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des albums - Page 12

  • Au clair de lune

    Au clair de lune

    une histoire de Catherine Latteux,

    illustrée par Oreli Gouel

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    "Depuis qui ses nouveaux voisins de palier étaient arrivés, leurs volets restaient fermés ou leurs rideaux tirés.

    Dans le quartier, les gens s'interrogeaient:

    -Savez-vous qui ils sont?

    -Non, aucune idée. Il y a une enfant à ce qu'il paraît.

    Lui aussi était intrigué. Pourquoi vivaient-ils cachés?"

    Au bout d'un mois, le jeune héros de l'histoire n'a toujours pas rencontré ses voisins. Il se pose de nombreuses questions sur leur identité.

    Puis, un jour à la faveur d'une de leurs sorties, il pénètre dans leur appartement. Un appartement plongé dans le noir.

    "Quand tout à coup, tel un fantôme, elle surgit de l'ombre. [...] Elle était là, à quelques pas. C'était elle, la fille qui vivait cachée derrière les volets."

    Entre elle et lui, débute alors une belle histoire d'amitié.

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    J'avais remarqué ce très bel album sur le site de Ricochet et j'ai eu très envie de l'intégrer aux collections de la médiathèque où je travaille.

    Cet ouvrage aborde la question de la maladie. Ici, l'héroïne souffre du syndrome des enfants de la lune, une affection génétique rare.

    "Comme si elle avait deviné ses interrogations, elle lui conta ses tristes journées passées dans l'ombre pour se protéger du soleil. Elle ne pouvait pas vivre autrement, comme les autres enfants, sinon sa peau serait brûlée par le regard de feu de l'astre lumineux."

    Sans pathos et avec beaucoup de pédagogie, Catherine Latteux parvient à nous parler de cette maladie méconnue et à nous faire ressentir l'impatience, l'ennui et la douleur de cette petite fille séparée du monde de dehors et qui rêve de le découvrir.

    Sa rencontre avec "il", le petit garçon d'à côté, va lui ouvrir une porte sur cet univers fantasmé.

    Jusqu'à ce que les deux enfants bravent l'interdit et sortent de nuit pour visiter cet ailleurs tant espéré.

    Les voilà embarqués dans un magnifique voyage vers toutes ces choses inconnues pour elle. Mais, au clair de  lune, il ne faut pas oublier le danger de la lumière.

    Sensibilité, justesse des émotions et beauté du langage constituent les maîtres-mots de cet ouvrage.

    A la grâce des mots s'allie celle des images. Les couleurs froides, les bleutés qui envahissent les pages et les dessins tout en finesse, nous montrent bien la réalité de cette maladie, cette vie au clair de lune à laquelle elle contraint ses patients...Elle illustre également à merveille cette relation hors du commun qui se tisse entre ces deux enfants.

    Bref, vous l'aurez compris: un album "pépite" sur un syndrome peu médiatisé et qui laisse la part belle aux jeux et rires d'enfants dans un univers éminemment poétique.

    Éditions Mazurka, 2014

     

  • Le Peintre des drapeaux

    Le Peintre des drapeaux

    un album écrit par Alice Brière-Haquet

    et illustré par Olivier Philipponneau

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    « Le peintre des drapeaux adorait son boulot. Les gens les plus brillants des plus brillantes maisons venaient à sa maison pour lui passer commande. »

    C’est ainsi que notre petit peintre se retrouve à dessiner des drapeaux qui affichent haut les idéaux de chacun des commanditaires.

    « Et quand sa palette était prête, plus belle que l’arc-en-ciel, il dessinait sur le drap blanc, des croix, des traits ou des croissants, des soleils, des étoiles ou un aigle volant. »

    Mais, un jour, notre artiste est contraint de sortir de chez lui pour satisfaire les desiderata d’un de ces chefs. Et il se rend compte des conséquences de ses créations.

    « Sur le champ de bataille tout y était gris et sale : la boue, les uniformes, les gens. Et pas un rire d’enfant. A gauche et à droite, derrière et en face, flottaient les drapeaux qu’il trouvait hier si beau »

    Devant ce constat, comment peut-il réagir ?

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    Je vous parlais récemment d’un album qui m’avait enthousiasmée:Le mot qui arrêta la guerre. Un album sur les rapports entre art et guerre.

    Et, de nouveau, dans cet ouvrage, on se retrouve confrontés à cette thématique. Quelle réaction peut adopter un artiste face aux armes ? Surtout quand il est l’auteur des emblèmes des deux camps.

    Je me suis retrouvée happée par ce récit. Un récit qu’on ne peut prévoir et dont la conclusion touche. Forcément.

    Un texte qui, derrière sa simplicité apparente, nous fait réfléchir et se révèle extrêmement percutant.

    A la sobriété des mots s’allie celle des dessins. Des illustrations minimalistes, des formes simples...Du noir omniprésent et qui fait ressortir encore plus les éclats de couleur présents sur chaque page.

    Bref, encore un album très réussi ! Et que je vous recommande vivement.

    Editions Frimousse, 2012

     

  • Le Mot qui arrêta la guerre d'Audrey Alwett

    Le Mot qui arrêta la guerre

    un album d'Audrey Alwett

    illustré par Ein Lee

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    « Ce matin encore, les frères Nagato se levèrent tôt. Plus exactement, c’est Seï, le plus jeune, qui réveilla Shigeru.

    -Dépêche-toi, lui dit-il, si tu traînes, nous raterons le soleil qui étend ses rayons et les grues qui prennent leur élan vers le ciel. »

    Les deux frères, après s’être sommairement préparés, courent vers les rives du lac Yamagata. Chacun dispose son matériel : expert en origami, Shigeru crée des oiseaux qu’on croirait voir s’envoler tandis que Seï, féru de calligraphie, dessine des mots.

    Mais après ce lever magique du soleil, les attend une désillusion. Le daimyô a décidé d’entrer en guerre contre son voisin. Et Shigeru, du haut de ses 16 ans, dispose de trois jours avant de rejoindre l’armée.

    Refusant de se séparer, les deux frères élaborent chacun une stratégie pour mettre fin à la guerre. Alors que l’aîné entame le pliage de 1000 grues censées réaliser son souhait le plus cher, Seï décide de peindre un mot capable de toucher le daimyô et de surseoir à tout conflit.

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    J’avais remarqué cet album sur la blogosphère et j’avais vraiment hâte qu’il arrive à la médiathèque où je travaille. Il nous est parvenu cette semaine et je me suis immédiatement jetée dessus.

    Dans cet ouvrage, Audrey Alwett nous narre le destin de deux frères dans un Japon médiéval.

    Deux frères que la folie des hommes veut séparer.

    Deux frères qui veulent à tout prix empêcher un bain de sang.

    Deux manières de s’attaquer au problème. L’un, plus idéaliste et convaincu par une vieille légende, entend résoudre le problème par le pliage de 1000 grues. L’autre, au contraire, fourbit son pinceau pour dessiner un mot capable d’enrayer tout désir de guerre.

    L’art contre les armes. L’art malgré les menaces.

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    Forcément, ce texte revêt une résonance contemporaine.

    Forcément, il nous fait penser à tous ceux qui sont tués pour un mot ou un dessin.

    Un album qui questionne.

    Mais un album dont l’engagement ne doit pas faire oublier la poésie.

    Poésie des mots, poésie des dessins.

    On admire les illustrations colorées et inspirées de l’univers des mangas d’Ein Lee.

    Bref, une très belle réussite ! Je ne saurais que vous recommander de vous plonger dans cette petite merveille.

    Nobi-Nobi, 2015