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roman policier historique

  • Les Joyeux démons d'Edward Marston

    Les Joyeux démons

    de

    Edward Marston

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    "Londres était la capitale du bruit, un lieu vibrant et changeant, grouillant de vie et vaquant avec clameur à ses occupations. Les fouets claquaient, les chevaux hennissaient, les harnais tintinnabulaient, les essieux grinçaient, les carrosses cahotaient, les marmites s'entrechoquaient, les tours de potier chantaient, les cloches carillonnaient, les chiens jappaient, les poules caquetaient, les vaches meuglaient, les porcs couinaient et des milliers de voix pressantes enflaient le tumulte les jours de travail. Toute la communauté déployait une joyeuse effervescence. C'était le matin."

    En ce matin londonien bruyant, Nicholas Bracewell se dirige vers l'auberge de la Tête de la Reine pour assister à une ultime répétition avant la première des Joyeux démons, la nouvelle pièce des Hommes de Westfield. Mais rien ne semble aller lors de ses ultimes réglages. Et si la troupe connaissait son premier échec?

    Heureusement pour eux, leur représentation se déroule à merveille. Si on excepte bien sûr l'arrivée intempestive d'un troisième démon qui affole les acteurs.

    Cette surprise préfigure d'autres petits pépins qui vont toucher leurs futurs spectacles. Jusqu'à une tragédie qui frappe un des membres.

    Nicholas Bracewell mène l'enquête.

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     Vous vous souvenez sans doute que le mois dernier, je m'étais lancée dans cette série de romans historiques avec Shelbylee. J'avais passé un très bon moment avec la Tête de la Reine. Aussi, toujours avec Shelbylee, nous avons décidé de poursuivre l'aventure avec ce second tome.

    Dans ce volet, Nicholas Bracewell est confronté à des incidents lors des spectacles donnés par sa troupe. Irruption du surnaturel? Forces démoniaques à l’œuvre? Malédiction? Complot? Chacun y va de sa théorie et notre régisseur est bien décidé à lever le mystère.

    D'autant plus que les comédiens vont devoir rejouer Les Joyeux démons dans le nouveau manoir du neveu de leur protecteur. Et le moindre échec pourrait leur valoir la perte de ce soutien primordial.

    Une fois encore, Edward Marston parvient à ressusciter le monde du spectacle au temps des Tudors. Un monde en proie aux critiques de certains Puritains. Un prêcheur va notamment tenter de sensibiliser la population de son quartier au côté diabolique du théâtre et aux perversions qu'il entraîne. Est-ce que ce prédicateur ne serait d'ailleurs pas à l'origine du troisième démon, du mât scié...?

    Outre les attaques que pouvaient subir les troupes à cette époque, ce tome permet d'aborder la question du rôle du protecteur.En effet, les Hommes de Westfield ne peuvent fonctionner que grâce à la bourse de Lord Westfield. Ce qui les oblige à se conformer à ses désirs et à écouter ses critiques.

    De même, on se rend compte que le "star system" existait déjà à l'époque.  Lawrence Firethorn, le comédien principal et Edmund Hoode, le dramaturge en sont le vivant exemple.

    Cette incursion passionnante dans le milieu du spectacle élisabéthain s'accompagne d'une description de la vie dans un manoir à la campagne et de la toute-puissance du maître des lieux. L'intrigue policière nous mène aussi dans les couloirs d'un asile.

    Justement, en parlant d'intrigue policière, je dirai que c'est là où réside le bémol de ce polar historique. J'ai assez vite compris certains éléments clefs et il est vrai que j'aime bien connaître plus de surprises et voir les fausses pistes se multiplier.

    En revanche, j'ai eu plaisir à retrouver les protagonistes déjà entr'aperçus dans La Tête de la Reine. Que ce soit les personnages principaux ou les secondaires, on assiste à une évolution de leurs interactions. Quelques questions me sont d'ailleurs venues à la lecture et je me demande comment certains "Nouveaux" vont influencer les rapports des "Anciens".

    Bref, vous l'aurez compris: malgré la résolution du mystère un peu évidente sur certains plans, j'ai passé un  bon moment en compagnie de Nicholas Bracewell et j'aurais plaisir à retrouver cette ambiance tudorienne dans le troisième tome.

    Editions 10/18, 277 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Shelbylee

     

     

  • Southampton Row

    Southampton Row

    de

    Anne Perry

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    "-Je suis désolé, dit le préfet adjoint Cornwallis avec accablement. J'ai tout essayé, opposé tous les arguments moraux et légaux. Mais, face au Cercle intérieur, je ne suis pas de taille.

    Debout au milieu du bureau inondé de soleil, Pitt était sidéré. Les vitres atténuaient à peine les claquements des sabots sur les pavés et les cris des cochers tandis que les bateaux de plaisance, croisaient sur la Tamise par cette belle journée de juin."

    Après la conspiration de Whitechapel, Thomas Pitt a récupéré son grade de commissaire divisionnaire à Bow Street. Mais ce soulagement est de courte durée car, très vite, certainement sous l'influence du Cercle intérieur, notre héros se retrouve une nouvelle fois déchu. Comme lors du précédent opus, il rejoint les rangs de la Special Branch.

    Sous les ordres de Narraway, il doit entreprendre une nouvelle mission: prévenir l'élection de Voisey, le présumé chef du Cercle intérieur et désormais son ennemi le plus implacable, au siège de South Lambeth.

    Un challenge de taille pour notre ex-commissaire. Surtout qu'il ne connaît pas grand chose aux arcanes du monde politique. Certes, il va pouvoir compter sur le soutien de son beau-frère, Jack Radley, pour l'initier. Et sur celui de Tante Vespasia et d'Emily.

    Cependant, à chaque faux pas, le danger le guette et menace ses proches....

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    Vous vous en souvenez peut-être: après quelques aventures en demi-teinte, j'avais été favorablement impressionnée par le dernier tome La Conspiration de Whitechapel. Aussi, j'attendais beaucoup de ces retrouvailles avec les Pitt ce mois-ci.

    Et je dois confesser que j'ai été quelque peu déçue. Notamment par la lenteur de la mise en place de l'intrigue. Dans les premiers chapitres, on assiste à la destitution de Thomas; au départ de Charlotte, Gracie et des enfants dans un endroit reculé à la campagne; au début des investigations sur Voisey...Et j'ai trouvé que cela traînait un peu en longueur.

    Le meurtre de Maud Lamont donne une sorte d'impulsion à l'histoire et accélère quelque peu le rythme (sans jamais le rendre aussi palpitant que dans d'autres volets). Il permet également à Anne Perry d'évoquer le monde du spiritisme en cette fin de 19ème siècle. Techniques, astuces, séances, escroqueries, opposition avec l'Eglise anglicane sont ainsi abordés.

    De même, on plonge dans l'atmosphère qui devait régner dans les sphères politiques au moment d'élections déterminantes. Au fil des pages, on comprend mieux les oppositions entre libéraux et conservateurs, l'importance de la question du Home rule. On assiste à des meetings, à des soirées entre candidats, à des renversements d'alliance...

    Tout ce contexte m'a vivement intéressée. En revanche, j'ai regretté l'absence de Charlotte et de Gracie. Tout comme j'aurais aimé assister à plus de scènes avec Vespasia.

    Ce qui m'a frappé dans ce tome, c'est sa tonalité sombre. Une tonalité déjà présente dans la Conspiration de Whitechapel mais qui se confirme ici. Thomas Pitt a engagé un combat contre un ennemi implacable.Tous les moyens sont bons pour mettre l'adversaire hors de nuire: chantage, menace, intimidation, pression sur les proches, surveillance...Le danger n'est jamais loin et avec l'introduction d'un rival de Voisey dans le Cercle intérieur, on a l'impression que la bataille va se révéler de plus en plus ardue. Je me demande d'ailleurs quels futurs obstacles vont se présenter et je pense ne pas être au bout de mes surprises.

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry et d'une lecture commune avec Bianca, Céline et Fanny.

    Editions 10/18, 2012, 396 pages

     

     

  • La fille du temps de Josephine Tey

    La Fille du temps

    de

    Joséphine Tey

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    "Alan Grant était allongé sur le dos et regardait le plafond avec ennui. Il en connaissait par cœur chaque fente, chaque tâche, chaque écaillure. Il y avait tracé mentalement des cartes de continents  inconnus et les avait explorés, île par île, rivière par rivière. Il y avait découvert des objets couchés, des visages, des poissons, des oiseaux. "

    A la suite d'une chute, l'inspecteur Grant se retrouve immobilisé sur un lit d'hôpital. Ses proches s'évertuent à meubler son ennui. Une de ses amies comédiennes lui ramène notamment des cartes postales autour des mystères de l'histoire.

    Parmi elles, notre héros remarque un portrait.

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    "C'était le portrait d'un homme en bonnet de velours, pourpoint tailladé et collier d'orfévrerie à la mode de la fin du 15ème siècle; 35 ou 36 ans, mince, le menton rasé de près. De la main gauche, il enfilait une bague au petit doigt de sa main droite. Son regard flottait devant lui, rêveur. [...] On avait l'impression que l'artiste avait eu peine à traduire sur la toile toute la personnalité de son modèle. L'expression des yeux, vive, séduisante, avait été trop difficile pour lui."

    Grant, fort de son expérience en matière de physionomies, peine à croire qu'il est en présence de Richard III, un des plus célèbres meurtriers de l'histoire. Ce roi, immortalisé par Shakespeare, aurait fait assassiner ses deux neveux à la Tour de Londres.

    Se fiant à son instinct, l'inspecteur décide de mener l'enquête. Assisté du jeune historien Brent Carradine, il explore les textes du passé.

    Et si Richard III avait injustement été accusé?

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    J'avais remarqué cet ouvrage sur les blogs de mes deux copinautes: Céline et Bianca. Aussi, quand je l'ai trouvé chez Book off, je n'ai pas hésité longtemps avant de l'emmener avec moi en vacances.

    Josephine Tey est une auteure britannique. Elle a publié La Fille du temps quelques mois avant sa mort en 1951. Cet ouvrage mettant en scène un inspecteur aux prises avec un mystère de l'histoire a remporté un grand succès et a inspiré de nombreux romanciers, à l'instar de Colin Dexter pour Mort d'une garce.

    J'ai justement beaucoup apprécié cette idée d'une intrigue policière atypique, sans cadavre, sans témoin vivant et sans preuves matérielles.

    Du roi Richard III, je ne connaissais que la célèbre réplique de Shakespeare "Mon royaume pour un cheval". Au fil des pages, j'ai donc pu découvrir tout un pan de l'histoire britannique. Le règne de Richard III se situe à la fin de la Guerre des Deux Roses. Sa mort à 32 ans sur un champ de bataille marque l'avènement d'un nouveau roi: Henri VII et surtout de la dynastie des Tudors.

    Afin de seconder Grant dans ses investigations, Brent Carradine va fouiller dans les archives de l'histoire. Mais, au lieu de croire aux témoignages souvent biaisés des contemporains, il va s'appuyer sur les livres de compte.

    "L'Histoire vraie est écrite dans des documents qui n'ont pas été faits pour être des documents historiques: les comptes de la Maison du Roi, les archives du Trésor privé, les correspondances personnelles, les registres fonciers"

    Comme dans une enquête policière traditionnelle, on assiste, au fil de leurs découvertes, à des retournements de situation, à l'apparition de nouveaux suspects...On en vient également à aimer ce monarque si décrié et on souhaiterait que leur thèse se vérifie. (même si la résolution de l'énigme par Josephine Tey a été depuis très controversée)

    Bref, vous l'aurez compris: il s'agit d'un très bon roman policier historique. Je me suis passionnée pour cette enquête menée d'une chambre d'hôpital et j'ai adoré découvrir cette partie de l'histoire britannique.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2003, 217 pages

    Billet dans le cadre du challenge God save the livre 2013

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