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venise

  • Concours pour le paradis de Clélia Renucci

    Concours pour le paradis

    de

    Clélia Renucci

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    "20 décembre 1577

    Benedetto alerta son frère aussitôt qu'il apprit la nouvelle. Véronèse, enroulé dans ses draps de lin, ouvrit un œil méfiant.

    -Le palais des Doges brûle? Comme tous les cinq ans! Pourquoi viens-tu me déranger pour si peu? Tiens, en parlant de feu, si tu pouvais ajouter quelques bûches dans la cheminée, je ne t'en voudrais pas..."

    En ce 20 décembre 1577, le palais des Doges est ravagé par un incroyable incendie qui détruit notamment le Paradis, l'immense toile qui ornait la salle du Grand Conseil.

    Dès 1578, une commission décide de commander un nouveau Paradis. Un concours est organisé entre le peintres vénitiens les plus célèbres. S'affrontent ainsi Véronèse, le Tintoret et Bassano. 

    Pendant quelques quatorze années, cette toile va occuper tout un pan de leur création. Création qui va susciter chez eux bien des joies et des drames.

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    Le Paradis

    Ce roman de Clélia Renucci, je l'avais repéré dès sa sortie. Aussi, j'ai été ravie quand j'ai pu le recevoir grâce aux Matchs de la Rentrée littéraire, une opération organisée par Rakuten.

    L'autrice nous plonge dans la Venise de la fin du 16ème siècle. Une Venise qui peine à garder sa suprématie militaire et maritime face aux Ottomans. Et qui subit la loi de l'Inquisition. Cependant, malgré ces menaces politiques et le poids de la religion, l'art occupe toujours une place de choix chez les gouvernants. En effet, suite à l'incendie de 1577, les Doges qui se succèdent entendent faire retrouver sa splendeur d'antan à la salle du Grand Conseil et font appel aux artistes de la Sérénissime les plus côtés.

    L'occasion pour le lecteur d'entrer dans l'intimité de ces maîtres. A la suite des membres de la Commission, nous pénétrons dans l'atelier de Véronèse, du Tintoret et de Bassano. Trois hommes aux caractères, aux existences et aux styles bien différents. Véronèse, c'est la flamboyance, l'exubérance, un sens de la vie chevillé au corps. Le Tintoret, le génie calme. Bassano, l'envie de se faire un nom, au point que tout échec pourrait lui être fatal. Tous les trois représentent autant de facettes de l'artiste. Et la possibilité, par conséquent, pour Clélia Renucci de nous faire comprendre tout ce qui est à l’œuvre dans le processus créatif. C'est passionnant de voir les coulisses, d'assister à l'émergence de leurs créations et de comprendre les relations qu'ils entretiennent avec leurs mécènes et les dirigeants. De même, j'ai été très intéressée par tous les procédés techniques: les choix de couleurs, les fabrications du vernis...

    Sans oublier les réflexions sur la toile elle-même. Car le Paradis occupe toutes les pensées, autant celles des peintres que celles des politiques, des familles et de nous lecteurs. Les rebondissements autour de ce tableau sont multiples: copies de croquis, choix abandonnés, esquisses remodelées, figures gommées ou retouchées. Au fil des pages, c'est comme si le Paradis prenait vie sous nos yeux ébahis. Au prix de nombreux efforts et de nombreux sacrifices. Au prix aussi du sang.

    Un des autres atouts de ce roman réside également dans la description de la Venise du 16ème siècle. Chapitre après chapitre, les canaux, les ponts et les rues nous livrent tous leurs secrets. J'ai particulièrement apprécié les scènes de carnaval. Et cette séquence de fête avec Véronèse et Marco, un des fils du Tintoret, qui bien imprudemment se lie avec le rival de son père.

    Les pages se tournent toutes seules, on remonte avec plaisir le temps et on en ressort avec une furieuse envie d'admirer des toiles de Véronèse, de Bassano et du Tintoret et bien entendu, de partir à Venise.

    Néanmoins, je dois avouer que j'ai été un peu moins convaincue par certains personnages. Notamment ceux de la fille du doge et de l'inconnue du couvent. Je comprends leur intérêt par rapport à la narration mais j'aurais préféré qu'elles soient un peu plus creusées.

    Bref, vous l'aurez compris: si vous aimez l'art et les romans autour de la création, Concours pour le paradis est fait pour vous! Plongez vous sans tarder dans cette fresque foisonnante!

    Un grand merci à Priceminister pour cet envoi.

    Albin Michel, 2018, 267 pages

     

     

     

     

     

  • Le Souffleur de rêves de Bernard Villiot & Thibault Prugne

    Le Souffleur de rêves

    un album de Bernard Villiot

    illustré par Thibault Prugne

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    "Au Nord de Venise, cernée par la lagune, s'étendait l'île de Murano. On ne comptait plus ses somptueux palais bordés de jardins dans lesquels la bonne société aimait se promener, grisés par les parfums du jasmin et des bosquets d'orangers.

    Les gens venaient aussi du monde entier, car on y soufflait le verre."

    Parmi les apprentis souffleurs de verre, se trouve Zorzi Ballari qui ne ménage pas sa peine et dispose tous les soirs "d'une simple paillasse pour dormir".

    "Pour dormir et pour rêver, car les années passant, Zorzi avait nourri l'espoir de devenir souffleur."

    Malheureusement, un accident brise son rêve et le laisse boiteux.

    Les années passent et Zorzi n'a pas oublié son ambition. Tous les soirs, il se glisse dans les ateliers déserts pour apprendre à maîtriser son art.

    "Et à force de persévérance, son souffle [devient] si délicat et si précis qu'il s'[étire] comme un soupir."

    Un soupir capable de se transformer en bulle de rêve...

    Des rêves bleus, des rêves roses, des rêves extraordinaires qui accompagnent les petits Vénitiens dans leur sommeil.

    Mais son grand talent fait des jaloux....Et, bien vite, des obstacles se dressent devant lui.

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    J'ai immédiatement été attirée par la couverture de ce très bel album et par ce titre à la fois intrigant et poétique.

    Dès la première page, débute le voyage.

    Ligne après ligne, image après image, Bernard Villiot et Thibault Prugne nous entraînent dans une Venise magnifiée sur les traces des souffleurs de verre.

    Un métier capable de générer tant de beauté/Un métier cruel aussi où la concurrence se fait rude et où le moindre faux pas n'est pas toléré.

    Notre héros va en faire l'amère expérience, lui qui voit ses ambitions ruinées par la chute d'un pain de verre sur son pied.

    Récit d'apprentissage donc...Cruel apprentissage même...

    Récit d'obstination également...Celle d'un héros déterminé à aller au bout de ses rêves et qui, à force de persévérance, fabrique des bulles si fines qu'elles deviennent des songes enfantins.

    Que j'ai aimé cette idée! Si poétique! Des songes qui s'envolent et circulent dans les rues et sur la lagune de Venise.

    Et puis, le talent du héros fait des jaloux. A lui de franchir ou non ces nouvelles épreuves.

    On suit avec plaisir  toutes les étapes de ce conte onirique, à la fois tendre, sensible et plein de rebondissements.

    A la plume tout en légèreté de Bernard Villiot répond à merveille le pinceau de Thibault Prugne. Grâce à son talent, on a l'impression de se promener dans les rues de Venise, aux eaux étincelantes et miroitantes, aux rues colorées. Et on est emportés dans ce rêve d'histoire.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup apprécié cet album et je vous en recommande fortement la lecture.

    Gautier-Languereau, 2015