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the frenchbooklover - Page 27

  • Le coeur battant du monde de Sébastien Spitzer

    Le cœur battant du monde

    de

    Sébastien Spitzer

    le coeur battant du monde, sébastien spitzer, albin michel, rentrée littéraire, rentrée littéraire 2019, roman, roman français, littérature française, karl marx, roman historique, époque victorienne

    Le cœur battant du monde, c'est dans ce Londres de 1851, celui de tous les espoirs. Ceux qui palpitent au creux de Charlotte qui rêve de rejoindre bientôt son amant en Amérique. Ceux qui bruissent dans la tête d'Engels qui croit à un avenir meilleur et qui soutient sans réserve son ami le Maure dans son combat.

    Le cœur battant du monde, ce sont ses machines qui déshumanisent et piétinent les rêves enfouis. Inexorablement. Comme si les idéaux ne pouvaient pas résister longtemps face à leurs mâchoires de fer et à cet argent qui jaillit des mains des riches industriels.

    Le cœur battant du monde, ce sont tous ces faibles broyés par cette loi du plus fort.

    Le cœur battant du monde, c'est ce récit à la manière de Dickens qui nous emporte sur leurs traces dans cette Angleterre vibrante des années 1850 à la fin des années 1860.

    Au centre de l'intrigue, un garçon que nous voyons devenir homme. Freddy, le fils de Karl Marx qui aurait dû disparaître mais qui a été recueilli par Charlotte. Elle l'a élevée comme une mère et a tenté de le protéger de ceux qui lui veulent du mal.

    En développant cette relation, l'auteur continue de creuser le sillon de l'amour maternel, déjà abordé dans son premier roman avec la figure de Magda Goebbels. Charlotte et Freddy s'élèvent et résistent ensemble face à la vague de misère qui ne cesse de vouloir les engloutir. Certaines de leurs scènes sont d'une beauté qui étreint le cœur.

    Mais cette interaction n'est pas la seule explorée dans cette trame. La dynamique entre Engels et le Maure/Marx est également finement analysée. Tout comme le trio amoureux autour d'Engels.

    De même, le récit permet de plonger dans l'effervescence de cette période industrielle. Les réfugiés Irlandais, la crise du coton liée à la Guerre de Sécession, les rébellions écrasées, la pauvreté, l'opium comme échappée belle, nous sont ainsi dépeints au fil des pages.

    Le cœur battant du monde constitue donc une fresque mouvante et tout simplement passionnante. L'écriture hachée épouse au plus près les émotions, les éclats de violence, les scènes d'action et les mouvements des machines. J'ai trouvé ce choix stylistique pertinent, même si, sans doute, certaines descriptions auraient gagné à se faire plus amples.

    Le cœur battant du monde, c'est cette phrase finale. Somptueuse. Ce sont tous ces éclats de poésie lovés au creux de chaque chapitre.

    Bref, un ouvrage qui confirme tout le bien que je pense de cet auteur dont j'avais tant apprécié le précédent opus. Et si vous aimez comme moi les ouvrages où la petite et la grande histoire s'entremêlent, laissez-vous tenter rapidement.

     

     

  • Le Jardinier de la nuit de Fan Brothers

    Le Jardinier de la nuit

    de

    The Fan Brothers

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    Tout est gris rue des Chagrins. Les maisons. La végétation. Les visages. Comme si toute la tristesse du monde se concentrait là. Et que tout espoir était interdit.

    Et puis, une nuit, William entend du bruit. Un sage hibou est apparu. Sculpté dans le feuillage d'un arbre tout près de son orphelinat.

    Le lendemain, c'est un chat vert qui s'abrite entre les branches. Un lapin et un perroquet font ensuite leur entrée.

    Chaque matin, le spectacle se renouvelle sans cesse. La rue des Chagrins revêt progressivement ses habits de fête. Comme si cette féerie redonnait des couleurs à l'existence de chacun.

    Qui est donc ce jardinier de la nuit? William aimerait tant le découvrir. Et si...

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    Quand j'avais huit ans, j'adorais m'installer derrière une fenêtre de l'appartement de mes parents et regarder passer les gens. Je leur inventais des destins, des métiers et des familles qui les attendaient. Aussi, j'ai souri en voyant cette petite fille du début, sur le perron de sa maison. On sent à quel point elle est attentive aux passants. Et elle m'a fait ainsi replonger dans ce souvenir d'enfant.

    Chaque dessin de chaque double page invite à ce genre de rêverie et d'invention. Les images ciselées fourmillent de détails. Détails échos. Détails créations qui nous poussent à forger des histoires dans cette histoire. Comme si cet album pouvait sans cesse s'enrichir de nos imaginaires conjugués.

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    J'aime ce type d'ouvrage qui se réinvente sans cesse à chaque lecture. Même si la première déjà suffirait à nous convaincre de sa beauté.

    Le Jardinier de la nuit parle de toute la magie qui peut surgir dans nos vies. Magie de la rencontre. Magie aussi de l'art capable de transformer la tristesse en joie, l'ordinaire en extraordinaire.

    Le gris de l'encre se charge petit à petit de teintes légères et qui ne cessent de s'étendre. Comme pour mieux accompagner cette mutation.

    On se perd dans ses jolies et foisonnantes illustrations. On se laisse bercer par la justesse sensible des mots.

    Bref, plongez sans tarder dans ce livre aux allures de conte vintage. Qui sait? Peut-être croiserez-vous un jour la route de ce jardinier de la nuit.

     

  • La Police des fleurs, des arbres et des forêts de Romain Puertolas.

    La police des arbres, des fleurs et des forêts

    de

    Romain Puertolas

    la police des arbres, des fleurs et des forêts, romain puertolas, albin michel, roma, roman policier, récit ubuesque, campagne, inspecteur

     

    En cet été moite de 1961, le village de P. est sous le choc. Le corps de Joël a été retrouvé demembré dans une cuve de l'usine de confiture locale.

    Un inspecteur de police de la ville est dépêché pour identifier le coupable.
    Très vite, il se rend compte que cette enquête ne va ressembler à nulle autre. Les réponses lui semblent bizarres. Les méthodes sont radicalement opposées aux siennes. La communication avec le reste du territoire se révèle coupée. Ainsi, seules les lettres peuvent circuler.

    Dans ce brouillage de repères, notre héros tente de se frayer un chemin vers la vérité.

    De Romain Puertolas, je ne connaissais qu'un roman. Un détective très très spécial dont la lecture m'avait ravie, autant pour son ton si drôle que pour sa résolution désarçonnante et bluffante.

    J'ai eu le plaisir de retrouver ces ingrédients dans La police des fleurs, des arbres et des forêts. Dès les premières pages, le lecteur est averti. Il doit s'attendre à un coup de théâtre final époustouflant.

    Pour nous narrer cette incroyable affaire, l'auteur a choisi de recourir à un récit entremêlé de lettres et de transcriptions d'enregistrements au magnétophone. Une option intéressante car elle permet à la fois de percevoir le fossé entre l'inspecteur et les villageois, de découvrir leurs dialogues et de détenir tous les éléments susceptibles de nous aider à trouver la clé de cette énigme avant le héros.

    J'ai apprécié ce pacte initial qui nous met en garde et tient en permanence notre curiosité en éveil.
    J'ai apprécié cette intrigue qui ne cesse de nous surprendre.
    J'ai apprécié la description de ce village de V., l'ambiance
    J'ai apprécié cette galerie de personnages.
    J'ai apprécié leurs répliques ubuesques, si drôles et si remplies de sens quand on atteint la fin.
    J'ai apprécié cette idée de pouvoir replonger dans ce roman avec un nouveau regard et une nouvelle grille d'interprétation. En repérant les indices qui auraient pu me mener vers la réponse.

    Bref, j'appartiens désormais au clan de ceux qui savent et de ceux qui ont pu se divertir avec ce livre si réussi. Vivement le prochain !