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des albums - Page 15

  • Les Cygnes sauvages

    Les Cygnes sauvages

    un texte de Kochka d'après Andersen

    avec des illustrations de Charlotte Gastaut

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    "Bien loin d'ici, là où migrent les hirondelles à l'approche de l'hiver demeurait un roi qui avait onze fils et une fille, Elisa. Les onze princes, sabre au côté, allaient à l'école tous les jours tandis que leur soeur, assise sur un tabouret de cristal, attendait leur retour devant un livre d'images."

    Mais, un jour, leur père se remaria avec une femme "au cœur plus petit qu'un dé à coudre". Afin de s'accaparer son époux, elle envoya Elisa au couvent et transforma ses onze frères en oiseaux. Mais son sort ne fonctionna pas complètement car, à la place de laids oiseaux, les princes se transformèrent en cygnes.

    Les années passèrent...Elisa devint une magnifique jeune femme. A quinze ans, elle reparut à la cour et rendit folle de jalousie sa belle-mère.

    Une fois encore, cette dernière tenta de nuire à la progéniture royale mais sa magie se brisa devant la pureté de la princesse.

    Elisa décida de s'enfuir. Elle marcha, marcha, marcha...et sur sa route, rencontra une vieille femme qui lui indiqua un endroit où trouver onze cygnes.

    Parvenue au rivage, Elisa reconnut ses frères et décida de tout entreprendre pour leur rendre apparence humaine.

    Elle ignorait alors que ce choix pourrait tout lui coûter.

    Dans cet album, Kochka a voulu rendre accessible aux lecteurs à partir de 6 ans le conte de Hans Christian Andersen.

    Avec un style à la fois simple et poétique, elle nous narre l'histoire d'Elisa, une jeune princesse qui devra rencontrer bien des épreuves avant de connaître le bonheur. Rejet, séparation, malédiction, faim, errance, sacrifice, abnégation, labeur, accusations de sorcelleries, condamnation...constituent autant d'étapes sur la route de son apprentissage.

    En effet, l'intrigue aborde tous ces sujets et insiste sur l'importance de l'amour fraternel.

    Et forcément, en lisant les Cygnes sauvages, on pense à d'autres contes où les fratries sont très importantes (Hansel et Gretel, Le Petit Poucet...). On pense également à Blanche-Neige (avec la belle-mère jalouse et sorcière), aux Fées (avec la vieille femme qui récompense la pureté et la générosité)...

    J'ai été frappée par cette richesse thématique et par ces multiples rebondissements. Comme si, chez Andersen, le bonheur ne se gagnait pas facilement et que seules plusieurs épreuves pouvaient l'apporter et le conforter.

    Pour illustrer cette trame, il fallait tout le talent de Charlotte Gastaut. Je crois vous avoir déjà parlé de toute l'admiration que je porte à cette artiste (Les Fées, Le Lac des cygnes).

    Cette admiration a été encore confortée devant le foisonnement des images qu'elle a su créer pour mettre en valeur le récit de Kochka.

    Chaque double page s'accompagne d'un tableau. Les couleurs sont chatoyantes, les fonds toujours très fouillés, les silhouettes et les visages délicats.

    Souvent, ce tableau déborde sur le texte. Mais il se fait plus discret en noir et doré.

    On se perd dans les détails, on revient plusieurs fois sur certaines illustrations...

    Bref, vous l'aurez compris: cette adaptation d'un des contes les plus connus d'Andersen constitue un petit bijou et j'espère que ce duo continuera à nous livrer d'aussi beaux albums.

    Merci à Babelio et à Père-Castor Flammarion pour cette magnifique découverte!

    Billet dans le cadre du challenge Il était une fois...les contes de fées de Bianca

    Père-Castor Flammarion, 2014, 13,50 €

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  • Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    un album de Sandrine Beau

    illustré par Marie Desbons

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    "Il était une fois une petite fille qui vivait au bord d'une forêt, dans le nord de la Russie.

    Sa grand-mère, qui tricotait, la gâtait beaucoup.

    Elle lui avait fait un long manteau bleu, de petits gants bleus, et lui avait cousu une chaude chapka bleue. Si bien que tout le monde l'appelait le "Petit chaperon bleu".

    Au nord de la Russie, dans une maison près d'une forêt, vivent Anouchka, surnommée le Petit Chaperon bleu, en raison de la couleur de son manteau, de ses gants et de sa chapka, et sa maman.

    Un jour, cette dernière demande à sa fille d'amener un pot de miel à sa grand-mère qui habite de l'autre côté de la forêt.

    "Porte vite ce petit pot de miel à ta grand-mère malade. Elle t'attend. Et ne traîne pas en route, Anouchka! La forêt est profonde et pleine d'animaux dangereux."

    Et voici le Petit Chaperon bleu parti...

    En chemin, elle croise un abominable ours, un menaçant tigre de Sibérie et un agressif...lapin. Autant d'obstacles qui pourraient l'empêcher d'arriver à bon port.

    Mais c'est sans compter l'ingéniosité de notre héroïne.

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    Je suis très friande de contes détournés. Aussi, quand cet album librement inspiré du Petit Chaperon rouge, est arrivé à la médiathèque, je me suis précipitée dessus.

    Sandrine Beau a choisi de situer son conte en Russie. Comme dans l'original, une petite fille doit traverser une forêt emplie de dangers pour aller rendre visite à sa mère-grand. Mais en place de la galette et du petit pot de beurre, elle doit apporter un pot de miel et sa balalaïka pour jouer ses morceaux fétiches.

    Dans les bois, elle ne croise aucun loup. Mais un ours et un tigre qu'elle parvient à apprivoiser (je ne vous révèlerai pas par quels stratagèmes). Enfin, ultime étape de son voyage: un lapin qui pourrait se révéler beaucoup plus dangereux que prévu et nous faire penser au loup de la version originale...

    J'ai beaucoup apprécié ce choix d'"ennemi". Surtout que le lapin de prime abord ne paraît pas constituer une réelle menace...

    Tout comme j'ai aimé ce dénouement tellement inattendu et si drôle. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas le gâcher mais sachez quand même que chacun peut y trouver son compte.

    L'auteure a donc accompli un beau travail de transposition à la fois humoristique et original.

    Cet album permet également de voyager en Russie grâce aux magnifiques illustrations de Marie Desbons. Tant les couleurs vives que les graphismes contribuent à cette évasion. Et que dire de la grande douceur qui se dégage de ces images?

    Bref, vous l'aurez compris: Le Petit chaperon qui n'était pas rouge constitue un hommage réussi et réjouissant au conte de Charles Perrault.

    Editions Milan, 2014

    Billet dans le cadre du challenge Il était...une fois les contes de fées de Bianca.

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  • Les Quatre géants: un très bel album sur les quatre saisons

    Les Quatre géants,

    un album écrit par Zemanel

    et illustré par Aline Bureau

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    "Là-bas, à l'horizon, marchent trois géants.

    L'un derrière l'autre, ils avancent à pas lents.

    Celui qui va devant porte un grand manteau blanc.

    Celui qui va derrière, un manteau rouge et vert.

    Et celui du milieu, un manteau jaune et brun.

    Un pas, puis un pas, encore un autre pas.

    Rien ne semble pouvoir arrêter ces trois-là.

    Devant eux, chante un oiseau.

    Tic tac, tic tac."

    Les trois géants continuent leur chemin. Soudain, ils s'arrêtent et le deuxième enlève son manteau  rouge et vert pour l'étaler sur la colline. Ainsi commence l'été.

    Puis, les trois géants reprennent leur chemin. Ils semblent guetter au loin quelqu'un qui ne vient pas. Cependant, ils continuent.

    Vient le tour du géant au manteau jaune et brun de poser sa pelisse et de lancer ainsi l'automne.

    La ronde des saisons se poursuit avec celui au manteau blanc.

    Mais toujours personne à l'horizon. Et si celui que tout le monde attend n'arrivait pas?

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    J'ai découvert cet album grâce à la sélection du Prix des Incorruptibles 2014/2015 et je dois avouer que je suis immédiatement tombée sous le charme des illustrations d'Aline Bureau.

    Ses peintures nous entraînent dans un monde onirique empli de rêveries et de douceur. Les paysages se succèdent, au rythme des saisons, sous nos yeux enchantés.

    Tic-tac, Tic-tac...

    Le temps passe, immuable. Été, automne,hiver...

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    Mais Zemanel insuffle un peu de désordre dans cette mécanique si bien réglée. Le petit dernier, alias le printemps, se cache. Et s'il venait à perturber cet ordre établi?

    J'ai trouvé le texte de cet album très poétique. Et j'ai beaucoup aimé l'idée de la personnification des saisons par des géants qui marchent sans cesse. Une belle manière pour les enfants de découvrir ou de redécouvrir la ronde des saisons tout en se laissant porter par un joli fil narratif à la chute facétieuse.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup apprécié cet ouvrage.

    Editions Père Castor/Flammarion, 2013, 13,50 €