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albin michel jeunesse - Page 2

  • Le Cadeau de la princesse qui avait déjà tout

    Le Cadeau de la princesse qui avait déjà tout

    de Hubert Ben Kemoun

    illustré par Cécile Becq

    cadeau de la princesse.jpg

    "Ce jour-là, au-dessus du grand palais, le ciel hésitait.

    Depuis la nuit, il s'était chargé de gros nuages sombres, et pour le moment il n'avait pas encore choisi entre la pluie et la neige...

    Mais ce jour-là, le ciel n'était pas le seul à hésiter..."

    En effet, ce jour-là, les préparatifs de l'anniversaire de la princesse Latika vont bon train.

    "Pourtant, ce jour-là, le roi Hector savait que tout pouvait être raté. Malgré le festin, la fête, le spectacle, il manquait quelque chose. Quelque chose de plus important que la plus belle des musiques, que le plus succulent des gâteaux d'anniversaire. Il manquait...le cadeau! Que pouvait-on offrir à celle qui avait déjà tant? se lamentait Hector en arpentant les kilomètres des couloirs de son immense palais."

     

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    Robes, lorgnette astronomique, pur-sang: toutes les idées de cadeaux sont ainsi déclinées par la princesse.

    Bien embêté, le roi se couche sans avoir trouvé la moindre idée.

    "Le ciel s'était décidé dans la nuit.

    Il avait choisi la pluie.

    Le roi Hector aussi s'était décidé."

    Après une journée de promenade à cheval en solitaire, il revient dans son palais et convoque sa fille pour un rendez-vous à l'aube sur le pont-levis de l'entrée ouest.

    Son cadeau l'attend au centre de la forêt, près du grand cèdre bleu, au bord de l'étang vert.Et Latika doit aller le chercher toute seule.

    Commence alors pour elle un long périple...qui va tester toutes ses limites et lui donner une très belle leçon de vie.

     

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    J'avais remarqué cet album sur un blog (malheureusement, je ne me souviens plus de son nom) et j'avais immédiatement eu envie de le commander pour la médiathèque où je travaille. Aussi, j'ai été ravie quand il est arrivé et je n'ai pas tardé à l'entamer.

    Dans ce conte, il est question d'une princesse vive, intelligente, aimée dont le plus gros défaut est de déjà tout posséder et d'avoir oublié le sentiment de manque.

    Quand son anniversaire approche à grands pas, il se révèle donc bien difficile pour son entourage de choisir un cadeau. Son père qui l'adore se torture les méninges jusqu'à trouver une solution très coûteuse...

    Avec cette histoire, on réfléchit donc sur les notions de besoin, de gaspillage, d'envie, de manque. Et sur la société de consommation actuelle.

    Mais, à côté de ces thèmes forts, s'impose également le sujet de l'amour paternel. Cet amour sans conditions et prêt à tous les sacrifices du roi Hector pour protéger sa fille tout en la faisant avancer sur le chemin de la sagesse.

    Comme vous avez pu le deviner, j'ai beaucoup aimé cette intrigue.

    De plus, le langage de Hubert Ben Kemoun se révèle extrêmement poétique et accompagne à parfaitement cette histoire.

    Tout comme les illustrations de Cécile Becq tout en rondeur et aux teintes très douces qui se marient à merveille avec la leçon donnée à la princesse Latika.

    Bref, vous l'aurez compris: le Cadeau de la princesse qui avait déjà tout constitue un très beau conte et invite à la réflexion.

    Albin Michel Jeunesse, 2014

    Billet dans le cadre du challenge Il était une fois...les contes de fées de Bianca

     

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  • Ne t'inquiète pas pour moi

    Ne t'inquiète pas pour moi

    de

    Alice Kuipers

    ne t'inquiète pas pour moi.jpg

    "Coucou ma Claire,

    lait

    pommes

    bananes [...]

    Si ce n'est pas trop lourd, prends un poulet et deux boîtes de haricots. Si tu ne peux pas, ça ne fait rien, j'essaierai de passer les acheter demain.

    Bises,

    Maman"

    Claire et sa maman peuvent passer des semaines à seulement se croiser. Par conséquent, elles communiquent souvent par post-it.

    Un jour, la nouvelle tombe: la mère de Claire est malade. Et leur correspondance va prendre un tour tout à fait différent.

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    Cela faisait déjà longtemps que j'avais remarqué ce roman, notamment sur le blog de Bianca. J'en avais jusqu'à présent repoussé la lecture en raison de son sujet. Puis, finalement, je me suis lancée et je l'ai dévoré en une soirée.

    Il s'agit du premier ouvrage de l'auteure anglaise Alice Kuipers. Elle a opté pour un schéma narratif très original. En effet, toute l'intrigue du livre est contée par le biais d'un échange de post-it. Une manière très efficace de moderniser le genre du roman épistolaire.

    On assiste à deux destins féminins parallèles: d'un côté, celui d'une adolescente de 15 ans, amoureuse pour la première fois et très proche de sa meilleure amie; de l'autre, celui d'une femme de 40 ans, accaparée par son travail de sage-femme et qui se retrouve confrontée à la maladie.

    Alors que les post-il réglaient les détails de la vie quotidienne au début de l'histoire et leur donnaient la possibilité d'entretenir des relations distantes, ils vont leur permettre de se dire l'essentiel vers la fin. Toutes ces déclarations que par pudeur, on retient trop souvent...

    Les petits papiers accrochés sur le frigo se révèlent donc tour à tour triviaux (de simples listes de courses ou des réclamations d'argent de poche), drôles ("ton esclave à domicile"), tendres, graves, nostalgiques....Ils invoquent toute une gamme d'émotions qui laissent le lecteur pantelant, une fois les pages refermées.

    En effet, ce roman ne peut laisser personne indifférent. Il nous fait profondément réfléchir sur nos vies modernes où bien souvent on ne fait que se croiser et sur la nécessité de ne jamais oublier ses rêves.

    De plus, il parle très simplement de tendresse, d'amour maternel, de maladie...Sans jamais sombrer dans le pathos.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai adoré Ne t'inquiète pas pour moi d'Alice Kuipers. Et j'espère vraiment que vous partagerez ce coup de cœur.

    Albin Michel Jeunesse, 2008, 242 pages, 10 €

    Lu dans le cadre du challenge God save the livre 2013.

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  • Ondine de Benjamin Lacombe

    Ondine

    Benjamin Lacombe

     

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    "Qui va là?"

    Ainsi, Herr Hans de Ringstetten, après s'être perdu dans la forêt à la tombée de la nuit, aborde le vieil Ulrich. Ce dernier l'invite à se réchauffer dans sa chaumière et le présente à sa femme et surtout à sa fille Ondine.

    Et dès la première recontre, le chevalier tombe sous le charme "Elle était d'une beauté si délicate que ses traits fins se noyaient dans l'éclat de sa peau. Ses longs cheveux roux flamboyaient sur ses épaules en d'élégantes ondulations. [Il] en resta bouche bée"

    Très vite, une idylle se noue entre eux et ils se marient. Mais avant de lui appartenir, Ondine révèle son secret à son nouvel époux

    "Je suis un esprit des eaux[...] Je suis née sans conscience et sans remords. Du plus loin que je m'en souvienne, je désire posséder une âme. Or, une vieille légende dit que si une des créatures des eaux parvient à se faire aimer d'un homme, elle reçoit en retour une âme humaine. [...] Mais cette âme que j'ai tant voulue pèse bien lourd aujourd'hui. Je mourrais de chagrin si tu me quittais"

    Cette confession n'effraye en rien le jeune homme qui proteste de son amour et tous deux repartent vers leur nouvelle vie au château de Ringstetten.

    Là-bas, les attend Ursule, l'ancienne prétendante jalouse du jeune homme, qui va tout faire pour les séparer...

    Et la tragédie se met en marche...

    benjamin_lacombe.jpg

    D'Ondine, je ne connaissais que la légende germanique remaniée par Jean Giraudoux dans sa très belle pièce éponyme.

    Aussi, lorsque j'ai vu que Benjamin Lacombe dont je suis avec intérêt le travail depuis le sublimeamants papillons.jpg album Les Amants papillons, s'était attelé à ce mythe, je n'ai pu résister à l'envie de me plonger dedans.

    Et j'ai été entraînée dans un magnifique et ô combien funeste périple! Ce n'est pas tant le texte qui m'y a conduite que la qualité des illustrations.

    J'ai beaucoup apprécié le recours aux couleurs froides qui m'ont permis d'entrer de plain-pied dans ce sombre récit. De cette façon, la chevelure rousse d'Ondine se détachait et soulignait sa différence.

    Un des autres tours de force de cet auteur-illustateur est d'avoir su réutiliser un certain nombre d'influences telles que celle des Préraphaëlites (je n'ai pu m'empêcher, par exemple, de penser à l'Ophélie de Millais) et d'en avoir fait quelque chose de personnel.

    ophélia de millais.jpg

    Les calques qui émaillaient la narration m'ont également fortement impressionnée. Ses vagues et les silhouettes d'Ondine renforçaient l'aspect minéral et mettaient en évidence la toute-puissance de cet élément dans le déroulé de l'intrigue.

    Bref, vous l'aurez compris: un bel album de Benjamin Lacombe qui permet de redécouvrir un mythe germanique!

    Si vous souhaitez découvrir l'univers d'un des artistes les plus influents dans le domaine de l'illustration du moment, voici le lien de son blog.

    Albin Michel Jeunesse, 2012, 19 €