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the frenchbooklover - Page 126

  • L'Amour au subjonctif

    L'Amour au subjonctif

    de

    Pascal Ruter

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    "Voilà les enfants...Que dis-je, les enfants? Les jeunes, oui! Vous pouvez constater que je suis calme et prête à vous écouter.

    Je ne suis pas là pour vous accabler, ni pour vous juger. Je suis là pour comprendre. Vous comprendre. Ou essayer, en tout cas. Ce n'est pas pour me vanter, mais je crois vous avoir toujours soutenus dans les périodes difficiles et les épreuves, comme j'ai partagé votre joie dans les moments de grâce. "

    La principale convoque les élèves pour comprendre comment au bout d'une semaine ils ont pu rentrer tout seul de leur voyage scolaire en Italie sans leurs professeurs.

    Et c'est le récit de ce périple pas comme les autres que nous sommes invités à découvrir...

    J'ai commandé ce roman pour le fonds adolescent de la médiathèque où je travaille et quand il est arrivé, je l'ai immédiatement emprunté. J'étais amusée par le sujet car je vais moi aussi partir bientôt à Rome (fin juin-début juillet) avec un groupe de 11-17 ans.

    "La vérité, c'est que nous avons tous confusément senti, à ce moment-là, qu'il se passerait d'une drôle de façon ce voyage, comme s'il était engagé sur des rails un peu tordus. Comme s'il était miné depuis le départ. Et tutti quanti."

    pascalruter.jpg

    Pour raconter cette histoire, Pascal Ruter a décidé de multiplier les points de vue. Plusieurs voix d'adolescents s'entremêlent ainsi.

    On fait d'abord la connaissance de Roméo. Roméo est fou amoureux de Juliette depuis la maternelle. Il a appris tous les dialogues de la pièce de Shakespeare pour la séduire mais dès qu'elle s'approche de lui, il ne peut prononcer aucune phrase bien sentie...Il bafouille, rougit....Et se dissimule en permanence derrière ses Ray Ban. Il espère cependant que ces cinq jours vont lui donner enfin l'occasion de faire la conquête de l'adolescente.

    "Chaque fois que je la rencontre le matin, c'est comme la traversée du triangle des Bermudes avec un brouillage de données et la navigation à vue. J'ai remarqué que chaque fois que je croise son regard, j'ai de l'aquarelle plein les yeux, et je me mets à fuir de partout. "

    J'ai beaucoup apprécié les parties de Roméo, cet adolescent pas comme les autres aux références littéraires et cinématographiques prononcées, ce Pierre Richard en culottes courtes dont toutes les tentatives de séduction tournent court et donnent lieu à des scènes d'anthologie.

    Juliette, quant à elle, se rêve future romancière et passe son temps à observer ses comparses et les professeurs. C'est grâce à elle qu'on surprend toutes les interactions de ces accompagnateurs pas comme les autres. Même si elle m'a moins fait rire que Roméo, j'ai aimé son ton souvent cynique et sa façon de décrire les autres.

    A ces deux protagonistes s'ajoute une galerie de personnages secondaires haut en couleurs: Merlin, un kleptomane qui tente d'oublier l'absence d'un frère; Anna en quête de ses parents; Zoé un peu perdue dans la vie; Tarzan, le conducteur du car fan du soap opéra Coeurs déchirés et grand séducteur devant l'éternel...

    Chacun d'entre eux porte une fêlure que nous découvrons au fil des pages. Mais ces "cœurs déchirés", que le voyage en Italie va tenter de réparer, ne baissent jamais les bras et nous font souvent rire...Un peu comme dans les films italiens dont Roméo est si fan (on a d'ailleurs le droit à un bel hommage à la Dolce Vita dans la fontaine de Trevi)

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    Très souvent, j'ai parcouru ce roman le sourire aux lèvres, amusée par l'enchaînement de catastrophes, de gaffes....et par les réflexions de ces adolescents de 15 ans.

    Mais je dois avouer que j'ai moins accroché aux derniers chapitres trop fantaisistes...Je ne m'attendais pas à une telle résolution du mystère de la disparition des trois accompagnateurs...

    Bref, vous l'aurez compris: L'amour au subjonctif (je vous laisse découvrir le sens du titre..)constitue un roman très drôle et qui donne très envie de repartir en Italie sur la route de Rome et de Pompéi.

    Didier Jeunesse, 2014, 281 pages, 14,20 €

     

     

  • Mes habitudes de lecture

    Mes habitudes de lecture

    mes habitudes de lecture

     Après avoir vu ce tag circuler sur de nombreux blogs que j'apprécie (Bianca, Céline, Loulitla...), j'ai eu envie d'y répondre à mon tour.

    1. Est-ce que tu as un endroit préféré chez toi pour lire?

    J'adore lire allongée sur mon canapé rouge dans mon salon. C'est sans doute l'endroit où je m'adonne le plus à cette activité chez moi.

    2. Marque-page ou n'importe quel morceau de papier?

    J'aime beaucoup les marque-pages. J'en achète très souvent, notamment dans les musées ou les châteaux que je fréquente. Mais, même si j'en possède plein, il m'arrive très souvent d'en être dépourvue au moment où je dois marquer l'endroit où je me suis arrêtée dans ma lecture.

    Du coup, j'utilise le plus souvent ce qui me tombe sous la main (billets de train, programmes, tickets de cinéma...)

    3. Est-ce que tu peux t'arrêter de lire n'importe où dans un livre ou dois-tu attendre la fin d'un chapitre?

    Généralement, je préfère attendre la fin d'un chapitre. Mais, comme je lis dans les transports en commun, je suis souvent obligée de m'arrêter à une page que je ne choisis pas.

    Quand je suis trop frustrée, cela m'est déjà arrivé de continuer de lire en marchant ou de m'arrêter sur un banc pour pouvoir connaître la suite.

    4. Est-ce que tu manges ou tu bois quand tu lis?

    Je me prépare souvent un thé ou une tisane avant de commencer à lire l'après-midi ou en fin de soirée. Et très souvent, je laisse ma boisson refroidir car je suis happée par ma lecture et j'en oublie l'environnement autour de moi.

    5. Multi-tâches: musique ou télévision en lisant?

    Je n'arrive pas à regarder la télévision en même temps que je lis. Cela parasite trop mon attention.

    En revanche, j'aime bien écouter de la musique, de préférence classique...J'accompagne aussi parfois ma lecture de bandes originales de films (Pride and Prejudice, Out of africa...) ou de chansons "douces" (Tiny Ruins, James Vincent McMorrow...).


    6. Un livre à la fois ou plusieurs?

    Je préfère me consacrer à un seul livre. Mais comme je ne choisis pas toujours mes lectures pour le travail, je parcours parfois deux ouvrages en même temps: l'un "obligatoire" dans la journée et l'autre "pour le plaisir" le soir avant de me coucher.

    7. Lire à la maison ou ailleurs?

    Je n'ai pas tellement de préférences pour la lecture.

    Je peux lire tant chez moi que sur le trajet, sur un banc....Dès que j'ouvre mon roman, la magie s'opère...

    8. Lis-tu à voix haute ou en silence dans ta tête?

    Je lis en silence dans ma tête.

    Mais parfois, j'aime partager certains paragraphes avec ceux qui m'entourent et je leur lis à voix haute.

    Pour mon travail (je suis bibliothécaire jeunesse), je lis aussi souvent à voix haute lors des accueils, des animations....Et je prends beaucoup de plaisir à le faire. Je trouve notamment que les albums prennent une autre dimension quand on les lit à vois haute.

    9. Est-ce qu'il t'arrive de sauter des pages ou même de jeter un coup d’œil plus loin dans un livre?

    Cela ne m'arrive que très rarement. Quand un livre m'ennuie profondément et que je dois l'achever.

    Je ne commence jamais non plus par les dernières phrases d'un ouvrage. J'aurais trop peur de perdre le plaisir de la découverte...

    10. Casser la tranche ou la garder intacte?

    Quand j'étais plus jeune, je voulais à tout prix garder mes livres en parfait état. Puis, avec les années, j'aime l'idée de les voir légèrement abîmés. Cela leur donne vie, je trouve...

    Néanmoins, j'évite de les poser sur la tranche.

    11. Est-ce que tu écris dans tes livres ou jamais?

    Je n'écris jamais dans mes livres. Mais, comme j'aime garder certaines citations, je les note dans un carnet si j'en ai un à proximité.

    Récemment, j'ai également fait l'achat de marque-pages adhésifs chez Hemma pour noter les endroits où retrouver certaines citations quand je n'ai pas de carnet sous la main.

     

  • L'Ile aux papillons

    L'Ile aux papillons

    de

    Corina Bomann

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    "15 février 1888,

    Ma très chère Grace,

    Je ne sais pas si tu m'as pardonnée entre-temps. Je suppose que ce n'est pas le cas mais je ne peux m'empêcher de t'écrire.

    Je t'imagine assise à la fenêtre de ta chambre, le regard perdu dans les brumes du parc, encore révoltée par la manière dont tout cela est arrivé. A juste titre. Et je ne ne peux dire qu'une seule chose: je regrette du fond du cœur."

    Berlin, avril 2008: Diana vient de découvrir que son mari la trompait. Au même moment, elle est appelée en urgence en Angleterre au chevet de sa grand-tante Emmely. Avant de mourir, cette dernière lui confie une mission.

    "Un secret jette une ombre sur notre famille [...] Ma grand-mère avait horriblement mauvaise conscience à cause de ce secret. [...] Malheureusement, je ne peux pas te dire de quoi il s'agit exactement. J'ai toujours soupçonné ma mère d'en savoir davantage, mais elle ne m'a jamais rien raconté. La seule chose qu'elle m'a révélée, sur son lit de mort, c'est que le secret de grand-maman Victoria ne devait être dévoilé qu'au tout dernier membre de la famille. Il s'agit de toi. [...] Essaie de réunir toutes les pièces du puzzle"

    Diana décide de percer ce secret. Son enquête va la mener au Sri Lanka, sur la plantation de thé de sa famille.

     

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    Lorsque j'ai reçu cet ouvrage des éditions Charleston, j'ai été immédiatement séduite par la quatrième de couverture et par cette promesse d'une grande saga familiale.

    Dès le début, trois époques s'entremêlent: 1887-1888, 1945 et 2008. Ainsi, le lecteur perçoit très vite qu'une grande faute a été commise en 1888 et que les générations suivantes (celles de 1945 et de 2008) doivent la réparer sans forcément la connaître.

    Puis, l'arc narratif se concentre sur trois destins de femmes: celui de Grace et de Victoria en 1888 et celui de Diana en 2008. Tour à tour, on les suit dans leur découverte de l'île aux papillons.

    "Oui, c'est comme cela que l'on appelle le Sri Lanka. Parce que l'île a la forme d'une aile de papillon"

    J'ai vraiment apprécié cette structure qui alterne sans cesse entre passé et présent. Ainsi, la missive du début du roman ne prend son sens que dans les dernières pages.

    En 1887, suite au décès de leur oncle, Grace et Victoria se voient contraintes de suivre leur père et leur mère à Ceylan pour reprendre une plantation florissante de thé. Le choc est rude pour ces deux adolescentes qui n'avaient connu jusque lors que les salons anglais policés.

    A la phase d'adaptation succède une autre d'émerveillement. Les deux jeunes filles se promènent, observent, explorent Colombo.

    Lors d'une de leurs pérégrinations, un vieillard fait une étrange prophétie à Grace

    "Père homme riche...grand voyage...Décision...tempête qui change tout...mariage [...] Toi aller dans une autre vie à soixante-trois ans. Toi encore trois vies avant le nirvana"

    Affolée, Grace tente d'oublier. Son départ pour la propriété familiale de Vannattuppucci lui permet de se changer les idées. Surtout qu'elle fait là-bas la connaissance du fascinant Vikrama. Toute histoire d'amour entre eux est interdite. Et pourtant, malgré le danger, une idylle se noue.

    J'ai beaucoup aimé cette partie située dans le Sri Lanka de 1887-1888. Corina Bomann est parvenue à créer deux figures féminines passionnantes: à la sage Grace s'oppose la Victoria curieuse et passionnée. Mais la découverte d'une autre culture et d'une autre façon de vivre vont inverser les rôles.

    De même, on en apprend beaucoup sur les exploitations de thé et sur leur mode de fonctionnement, sur le choc de cultures entre les Anglais déracinés qui tentent d'imposer leur style de vie et les autochtones...

    Certaines scènes se révèlent drôles. D'autres révoltantes....

    A chaque fois, j'avais hâte de retrouver Grace, Victoria, leurs parents, Vikrama...

    Face à eux, Diana. Totalement investie dans la mission confiée par sa grand-tante et sans doute pour oublier l'échec de son union, la jeune femme décide de partir au Sri Lanka. Là-bas, l'attend un certain Jonathan, censé l'aider à trouver la vérité. Dès le départ, on sent qu'une attirance s'installe entre eux.

    Je dois avouer que j'ai pris moins de plaisir en lisant cette partie. Finalement, elle n'avait d'intérêt que comme ressort dramatique. En effet, certaines découvertes des deux limiers précèdent certains épisodes du récit de 1887-1888.

    Par conséquent, on a encore plus envie de retrouver les chapitres consacrés au passé et d'assister aux évènements.

    Bref, vous l'aurez compris: L'île aux papillons constitue une saga familiale réussie, pleine de secrets et de drames et qui invite au dépaysement.

    Merci aux éditions Charleston de me l'avoir fait découvrir!

    Editions Charleston, février 2014, 22,50 €, 425 pages

     

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