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des romans policiers - Page 24

  • Le Mystère de Callander Square

    Le Mystère de Callander Square

    de

    Anne Perry

     

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    "L'air automnal était doux et légèrement brumeux: sous le soleil de cette fin d'après-midi, les feuilles mortes formaient des taches jaunes sur l'herbe de Callander Square. Dans le petit jardin au milieu du square, deux hommes armés de pelles contemplaient une excavation à la surface du sol. Se baissant, le plus grand plongea les mains dans la terre humide. Avec précaution, il en sortit l'objet qu'il recherchait: un petit os ensanglanté.

    -Ce serait quoi à ton avis? Trop gros pour un oiseau.

    -Une bestiole, répondit le premier. Un chien qu'on aurait enterré là-dessous"

    Mais les deux hommes se rendent vite compte, en poursuivant leur tâche, que cet os appartient au reste d'un bébé enterré et que sous le premier squelette, se dissimule un second cadavre de nourrisson.

    Thomas Pitt se retrouve chargé de l'enquête.

    Selon lui, "il s'[agirait] probablement de quelque malheureuse servante séduite, qui [aurait] accouché seule, et l'enfant [serait] mort. Elle [aurait] dû l'enterrer en cachette et garder son chagrin pour elle-même, de peur de se retrouver à la rue sans travail et sans références pour un autre emploi"

    Mais, l'affaire est-elle vraiment si simple? Quels secrets dissimulent réellement "les façades majestueuses" de Callander Square?

     

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    Après l'Etrangleur de Cater Street, voici la seconde aventure du couple Pitt que je lis avec Bianca et Céline.

    Nous retrouvons nos héros, deux ans après les funestes événements qui ont entouré leur rencontre. Ils se sont mariés, en dépit de la position sociale plus élevée de la jeune femme. Et vivent très pauvres mais très heureux. Comme nous l'apprenons rapidement, Charlotte attend même un heureux évènement.

    Ce qui explique l'attitude de son mari...Au début de son enquête, il souhaite, en effet, lui cacher la macabre découverte de Callander Square. Mais, Charlotte l'apprend par le journal et décide de lui porter secours. Elle sollicite l'aide de sa soeur Emily, désormais Lady Ashworth pour mener des investigations parallèles. Et se retrouve très vite engagée  par  un des habitants de Callander Square, le général Balantyne, pour retracer les souvenirs de guerre de sa famille.

    Ainsi, nous lecteurs, disposons de trois niveaux d'entrée qui nous permettent d'appréhender chacun des suspects de façon différente et de mieux cerner l'importance de la hiérarchie sociale. Par Emily, nous disposons du traitement et du regard d'une égale. Par Thomas, nous avons accès tant aux domestiques qu'aux maîtres. Mais nous percevons nettement le peu d'égards devant sa position. Par Charlotte, en revanche, nous voyons surtout les Balantyne et certains domestiques.

    A ces trois regards croisés se superposent de temps en temps ceux de certains des résidents de Callander Sqaure: le général Balantyne, Lady Augusta, Reggie Southeron...

    Cette multitude de narrateurs nous permet donc de nous faire une meilleure idée de la vie dans la haute société londonienne dans les années 1880.

    Les rapports entre les maris et femmes sont très bien esquissés et complètent la vision qu'on pouvait se faire après avoir parcouru L'étrangleur de Cater Street. Une nouvelle fois, les épouses sont contraintes de fermer les yeux et de tenir leur rang.

    Dans la haute société, on s'entraide. En témoignent les nombreux échanges entre les privilégiés de Callander Square.

    De même, ce roman nous offre la possibilité de mieux saisir les rapports entre les maîtres et les domestiques. Dans certaines maisonnées, il ne vaut mieux pas être servante. L'attitude de Reggie Southeron, un personnage lubrique et repoussant, vis-à-vis de ses employées féminines en est la preuve.

    "La discrétion et le bon goût étaient les deux piliers d'un attitude de gentleman. Il existait des fonctions que tout le monde connaissait, mais dont on ne s'entretenait pas en société. Assouvir ses instincts avec les servantes en faisait partie. C'était normal, c'était dans la nature d'un homme: même si l'on vous soupçonnait de se livrer à cette activité, cela ne méritait pas de commentaires"

    De plus, l'intrigue policière m'a semblé très intéressante. Au fil des pages, des morts surviennent. La tension monte jusqu'à la dramatique confrontation finale...Cette fois-ci, Thomas Pitt ne résoud pas l'énigme par hasard.

    Anne Perry a su trouver une solution pertinente et parfaitement en adéquation avec les thématiques qu'elle développait dans ce roman. Je n'en dirai pas plus afin de préserver le suspense.

    Bref, vous l'aurez compris: ce deuxième volet des aventures des Pitt m'a bien plu (mon coeur reste néanmoins fidèle à William Monk). L'auteur a su ressusciter, comme à son habitude, l'époque victorienne et créér une galerie de protagonistes intéressante.

    Voici les billets de Bianca et de Céline.

    Si vous voulez nous rejoindre pour la troisième enquête le 10 mai, vous êtes les bienvenus.

     

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    Editions 10/18, 1997, collection "Grands détectives", 382 pages, 8,70 €

    Lu dans le cadre des challenges Anne Perry, God save the livre 2013, victorien, la plume au féminin 2013 et polar historique.

     

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  • Le Major parlait trop

    Le Major parlait trop

    de

    Agatha Christie

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    "-Prenez le Kenya, pérorait le major Palgrave. Et tous ces types qui déblatèrent sans y avoir jamais mis les pieds! Moi qui vous parle, j'y ai passé quatorze années-dont certaines comptent parmi les meilleures de ma vie...

    La vieille Miss Marple dodelina de la tête.

    Simple manifestation d'élémentaire courtoisie de sa part. Tandis que le major égrénait ses souvenirs somme toute fort dépourvus d'intérêt, elle-même suivait le cours paisible de ses propres pensées"

    Après avoir souffet d'une pneumonie en hiver, Miss Marple s'est vue généreusement offrir par son neveu, l'écrivain Raymond West un séjour aux Antilles.

    Elle loge dans une pension récemment reprise par un jeune couple, Tim et Molly Kendal. Parmi leurs hôtes, on retrouve un pasteur et sa soeur, un excentrique milliardaire, quatre amis mariés...Et le major Palgrave qui assome tous les autres avec ses histoires passées. L'une de ses préférées est celle d'un époux assassiin, adoptant toujours le même mode opératoire.

    Il en parle à Miss Marple et souhaite lui montrer la photo de ce meurtrier.

    "-Ca vous dirait de voir la photo d'un assassin?

    Il allait la lui tendre lorsqu'il suspendit soudain son geste. [...]

    -Bon Dieu...mais c'est...."

    C'est ainsi que le major change brusquement de sujet de conversation.

    Le lendemain, il est retrouvé mort, ayant succombé d'après les premières conclusions officielles à une crise d'hypertension.

    Mais est-ce vraiment si simple? Le major n'aurait-il pas plutôt payé pour ses trop nombreux bavardages?

     

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    Voici le troisième roman d'Agatha Christie que je parcours depuis le début de l'année 2013. Après le passionnant Le Train de 16h50, j'avais envie de retrouver Miss Marple.

     

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    Cette fois-ci, on la rejoint dans un univers bien éloigné de son petit village de St Mary Mead. Elle semble un peu perdue, loin de ses repères habituels. Néanmoins, très vite, son esprit vif reprend le dessus et elle commence à établir des liens entre les pensionnaires des Kendall et les gens qu'elle côtoie en Angleterre.

    "Ce soir-là, pour la première fois, elle commença à se sentir un peu chez elle, dans son nouvel environnement...Jusqu'à présent, elle n'avait pu établir aucun de ces points de ressemblance qui lui sautaient habituellement aux yeux entre les gens qu'elle rencontrait et certaines de ses connaissances personnelles. Peut-être la gaieté des toilettes et leurs couleurs exotiques l'avaient-elles désorientée, mais elle sentait que bientôt, elle serait à même de faire d'intéressantes comparaisons."

    Elle nous livre également, dès les premières pages, une leçon de savoir-vivre pleine d'ironie sur la manière de se comporter en présence de raseurs. J'ai vraiment beaucoup aimé cette scène introductive où on assiste aux interventions toujours bien senties de notre héroïne face aux discours du major Palgrave. Elle n'est jamais réellement attentive mais parvient à véhiculer une impression toute différente.

    Malheureusement, c'est ce manque de concentration qui lui fait rater l'identité de la personne qui trouble tant l'officier à la retraite et l'empêche de montrer le cliché du meutrier dont il parlait.

    Le lendemain, le major est retrouvé mort. Très vite, on conclue à une crise d'hypertension. Miss Marple ne partage pas cet avis et va commencer à instiller le doute dans l'esprit des autres résidents de la pension.

    Elle décide d'ailleurs de mener sa propre enquête. Elle se fait donc passer pour une vieille femme insignifiante et tente de comprendre ce qu'il a pu advenir.

    Sans elle, rien n'aurait été soupçonné ni découvert. Une nouvelle fois, Agatha Christie renforce sa légende de Némésis.

    Néanmoins, je dois avouer que je n'ai pas été outre mesure convaincue par l'intrigue policière. J'ai assez vite compris qui était derrière les meurtres de la pension. De plus, certaines péripéties m'ont paru trop alambiquées. De même, j'ai pensé que l'auteur alourdissait parfois l'énigme d'intrigues secondaires moins intéressantes.

    En revanche, comme d'habitude, j'ai beaucoup apprécié la galerie de personnages secondaires. Certes, on en remarque plus que d'autres. Mais ils sont tous bien campés. Et on ne peut s'empêcher de retrouver certains caractères similaires à ceux d'autres protagonistes de l'oeuvre d'Agatha Christie.

    Un peu comme si cette dernière voulait souligner la justesse du raisonnement de son héroïne toujours à la recherche de ressemblances entre ceux qu'elle connaît et ceux qu'elles découvrent...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été moins enthousiaste à la lecture de cette aventure de Miss Marple. Sans doute en raison de la qualité de l'intrigue policière. Cependant, l'héroïne et les personnes qui gravitent autour d'elle m'ont fait passer un agréable moment. Je pense que je ne tarderai pas à me replonger dans de nouvelles enquêtes, peut-être en compagnie du cher détective belge...

    Le Livre de Poche, 2009, 220 pages, 5,20 €

    Lu dans le cadre des challenges Agatha Christie, God save the livre 2013 et La plume au féminin 2013

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  • L'Etrangleur de Cater Street

    L'Etrangleur de Cater Street

    de

    Anne Perry

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    "Charlotte Ellison se tenait au milieu du salon désert, le journal à la main. Son père avait commis l'imprudence de le laisser traîner sur la desserte. Il désapprouvait ce genre de lecture, préférant lui fournir des informations qui lui semblaient mieux convenir à l'éducation d'une jeune fille. Cela excluait les scandales, d'ordre politique ou personnel, les controverses de toute nature et bien entendu, les crimes: tout ce qui, en fait, présentait un intérêt!"

    Londres, 1881, des femmes sont retrouvées etranglées dans le quartier de Cater Street. A chaque fois, on leur a arraché leurs vêtements et tailladé la poitrine. Charlotte Ellison, une jeune femme au caractère indomptable, entend parler de loin de ces crimes. Mais, un jour, le meurtrier s'attaque à une des jeunes servantes de la maison.

    Une enquête débute. Une enquête menée par Thomas Pitt, un jeune inspecteur de Scotland Yard qui n'est pas insensible aux charmes de la belle Charlotte...

     

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    Comme vous le savez, grâce à Syl, je me suis plongée récemment dans les aventures du ténébreux William Monk (j'en suis déjà au sixième tome). Mais une lecture commune avec Bianca et Céline m'a convaincue de m'intéresser à une autre série d'Anne Perry: celle des Charlotte et Thomas Pitt, entamée en 1979.

    Voici donc le premier tome de leurs exploits. J'ai retrouvé avec plaisir le talent de l'auteure pour ressusciter une époque. L'action se situe trois décennies après les histoires de Monk, Latterly, Rathbone...Mais le carcan de la société victorienne se fait toujours autant sentir.

    La description de la maisonnée Ellison et de la micro-société qui gravite autour nous permet de prendre conscience de la rigidité des codes sous le règne de Victoria. Cette rigidité s'applique plus particulièrement aux femmes qui ne peuvent être aussi instruites que les hommes ou bénéficier des même libertés.

    Cette inégalité se révèle pleinement dans les révélations d'adultères et dans les justifications apportées par l'un des coupables. Charlotte rétorque même "Vous avez des règles de conduite pour vous-mêmes et d'autres pour nous"

    J'ai justement adoré le caractère de l'héroïne. Une femme forte, franche, qui ne sait pas calculer et ne peut céder à aucune compromission. Bref, une femme qui ne correspond pas du tout à ce qui est attendu d'elle. Son comportement fait d'ailleurs peur à ses proches qui craignent de ne jamais la voir trouver le bonheur conjugal si elle ne parvient pas à mieux juguler ses émotions.

    Dans ce premier tome, on assiste à son évolution sentimentale. Dès les premières pages, on apprend qu'elle est éprise de son beau-frère.

    "Puis Dominic entra. Charlotte sentit sa gorge se serrer. Vraiment, elle aurait dû surmonter cela depuis longtemps! C'était absurde. "

    Cette inclination ne passe pas inaperçue pour certaines femmes de sa famille. En effet, la demeure des Ellison comprend, outre Charlotte, quatre autres membres féminins. La grand-mère, acariâtre, qui reproche en permanence à sa bru le comportement de ses petites filles...La mère, Caroline, une femme au caractère bien trempé qu'elle a réussi à dissimuler depuis des années..La soeur aînée, Sarah, mariée à Dominic....Et enfin, la benjamine Emilie, très calculatrice et qui tente d'épouser Lord Ashworth...Toutes ces protagonistes sont autant de reflets de la condition féminine à l'époque victorienne. Une condition de moins en moins bien acceptée au fil des générations.

    Face à elles, les hommes font pâle figure. A l'exception bien entendu de Thomas Pitt. J'ai pris beaucoup de plaisir aux scènes où le jeune inspecteur apparaissait. Je n'ai pas eu de coup de foudre comme pour William Monk mais j'apprécie son esprit vif, son sens de la répartie, son empathie. J'aurais grand plaisir à le retrouver dans de prochaines aventures.

    J'ai également suivi avec intérêt l'enquête policière. Plusieurs fausses pistes se sont présentées à moi et comme certains personnages principaux, j'ai douté. Je ne m'attendais pas du tout à cette résolution.

    Bref, vous l'aurez compris: je suis de nouveau conquise par une série imaginée par Anne Perry. Je pense d'ailleurs que je ne tarderai pas à ouvrir le second tome des Pitt.

    Editions 10/18, 1997, collection "Grands détectives", 7,50 €

    Un billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca, Céline et Virgule et dans le cadre des challenges: Anne Perry, God save the livre 2013, Victorien, La plume au féminin 2013 et polar historique.           

                                  

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