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des romans américains - Page 14

  • Jane Austen ruined my life

    Jane Austen ruined my life

    de

    Beth Pattillo

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    "Jane Austen ruined my life. I blame her entirely. Well, I also blame my mother for filling my head with an unshakable feeling in happy endings. And I blame my father, who's a preacher, for instilling me a faith in the goodness of people and the staunch certainty that God has a plan for everyone's lives. Between the three of them-Austen and my parents-I never stood a chance"

    Emma Grant, une jeune Américaine de 33 ans, établit ce constat amer dans l'avion qui l'emmène à Londres. Elle vient de traverser une période douloureuse de sa vie. Six mois auparavant, elle a retrouvé son mari dans les bras d'une jeune universitaire. Et comme si cela ne suffisait pas, elle a été accusée de plagiat par cette assistante.

    Grande spécialiste de l'oeuvre de Jane Austen, elle a décidé de partir pour la capitale anglaise après avoir reçu plusieurs missives d'une vieille dame affirmant détenir une partie de la correspondance inédite entre la célèbre romancière et sa chère soeur, Cassandra.

    Dès son arrivé sur le sol britannique, elle va de surprise en surprise: retrouvailles avec Adam, son ancien meilleur ami; découverte de secrets sur Jane Austen; rencontre avec un universitaire américain...

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    Beth Pattillo est une auteure américaine. Texane d'origine, elle a étudié pour un semestre dans une université londonienne. C'est de cette époque que date son amour pour Jane Austen. Cette passion l'a amenée à voyager régulièrement en Angleterre mais surtout à écrire trois ouvrages austeniens: Jane Austen ruined my life, Mr Darcy broke my heart et The Dashwood sisters tell all.

    J'ai découvert Jane Austen ruined my life sur le site d'Alice Jane Austen is my wonderland. Elle le recommandait vivement aux Janéites convaincues. Et je comprends tout à fait son engouement...

    Une fois le postulat de base de l'intrigue dépassé...Comme Alice, j'ai eu du mal à croire qu'une Anglaise ferait appel à une universitaire américaine pour parler de lettres inédites de Jane Austen...

    Néanmois, j'ai vite surmonté ce petit bémol pour me retrouver plongée dans l'intrigue. J'ai d'ailleurs dévoré le roman en une soirée...

    J'ai trouvé l'héroïne très attachante. Profondément influencée par la grande romancière britannique, elle a essayé de modeler sa vie à l'image des intrigues forgées par elle. C'est ainsi qu'elle s'est retrouvée mariée à Edward, un universitaire spécialiste de Milton et plus âgé qui n'était pas sans lui rappeler Mr Knightley.

    Comme son mariage s'est soldé par un échec, elle a décidé de rejeter son ancienne idole. Sa décision de partir à Londres à la découverte des mystères dissimulés dans la correspondance à Cassandra est notamment motivée par cette envie de démontrer à quel point l'univers austenien est éloigné de la réalité. Et surtout de prouver que les fins heureuses ne relèvent que de la fiction.

    Mais, pour découvrir les secrets de Jane Austen et lire toutes les missives en possession de Mrs Parrott, le vieille dame qui l'a contactée, elle doit accomplir un certain nombre de "tâches". Ces dernières ont été confectionnées par les "Formidables", une sorte de confrérie qui tente de protéger la vie intime de l'auteure. Elles vont l'amener à sillonner l'Angleterre.

    Sa "quête" va ainsi mener Emma à explorer Steventon, le lieu de naissance et la demeure chérie de Jane; Bath (où elle va danser une valse dans les Assembly Rooms); Lyme; Chawton (sa dernière résidence)...et à découvrir un secret. Comme Cassandra Austen a brûlé beaucoup de lettres de sa soeur, il est vrai que de nombreuses ombres entourent l'existence de l'écrivain. On ne sait que peu de choses concernant la période allant de 1801 à 1804 ou d'éventuelles idylles. Mon côté un peu fleur bleue a donc été ravi de la piste avancée par Beth Pattillo. Mais je n'en dirai pas plus afin de préserver le plaisir de la lecture.

    Au fil des étapes, on assiste à l'évolution de l'héroïne et on la voit surmonter ses échecs. Néanmoins, cette transformation ne pourrait avoir lieu sans l'influence des personnages secondaires. J'ai vraiment apprécié de retrouver des traits de caractère austeniens dans chacun d'entre eux. J'ai eu l'impression de croiser un peu du Capitaine Wentworth, de Wickham ou Willoughby, de Mrs Jennings...

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman se révèle un véritable bonheur pour les Janéites convaincues. Il donne envie de partir en Angleterre sur les traces de la grande romancière mais aussi de relire son oeuvre.

    Cependant,je suis persuadée qu'il pourra donner aussi envie aux néophytes austeniens de mieux découvrir son univers.

    J'espère qu'il pourra bénéficier prochainement d'une traduction en français.

    Guideposts, 2009, 274 pages

    Lu dans le cadre du challenge austenien et du challenge La plume au féminin édition 2013

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  • Charlotte Collins de Jennifer Becton

     

    Charlotte Collins

    de

    Jennifer Becton

     

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    "Le soleil brillait le jour des funérailles du révérend Collins, et Charlotte savait que son mari aurait trouvé douteux de la part du Tout-Puissant de laisser se dérouler les obsèques de l'un des serviteurs les plus dévoués de son Eglise par un temps si radieux."

    1818, Charlotte Collins assiste aux funérailles de son époux.

    Nous la retrouvons deux ans plus tard. Grâce à la rente laissée par le défunt, Charlotte a pu mener une vie indépendante. Elle est restée à Hunsford, près de Westerham, dans le Kent dans un pavillon loué à Lady Catherine de Bourgh.

    Mais cette existence paisible va être troublée par l'arrivée de sa plus jeune soeur, Maria Lucas, désireuse de rencontrer des maris potentiels. Pour lui permettre de trouver un beau parti, Charlotte va devoir retourner dans la bonne société de Hunsford.

    C'est ainsi qu'au fil des bals, des dîners et des soirées de carte, les deux soeurs vont faire la connaissance de deux américains: Mr Basford et Mr Westfield. Mais aussi du charmant Mr Edgington....

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    Jennifer Becton est un auteur américain, féru de Jane Austen et de son oeuvre la plus célèbre: Orgueil et préjugés. Elle s'est ainsi attachée dans plusieurs romans à dépeindre la suite des aventures de personnages secondaires tels que Caroline Bingley, Maria Lucas ou Charlotte Collins/Lucas.

    Je tenais tout d'abord à remercier Alice et les éditions Milady. J'avais postulé sans me faire trop d'espoirs au concours organisé sur Jane Austen is my wonderland et j'ai été ravie d'avoir été choisie! D'ailleurs, je me suis précipitée sur le roman dès qu'il est arrivé.

    Depuis que j'ai découvert Orgueil et préjugés, j'ai toujours été choquée par le choix de vie que fait Charlotte Lucas. Elle se résoud à épouser Mr Collins pour ne pas rester à la charge de ses parents et devenir vieille fille. Un moyen pour Jane Austen de montrer le sort qui attendait certaines jeunes filles contraintes d'embrasser l'état matrimonial, même à contrecoeur, pour éviter de sombrer dans la pauvreté. Une note de pessimisme qui contraste fortement avec les unions heureuses de ses deux amies, Jane et Elizabeth.

    Aussi, en commençant ma lecture, j'ai espéré que libérée de son pasteur de mari, Charlotte connaîtrait un destin plus heureux et digne de la citation de la grande romancière anglaise "J'estime que chacun a le droit de se marier par amour au moins une fois dans sa vie, si possible"

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    Jennifer Becton a su rendre hommage à Jane Austen en reprenant plusieurs ressorts de ces différents romans. On retrouve ainsi la fuite de deux amants, le refus d'une première demande en mariage pour en accepter une autre...

    Mais surtout, elle a su, selon moi, ressusciter l'ambiance qui devait régner dans un petit village anglais de cette époque. J'ai été particulièrement sensible au poids des convenances. Au début, je jugeais Charlotte trop guindée dans ses réactions envers la gent masculine mais la suite du roman m'a fait comprendre l'importance d'avoir une attitude dite irréprochable à cette époque.

    A deux reprises, les deux soeurs sont mises au ban de la bonne société de Hunsford. 

    "Sur son chemin, [Charlotte] perçut les regards appuyés des gens qu'elle croisait. Personne ne lui adressa la parole [...] Tiraillée entre la colère [...], l'auto-apitoiement de se retrouver dans une telle situation, et la crainte de compromettre sa position déjà fragile dans la société, [elle] accéléra le pas, ses lourdes bottes faisant crisser le sol qu'elles foulaient"

    A chaque fois, elles sont rejetées suite à une parole masculine. Et j'ai remarqué que celle-ci faisait toujours loi. On ne permettait ni à Charlotte ni à Maria de se justifier. Leur sort était scellé. Une belle façon d'illuster la difficile condition des femmes relativement bien nées mais sans le sou et dont la réputation devait rester intacte.

    De plus, dans ce roman, Jennifer Becton reprend la problématique déjà développée dans Orgueil et préjugés, à savoir l'importance de se marier. Dans l'oeuvre originale, la plupart des unions sont heureuses, à l'exception de celle de Charlotte Lucas. Notre héroïne veut donc tout entreprendre pour préserver sa jeune soeur de liens matrimoniaux désastreux, contractés sans engouement. Mais, en même temps, elle espère elle-aussi tomber un jour amoureuse.

    J'ai été contente de mieux apprendre à connaître ce protagoniste secondaire d'Orgueil et préjugés. L'écrivain a réussi à reprendre les aspects vieux jeu, froid, trop raisonnable de la création originale et à les faire évoluer. Notre héroïne s'ouvre progressivement au reste du monde, apprend à vivre et en devient des plus attachantes.

    L'idée de mettre en scène deux Américains dans l'"Ancien Monde" m'a semblé amusante. Elle permet de souligner le côté rigide de la bonne société anglaise.

    En outre, le personnage de l'oncle, Mr Basford, m'a enthousiasmé. J'ai retrouvé chez lui des traits de caractère des prétendants austeniens. 

    Les autres personnalités ont également retenu mon attention. Elles m'ont tour à tour amusée, choquée...

    En outre, j'ai  plutôt adhéré à l'intrigue imaginée par Jennifer Becton. Même si une des péripéties m'a paru par trop exagérée (je n'en dirai pas plus, afin de vous laisser le plaisir de la découverte)

    Enfin, j'aimerais évoquer deux très belles scènes d'amour. Ou comment un effleurement de mains peut prendre l'aspect d'une magnifique déclaration. 

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup aimé ce roman! Et je vous le conseille si vous désirez voir ce qu'il advient de la "pauvre"Charlotte Lucas ou tout simplement passer un très bon moment de lecture.

    Milady, février 2013, collection Pemberley, 390 pages, 7,90 €

     

     

  • Attachement de Rainbow Rowell

    Attachement

    de

    Rainbow Rowell

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    "De: Jennifer Scribner-Snyder

    A: Beth Fremont

    Envoyé le : mer 18/08/1999, 9h06

    Objet: Où est-tu?

    Ca te tuerait de te pointer avant midi? Je suis là, assise au milieu des ruines de ma vie telle que je l'ai toujours connue, et toi...telle que je te connais, tu te réveilles à peine. Tu es sans doute en train de manger tes flocons d'avoine devant un talk-show. Réponds-moi dès que tu arrives, toutes affaires cessantes. Avant même d'avoir lu les strips."

    Lincoln travaille de nuit dans un journal. Il a été engagé par le service informatique pour assurer le passage du système à l'an 2000. Mais surtout pour vérifier que les employés ne s'envoient pas des courriels toute la journée.

    C'est ainsi qu'il tombe sur les échanges de mail entre Jennifer et Beth, deux collègues et très bonnes amies. Cette lecture quotidienne de leurs courriers électroniques l'amène à s'attacher à elles et même à tomber amoureux de Beth.

    Or, celle-ci est sous le charme d'un mystérieux inconnu, nouvellement arrivé au journal et qu'elle a surnommé Mon mec mignon.

    RainbowRowellPhoto.jpg

    J'ai remarqué pour la première fois ce livre sur le blog d'Alice. Puis, je l'ai revu sur celui de George. Bien entendu, leurs avis m'ont donné envie. Du coup, je n'ai pas hésité longtemps à me lancer dans ce roman.

    Il s'agit du premier ouvrage de Rainbow Rowell, elle-même rédactrice au journal Omaha World-Herald.

    On sent d'ailleurs que l'auteur s'est inspiré de son métier. En effet, le décor de l'intrigue est très bien esquissé (ce qui n'est pas toujours le cas dans un récit de chick-lit. A l'exception par exemple du Diable s'habille en Prada). On découvre donc le travail des journalistes, les deadline, l'ambiance d'une salle de rédaction, les liens professionnels ou extra-professionnels qui peuvent se tisser, une fois le numéro bouclé....

    Néanmoins, c'est loin d'être le seul intérêt de ce livre. Effectivement, j'ai bien accroché à la trame. Certes, on se doute assez vite de l'identité du Mec mignon voire de la conclusion. Mais il en va de même pour les comédies romantiques. Et ce qui importe le plus finalement, c'est le chemin pour y parvenir.

    Or, ce chemin est vraiment agréable. Deux modes de narration s'entrecroisent: celui de Lincoln et celui qui retranscrit les échanges de mail entre les deux jeunes femmes. Ainsi, le lecteur se retrouve dans la position du héros et ne possède pas plus d'informations que lui. Il suit son évolution, assiste à sa réouverture au monde (après avoir eu le coeur brisé par une jeune femme à la fac)...Et s'amuse comme lui des échanges dynamiques et modernes de Jennifer et Beth (je me suis même retrouvée, comme le protagoniste principal, à attendre certains messages)

    Bien entendu, on guette la rencontre avec Beth. Or, celle-ci tarde (un peu sur le modèle de Nuits blanches à Seattle) et ne tient pas toutes ses promesses. Tout comme la toute fin, trop mièvre et dont le ton détone avec le reste.

    Bref, vous l'aurez compris: Attachement appartient à la catégorie des lectures légères qui font passer un bon moment.

    Milady, 2012, collection Central Park, 336 pages, 7,90 €