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classique - Page 2

  • Persuasion de Jane Austen

    Persuasion

    de

    Jane Austen

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    "Sir Walter Elliot, of Kellynch-hall, in Somersetshire, was a man who, for his own amusement, never took up any book but the Baronetage; there he found occupation for an idle hour, and consolation in a distressed one; there his faculties were roused into admiration and respect , by contemplating the limited remnant of the earliest patents; there any unwelcome sensations, arising from domestic affairs, changed into pity and contempt, as he turned over the almost endless creations of the last century-and there , if every other leaf were powerless, he could read his own history with an interest which never failed-this was the page at which the favourite volume always opened:

    Elliot of  Kellynch-Hall."

    Il est des choix qu'on fait. Persuadés par ceux qu'on aime le plus.

    Il est des choix qui toujours nous interrogent. Cortège de tous ces "et si" qui auraient pu nous rendre heureux.

    Pour Anne Eliot, ce choix qu'elle regrette amèrement a eu lieu il y a huit ans. Quand elle a rejeté la demande en mariage de Frederic Wentworth. Malgré leur amour, elle s'est rangé à l'avis de ses plus proches qui jugeaient hasardeuses les perspectives du jeune homme dans la marine.

    Huit ans plus tard, elle n'a toujours pas trouvé de prétendant qui égale dans son cœur le capitaine. Elle dépend donc  toujours de son père, homme vaniteux par excellence et qui, suite à des dépenses bien trop fastueuses, se retrouve contraint de louer leur demeure familiale à un amiral. Un amiral qui se révèle être le beau-frère du fameux capitaine.

    Ainsi, Anne et Wentworth se rencontrent de nouveau.

    En ce début 2021, j'avais envie de relire quelques ouvrages aimés. Comme ce titre de Jane Austen que j'ai re-découvert en compagnie de ma chère Annie-Rose.

    Dès les premières pages, j'ai ri. Comme souvent aux débuts des romans de cette autrice. Elle croque à merveille des personnages hauts en couleurs étouffés par leurs défauts. Comme Sir Walter Elliot, le père d'Anne. Un homme qui ne jure que par son apparence et par sa bible personnelle: un livre sur les baronnets. Sous la plume de Jane, il devient un anti-héros parfait. Son ironie se porte également sur toute une galerie de protagonistes tout aussi réussis. Notamment les sœurs d'Anne. Ce qui donne lieu à des séquences fort drôles.

    Mais l'ironie se teinte aussi souvent de mélancolie. Contrairement aux autres héroïnes de Jane, Anne a atteint un âge où son avenir semble rétréci. A vingt-sept ans, ses chances d'union s'amenuisent. Et elle va sans doute mener une existence où elle sera tributaire du bon vouloir des siens.

    Mélancolie face au sort réservé.
    Mélancolie face au temps qui file. Une mélancolie d'autant plus prégnante dans les scènes avec les jeunes Musgrove.

    Mélancolie aux allures de nostalgie. Qui donne une tonalité différente à ce titre.

    Un titre où je me suis souvent demandé si Jane n'avait pas mis beaucoup d'elle dans cette Anne. Qui regarde son passé. Qui se rend utile à sa sœur mariée. Qui doit quitter sa maison adorée pour Bath.

    Persuasion constitue également une très belle histoire d'amour. Une histoire où on voit peu le héros. Il est ainsi absent plus de la moitié de l'intrigue. Mais, pour autant, chaque chapitre revient vers lui. Symbole des pensées qui étreignent Anne.

    Ce roman donne aussi l'occasion à Jane d'aborder la question de la marine. Le danger. L'attente. Les périodes de repos entre deux départs.

    Il y a également de belles promenades à Lyme face à la mer.
    Il y a une lettre sublime.
    Il y a un plaisir toujours intact à retrouver ses mots.

    Une belle manière d'entrer en 2021. Et la certitude de vouloir me replonger dès que possible dans les écrits de Jane. 
     
    Vintage Classics, Random House, 259 pages

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  • Belphégor d'Arthur Bernède

    Belphégor

    d'Arthur Bernède

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    "-Il y a un fantôme au Louvre!

    Telle était l'étrange rumeur qui, le matin du 17 mai 1925, circulait dans notre musée national.

    Partout, dans les vestibules, dans les couloirs, dans les escaliers, on ne voyait que des gens qui s'abordaient, les uns effrayés, les autres incrédules, et s'empressaient de commenter l'étrange et fantastique nouvelle."

    Il fait nuit dans les couloirs du Louvre.
    Et une ombre avance. Fantôme sombre qui poursuit sa route vers la salle des Dieux barbares et la statue de Belphégor.
    C'est la deuxième fois qu'on voit cette silhouette arpenter les lieux. Elle a échappé la veille à un gardien.
    Demain, un autre gardien sera retrouvé mort.
    Et déjà la légende du Fantôme du Louvre est en marche.
    Qui se dissimule sous ce tissu noir ? Telle est la question que vont tenter de résoudre le détective Chantecocq, le reporter Bellegarde et l'inspecteur Menardier.

    Belphégor fait partie des créations de la Société des cinéromans, une société co-fondée par Gaston Leroux, Arthur Bernède et le comédien René Navarre. Elle avait pour vocation de façonner des romans qui étaient à la fois publiés sous forme de feuilleton dans les journaux et adaptés en même temps au cinéma.

    Lire Belphégor, c'est donc renouer avec le roman populaire à épisodes. Où chaque chapitre nous invite à nous précipiter sur le prochain. A la recherche d'indices sur le Fantôme ou curieux de savoir ce qui attend nos héros, souvent laissés dans des situations inconfortables.

    Lire Belphégor, c'est également remonter le temps et évoluer dans cette période de l'après Première Guerre mondiale où on communique par pneus pour prévenir de sa visite et où les revolvers peuvent être appelés rigolos.

    Il se dégage donc de ces pages un charme désuet. Dû au langage. Dû aussi au style de Bernède. Un style où on sent l'influence du procédé scénaristique et de l'idée de l'adaptation. Les descriptions se font rares, si ce n'est dans les moments où le Fantôme erre dans le Louvre. Les rebondissements se multiplient.

    Les personnages correspondent, à l'exception de Belphegor, à des types classiques du roman populaire. La jeune première amoureuse. Le reporter encore débutant mais plein de talent. Le détective brillant qui maîtrise l'art du déguisement. L'inspecteur volontaire mais qui s'égare sur la mauvaise piste.

    Et, parfois, cela fait juste du bien de se lancer dans ce genre de divertissement. Suranné et mystérieux.
    Maintenant, je connais le mystère de Belphégor et je pense que je ne regarderai plus certains endroits du Louvre de la même manière. Comme si une aura fantomatique s'y attachant désormais. 

    Libretto, 295 pages

  • Le Comte de Monte-Cristo

    Le Comte de Monte-Cristo

    d' Alexandre Dumas

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    "Le 24 février 1815, la vigie de Notre-Dame de la garde signala le trois-mâts le Pharaon, venant de Smyrne, Trieste et Naples. Comme d'habitude, un pilote côtier partit aussitôt du port, rasa le château d'If, et alla aborder le navire entre le cap de Morgion et l'île de Rion."

    Aux commandes de ce navire, le jeune Edmond Dantès qui a pris le relais de son capitaine, mort à bord. Quand il débarque avec son chargement, il est accueilli avec joie par l'armateur Morrel qui lui promet de l'élever au rang du capitaine.

    Et que dire de l'accueil que lui réservent son père et sa douce Mercedes?

    Non, décidément, tout sourit au jeune Edmond Dantès: une carrière prometteuse, un mariage prochain...Mais ce bonheur fait des envieux et deux hommes s'allient pour conspirer contre lui: Danglars et Fernand Mondego, amoureux aussi de Mercedes.

    Ils envoient une lettre anonyme et l'accusent de complot bonapartiste.

    Par un jeu de mauvais hasards, cette dénonciation conduit Dantès dans les cachots du château d'If. Pendant sept longues années, il croit devenir fou. Puis, il rencontre l'abbé Faria...Et tous deux fomentent leur évasion...

    Quand j'étais plus jeune, j'ai lu beaucoup de romans d'Alexandre Dumas. J'ai notamment été fascinée par les aventures de la comtesse de Charny, de la reine Margot, de la dame de Montsoreau ou de d'Artagnan. Mais je ne m'étais jamais lancée dans le Comte de Monte-Cristo.

    Il a fallu un voyage à Marseille (je vous ai d'ailleurs parlé au début du mois de mon excursion au château d'If) et la programmation d'une lecture commune avec Céline pour que je décide de l'entamer.

    J'avais peur des paragraphes inutiles et des longueurs qu'entraîne souvent la publication en feuilletons

    J'avais peur d'être déçue par le héros et par sa vengeance

    Eh bien, tous ces préjugés, je les ai oubliés dès les premières pages. Certes, cette œuvre de plus de 1600 pages n'est pas exempte de quelques lignes en trop mais on les occulte très vite face à la puissance de l'intrigue.

    De prime abord, on est séduit par la jeunesse et la fougue d'Edmond Dantès. Comment ne pas être charmé par cette force, cette envie de réussir, ce désir de bonheur auprès des siens? On espère que la lettre n'aura pas d'effets. On tente de croire à un miracle.

    Puis vient la période d'enfermement au château d'If. Et une impression d'injustice qui nous étreint.

    Et puis...

    Je vous épargnerai le détail de tous les sentiments qui m'ont habitée au fil des chapitres. En effet,  c'est là l'un des tours de force de ce roman : nous faire éprouver toutes une palette de sensations, de la tristesse à l'espoir, de la colère au déni.

    L'un des autres points forts réside dans le souffle qui envahit chaque page. Souffle de désespoir, souffle de colère, souffle de vengeance...Tout est emporté, tout est balayé par le désir de se faire justice. Justice contre ceux qui lui ont enlevé sa carrière, sa promise, son père, son identité. Et rien, ni personne ne sera épargné.

    Car le comte de Monte-Cristo est d'un seul bloc. Il ne pardonne aucune faute et tous ceux qui ont aidé seront punis. Peu importe les dommages collatéraux.

    Alors, il élabore un plan génial pour obtenir réparation. Un plan dont je n'ai pas pas compris au départ tous les tenants et aboutissants. Un plan qui se met lentement en marche.

    Et j'ai été captée par cette gigantesque toile d'araignée dans laquelle il enferme tous ceux qui l'ont trahi.

    Les séquences fortes s'enchaînent.De l'emprisonnement à l'évasion incroyable, de la découverte du trésor sur l'île de Monte-Cristo aux retrouvailles avec Mercedes, de la séance du Parlement à l'emprisonnement par les brigands...Devant l'accumulation de ces scènes, on ne peut que comprendre les nombreuses adaptations cinématographiques ou télévisuelles de l'ouvrage de Dumas.

    A cette intrigue haletante s'ajoute une galerie de personnages incroyables: Edmond, Morrel, Danglars, Fernand, l'abbé Faria, Mercedes, Haydé...Autant de protagonistes qui symbolisent la colère, la cruauté, l'avarice, la fidélité, l'amour, la douceur, la bonté, la vengeance...Toute la gamme des sentiments humains est invoquée par eux.

    On ne peut que détester certains et s'attacher à d'autres. Et espérer que la fureur du comte épargnera ces derniers.

    Bref, vous l'avez compris: j'ai adoré ce roman que j'ai dévoré en une semaine et qui m'a semblé encore d'une extrême modernité.

    Le Livre de Poche, 1600 pages, 12,20 € (deux tomes)

     

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    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Céline et du challenge un pavé par mois de Bianca

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