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des romans policiers - Page 21

  • Rutland place

    Rutland place

    de

    Anne Perry

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    "Charlotte Pitt dévisagea avec surprise le garçon de courses et lui prit la lettre des mains. Les yeux ronds et vifs du jeune homme lui rendirent son regard. "Pourvu qu'il n'attende pas un pourboire" songea-t-elle. Leur récent emménagement dans cette nouvelle maison, plus spacieuse et plus aérée que la précédente, avec sa chambre d'amis et son minuscule jardin, avait mobilisé toutes leurs économies"

    Depuis quelque temps, plusieurs objets ont disparu dans le quartier de Rutland Place. Les domestiques sont soupçonnés mais personne n'a de véritable idée sur l'identité du ou des coupables.

    Parmi les affaires dérobées, se trouve un médaillon "d'une grande valeur sentimentale" où la mère de Charlotte avait dissimulé la photo d'un autre homme que son père.

    Craignant pour sa réputation si le bijou réapparaît dans de mauvaises mains, Caroline Ellison fait donc appel à sa fille pour résoudre cette énigme.

    C'est ainsi que notre héroïne se retrouver à enquêter à Rutland Place. Mais derrière les façades élégantes, le drame n'est jamais loin et bientôt, une des habitantes est retrouvée morte après avoir ingéré trop de belladonne. Accident? Suicide? Assassinat?

    Toutes les hypothèses sont à envisager...

    anne perry.jpg

    Il s'agit de la cinquième enquête des Pitt que je découvre. Après avoir perdu leur fille aînée dans L'étrangleur de Cater Street, les Ellison ont déménagé à Rutland Place, "une promenade calme et élégante, bordée d'arbres". Mais le père de Charlotte, très pris par ses affaires, a commencé à délaisser son épouse...Livrée à elle-même, Caroline a cherché du réconfort...Et bien vite, ses espoirs amoureux se sont tournés vers un voisin, le séduisant Paul Alaric, déjà entrevu dans Le crime de Parangon Walk.

    J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver ce personnage. Une fois encore, il m'a séduite par son attitude de gentleman. On sent qu'il plaît à toutes (même à Charlotte) et que son charisme doit être extraordinaire. Néanmoins, loin de se servir de cet atout, il conserve une attitude respectueuse vis-à-vis de la gent féminine.

    Je me suis même demandé si Anne Perry, elle-même captivée par sa création, n'avait pas utilisé l'argument du médaillon et du portrait pour pouvoir le faire revenir dans un des tomes de sa série. J'ai en effet trouvé que l'intrigue bâtie autour de l'attirance de Caroline Ellison pour le Français n'avait pas grand intérêt.

    De même, l'intrigue policière ne m'a pas pas paru très intéressante. Elle ne se met en route qu'à la fin du premier tiers du roman. Et sa résolution semble traîner en longueur. Par ailleurs, la solution trouvée par Charlotte ne m'a pas pleinement satisfaite. Je l'ai jugée trop téléscopée.

    Une fois encore, Thomas Pitt se retrouve en retrait dans l'enquête qu'il est censé mener. C'est comme si l'auteure avait décidé d'alterner entre le mari et la femme comme véritables héros de ses volumes. Tantôt on suit plus Thomas, tantôt Charlotte et sa soeur Emily...Logiquement, le prochain tome devrait donc faire la part belle au jeune homme.

    Hormis Paul Alaric, les personnages secondaires ne m'ont pas conquise. Contrairement aux opus précédents, je ne leur ai pas trouvé de caractéristiques percutantes.

    Même la peinture de la société victorienne ou la description de la condition féminine, thèmes fétiches d'Anne Perry, m'ont paru moins bien traitées que d'habitude.

    Bref, vous l'aurez compris: Rutland Place ne m'a pas conquise. Seules les pages avec Paul Alaric (j'espère le retrouver dans la suite des aventures de Charlotte) ont vraiment retenu mon attention. Mais je continuerai avec plaisir la découverte de cette série.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2002, 314 pages, 7,50 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Fanny, Bianca et Céline.

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry, victorien, God save the livre 2013 ,La plume au féminin 2013 et polar historique.

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  • Un intérêt particulier pour les morts de Ann Granger

    Un intérêt particulier pour les morts

    de

    Ann Granger

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    "Telle une vieille dame desserrant son corset, la locomotive émit un long soupir, puis elle enveloppa tout et tout le monde dans un linceul de vapeur et de fumée. La nuée tourbillonna autour du quai et monta jusqu'au plafond de la gare où elle resta piégée. L'odeur de souffre me ramena à mon enfance, dans la cuisine de Mary Newling un matin où j'étais chargée d'écaler des oeufs durs"

    Elizabeth Martin, une jeune femme de 29 ans, vient d'accepter un emploi de dame de compagnie auprès de la veuve de son parrain, une certaine Mrs Parry. C'est ainsi qu'elle arrive à King's Cross en 1864. Un fiacre doit l'emmener dans les quartiers chics de la capitale, à Dorset Square où se trouve sa future demeure. Sur le trajet, elle longe le chantier immense de la future gare de Saint-Pancras et croise un tombereau.

    Quelques jours après, elle apprend que ce convoi renfermait le corps de l'ancienne dame de compagnie de Mrs Parry. Elle aurait été retrouvée étranglée sur le chantier alors que tout le monde la croyait en fuite avec son amant.

    L'enquête débute...Et va permettre à notre jeune héroïne de prouver toute son intelligence. Mais surtout de croiser un ancien ami d'enfance, l'inspecteur Benjamin Ross...

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    Cela faisait quelque temps que j'avais remarqué sur le site des éditions 10/18 cette magnifique couverture. Après quelques recherches, je m'étais rendue compte qu'il s'agissait du premier volume d'une série imaginée par l'auteure britannique Ann Granger et située dans le Londres de l'époque victorienne. Aussi, j'ai guetté avec impatience sa sortie le 20 juin et je n'ai pas tardé à me plonger dedans.

    Elizabeth Martin se révèle une héroïne attachante. Elle a grandi auprès de son père, un généreux médecin de province qui se battait pour améliorer les conditions de vie des mineurs et faire appliquer la loi sur l'interdiction du travail dans les mines pour les enfants de moins de 10 ans. De même, il n'hésitait pas à oublier les honoraires dûs par ses patients les plus pauvres ou financer les études de certains jeunes prometteurs. Sa mort soudaine a laissé sa fille démunie.

    Agée de 29 ans et considérée comme une vieille fille pour l'époque, Elizabeth a donc dû chercher un emploi et s'est retrouvée employée par la veuve de son parrain.

    C'est par ses yeux de "provinciale" que nous découvrons la capitale anglaise en 1864.

    "Je dois admettre que j'étais curieuse d'avoir un premier aperçu de Londres. Je buvais du regard tout ce que je voyais [...] Le bruit était assourdissant et une foule impressionnante de véhicules se pressaient autour de nous, dans tous les sens, les conducteurs essayant de se convaincre les uns les autres de faire place à grands cris. [...] Les piétons s'élançaient au péril de leur vie entre les roues impitoyables qui, dans le meilleur des cas, les éclaboussaient de boue, et dans le pire, risquaient de les broyer. [...] Aux piétons se mêlaient des vendeurs ambulants qui proposaient toutes sortes d'articles, depuis la feuille de chou à un penny jusqu'aux rubans et aux allumettes."

    De grands chantiers sont en cours, à l'instar de celui de la future gare de St-Pancras. Une construction qui a nécessité toute une vague d'expropriations. De nombreux propriétaires ont ainsi pu s'enrichir. C'est le cas de Mrs Parry, la nouvelle employeuse de Lizzie.

    Sous ces dehors de femme du monde coquette qui raffole des plaisirs de la table, des parties de whist et reste couchée tous les jours jusqu'à midi, se dissimule une femme d'affaires avisée. Mais ses qualités entrepreneuriales ne doivent pas être perçues par son entourage masculin.

    Car, comme le rappelle Ann Granger tout au long de son roman, les représentantes du sexe féminin doivent avant tout rester chez elles et tenter de se trouver un mari ou un emploi digne.

    C'est pour cette raison que la mort brutale de Madeleine Hexham, l'ancienne dame de compagnie, est vue comme une sorte de punition pour avoir dérogé à ce destin conventionnel.

    Et c'est pour cette raison que le caractère impétueux ainsi que la grande culture de Lizzie ont du mal à être apprécié à leur juste valeur.

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    Dorset Square

    Ce roman policier nous invite également à une visite de Londres. Un Londres en pleine mutation que nous appréhendons par les yeux de la néophyte Lizzie et par ceux de l'inspecteur Ben Ross. Les deux points de vue de ces protagonistes nous permettent de découvrir les différents quartiers de la capitale. On passe ainsi de Dorset Square au chantier de St Pancras dans Agar Town, d'Oxford Street aux bords de la Tamise...Et on peut se faire une idée de la grande misère de certains endroits...

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    Le chantier de construction de St Pancras

    Ces tableaux de la condition féminine et de la vie londonienne m'ont vivement intéressée. En revanche, j'ai moins accroché à l'enquête policière. J'ai trouvé qu'elle se diluait derrière les descriptions et qu'elle peinait à se relancer malgré les nombreux rebondissements.

    Néanmoins, j'avais plaisir à suivre les parties narratives de Benjamin Ross, l'inspecteur chargé de l'affaire. En effet, j'ai beaucoup aimé ce protagoniste. Il vient de la même ville que Lizzie et a bénéficié de la générosité du docteur Martin. Il a pu faire des études et grâce à ses efforts, s'est élevé tout seul dans la hiérarchie policière. Il illustre ainsi parfaitement le destin de cette nouvelle génération masculine, issue de milieux très modestes et qui tente de changer leur condition.

    En outre, j'ai trouvé que les interactions entre les deux "amis" d'enfance étaient bien menées.

    La galerie des personnages secondaires m'a semblé également bien campée. A la veulerie et l'hypocrisie de certains maîtres tels que Mrs Parris ou le Dr Tibbet répondent la générosité de certains domestiques. Mais on ne sombre pas dans une vision manichéenne pour autant car d'autres protagonistes sont imaginés avec des caractères plus nuancés.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un moment plaisant en compagnie de Lizzie et Ben. Je pense que je continuerai cette nouvelle série policière bien écrite mais qui ne constitue pas une révélation comme a pu l'être celle des Monk ou même des Pitt d'Anne Perry.

    Lu dans le cadre du challenge Au service de.., God save the livre 2013, Victorien, polar historique et La plume au féminin.

    Lu dans le cadre du Mois anglais.

     

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  • Resurrection Row de Anne Perry

    Resurrection Row

    de

    Anne Perry

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    "Un brouillard aigre et épais tournoyait dans les rues, effaçant les distances, créant un halo autour des lampes à gaz. L'air âpre et humide qui prenait à la gorge ne refroidissait pourtant pas l'enthousiasme des spectateurs à la sortie du théâtre; certains fredonnaient encore quelques mesures du Mikado, la nouvelle opérette de Gilbert et Sullivan."

    Sir Desmond et Lady Cantlay se dirigent vers Leicester Square, avec l'intention de héler un fiacre. Un cab émerge du brouillard. Mais son conducteur ne semble pas réagir aux invectives de sir Desmond. Ce dernier pense avoir affaire à un homme ivre. Son choc est donc immense quand il se rend compte qu'il a affaire à un cadavre.

    "Il était affreusement évident que l'homme était mort, et ce depuis longtemps. L'odeur putride qui se dégageait du corps et de la terre dans ses cheveux étaient plus impressionnantes encore que la chair livide et boursouflée"

    Le couple se met à crier. Et alerte ainsi Thomas Pitt qui sortait aussi du théâtre en compagnie de son épouse Charlotte.

    Très vite, Thomas découvre que le corps déterré serait celui d'un certain Lord Augustus Fitzroy-Hammond. Son enquête va donc le mener dans les riches quartiers de Gladstone Park.

    Mais il n'est pas au bout de ses surprises car d'autres cadavres sont enlevés de leurs tombes...Qui aurait intérêt à perpétrer de tels actes?

     

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    Il s'agit de la quatrième enquête de Thomas et Charlotte Pitt que je découvre depuis le début de l'année. J'aime beaucoup ces rendez-vous mensuels avec mes amies de LC: Bianca, Céline et Fanny qui nous a rejointes sur ce titre.

    J'ai trouvé que cette enquête se démarquait des trois précédentes. Dans le sens où elle m'a semblé quasi inexistante. Des cadavres sont déterrés et retrouvés dans un cab, une église...Et il s'agit pour Thomas de découvrir le coupable et les motifs qui peuvent le pousser à profaner ainsi des tombes. Ses investigations s'étirent sur les trois quarts de ce tome avant qu'on ne comprenne la véritable raison. Alors, tout s'accélère...jusqu'au dénouement final. Qui ne revêt pas un aspect spectaculaire, contrairement à d'habitude.

    Non, selon moi, l'intérêt n'a pas résidé cette fois-ci dans l'intrigue policière (même si je tiens à souligner que Thomas a trouvé seul le fin mot de l'histoire). Mais plutôt dans la description de la société victorienne à la fin des années 1880. Une fois encore, nous sommes plongés dans les riches quartiers de la capitale.

    Thomas doit interroger les riches habitants de Gladstone Park. Ce qui l'amène à retrouver Lady Vespasia Cumming-Gould, la tante par alliance d'Emily que nous avions rencontrée dans le troisième volume, Le Crime de Parangon Walk. J'ai été ravie de retrouver ce personnage que j'avais beaucoup aimé.

    Grâce à elle, on en apprend un peu plus sur les usages observés dans la haute société. Notamment en ce qui concerne les veuvages. Lord Augustus laisse, en effet, une veuve déjà courtisée par un jeune homme...Or, il faudrait qu'elle respecte un délai un peu plus long, si elle ne veut pas subir le courroux de ses comparses.

    Le ton très corrosif utilisé par l'auteure permet de souligner l'hypocrisie de cette société. Il s'exprime pleinement dans les dialogues de Lady Vespasia ou dans la description des scènes d'enterrement.

    Une fois encore, ce prétendant ne nous est pas inconnu. Il s'agit de l'ex-beau frère de Charlotte dont elle était follement amoureuse dans L'étrangleur de Cater Street. Ils vont renouer des liens. Ces scènes de retrouvailles et de tête-à-têtes m'ont beaucoup plu. Elles soulignent le chemin parcouru par notre héroïne depuis le premier tome. Et aussi l'immense bonheur qui l'unit à son mari.

    Toutefois, ce qui m'a le plus marqué dans ce tome, c'est la peinture des bas-fonds londoniens. J'étais habituée avec la série des Monk à des visites des quartiers sordides de la capitale. Néanmoins, cette fois-ci, ces incursions prennent un aspect plus politique. Une grande partie du roman est consacrée à une loi que souhaiteraient faire passer plusieurs habitants de Gladstone Park à la Chambre des Lords pour favoriser l'éducation des jeunes. J'ai beaucoup admiré la personnalité de Carlisle, cet homme passionné, prêt à toutes les compromissions, pour sauver ces enfants plongés dans la misère avant qu'il ne soit trop tard. J'aimerais le retrouver dans d'autres épisodes de cette série.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un agréable moment de lecture. Mais c'est surtout la peinture de la société victorienne qui a retenu mon attention. Tout comme l'évolution des interactions entre les personnages.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 314 pages, 8,10 €

    Billet dans le cadre d'une LC avec Fanny, Céline et Bianca; du Mois anglais et des challenges Anne Perry et God save the livre 2013

     

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