L'Anneau de Claddagh tome 1: Seamrog
de
Béatrice Nicodème
"Galway, 5 septembre 1828
-C'est pour cette nuit, annonça Morna.
-Je sais, j'ai tout préparé, répondit sa mère.
-Comment pourrais-tu le savoir?
Ina Shannon haussa les épaules sans répondre. Cela avait toujours été ainsi, elle savait, c'était tout.
Longtemps avant que sa fille réapparaisse après des années de silence, elle avait eu la certitude qu'elle reviendrait un jour et qu'elle serait enceinte."
A Galway, la nuit du 5 septembre 1828, est née Keira, fille d'une cuisinière irlandaise et de père inconnu. La même nuit, le cœur de sa grand-mère a lâché.
De cette ancêtre, la jeune fille n'a gardé qu'un violon et un anneau de Claddagh qu'elle porte sans cesse sur elle, autour de son cou, comme un talisman.
Les années ont passé et Keira et sa mère officient désormais au manoir des Winterbottom, dans la province de Galway.
De temps en temps, Keira est appelée pour raconter des histoires aux landlords du comté. C'est ainsi qu'elle fait la connaissance d'Arthur, le fils d'un grand propriétaire anglais.
Une idylle se noue entre ces deux êtres que tout oppose. Ils rêvent même d'Amérique...
Mais, l'hiver 1846-1847, synonyme de maladie et de famine, pourrait bien sonner le glas de toutes leurs espérances...
Ce roman, je l'avais remarqué depuis quelque temps mais je n'avais pas encore eu l'occasion de m'y plonger. Il a fallu un billet de ma copinaute Bianca et un repos forcé chez moi pour que, finalement, je me lance et je le dévore en très peu de temps.
Béatrice Nicodème parvient immédiatement à nous immerger dans cette Irlande des années 1846-1847. Un pays riche de légendes et de traditions. Un pays aussi sous la domination anglaise et dans lequel la famine et la maladie sévissent.
Sans jamais alourdir le cours de son récit, par le choix judicieux de personnages qui incarnent les différentes problématiques irlandaises, l'auteur nous apprend beaucoup de choses sur le quotidien, sur le travail, sur les conditions de vie, sur les croyances et sur les rapports avec les occupants. Et cette partie m'a vraiment passionnée.
De même, j'ai trouvé l'héroïne très attachante. Elle se révèle à la fois forte, intelligente, douée, généreuse...et ne baisse jamais les bras, malgré les épreuves qu'elle doit affronter. J'ai apprécié également son ancrage dans le folklore irlandais, entre ses rêves prémonitoires, les contes dont elle se nourrit, l'anneau de Claddagh qui la relie à sa grand-mère défunte...En revanche, j'ai été moins convaincue par son idylle impossible avec Arthur, un arc narratif déjà vu et revu...
D'autres éléments de l'intrigue m'ont aussi un peu déçue, quant à leur originalité. Je fais notamment référence à la rivale jalouse, à la vengeance, à la disparition de certains des protagonistes. De plus, je nourris quelques soupçons quant à l'évolution de l'histoire.
Néanmoins, ces quelques bémols ne m'ont pas empêchée de bouder mon plaisir. Les pages se sont tournées toutes seules, j'ai été happée par l'action et j'attends avec plaisir les prochaines aventures de Keira.
Bref, vous l'aurez compris: ce premier tome de l'Anneau de Claddagh m'a fait passer un très agréable moment et je le recommande à tous ceux qui souhaitent en apprendre plus sur l'Irlande des années 1845-1850.
Editions Gulf Stream, 249 pages
Commentaires
Je suis très contente que mon billet t'ai donné envie de lire ce premier tome que j'ai trouvé réussi. Effectivement l'histoire d'amour n'est pas nouvelle mais elle plaira beaucoup aux ados !
Oui, ton billet m'avait donné envie, tout comme la 4ème de couverture. L'intrigue amoureuse risque de plaire aux ados, tu as raison.
Et moi, j'ai tout simplement hâte de découvrir la suite des aventures de Keira...(vivement mars!)
Et bien ma chère Claire, je me le note dans un petit coin. Il me tente beaucoup :)
Ravie de t'avoir tentée et que tu le notes dans un petit coin.
Peut-être qu'un jour tu te lanceras...et je serai curieuse de connaître alors ton avis!