Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

the frenchbooklover - Page 26

  • Adèle de Bérengère Marillier

    Adèle

    de

    Bérengère Mariller

    adèle, bérengère mariller, maison eliza, différence, joie, affirmation de soi,

     

    "Tout le monde connaît Adèle, même si on ne sait presque rien d'elle.

    Rien...sauf…."

    J'ai toujours eu un faible pour celles et ceux qui détonnent dans la grisaille.

    J'ai toujours eu un faible pour celles et ceux qui vivent un peu en décalage. Obéissant à la seule loi de leur douce fantaisie.

    J'ai toujours eu un faible pour celles et ceux qui sont heureux sans se soucier du regard des autres. Comme si seul comptait leur jugement. Et comme si le seul baromètre était leurs éclats de rires.

    adèle, bérengère mariller, maison eliza, différence, joie, affirmation de soi,

    Adèle appartient à cette catégorie de personnes.

    Elle porte toutes sortes de chapeaux.

    Elle coiffe ses cheveux en forme de nuage.

    Elle parle à des interlocuteurs imaginaires. Comme si elles se créaient des histoires où toutes sortes d'êtres fantastiques conversent avec elle.

    Elle remplit ses murs de couleurs qui lui mettent du baume au cœur.

    Elle vit. Juste comme elle en a envie.

    adèle, bérengère mariller, maison eliza, différence, joie, affirmation de soi,

    Voilà une des merveilles d'albums que j'ai repérés et achetés lors du Salon du livre jeunesse de Montreuil.

    Il fait l'éloge de tous ceux qui se montrent libres et cultivent ces particularités qui les rendent à la fois uniques et joyeux.

    Il montre à quel point ils se révèlent essentiels. À quel point ils encouragent ces différences qui donnent du sel à nos existences.

    Autant de messages essentiels véhiculés par quelques phrases à la fois simples et pleines de poétique folie.

    Les images qui jouent sur les oppositions de coloris s'harmonisent à merveille avec le sujet. Comme autant d'éclats de résistance face à l'uniformité des teintes tristes et passe-partout.

    Bref, vous l'aurez compris: un très bel album à découvrir sans tarder.

    Maison Eliza, 2017

  • La Fabrique de poupées d' Elizabeth MacNeal

    La Fabrique de poupées

    d'Elizabeth MacNeal

    75354944_2490497551183878_6285573320733622272_n.jpg

    "Un soir, au heures les plus sombres et silencieuses de la nuit, une jeune fille s'installe à une petite table dans la cave d'un magasin de poupées. En face d'elle, une tête de porcelaine peinte la fixe de ses yeux vides de toute expression. La jeune fille presse deux tubes d'aquarelle, un rouge et un blanc, dans une coquille d'huître, suçote la pointe de son pinceau et oriente le miroir vers son visage."

    C'est l'histoire d'Iris, une jeune femme qui travaille dans une fabrique de poupées et se rêve peintre.

    C'est l'histoire de Silas, un taxidermiste qui nourrit l'espoir de créer un musée de ses collections.

    C'est l'histoire d'Abbie, un gamin qui survit comme il peut et aimerait tant avoir un jour les moyens de s'acheter un dentier en lamantin.

    Des ambitions différentes animent donc ces trois êtres dont les destins vont s'entrecroiser dans ce Londres victorien de l'Exposition universelle de 1850.

    Dès les premières lignes, j'ai été frappée par l'écriture très sensorielle. C'est comme si nous évoluions nous-mêmes dans les rues de la capitale anglaise. Dans une mer de sons, d'odeurs et d'impressions.

    Tour à tour, la narration se focalise sur les trois protagonistes. Pour mieux épouser chacune de leurs palpitations et chacun de leurs élans. Pour mieux tisser aussi cette trame émotionnelle qui nous tient en haleine jusqu'au dernier chapitre.

    La Fabrique de poupées constitue un ouvrage foisonnant aux thèmes riches. On croise ainsi des réflexions autour de la condition des femmes et de la beauté comme valeur essentielle et comme sésame vers un monde meilleur. Mais aussi autour de l'aliénation par son milieu et sa famille et de la difficulté de trouver son chemin vers la liberté.

    On voyage dans le milieu préraphaélite. En compagnie notamment d'Iris et du personnage de Louis Frost, sorte de condensé de tous les artistes de ce mouvement. Cette partie m'a tout particulièrement intéressée car j'ai toujours nourri une fascination pour ce groupe.

    On assiste au basculement progressif d'un des personnages dans la folie. Quand il se retrouve porté par une unique obsession. Celle d'un collectionneur en quête de cet objet ultime. Un peu à la manière du Jean-Baptiste Grenouille du Parfum.

    Un des autres atouts de ce roman réside donc dans la psychologie fouillée de ces personnages. Dans la dissection de leurs liens et de leurs sensations. Dans cette justesse qui confère l'impression qu'ils sont là à côté de nous.

    On se laisse porter par cette intrigue multiple qui converge vers ce point final attendu et pourtant si surprenant.

    Bref, vous l'aurez compris: un premier roman réussi.

    Merci Babelio pour la scénographie de cette photo!

     

     

  • Lettres d'amour de 0 à 10 de Susie Morgenstern et Thomas Baas

    Lettres d'amour de 0 à 10

    de

    Susie Morgenstern et Thomas Baas

    lettres d'amour de 0 à 10, susie morgenstern, thomas baas, roman graphique, bande dessinée, coup de coeur, rue de sèvres, adaptatipn graphique, amour, amitié, père, grand-mère

    Ernest, 10 ans, habite avec sa grand-mère Précieuse et leur gouvernante Germaine. Dans son quotidien, tout est régi par un certain nombre de règles et d'habitudes. Rien ne dévie jamais. Comme si la vie devait se plier au deuil éternel de tous ses morts qui hantent la mémoire de Précieuse.
    Un jour, débarque dans sa classe Victoire de Montardent, une tornade de fantaisie, qui le remarque aussitôt.
    Par petites touches, elle fait entrer le soleil dans son existence.
    Et si tout changeait?

    Ce texte fait partie des pépites jeunesse qui m'ont le plus touchée. Aussi, j'étais très curieuse de découvrir son adaptation graphique.
    Et je ne peux que saluer le remarquable travail qui a été effectué.

    Lettres d'amour de 0 à 10 parle de ces absences qui trouent le cœur, de ces silences, de cet ennui où chaque minute s'égrène bien trop lentement au son de l'horloge. Il montre également comme une rencontre peut métamorphoser votre destin. Un sujet maintes fois évoqué, me direz-vous. Certes, mais la plume de Susie Morgenstern parvient à le renouveler. Par ce subtil équilibre qu'elle parvient à trouver entre les rires et les larmes, la retenue et l'action. Par ces scènes d'une beauté à la fois simple et vibrante. Par certaines de ses phrases qui vous saisissent et vous étreignent.

    Thomas Baas restitue tout cela. Certaines de ces cases se font muettes pour mieux exprimer ces émotions. Comme celles du début avec Ernest à la fenêtre. Éternel spectateur de ce flot qui entraîne les autres et le laisse en lisière.
    Le découpage, le choix des couleurs, les plans, tout fait sens et épouse à merveille les mots de Susie.

    Bref, une merveilleuse adaptation qui m'a emportée hier et que je relirai avec plaisir !