand le cancer frappe l'une d'entre elles, vient le temps des remises en question..Et si elles changeaient le cours de leur existence?

    les suprêmes,edward kelsey moore,littérature américaine,suprêmes,premier roman,roman choral,amitié

    Edward Kelsey Moore

    Avant de commencer ce blog, j'avais été enchantée par ma découverte de la Couleur des sentiments. Je me souviens avoir eu beaucoup de mal à laisser de côté cet ouvrage.

    Aussi, quand une de mes collègues m'a parlé des Suprêmes en me disant que c'était un roman dans la même lignée, je n'ai pas hésité.

    Dès les premières pages, on fait la connaissance de trois femmes. Trois voix qui s'entremêlent et interpellent tour à tour le lecteur.

    Vous savez comme j'apprécie la structure chorale dans un livre et j'ai trouvé qu'elle se justifiait totalement avec ce titre et permettait de mieux comprendre les ressorts de chacune des trois suprêmes.

    Odette, l'intrépide née dans un sycomore, celle qui n'a pas sa langue dans sa poche, celle qui défend ceux qu'elle aime à tout prix, celle qui a un cœur énorme...

    Clarice, celle qui a reçu la meilleure éducation, celle aussi qui a reproduit le schéma de sa mère en acceptant les infidélités de son époux adoré, celle qui veut toujours que ses amis soient tirés à quatre épingles et respectent les convenances, celle qui oublie en somme que parfois la vie dépasse les cadres fixés

    Barbara Jean, la "bombe", celle qui a toujours été élevée dans l'idée de faire un riche mariage, celle qui noie ses malaises dans l'alcool, celle qui dissimule les plus lourds secrets

    Ce qui lie ces trois personnages a priori si désaccordés, c'est une amitié profonde. De celle qu'on ne calcule pas et qui s'impose tout simplement à nous.

    D'année en année, comme nous le découvrons, elles ont toujours été là l'une pour l'autre. Chacune à sa manière. Parfois en silence.

    Les Suprêmes se révèlent donc un magnifique hymne à l'amitié. De celle qui dure. De celle qui peut tout affronter, même les pires noirceurs.

    De plus, cette œuvre offre une réflexion sur l'amour. Grâce aux idylles des trois héroïnes, toutes les facettes de ce sentiment sont évoquées. Aussi bien la passion que l'amour fidèle et durable.

    La problématique raciale est également abordée. Même si elle est moins prégnante que dans la Couleur des sentiments, on perçoit bien les affrontements interraciaux, les débordements possibles, la haine de certains et l'impossibilité pour un Blanc et une Noire de s'aimer.

    Un des autres atouts de ce livre réside dans son côté profondément humoristique. Même si l'auteur parle de choses graves qui nous touchent tous à un moment de notre vie (décès de proches, maladie...), il ne joue jamais la carte du pathos. Forcément, certaines pages nous remuent...Très vite, d'autres nous amusent. Ne serait-ce que celles où Odette nous parle de ses discussions avec le fantôme de sa mère et celui d'Eleanor Roosevelt, toujours ivre.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup aimé cet ouvrage feel-good, je ne suis d'ailleurs pas passée loin du coup de cœur. J'espère d'ailleurs que vous vous assiérez bientôt autour d'une table avec les Suprêmes chez Big Earl.

    Actes Sud, 2014, 315 pages

    En bonus, je n'ai pas pu résister au plaisir de vous mettre un lien vers une chanson des Suprêmes.