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the frenchbooklover - Page 130

  • La maison de Jane Austen à Chawton

    La Maison de Jane Austen à Chawton

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    Cela fait maintenant bientôt deux ans que j'ai eu l'immense chance de découvrir la maison de Jane Austen à Chawton.

    Comme vous le savez sûrement si vous fréquentez souvent mon blog, je suis une grande fan de cette romancière. Ma mère me l'a fait découvrir quand j'avais 13 ans en me prêtant Orgueil et préjugés. J'ai dévoré en un après-midi cet ouvrage et depuis, le coup de foudre ne s'est jamais démenti.

    Aussi, quand nous avons décidé toutes les deux d'entreprendre un voyage en Angleterre, nous avons immédiatement pensé à faire un séjour à Bath et à visiter la maison de Chawton, à une heure trente de train de Londres.

     

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    La maison vue du jardin

     

    Dans ce cottage prêté par son frère Edward, Jane Austen a passé les huit dernières années de sa vie (de 1809 à 1817) en compagnie de sa mère, de sa sœur Cassandra et de leur amie Martha Lloyd.

    C'est dans cette demeure, enfin libérée des soucis pécuniaires et des changements incessants de logements, qu'elle a pu pleinement se consacrer à son talent. Ici, elle a retravaillé ses anciens manuscrits de Raison et sentiments et d'Orgueil et préjugés. Ici aussi, elle a écrit Mansfield Park, Emma, Persuasion et le début de Sanditon.

    La visite débute par le salon. Un endroit où la romancière s'exerçait tous les matins avant le petit déjeuner au piano et où elle recevait les visiteurs l'après-midi. Les quatre occupantes avaient également pour habitude de s'y retirer le soir pour coudre ou peindre, tout en écoutant l'une d'entre elles lire à haute voix.

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    Le salon

    Puis, après être passés par un couloir, on entre dans la salle à manger. Jane était en charge du thé et du café et conservait en permanence la clé du placard où étaient entreposées ces denrées.

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    La salle à manger

    Mais cette pièce mérite surtout le détour pour le petit guéridon. C'est sur ce modeste meuble que Jane, tous les matins, écrivait. Et, dès qu'elle entendait d'éventuels visiteurs, elle dissimulait immédiatement ses écrits. A sa mort, cette table a été donnée par sa mère à des voisins (si mes souvenirs sont exacts). Heureusement, elle a pu être récupérée des années plus tard.

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    Le guéridon

    A l'étage, on peut admirer la chambre de Jane et de Cassandra. Elle contient la reproduction d'un des lits similaires à ceux des deux sœurs à Steventon.

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    La chambre de Jane et de Cassandra

    De même, d'autres pièces sont à explorer: la chambre de Mrs Austen, celle dédiée aux souvenirs des deux frères marins, Francis et Charles....

    Dehors, on peut également faire un tour dans la cuisine, le fournil et le très joli jardin.

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    La cuisine

    Sans oublier la boutique de souvenirs que ma mère et moi avons dévalisée. Avant de prendre une tasse de thé et un très joli gâteau dans le salon de thé de l'autre côté de la rue.

    J'ai beaucoup aimé cette maison qui permet de mieux de se rendre compte de l'univers de cette romancière que j'aime tant. Si vous êtes fans et que vous avez le courage de prendre le train de Londres, je vous engage vraiment à vous y rendre. Ne serait-ce que pour admirer le guéridon qui lui a servi de support pour rédiger son œuvre...

    Pour plus de renseignements, je vous laisse le lien vers le site de la maison. (vous pouvez y admirer une visite virtuelle)

    Et j'en profite pour remercier ma mère pour tous les clichés (à l'exception du premier) qui ornent ce billet et pour m'avoir accompagnée dans cet endroit riche en émotions.

  • Travail soigné de Pierre Lemaître

    Travail soigné

    de

    Pierre Lemaître

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    "Lundi 7 avril 2003,

    -Alice...dit-il en regardant ce que n'importe qui, sauf lui, aurait appelé une jeune fille.

    Il avait prononcé son prénom pour lui faire un signe de connivence mais sans parvenir à créer chez elle la moindre faille. Il baissa les yeux vers les notes jetées au fil de la plume par Armand au cours du premier interrogatoire: Alice Vandenbosch, 24 ans."

    Alors qu'il questionne une victime,  le commandant Camille Verhoeven reçoit un coup de fil d'un de ses inspecteurs qui lui demande de venir sur les lieux d'un crime.

    "Ça ne ressemble à rien que je connaisse..."

    Et, en effet, quand il arrive, Verhoeven est frappé par le carnage qu'il découvre.

    Très vite, son enquête lui permet de faire le lien avec une précédente affaire qui avait fait beaucoup parler.

    Très vite aussi, il comprend que le meurtrier tente de transposer des crimes de romans célèbres: le Dahlia noir et American psycho.

    Mais comment contrer un assassin qui semble toujours avoir plusieurs coups d'avance? Surtout quand la presse parvient aussi facilement à obtenir des infos censées rester secrètes?

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    J'ai découvert récemment Pierre Lemaître avec Au-revoir là haut, un roman qui m'avait fait une très forte impression. Puis, je me suis lancée dans Robe de marié avec mes copinautes Bianca et Céline et là encore, j'ai été bluffée.

    Aussi, quand le premier tome de la trilogie des Verhoeven est arrivé dans mes mains à la médiathèque où je travaille, je n'ai pas pu résister et je me suis immédiatement plongée dedans. Et, une fois encore, la magie a opéré.

    L'auteur a su créer des personnages atypiques.

    Le héros, Camille Verhoeven, a dû faire preuve d'une force de caractère exceptionnel pour gravir les échelons de la police en dépit de sa petite taille (1,45 m).

    Autour de lui, gravitent Louis, un jeune homme très riche qui a choisi cette carrière pour aider les plus démunis; Armand, un besogneux très avare qui a pour habitude de ramasser les journaux dans les poubelles pour faire des économies et Maleval, un trentenaire qui mène une vie dissolue et inquiète le commandant.

    Cet aspect hétéroclite des caractères fonctionne à merveille et donne une impression de justesse et de vérité. En effet, il est rare de retrouver dans des équipes des gens bâtis sur le même moule et Pierre Lemaître a bien eu raison de respecter cette règle.

    On s'attache à chacun de ces protagonistes car il parvient, en quelques traits, à nous les rendre extrêmement vivants et présents.

    Mais la grande force de cet ouvrage tient encore surtout à la qualité de l'intrigue. J'ai beaucoup aimé l'idée d'un serial killer qui tue ses victimes selon des modus operandi décrits dans des romans policiers. L'occasion de découvrir des titres que je ne connaissais pas (il faut que je lise Emile Gaboriau) et de faire une incursion dans le milieu universitaire.

    De plus, les fausses pistes se multiplient sans cesse. Tout comme les coupables possibles. Le "Romancier" (surnom que les journalistes ont inventé pour parler du meurtrier) joue avec les nerfs de Verhoeven et de sa brigade (et avec les nôtres par la même occasion). Jusqu'au rebondissement final (que je n'avais pas vu du tout venir)...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai adoré ce roman policier (je n'ai pu le lâcher que vers la fin) et j'ai hâte de me plonger dans la suite de la trilogie autour de ce commandant.

    Dire que le manuscrit de Travail soigné avait été refusé 22 fois par 22 éditeurs avant que le Masque revienne sur sa décision et ne décide de le publier....

    Le Livre de Poche, 2006, 407 pages, 7,10 €

     

  • Bulle de Justine Brax

    Bulle

    de

    Charlotte Demanie

     avec des illustrations de Justine Brax

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    "Bulle est aussi légère qu'une plume.

    Elle ne pèse rien.

    Elle a sûrement la tête vide

    Sans rien dedans

    Ou peut-être des nuages tout blancs

    D'ailleurs, quand on lui parle,

    cela rentre par une oreille

    mais ressort tout de suite par l'autre"

    Bulle est une petite fille pas comme les autres, sans cesse la tête dans les nuages. Pour l'ancrer dans le sol, sa famille a recours à toutes sortes de stratagèmes: lui faire porter plusieurs manteaux et un gros bonnet qu'elle que soit la saison, lui donner toujours la main dans la rue..

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    Mais un jour, Bulle se promène toute seule. Quand c'est le cas, "elle accroche [normalement] à ses poignets tous ses objets préférés [qui] l'aident à garder les pieds sur terre". Ce jour-là, elle oublie et s'envole doucement.

    Commence alors un merveilleux périple dans le ciel....

    J'ai beaucoup apprécié cette intrigue et ce personnage d'anti-héroïne, sans cesse plongée dans ses rêves. Bulle est une petite fille qui a beaucoup de mal à être dans la vie. Ses proches, par amour, tentent toujours de l'y ramener.

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    Mais, parfois, les nuages l'emportent et la petite fille se met à dériver dans un univers très poétique où elle croise tantôt des oiseaux, tantôt la lune..

    On connaît tous dans notre entourage des doux rêveurs, la tête dans les étoiles. Je les apprécie en général beaucoup car je trouve qu'ils savent toujours insuffler de la poésie dans notre quotidien.

    Cet album leur rend hommage et nous permet de voyager au pays des songes. Un pays sublimé tant par le texte tout en poésie et en finesse que par les illustrations de Justine Brax.

    C'est une artiste dont j'admire le talent. Elle livre ici des images riches en détails et aux couleurs chatoyantes qui s'accordent à merveille aux mots de Charlotte Demanie.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai eu un gros coup de cœur pour Bulle et je vous recommande ce bel hommage au rêve.

    Editions De la Martinière Jeunesse, 2013, 14 €