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  • La liste de Siobhan Vivian

    La liste

    de

    Siobhan Vivian

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    "Aussi loin qu'on s'en souvienne, les élèves qui arrivent en cours le dernier lundi de septembre au lycée de Mount Washington y découvrent une liste nommant la fille la plus jolie et la plus moche de chaque niveau.

    Cette année ne fera pas exception.

    Cette liste est répartie dans les locaux à environ 400 exemplaires, dans les endroits plus ou moins visibles."

    Comme tous les ans, en ce dernier lundi de septembre, huit filles, de la 3ème à la terminale vont apercevoir avec joie ou horreur leur nom sur une liste déterminant les plus moches et les plus belles de chaque niveau.

    Ce classement va avoir un impact déterminant sur leur vie de lycéenne.

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    Cela faisait quelque temps que j'avais remarqué ce roman sur la blogosphère. Aussi, quand il est arrivé dans la médiathèque où je travaille, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emprunter.

    Il traite d'un sujet rarement évoqué en littérature adolescente: les listes qui sont souvent établies dans les collèges ou lycées pour catégoriser les gens en fonction  de leur physique.

    Dès le début, on ne sait pas est l'auteur de la liste. Est-ce que ce sont les garçons du club de football? Des filles de terminale? Une des élues? Le mystère va planer sur l'identité de ou des créateurs tout au long du roman avant de trouver une solution que je n'attendais pas forcément.

    Mais cette enquête ne constitue pas l'élément le plus important du roman. Ce qui nous intéresse surtout, c'est de voir l'impact que peut avoir un tel classement sur chacune des filles évoquées.

    La structure narrative m'a semblé adéquate. En effet, la romancière a décidé d'alterner les points de vues des huit filles. Nous les suivons ainsi pendant une semaine jusqu'au bal qui élira la reine de la rentrée.

    Comme on pouvait s'y attendre, la liste va avoir de fortes répercussions sur les plus moches. Sarah Singer, l'une d'entre elles, va ainsi se priver de douche et mettre tous les jours les même vêtements pour correspondre à la mention "à croire qu'elle fait tout pour être moche". Danielle De Marco, surnommée Dan the Man, va voir son copain s'éloigner...

    "C'est le genre de blessure qui semble ne jamais pouvoir s'effacer, une cicatrice plutôt qu'une égratignure. Quelque chose qu'elle portera toujours en elle"

    Néanmoins, la liste va aussi affecter les plus belles et leur entourage. Bridget, l'une d'entre elles, pour justifier son statut, va ainsi s'affamer.

    Même si certaines réactions paraissent exagérées, j'ai trouvé que l'auteur avait bien su rendre les questionnements des adolescentes, les difficultés qu'elles peuvent avoir à s'accepter. De même, la dictature des apparences m'a semblé bien traitée.

    J'ai aussi apprécié la description de la vie dans un lycée américain: l'importance des bals, des clubs, des activités sportives, du placement à la cantine...

    En revanche, la fin m'a semblé trop rapide. Certaines situations connaissent une résolution  trop simple.

    Bref, vous l'aurez compris: un roman sur une thématique intéressante, qui se lit très vite et fait passer un bon moment. Cependant, je suis restée sur ma faim. Il manquait sans doute un peu de profondeur psychologique.

    Nathan, 2013, 405 pages, 15,50 €

    Billet dans le cadre du challenge La plume au féminin 2013.

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  • Quand deux passionnées de littérature en VO se rencontrent...

    Bonjour,

    Cette année, grâce à mon blog, j'ai découvert l'univers des swaps. Je me suis notamment inscrite à celui organisé par Lulai sur Livraddict autour des livres en VO. Et j'ai été ravie de découvrir qu'elle m'avait associée à une blogueuse que j'apprécie beaucoup: Emmanuelle Soune. Si vous ne connaissez pas encore son blog, n'hésitez pas à aller y faire un tour.

    Nous avons toutes les deux échangé nos wishlist et découvert avec bonheur que nous étions voisines. Et après quelques semaines, nous avons pu nous donner rendez-vous pour échanger nos cadeaux au Bois de Vincennes. Tout près du lac, assises sur l'herbe, nous avons commencé à découvrir nos surprises, sous l'oeil curieux et amusé de Garance, la charmante petite fille de deux ans d'Emmanuelle.

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    Voici ce que j'ai reçu:

    Côté livres, ma PAL s'enrichit désormais de:

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    -I was Jane Austen's best friend de Cora Harrison: Emmanuelle connaît ma passion pour cet auteur et elle se disait que je devais absolument l'avoir. Le pire, c'est que j'avais failli le commander le matin même et que j'avais résisté à la tentation

    -Mr Darcy's secret de Jane Odiwe: une autre austenerie...La couverture est très belle et je pense qu'il ne vas pas rester longtemps dans ma PAL

    -Daphné du Maurier de Margaret Forster: cela faisait quelque temps que j'avais envie d'en savoir plus sur cette romancière anglaise.

    -Alice I have been de Melanie Benjamin: un roman que j'avais remarqué aux débuts de ma découverte de la blogosphère littéraire sur le site d'Alice. Il parle de celle qui a inspiré Alice au pays des merveilles. La couverture est juste sublime!

    -The making of a marchioness de Frances Hodgson Burnett: j'en ai entendu beaucoup de bien.

    -Miss Pettigrew lives for a day de Winifred Watson: une délicieuse couverture rétro pour ce classique que je souhaitais lire depuis longtemps.

    -South Riding de Winifred Holtby: en cherchant les dernières adaptations BBC, j'avais entendu parler de ce roman et j'ai été ravie de me le voir offrir.

    -un numéro de la revue Jane Austen Regency's world (avec un article sur Dickens)

    -un livre de mots croisés autour de l'univers de ma romancière préférée

    Côté cadeaux, j'ai eu en plus:

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    -un marque-page magnétique Lincoln (Emmanuelle a été visiter Washington pendant les vacances du printemps et m'en a ramené des surprises)

    -un crayon à papier avec le drapeau américain

    -un baume EOS pour les lèvres (un produit très prisé par les Américaines actuellement)

    -une magnifique tasse Penguin: The common reader de Virginia Woolf

    -des cookies M&M's (miam miam)

    -des pop tarts Chocolate Fudge (que je ne vais pas tarder à tester)

    -une barre Hershey cookies'n'creme

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été pourrie gâtée. Nous ne nous connaissions pas mais Emmanuelle a su sélectionner les romans qui me faisaient vraiment envie dans ma liste et des cadeaux parfaits pour moi (je suis toujours à la recherche du baume miracle pour mes lèvres qui ont tendance à gercer. J'adore les mugs..)

    Mais ce swap a été l'occasion d'une très belle rencontre. La première que je faisais en vrai suite à mes échanges sur la blogosphère. Nous nous sommes trouvées de nombreux points communs, avons discuté à bâtons rompus...Et l'après-midi est passé bien trop vite. Prochaine étape: un pique-nique de prévu avec sa petite famille un jeudi soir de juillet près du Lac au Bois de Vincennes et des prêts de livres (je vais revenir très chargée). Et à la rentrée, un café au Garden Perk.(inspiré de l'univers de la série Friends. Emmanuelle est aussi une sérievore comme moi!)

    Merci à Lulai pour l'organisation de ce swap!

    Si vous voulez découvrir ce que j'ai offert à Emmanuelle, c'est par ici.

  • La Scène des souvenirs de Kate Morton

    La Scène des souvenirs

    de

    Kate Morton

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    "La campagne anglaise, une ferme au milieu de nulle part, une journée d'été au début des années 1960. La bâtisse est discrète: des colombages dont la peinture blanche s'écaille tranquillement sur la façade ouest, une clématite qui grimpe sur les murs. Des cheminées, une fumée s'échappe; et rien qu'à voir ces volutes on sait qu'un bon plat mijote sur la cuisinière. Mais aussi, le potager tout simple derrière la maison, les fières lueurs que lancent les fenêtres ornées de vitraux, le soigneux entrechevêtrement des tuiles sur le toit."

    Greenacres, 1960: Laurel, une jeune fille de 16 ans, s'est réfugiée dans une cabane en haut d'un arbre pour pouvoir penser à son futur rendez-vous avec le beau Billy. Mais l'arrivée d'un homme au loin interrompt sa rêverie. Comme les visites sont rares dans la ferme des Nicolson, elle l'observe avec curiosité. L'inconnu aborde sa mère: "Bonjour, Dorothy [...] Cela faisait longtemps." Et "la suite se déroul[e] en un éclair. Un éclair argentin et liquide que Laurel n'oublierait pas.[...] Le couteau s'abat droit dans la poitrine de l'homme". L'individu s'écroule, mort. Plus tard, lors de l'enquête, l'adolescente témoigne en faveur de sa mère.

    Suffolk, 2001: on retrouve Laurel, devenue une actrice connue. Elle se rend à l'hôpital au chevet de sa mère très malade. Parmi les affaires de cette dernière, elle retrouve une photo d'elle, prise en 1941 aux côtés d'une certaine Vivien, une amie dont elle n'a jamais entendu parler. Elle décide alors de mener une enquête sur le passé de Dorothy et de comprendre les motivations qui l'ont poussé à tuer cet homme.

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    Kate Morton est une romancière australienne dont j'ai découvert l'oeuvre cette année. J'ai en effet parcouru avec beaucoup de plaisir Le Jardin des secrets, son second ouvrage. Aussi, quand celui-ci est arrivé dans le fonds de la médiathèque où je travaille, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emprunter et de me plonger dedans.

    Une fois encore, l'auteur s'attaque à la thématique des secrets de famille. Laurel a assisté à un drame lors de son adolescence. Elle a vu sa mère tuer un homme afin de protéger son petit frère et elle-même. Mais, devant la réaction de ses parents, elle n'a jamais osé en reparler et elle n'a jamais pu extérioriser les sentiments qu'elle avait eus. Elle n'a jamais osé en discuter non plus avec ses soeurs.

    Cette dissimulation lui a sans doute permis de réussir sa carrière d'artiste. En effet, "on [a admiré] sa capacité à construire ses personnages de l'intérieur, à plonger, jusqu'à disparaître, dans la peau d'une autre personne. Cela [n'a jamais été] un truc. Elle [a] simplement [pris] la peine de percer les secrets desdits personnages. C'est là que se trouv[e] la vérité d'un individu, dissimulée dans sa part d'ombre"

    Néanmoins, elle lui a peut-être coûté sa vie de femme. Tout comme son petit frère Gerry, elle est restée célibataire.

    A l'aube de la soixantaine et confrontée à la mort imminente de sa mère, elle veut comprendre. Quel était cet homme? Etait-il vraiment un inconnu? Quel passé partageait-il avec Dorothy? Pourquoi n'a t'elle jamais rencontré cette Vivien de la photo?

    Laurel va entamer une enquête sur ses origines, sur les secrets de famille qui se mettent "à ramper sous la surface des existences, avant de surgir par une brèche dans les remparts qu'avaient dressé leurs gardiens"

    Et nous allons la suivre tout au long de ses investigations. Cependant, loin de rédiger un récit linéaire, Kate Morton s'est attachée à brouiller les pistes. En effet, plusieurs voix se font entendre: celle de Laurel, de Dorothy et de Vivien. De même, nous retrouvons ces narratrices dans différentes temporalités. Ainsi, le lecteur évolue sans cesse entre 1941, 1960, 2011, 1929...Il est même convié parfois à se plonger dans des journaux intimes ou des extraits de correspondance.

    Cette construction confère une grande force au récit. Comme pour le Jardin des secrets, j'ai pris beaucoup de plaisir à me perdre dans les méandres du passé et à chercher les indices pour tenter de comprendre. Jusqu'au bout, de fausse piste en fausse piste, le suspense est resté intact et je dois dire que je m'attendais pas du tout au dénouement. J'ai été totalement surprise par la révélation finale.

    J'ai également beaucoup aimé les personnages. La romancière a su camper des protagonistes forts, à l'instar de Dorothy, Vivien et Jimmy. La mère de Laurel se révèle une femme fascinante, rongée par la culpabilité. Elle reconnaît sans cesse la chance qu'elle a eue de pouvoir recommencer une nouvelle vie et plus la mort se rapproche, plus elle se reproche le mal qu'elle a pu faire.

    Dans son ancienne existence, on rencontre Jimmy, un jeune homme talentueux qui est parti vivre à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale avec son père âgé. Il tente de percer dans l'univers de la photographie et d'assurer ainsi un avenir solide à sa fiancée. Les clichés qu'il prend constituent autant de témoignages forts du conflit qui fait rage et vont le mener à Vivien, la jeune femme de la photo.

    De même, Kate Morton a réussi à restituer l'atmosphère des différentes périodes que le lecteur est amené à traverser. J'ai particulièrement été frappée par le récit situé pendant le Seconde Guerre mondiale. Je me suis parfaitement imaginée dans les cantines de guerre ou terrée dans un appartement alors que les bombes tombaient tout près...

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman a été un coup de coeur. Je me suis plongée lundi dans ce récit haletant et je l'ai englouti en deux jours. J'avais hâte de découvrir les secrets de la famille Nicolson et je dois avouer que je n'ai pas été du tout déçue par le dénouement. Si vous cherchez un roman à tiroirs, une belle histoire d'amour, émaillée de multiples mystères, alors cet ouvrage est fait pour vous. Je me demande même si je ne le reprendrai pas un jour pour le plaisir de décortiquer la mécanique narrative et relire certains mots en y mettant un autre sens.

    Presses de la Cité, 2013, 573 pages, 22,50 €

    Billet dans le cadre du Challenge de la Littérature du Commonwealth et du challenge La plume au féminin 2013.

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