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litterature young adult

  • Audrey retrouvée

    Audrey retrouvée

    de

    Sophie Kinsella

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    "OMG. Maman est devenue dingue.

    Pas dingue tout court. Frappadingue.

    Sur son mode dingue normal, elle dit, genre :"J'ai lu un article dans le Daily Mail, il faut arrêter tout de suite le gluten." Et vlan, elle achète trois pains sans gluten. Immangeables. On les boycotte, et de son côté elle va enterrer en catimini son sandwich dans un pot de fleurs. La semaine suivante, la vague du sans-gluten est passée.

    Ça, c'est son degré habituel de dinguerie. Mais ce coup-ci, elle a dépassé les bornes."

    Dans la famille d'Audrey, je demande le père. Un fan d'Alfa Romeo, un peu perdu dans son monde et qui répond toujours à côté de la plaque. Il éprouve une certaine nostalgie de sa jeunesse, quand il avait son groupe de rock et de temps en temps, il casse les oreilles de ses proches avec ses anciens tubes.

    Dans la famille d'Audrey, je voudrais la mère. Au foyer depuis bientôt un an. Tous les matins, elle se plonge assidûment dans le Daily Mail. Une référence pour elle...Un journal qui impacte souvent tant son quotidien que celui des autres.

    Dans la famille d'Audrey, je souhaiterais le frère: Frank. Un fou de jeux vidéos qui passe ses journées devant son écran d'ordinateur et rêve de participer à des compétitions mondiales de LOC, son addiction du moment.

    Et puis, au milieu de tout ces membres doucement frappadingues et très attachants, on retrouve Audrey. Une adolescente de 14 ans qui vit cachée derrière ses lunettes noires dans la maison de ses parents et tente de se reconstruire après un drame.

    Et si le défi lancé par sa psychothérapeute portait enfin ses fruits? Et si l'irruption du nouvel ami de son frère, Linus, l'aidait à affronter ce monde qui lui fait si peur?

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    Ce roman, j'en avais entendu parler en termes très positifs par ma copinaute Emjy. Aussi, j'attendais avec impatience sa parution en français.

    Dès les premières pages, j'ai été frappée par le style de Sophie Kinsella. Toujours aussi fluide, il se fait plus grave, plus tendre, plus profond.

    J'ai aimé qu'on ne sache pas vraiment ce qui avait précipité Audrey dans cet état. Quelques phrases disséminées par ci, par là, nous font entrevoir le harcèlement dont elle a été certainement la victime. Mais ce choix narratif se révèle payant car, au lieu de mettre l'accent sur le traumatisme, l'intrigue se focalise sur le processus de reconstruction.

    Chapitre après chapitre, on assiste ainsi aux retrouvailles de l'héroïne avec elle-même, à sa lente guérison, à sa réouverture aux autres et à l'univers qui l'entoure.

    Sans jamais sombrer dans le pathos. Sans jamais non plus paraître invraisemblable.

    Tout sonne juste: les entretiens avec sa psy, ses rapports avec sa famille, ceux naissants avec Linus.

    A la narration à la première personne qui épouse au mieux les pensées d'Audrey se juxtaposent également des dialogues, tirés des scènes filmées par elle pour sa psy. Une manière de mieux cerner les autres qui l'accompagnent au quotidien. Une manière de comprendre leurs relations (comme l'antagonisme croissant entre la mère et le frère autour des jeux vidéos). Une manière aussi de s'attacher à eux, à leur "courbe tordue".

    "Mais Audrey, c'est la vie. On a tous une courbe tordue. Moi aussi. Il y a des hauts et des bas. C'est comme ça."

    On rit, on est émus, on retrouve notre âme d'adolescent lors des si jolies scènes entre Linus et Audrey....On se sent intégré à cette famille et on les quitte avec tellement de regret.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup apprécié ce roman. Sophie Kinsella signe ici une très belle incursion en littérature young adult avec cette ode à la vie et j'espère sincèrement que ce ne sera pas la dernière.

    Pocket Jeunesse, 2016, 298 pages

    Billet dans le cadre du challenge de Titine  A year in England.

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  • The Diviners de Libba Bray

    The Diviners

    de

    Libba Bray

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    "In a town house at a fashionable address on Manhattan Upper East Side, every lamp blazes. There's a party going on-the last of the summer. Out on a terrace overlooking Manhattan's incandescent skyline, the orchestra takes a much-needed break."

    Evie O'Neill, une Américaine de 17 ans, a accusé un des membres de la bonne société d'avoir abandonné une jeune fille après l'avoir rendu enceinte. Et a ainsi déclenché un scandale dans la ville de Zenith, Ohio. Pour la punir, ses parents ont donc décidé de l'envoyer chez son oncle à New York. Ils sont loin de se douter qu'ils réalisent, au contraire, un de vœux les plus chers de leur progéniture.

    Voilà Evie embarquée pour une grande aventure. Entres ses retrouvailles avec sa correspondante Mabel, ses dîners avec son oncle, conservateur du musée de l'Occulte, ses séances de shopping, ses virées dans les salles de spectacle, elle ne voit pas le temps passer...

    Mais un homme sème le mal autour de lui dans les rues de Big Apple. Et, quand son oncle est appelé par la police pour examiner le symbole retrouvé sur un cadavre, elle réalise qu'elle pourrait participer à cette enquête.

    Au risque de révéler ses pouvoirs de "diviner"....Au risque aussi de croiser le chemin de cet assassin redoutable et de figurer au nombre de ses victimes...

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    Ce roman "young adult", j'en avais entendu beaucoup de bien sur la blogosphère. Je l'avais donc acheté et il avait rejoint les étagères trop fournies de ma PAL. Heureusement, Aurélie d'Une valise remplie d'histoires (si vous ne connaissez pas encore son blog, courez y faire un tour) m'a convaincue de l'en sortir pour une lecture commune.

    Je dois avouer que mon déchiffrage des premiers chapitres a été un quelque peu laborieux. Puis, je me suis habituée aux expressions des personnages, à certaines tournures de phrases, aux mots qui revenaient sans cesse...

    Sans doute ai-je persisté car j'ai été immédiatement captée par l'intrigue. Au fil des pages, Libba Bray reprend les codes de nombreux récits de genre et nous livre un ouvrage protéiforme, entre roman d'apprentissage, roman policier et roman fantastique.

    Par exemple, le lecteur assiste aux meurtres de cet homme bien décidé à accomplir une prophétie. J'ai trouvé ces passages particulièrement réussis tant Libba Bray sait instiller la peur et partager le désespoir de ses victimes qui, malgré leurs efforts, ne peuvent échapper à leur bourreau. On a l'impression d'être là, tout près d'eux, et d'être paralysé devant ce qui s'accomplit.

    Cette sensation de rentrer de plain-pied dans le livre, d'être nous-même un des protagonistes, l'auteur l'insuffle aussi quand elle parle d'Evie, d'autres "diviners" ou du New York des années folles.

    De même, elle démontre une grande maîtrise du suspense. Un peu comme dans un puzzle, des pièces s'emboîtent. On se dit que quand l'identité du meurtrier sera dévoilée, le puzzle sera fini....Mais rien n'est simple et on bascule sans cesse de surprise en surprise.

    Surprise face aux dons de certains des héros/Surprise par rapport à leur passé/Surprise quant au déroulement de l'intrigue....

    Dans ce New York transformé en labyrinthe géant, les personnages tout comme les les lecteurs se heurtent donc à de nombreuses impasses. Certaines pourraient se révéler fatales...

    Bref, vous l'aurez compris: je suis ressortie enthousiaste des Diviners et je ne comprends pas pourquoi cet excellent opus n'a jamais été traduit en français.

    Little Brown and Company, 2012, 583 pages

    Billet dans le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

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  • Nous les menteurs de E. Lockhart

    Nous les menteurs

    de

    E. Lockhart

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    "Bienvenue dans la splendide famille Sinclair.

    Chez nous, il n'y a pas de criminels.

    Pas de drogués.

    Pas de ratés.

    Les Sinclair sont sportifs, beaux, sveltes. Nous sommes une vieille fortune. Nos sourires sont étincelants, nos mentons carrés, nos services de fond de court agressifs.

    Qu'importe si les divorces nous lacèrent le cœur au point que notre pouls se débat. Qu'importe si les comptes fiduciaires se réduisent comme peaux de chagrin; si les relevés de cartes de crédit impayés traînent sur la table de la cuisine. Qu'importe si les flacons de cachets s'amassent sur la table de nuit."

    Il était une fois un Roi, ses trois filles et ses sept petits enfants.

    Tout ce beau monde semblait avoir reçu au berceau les plus grands dons: beauté, fortune, intelligence...

    Tout ce beau monde se retrouvait sur leur île privée chaque été.

    Parmi ces élus, on distinguait un groupe en particulier:Johnny, Mirren, Gat et Cadence, la narratrice alias les Menteurs.

    Pendant deux mois, l'île résonnait de leurs éclats de rire et frémissait devant leurs 400 coups.

    Jusqu'au jour où le destin implacable a frappé ce royaume.

    En effet, Cadence a été retrouvée, amnésique, sur la plage.

    Depuis, le conte de fées a viré au cauchemar. Et, pendant deux longues années, elle a été bannie du domaine des Sinclair.

    Par autorisation spéciale du Roi, elle a été finalement réintroduite à la Cour.

    Ne lui restait qu'à prouver qu'elle méritait bien cette grâce.

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    Lorsque j'ai commencé à travailler au secteur jeunesse de ma médiathèque, on m'a fortement conseillé les ouvrages d'E. Lockhart. Et, je dois reconnaître que j'ai passé des heures délicieuses, plongée dans La fabuleuse histoire de la mouche coincée dans le vestiaire des garçons ou le Journal d'une allumeuse.

    Aussi, quand ce nouveau titre est paru et a reçu un accueil très favorable sur de nombreux blogs et dans la presse, j'étais plus qu'enthousiaste à le découvrir.

    Malheureusement, cette lecture a représenté le premier vrai flop de mon mois.

    Certes, je lui ai trouvé des qualités stylistiques indéniables. L'auteur entremêle habilement plusieurs schémas narratifs et plusieurs époques. S'intercalent ainsi des comptes-rendus des années passées sur l'île et des contes/paraboles dont la morale s'éclaire par la suite.

    De même, j'ai pas mal adhéré au concept de famille maudite. Avec ces Sinclair, on a l'impression d'assister à une descente aux enfers, digne de celle qui frappe, dans la mythologie grecque, les foyers et descendances d'Oedipe ou d'Agamemnon. Victime de leur "ubris", ils se condamnent à la décadence.

    Cependant, malgré cet aspect"roman à tiroirs" et cette tonalité hautement dramatique, je suis passée à côté de cet ouvrage.

    Peut-être parce que justement, je suis trop familière de ce procédé d'intrigue et que je n'ai pas été surprise par les retournements de situation

    Peut-être parce que, dès les premières pages, j'avais compris le mystère autour de cet été particulier et de l'amnésie de la narratrice (alors que tout, à l'instar d'un roman policier, ne doit être révélé que dans les ultimes lignes)

    Peut-être parce que je n'ai pas ressenti d'empathie ou d'intérêt pour cette héroïne

    Peut-être parce qu'en reprenant de nombreux codes ou en multipliant les références (par exemple, les tragédies grecques ou Roméo et Juliette), E. Lockart m'a perdue en chemin

    Peut-être parce que, même si les chapitres s'enchaînent très rapidement, j'ai laissé parfois mon imagination vagabonder, bien loin des péripéties décrites

    Peut-être parce que je n'ai pas compris les motivations derrière cette tragédie et que je n'aime pas rester dans le flou

    Peut-être parce que certaines scènes d'explication entre les Menteurs frisent la caricature

    Peut-être parce que tout a déjà été dit autour de ce genre de sujet et que je ne considère pas que la voix d'E. Lockhart amène quelque chose de neuf

    Peut-être parce que...

    Bref, vous l'aurez compris: ce livre  a représenté une vraie déception pour moi.

    Gallimard Jeunesse, 2015, 272 pages