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  • Une Saison au bord de l'eau de Jenny Colgan

    Une Saison au bord de l'eau

    de Jenny Colgan

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    "Si vous avez déjà pris un avion pour Londres-au départ, j'avais écrit: "Vous savez, quand vous prenez l'avion pour Londres", et puis je me suis dit, bon, c'est peut-être un peu présomptueux quand même, du genre, salut, c'est moi, je passe ma vie dans les avions, alors qu'en réalité j'achète toujours des vols au rabais; du coup, il faut que je me lèvre à quatre heures du mat' et je ne ferme pas l’œil de la nuit, de peur de ne pas entendre mon réveil, et puis je me rends à l'aéroport à une heure insensée, où je m'imbibe de café hors de prix, ce qui finit par me revenir plus cher que si j'avais réservé un vol à une heure décente dès le début... Mais passons."

    Flora Mc Kenzie a quitté son île écossaise natale de la Mure depuis la mort de sa mère, trois ans plus tôt. Désormais âgée de 26 ans, elle vit en colocation à Londres et travaille comme assistante juridique dans un grand cabinet d'avocats. 

    Un jour, elle se retrouve chargée d'une inattendue mission: elle doit convaincre les habitants de son île natale de renoncer à un projet d'éoliennes. Impossible pour elle de refuser et la voilà repartie là où elle avait promis de ne plus jamais remettre les pieds. Et si...

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    Cet été, j'ai découvert pour la première fois la plume de Jenny Colgan avec Rendez-vous au cupcake café. Je ne vous en ai pas parlé sur le blog. Mais sur Instagram, j'ai souligné l'aspect éminemment sympathique de cet ouvrage. Autant au niveau de ses personnages que du déroulement de l'intrigue.

    Aussi, quand une de mes collègues m'a conseillé d'emprunter Une Saison au bord de l'eau, je me suis laissée tenter.

    Comme dans Rendez-vous au cupcake café, l'autrice reprend des codes de la comédie romantique. Ne serait-ce qu'avec l'héroïne. Flora est une jeune femme à un croisement de vie. Elle semble plus subir son existence que prendre en mains son destin. Elle craque pour le mauvais (son patron, grand séducteur devant l'éternel). Et boit un peu trop pour oublier ses déboires.  La nouvelle affaire dont elle est en charge va la pousser à renouer avec ses racines, un peu comme dans le film La Revanche d'une blonde. Sur son île natale, elle croise  un homme rassurant qui pourrait (pourquoi pas) se révéler le BON.

    Cependant, loin de se contenter de reprendre les règles le plus souvent en vigueur dans ce genre, Jenny Colgan s'amuse ici à égarer son lecteur. En effet, l'intrigue n'est pas exempte de rebondissements et certaines croyances instillées dans nos esprits se trouvent mises à mal pour notre plus grand plaisir. Je dois avouer que j'ai bien aimé me tromper dans mes estimations...Je ne ne vous en dirai pas plus, de peur de gâcher votre découverte.

    Outre ces surprises narratives, un des atouts de ce livre réside dans la description de l'île. J'ai beaucoup apprécié cet endroit de la Mure. Un lieu tout droit sorti de l'imagination de l'écrivaine mais qui permet de synthétiser de nombreux aspects paysagers de l’Écosse. Je défie quiconque se plongera dans ces pages de ne pas avoir furieusement envie après de partir là-bas. Les couleurs, les plages de sable blanc, la mer à perte de vue, les monts...: tout cela est très bien dépeint.

    De même, au fil de l'histoire, sont abordés des thèmes intéressants liés à l'insularité et à l'économie: la nécessité de départ pour les jeunes s'ils souhaitent trouver un travail, les risques de fermeture d'école consécutifs au vieillissement de la population, l'endettement des fermiers...Autant de sujets qui sont distillés au fil des chapitres et nous font réfléchir. Ce type de questions se fait rare dans ce genre de littérature et j'ai trouvé cet ajout particulièrement intéressant.

    De plus, j'ai été touchée par le ton qui se faisait parfois plus nostalgique ou mélancolique. Je fais particulièrement référence aux scènes sur l'absence de la mère et sur l'empreinte qu'elle a pu laisser dans la ferme ainsi que dans l'esprit ou dans le cœur des gens. Dans les lignes qui sont consacrées à cette figure absente, on sent une plus grande sincérité affleurer. Comme si l'autrice avait mis beaucoup d'elle...Et la dédicace de cet ouvrage ne fait que confirmer cette impression.

    En revanche, je dois avouer que j'ai été moins conquise par certains partis pris. Notamment, j'ai regretté la rapidité dans la résolution de certains conflits et dans l'abandon de certaines pistes scénaristiques. Selon moi, cela a ôté un peu de crédibilité à l'ensemble.

    Bref, vous l'aurez compris: malgré quelques bémols, Une saison au bord de l'eau constitue une jolie comédie romantique qui n'est pas exempte de quelques surprises. Si vous cherchez un roman doudou pour les après-midis pluvieux automnaux, ce titre sera parfait.

    Prisma, 2018, 471 pages

    Billet dans,  le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

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  • Des Gens d'importance de Mariah Fredericks

    Des Gens d'importance

    de

    Mariah Fredericks

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    "Je vais vous raconter. Je raconterai mal, en oubliant des détails essentiels et en me souvenant de faits qui jamais ne sont arrivés. En cela, ma version ne sera pas différente de toutes les autres. Seule la particularité de ce qui est omis ou évoqué lui apposera une marque distinctive."

    Bien des décennies après, Jane Prescott, ancienne femme de chambre, revient sur un drame qui a fait les unes de nombreux journaux pendant plusieurs mois.

    "A quoi bon la raconter alors, cette histoire déjà rebattue, où entrent en jeu de riches familles, un couple séduisant et un assassinat?

    Parce que celle que vous avez entendue est fausse. Tout ce que vous avez lu: les gros titres, les éditoriaux poignants déplorant le pitoyable état de notre monde moderne...Faute de connaître le fond de l'affaire, ils sont tous passés à côté."

    Tout commence en mai 1910. Nouvellement entrée au service des Benchley, une famille de riches parvenus, Jane a pour mission d'aider les deux filles de la maison à se faire une place dans la haute société new yorkaise. Elle assiste ainsi aux fiançailles de Charlotte, la cadette avec le très en vue Norrie Newsome. Des fiançailles qui doivent être annoncées lors d'une fastueuse réception au réveillon. Mais rien ne se passe comme prévu. En effet, le futur époux est retrouvé assassiné dans la bibliothèque.

    Qui a commis ce crime? Un membre de la famille? Une jeune femme éconduite? Un anarchiste?

    Jane va mener l'enquête. Et elle est bien loin de se douter de ce qui l'attend.

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    New York vers 1910

    Ce roman policier, je l'ai repéré sur l'instagram de Shelbylee et j'ai eu envie de le découvrir à mon tour. Aussitôt acheté, aussitôt lu.

    J'ai immédiatement aimé le personnage principal. Jane Prescott est une jeune Écossaise qui a immigré très jeune avec sa famille. Après la mort de sa mère et de sa sœur, son père l'a abandonnée sur les quais de New York. Heureusement son oncle paternel l'a recueillie. Et elle a grandi en sa compagnie, dans la maison que ce pasteur avait obtenue pour sauver les filles de mauvaise vie. A 14 ans, après avoir appris à lire et à écrire, elle est entrée au service d'une grande dame. A la mort de celle-ci, elle a accepté de rejoindre le foyer des Benchley.

    Ces éléments biographiques que je viens d'évoquer, son caractère ainsi que son savoir la placent dans une position délicate, à cheval entre deux mondes. Elle maîtrise à la perfection les codes de ces deux univers. Mais elle n'appartient vraiment à aucun des deux et tout au long de l'intrigue, on sent ce déchirement et cette place à part, qui la fait converser tant avec des grands de ce monde qu'avec son amie d'enfance, introduite dans les milieux anarchistes.

    Ce tiraillement la rend profondément complexe, intéressante et attachante. Ses découvertes questionnent sa fidélité à ces deux environnements et la tourmentent.

    De plus, Jane se révèle une femme très intelligente, dotée d'un certain tempérament, courageuse et empreinte d'un fort sens de la justice. C'est un plaisir de la voir évoluer au fil des pages. J'espère juste que, dans le prochain tome, elle s'oubliera moins...

    Autour d'elle évolue une galerie de protagonistes tout aussi attrayants. A commencer par Michael Behan, le journaliste qui va la seconder dans ses investigations. Quand il fait son apparition, on pense tout de suite aux duos de Charlotte et Thomas Pitt, Hester Latterly et William Monk ou Lizzie Martin et Benjamin Ross, concotés par Anne Perry et Ann Granger. Leur rencontre fait des étincelles. Et on observe avec un certain amusement leurs joutes verbales. Tout comme on s'attendrit devant leurs rares moments de confession.

    Leur tandem constitue un contrepoint joyeux au reste de l'intrigue, placée sous une tonalité plus tragique. Avec Des gens d'importance, Mariah Fredericks nous fait entrer dans les sombres coulisses du "Gilded age". Elle évoque des drames que je ne connaissais pas tels que l'incendie de la Triangle shirtwait factory où 126 personnes périrent dans les flammes car les propriétaires les avaient enfermées pour les empêcher de sortir fumer. Ou l'explosion de la mine à Schuykill. D'autres thèmes sont également abordés comme la misère, la pédophilie, la prostitution ou le poids de l'exclusion. Autant de sujets qui peuvent concerner les  plus pauvres que les plus riches. Un grand de ce monde n'est jamais à l'abri d'un scandale et la mise au ban de la société peut lui être fatale.

    L'autrice révèle donc un certain talent pour la reconstitution historique. En refermant son ouvrage, j'ai eu l'impression d'en savoir plus sur les aspects politiques et sociétaux de cette période.

    Quant à l'intrigue policière, même si je me doutais un peu de l'identité du ou des coupables, je n'avais pas perçu quels pouvaient en être les motifs ou les moyens. Par conséquent, j'ai quand même apprécié les étapes de l'enquête. Notamment avec le recours à certains éléments des débuts de la police scientifique.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment en compagnie de Jane Prescott. Et j'espère retrouver dans la suite de ses aventures son duo avec Michael tout comme le même souci de reconstitution historique.

    Éditions 10/18, Grand détectives, 2018, 335 pages