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des romans policiers - Page 23

  • Des clous dans le coeur de Danielle Thiéry

    Des clous dans le coeur

    de

    Danielle Thiéry

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    "Rien n'avait changé dans le quartier depuis la dernière fois qu'il était venu là, si l'on exceptait la débauche de guirlandes festives avalées à la sortie de la place Félix-Faure, comme une queue de comète s'engouffrant dans la rue du Général-de-Gaulle."

    Le commandant Maxime Revel de la PJ de Versailles n'a jamais pu tirer un trait sur une affaire irrésolue ,vieille de dix ans: celle du double meurtre du couple Porte.

    "Il y'a des affaires qui te pourrissent la vie...elles restent en toi, plantées dans ton coeur comme un clou qu'un mauvais plaisant s'amuserait à manipuler"

    Sans doute car cet assassinat a eu lieu le jour de la disparition de sa femme, Marieke. Une disparition jamais expliquée et qui pourrit sa santé et celle de sa fille de dix-sept ans.

    Comme tous les ans, il décide de refaire un tour sur les lieux du crime. Après un entretien avec la buraliste, il est appelé par son équipe. Le chanteur Eddy Stark aurait été découvert mort dans sa villa à Marly.

    L'enquête débute..Les disparitions s'enchaînent....

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    Danielle Thiéry est une ancienne commissaire divisionnaire (la première femme à avoir décroché ce grade en France). Elle s'est lancée dans l'écriture, tant de scenarii (Quai numéro 1) que de romans. Des clous dans le coeur a d'ailleurs décroché le prestigieux prix du Quai des orfèvres 2013.

    Cela faisait quelque temps que je tournais autour de ce livre en raison de son titre. Aussi, quand il est arrivé dans ma médiathèque, je n'ai pas tardé à l'emprunter. Il a ainsi accompagné les dernières heures du marathon de printemps organisé par Arieste.

    J'ai tout de suite accroché à l'univers proposé par l'auteur. Elle a su créer une galerie de personnages très attachants.

    A commencer par le commandant Maxime Revel. Un homme plein de fêlures, aux nombreux "clous dans le coeur". Un homme qui n'a pas su rendre sa femme heureuse et qui, depuis sa disparition, se laisse aller à la dérive...Il fume comme un pompier, tousse affreusement, en vient même à cracher du sang...Et il ne sait pas faire face à ces ennuis de santé. Ni à ceux de sa fille qui sombre dans l'anorexie. Il ne trouve du réconfort que dans son travail.

    Il est d'ailleurs très apprécié par son équipe. Plusieurs inspecteurs ont retenu mon attention, à commencer par Sonia et Lazare. Deux personnes aussi au bord de la rupture émotionnelle et qui vont s'entraider mutuellement. Comme souvent dans les romans ou les films policiers, ils sont totalement opposés mais fonctionnent très bien en tant que duo d'enquêteurs.

    J'ai trouvé l'écriture de Danielle Thiéry très cinématographique: les chapitres s'enchaînent, les dialogues sont omniprésents, les descriptions font dans l'efficacité...

    Ce style sert très bien l'intrigue et permet de visualiser chaque scène. Néanmoins, il atteint parfois ses limites. J'aurais aimé en apprendre un peu plus sur les personnages. Et surtout je n'ai pas accroché aux dernières lignes qui nous montrent l'évolution des protagonistes. Trop rapide.

    On sent que l'auteur a travaillé dans la police. J'ai eu l'impression d'apprendre pas mal de choses sur le déroulé d'une enquête et sur l'atmosphère qui peut régner dans un commissariat.

    En ce qui concerne l'intrigue policière elle-même, l'idée de réouvrir une enquête policière vieille de dix ans m'a semblé très bonne. A ce cas se rajoute la mort mystérieuse d'un chanteur. Les fils s'entremêlent...On se demande si tout n'est pas lié. Et finalement, tout s'éclaire à la fin...

    Bref, vous l'aurez compris: un roman policier aux personnages attachants et à l'intrigue bien ficelée qui fait passer un bon moment.

    Fayard, 2012, 395 pages, 8,90 €

    Billet dans le cadre du challenge La plume au féminin 2013

     

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  • La Septième aventure de Monk

    Scandale et calomnie

    de

    Anne Perry

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    "Assis dans son cabinet de Vere Street, sir Oliver Rathbone contemplait la pièce avec une insigne satisfaction. Il était au sommet de sa carrière. C'était sans conteste l'un des avocats les plus respectés d'Angleterre; le Premier ministre l'avait récemment recommandé à Sa Majesté qui avait jugé bon de l'anoblir en reconnaissance des services rendus à la justice"

    Alors qu'il est en train de finaliser un procès, Oliver Rathbone reçoit la visite de la comtesse Zorah Rostova. Elle vient d'accuser publiquement la princesse Gisela d'avoir assassiné son époux, Friedrich, héritier déchu d'un petit Etat allemand. Or, pour l'instant, tout portait à penser que le prince était décédé des suites d'un accident de cheval...

    Poursuivie pour diffamation, la comtesse Zorah souhaite qu'Oliver assure sa défense. Et, malgré le danger qui entoure cette affaire, l'avocat accepte.

    Néanmoins, bien vite, devant les réactions de son entourage, il commence à douter..Et si Zorah se trompait? Et si finalement, elle se retrouvait accusée de meurtre?

    L'étau commence à se resserrer...

     

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    Voici la septième aventure de Monk que je parcours depuis mon inscription au très beau challenge de Syl autour d'Anne Perry.

    C'est toujours un plaisir de retrouver le détective entouré d'Hester et d'Oliver. Cette fois-ci, le roman s'ouvre avec le personnage de l'avocat. Il vient d'être anobli par la reine et enchaîne les succès judiciaires.

    Aussi, c'est avec surprise qu'on le voit accepter le cas proposé par la comtesse Zorah Rostova. Certes, il est fasciné par cette femme et ce qu'elle dégage. Mais, en même temps, il se rend compte du danger qui entoure l'affaire. Néanmoins, sa volonté de "voir chaque partie représentée par le meilleur avocat possible" l'emporte.

    Bien vite, il réalise son erreur. Le mariage du prince Friedrich et de Gisela avait tout du conte de fées. Par amour pour elle, il avait renoncé au trône et depuis 15 ans, on les voyait ensemble partout...Toujours aussi épris l'un de l'autre...Cette histoire sentimentale m'a d'ailleurs tout de suite fait penser à celle du prince Edouard et de Wallis Simpson...

    Les accusations de Zorah sont très mal perçues par le public. De plus, Rathbone peine à rassembler des preuves. Tout naturellement, il fait donc appel à Monk.

    Ce dernier commence à mener l'enquête. Il se fait passer pour un ami du baron Stephan von Emden et intègre ainsi les cercles de la haute société. Ses investigations l'entraînent ainsi de la propriété des Wellborough, lieu du drame au fameux petit Etat en passant par Venise.

    L'occasion pour nous lecteurs de voyager dans l'Europe des années 1850, juste après le mouvement révolutionnaire de 1848.

    J'ai beaucoup aimé le passage sur Venise. Une très belle évocation du décalage entre la vie de la bonne société faite de bals, de parties de plaisir..et la situation des Vénitiens confrontés à l'occupation autrichienne.

    En revanche, j'ai été étonnée par l'importance de l'histoire dans ce tome. Certes, Anne Perry aime toujours  nous reparler des grands événements qui ont touché ou touchent l'Angleterre (tels que la Guerre de Crimée). Mais, cette fois-ci, elle s'attarde beaucoup sur la vague des révolutions de 1848 et sur la problématique des Etats indépendants qui vont être rattachés à l'Allemagne. Le prince Friedrich semblerait avoir été victime soit d'un complot par les pro-annexion soit d'une erreur de personne (la princesse Gisela aurait été visée par les indépendantistes).

    Cette partie historique prend parfois trop le pas sur le reste de l'intrigue. J'ai notamment regretté le manque d'interaction entre les protagonistes principaux. Dans cette enquête, on les suit plus chacun en parallèle. Ils ne se réunissent que rarement.

    Néanmoins, leurs relations évoluent...Monk et Rathbone semblent enfin réaliser l'importance d'Hester dans leur existence. Tous les deux sont fascinés par des femmes (Evelyn et Zorah). Mais ils vont se rendre compte qu'elles ne soutiennent pas la comparaison avec l'infirmière. Reste à savoir ce que pense Hester...

    Cette aventure est également l'occasion pour Monk de retrouver une partie de ses souvenirs. Le séjour luxueux à Venise et dans le petit Etat va lui rappeler ses débuts dans la carrière de banquier.

    "Ce luxe lui semblait naturel. Mais autre chose le tracassait. Il avait autrefois gagné des sommes d'argent qui faisaient du luxe une banalité quotidienne. Qu'est-ce qui l'avait poussé à y renoncer pour embrasser la carrière de policier? Sa dette était au coeur de l'affaire mais il avait beau se creuser la tête, il n'arrivait pas à la situer"

    Un peu plus loin, il se souvient enfin de la nature de sa dette: son mentor l'avait sauvé d'un accusation infondée de détournement de fonds. Aussi, quand son mentor avait tout perdu, Monk s'était engagé dans la police pour tenter de faire régner la justice.

    Dans ce tome, on retrouve le personnage de Victoria, la jeune femme victime d'un viol dans Vocation fatale et qui avait subi un avortement aux conséquences désatreuses pour sa vie future (elle ne pouvait plus avoir ni relations intimes ni grossesse). C'est un élément que j'ai apprécié. J'espère pouvoir recroiser ainsi dans les prochains livres d'autres protagonistes et assister à leur évolution.

    Enfin, en ce qui concerne l'intrigue policière, elle trouve sa résolution lors du procès. Un procès fort en rebondissements..Il faudra beaucoup de talent à Rathbone, Monk et Hester pour tenter d'inverser la situation. Je n'en dirai pas plus. Si ce n'est que j'ai apprécié le fait que ce soit Hester qui découvre la clé de l'énigme...

    Bref, vous l'aurez compris: je suis toujours avec autant de plaisir les aventures du détective amnésique. Mais cette enquête ne fera pas partie des mes préférées. Sans doute en raison du peu de scènes entre les protagonistes principaux.

    Vivement le tome 8!

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Adalana, Shelbylee et Syl et dans le cadre des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, La plume au féminin 2013, victorien et polar historique.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2001, 414 pages, 8,80 €

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  • L'Homme au ventre de plomb

    L'Homme au ventre de plomb

    de

    Jean-François Parot

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    "Le flot des voitures emplissait la rue Saint-Honoré, Nicolas Le Floch avançait avec précaution sur le pavé glissant. Au milieu du tonnerre des équipages, des cris des cochers et des hennissements des chevaux, un carosse débouchant à grande allure faillit verser devant lui: une roue retomba, et son fer fit jaillir une pluie d'étincelles. Non sans peine Nicolas traversa la tempête des flambeaux et des torches qu'agitait dans l'obscurité une foule de valets désireux d'éclairer au mieux leurs maîtres"

    Paris, octobre 1761, Nicolas Le Floch assiste à la première des Paladins de Rameau à l'Opéra de Paris. Son maître Sartine lui a en effet recommandé de veiller à la sûreté d'Adélaïde, la seconde fille du Roi. Dès le début du spectacle, un homme s'introduit dans la loge de cette dernière. Il annonce alors une très mauvaise nouvelle au comte et à la comtesse de Ruissec accompagnant la princesse: leur fils aîné se serait suicidé dans leur hôtel particulier.

    Nicolas et Sartine se rendent chez cette malheureuse famille. Mais bien vite, le commissaire n'est pas convaincu par la thèse avancée. Ses constatations le pousseraient à penser à un meurtre....

    Il se retrouve alors mêlé à une affaire très compliquée où différentes factions de la Cour s'affrontent, les cadavres s'accumulent...

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    J'ai rejoint avec grand plaisir l'aventure proposée par Syl de lire un roman de Jean-François Parot par mois. Voici le second volet des enquêtes du commissaire Nicolas Le Floch.

    On sent, dès les premières pages, qu'il a pris de l'assurance depuis les événements de la rue des Blancs-Manteaux. Notamment dans son rapport avec le lieutenant général, M. de Sartine auquel il n'hésite pas à faire des remarques sur d'éventuels changements. En outre, il a perdu les illusions qu'il pouvait avoir sur sa fonction et sait qu'elle nécessite parfois des compromissions.

    "Décidément, le Dauphin couronné, ne lui réussissait pas. C'était là qu'il avait perdu ses illusions sur la possibilité d'être à la fois un policier et un honnête homme. Il lui était impossible de se leurrer: tromperies, pressions, chantages, utilisation détournée de l'autorité et des lois, quelles étaient la limite et la frontière entre le bien et le mal? La vérité ne se révélait jamais simplement. L'essentiel était d'aboutir et de servir la justice par des moyens qui, en d'autres lieux, eussent été jugés déshonorants."

    Néanmoins, cette enquête va mettre à l'épreuve son savoir-faire. Dès l'arrivée dans l'hôtel particulier des Ruissec, il se rend compte que la mort ne peut être causée par un suicide. Cette impression va être rapidement confirmée par le bourreau Sanson et le docteur Semacgus. En effet, ils observent que le jeune homme est mort suite à une ingestion forcée de plomb.

    Malheureusement, ils ne peuvent aller plus loin dans leurs déductions car à la demande du comte de Ruissec, le cadavre leur est retiré. Officiellement, Nicolas n'a pas le droit d'évoquer une autre thèse que le suicide.

    L'affaire se complique quand une nouvelle mort se rajoute: celle de la comtesse de Ruissec qui serait décédée en tombant accidentellement dans un trou dans une église.

    Parallèllement, Nicolas se voit également confier une enquête autour du vol des bijoux de la princesse Adélaïde.

    Il subit aussi de nombreuses pressions de personnages haut placés (Madame de Pompadour, le ministre Saint-Florentin...).

    C'est justement ce que je reproche à ce tome: la multiplicté des intrigues annexes. J'aurais aimé me concentrer sur les meurtres des Ruissec. Quand Nicolas expose la résolution du mystère à Sartine, je me suis trouvée frustrée de ne pas avoir eu plus d'indices...

    En revanche, j'ai toujours autant apprécié la qualité de la plume de Jean-François Parot. Je trouve qu'il arrive à entremêler avec beaucoup d'habileté des expressions contemporaines et des expressions d'époque.

    De même, il ressuscite avec talent la fin du 18ème siècle. Grâce à lui, on perçoit parfaitement l'atmosphère qui devait régner à la Cour de Louis XV au moment de la Guerre de sept ans: la rivalité entre les factions (celle du dauphin, celle de la Marquise de Pompadour...), la vie quotidienne, les rapports de force pour avoir les honneurs d'assister à telle ou telle chasse....

    Tout comme on se sent plongé dans le Paris du siècle des Lumières. La scène d'ouverture m'a particulièrement frappée. J'avais l'impression de me retrouver à la première de l'opéra de Rameau tant la description était vivante.

    J'ai aussi retrouvé avec plaisir tous les personnages secondaires qui entourent notre commissaire: M. de Noblecourt, Catherine et Marion (dont les talents culinaires me font à chaque fois saliver), le docteur Semacgus, l'inspecteur Bourdeau...Une très belle galerie qui contribue beaucoup au plaisir que procurent les aventures de Nicolas Le Floch.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai bien aimé ce tome des enquêtes tant pour la description de Paris et du Versailles de l'époque que pour la qualité des protagonistes. En revanche, j'ai moins accroché à l'intrigue trop touffue...

    Editions 10/18, 2000, collection "Grands détectives", 308 pages, 7,90 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune organisée par Syl avec Bianca, Shellbylee, Adalana, Eliza...

    Et dans le cadre du challenge Nicolas Le Floch et du Polar historique

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