Le Chien des Baskerville
de
Conan Doyle
"Sherlock Holmes, qui d'ordinaire se levait très tard, excepté dans ces occasions assez fréquentes où il veillait toute la nuit, était attablé devant son petit déjeuner. J'étais debout sur le tapis du foyer et je ramassais la canne que notre visiteur avait oubliée la veille au soir"
Le Docteur Mortimer désire engager Sherlock Holmes. En effet, il redoute que la malédiction des Baskerville frappe de nouveau. Tout a commencé quelques siècles plus tôt avec Hugo Baskerville qui aurait promis de donner son corps et son esprit aux forces du Mal en échange de la fille qu'il convoitait. Il aurait ainsi fait sortir des enfers un chien monstrueux qui continuerait de hanter la lande.
Cette créature fantômatique viendrait même de frapper une nouvelle victime, en la personne de sir Charles Baskerville.
Comme il doit accueillir dans la capitale le nouvel héritier du manoir, le docteur ne souhaite pas qu'il subisse un sort identique.
De prime abord très dubitatif, le détective, devant l'accumulation de phénomènes étranges et inexpliqués, accepte de relever le défi et de s'attaquer à cette malédiction.
J'avais découvert pour la première fois cette histoire quand j'étais adolescente il y'a quinze ans mais je n'en gardais pas beaucoup de souvenirs.
Aussi, j'ai été ravie quand Céline m'a proposé cette LC. Cela faisait longtemps que je voulais retrouver l'univers de Sherlock Holmes, surtout après avoir été aussi conquise par la série de Steven Moffat.
Les premières pages débutent par une brillante démonstration du détective. Il propose au docteur Watson un défi.
"Voyons un peu comment vous reconstruisez l'homme en examinant la canne"
S'ensuit un brillant dialogue entre les deux amis et la reconstitution de l'identité du mystérieux visiteur qui, sur ces entrefaites, arrive et correspond, bien entendu, au portrait imaginé.
L'affaire exposée par le docteur Mortimer a tout de suite retenu mon attention. Elle m'a semblé se démarquer des intrigues policières classiques, dans le sens où l'assassinat tirerait ses origines d'une vieille légende. Jusqu'au bout, on se demande d'ailleurs si le chien des enfers évoqué dans l'histoire de Hugo Baskerville existe bel et bien ou s'il est purement l'invention d'un meurtrier démoniaque...
J'ai trouvé que Conan Doyle avait su créér avec talent une atmosphère pesante où la tension ne cesse de monter. Plus les jours passent, plus on a l'impression que la lande et les tourbières deviennent omniprésentes et vont engloutir les héros...Les hurlements que l'on entend et la perspective d'un criminel évadé qui se serait réfugié dans le voisinage ne font qu'accroître cette impression.
De plus, Sherlock Holmes a décidé de ne pas accompagner Henry, le nouvel héritier Baskerville dans son domaine. Il a préféré le confier au docteur Watson qui se voit confier comme mission de lui adresser de fidèles compte-rendus. Pendant quelques chapitres, on patauge ainsi dans la lande avec le plus fidèle ami du détective . On suit ses suppositions, on en élabore d'autres...J'ai regretté l'absence du héros. Mais en même temps, elle renforce cette sensation d'incertitudes, d'enfermement...
Je n'ai pas été tellement surprise par le dénouement. Sans doute car j'avais quelques vagues réminiscences..En revanche, la résolution de l'affaire a une nouvelle fois souligné l'intelligence du personnage principal.
Bref, vous l'aurez compris: un roman policier réussi qui m'a donné envie de me replonger dans d'autres aventures du célèbre détective.
Librio, 2013, 190 pages, 2 €
Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Céline, du Mois anglais et du challenge God save the livre 2013.