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des romans adolescents - Page 2

  • Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery

    Anne de Green Gables

    de

    Lucy Maud Montgomery

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    "Madame Rachel Lynde habitait à l'endroit précis où la route principale d'Avonlea plongeait dans un petit vallon planté d'aulnes et de fuchsias, et traversé d'un ruisseau qui prenait sa source dans les bosquets de la vieille propriété des Cuthbert; il était connu pour ses méandres impétueux au début de sa course à travers bois, et ses sombres secrets de trous d'eau et de cascades; mais, une fois arrivé au vallon des Lynde, ce n'était plus qu'un ruisselet paisible, et parfaitement discipliné, car même un cours d'eau n'aurait pu passer devant la porte de Madame Rachel Lynde sans égard pour la bienséance et les bonnes manières; sans doute avait-il conscience qu'elle était là, assise derrière sa fenêtre, l'œil attentif à tout ce qui défilait, enfants et ruisseaux, et que si elle remarquait la moindre chose étrangère ou déplacée, elle ne trouverait pas le repos avant d'avoir découvert le pourquoi et le comment."

     

    Une petite fille sur un quai de gare. Assise sur sa valise, elle attend qu'on vienne la chercher. Elle espère tant de sa famille d'accueil.

    Cette petite fille, c'est Anne Shirley. Et, malgré quelques débuts compliqués, elle va conquérir toute la maisonnée des Pignons verts et Avonlea. Par la force de son imagination. Par sa manière de nimber de beauté et de poésie tout ce qui l'entoure, comme le Lac Scintillant. Par son bavardage. Par ses maladresses si drôles et si touchantes. Par son intelligence. Par sa force. Par son élan de vie auquel nul ne peut résister.

    Lire Anne de Green Gables, c'est entrer dans un cocon de douceur. C'est avoir un sourire sur les lèvres. C'est pleurer aussi. C'est retrouver une âme d'enfant et d'adolescent. C'est vouloir que la fin n'arrive jamais. Comme si achever ce roman, c'était quitter un environnement devenu sien et des personnages "âmes sœurs".

    Car l'autrice démontre un talent incroyable pour créer des protagonistes si vivants. Que ce soient Anne, Diana, Marilla, Matthew, Gilbert, Rachel ...Tous semblent s'animer sous nos yeux, avec leurs propres caractéristiques.

    Lucy Maud Montgomery maîtrise également l'art de la description bucolique. En effet, son ouvrage se révèle une véritable ode à la nature. Les saisons passent à Avonlea. Succession de paysages dont la beauté est célébrée et qui donnent envie de trouver refuge sur cette île du Prince Edward.

    Un des autres atouts de ce roman réside dans sa peinture du quotidien d'une communauté à la fin du 19ème siècle. Rythme soumis aux plantations. Spectacle de Noël. Catéchisme. Journées de labeur. Interactions sociales. On ressort de ces chapitres avec le sentiment d'avoir voyagé dans le temps.

    Pour autant, se dégage de ce récit une grande modernité. Sans doute dû à la plume de son autrice. Mais aussi à l'intemporalité d'Anne, qui fait partie de ces héroïnes marquantes dans le parcours d'une lectrice.

    Bref, vous l'aurez compris : maintenant, je rêve de retourner à Avonlea et ce livre a constitué un merveilleux coup de cœur. 

    Monsieur Toussaint Louverture, traduit par Hélène Charrier, 2020, 381 pages

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  • Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban de JK Rowling

    Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

    de

    JK Rowling

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    "A bien des égards, Harry Potter était un garçon des plus singuliers. Tout d'abord, il détestait les vacances d'été, c'était la période de l'année la plus déplaisante à ses yeux. Ensuite, il tenait absolument à faire ses devoirs de vacances, mais il était obligé de les faire en secret, au beau milieu de la nuit. Enfin, il faut également signaler que Harry Potter était un sorcier."

    Voilà quelques jours, nous avons embarqué avec ma chère Cécile  à bord du Poudlard Express. Direction la troisième année d'études d' Harry, Ron et Hermione. Une année sous le signe de la carte du maraudeur, de cours de défense contre les forces du mal, de prophéties, de Patronus, de Quidditch et  de danger.
    En effet, rodent autour de l'école deux périls: les Détraqueurs et Sirius Black. Deux périls qui vont pousser Harry dans ses retranchements.

    Ce qui me frappe tout particulièrement à la lecture des trois premiers tomes, c'est leur schéma narratif assez similaire. Une scène mémorable chez les Dursley. Un départ en fanfare de chez eux. Les retrouvailles avec Ron et Hermione au chemin de Traverse. Le voyage en Poudlard Express. Un nouveau professeur de défense contre les forces du mal. Des matchs de Quidditch. Et des menaces qui deviennent de plus en plus précises avec une action qui s'emballe dans les ultimes pages.


    Ce qui différencie pour autant cet opus des précédents, c'est son côté plus sombre. L'introduction des Detraqueurs, la description des conditions d'emprisonnement à Azkaban, les circonstances de la mort des parents d'Harry et le sort de Sirius Black introduisent une tonalité tout en noirceur. Comme si derrière les rires et l'émerveillement se dessinaient de plus en plus les futurs combats à mener. Comme si pour Harry Potter, grandir signifiait affronter de toujours plus nombreuses épreuves initiatiques et tragiques avant de réaliser son destin.

    C'est un des éléments qui me plaît le plus dans ses relectures, observer tout le travail préparatoire de JK Rowling. Toutes ces pièces du puzzle qu'elle assemble patiemment pour composer son univers si riche et global.

    Pour autant, je n'en oublie pas de savourer chaque chapitre de ce récit. Ne serait-ce que pour la magie d'une sortie à Pré aux Lards ou la rencontre avec deux protagonistes que j'affectionne tout particulièrement (Lupin et Sirius) ou la possibilité de remonter le temps avec Hermione.
    Bref, vous l'aurez compris : quel bonheur de se replonger dans cette aventure. Vivement la 4ème ! 

    Editions  Gallimard Jeunesse, 1999, 349 pages

     

  • L'Ickabog de JK Rowling

    L'Ickabog

    de

    JK Rowling

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    Dans le royaume de Cornucopia, règne le roi Fred sans Effroi. Il s'est ainsi auto-proclamé sans Effroi après avoir réussi à tuer avec ses soldats une guêpe.

    C'est un roi qui raffole de tenues toutes les plus extravagantes les unes que les autres.

    C'est un roi qui fait confiance à ses deux plus fidèles conseillers, Lord Crachinay et Lord Flapoon. Deux amis prêts à tous les mensonges pour s'enrichir et pour garder le pouvoir. Deux vrais méchants qui vont profiter d'une expédition pour chasser l'Ickabog pour asseoir encore plus leur pouvoir.

    L'Ickabog, ce monstre mythique des histoires qui se transmettent de génération en génération dans le pays. Ce monstre que les parents évoquent pour effrayer leurs enfants. Ce monstre qui va prendre une réalité grâce à ces deux hommes. Une réalité qui légitime une levée d'impôts. Une réalité qui donne sens à nombre d'exactions.

    Mais dans ce conte qui tourne au cauchemar pour les habitants de Cornucopia, il demeure des héros. Et tout reste possible pour qui croit encore.

    J'avais entendu parler de ce titre pendant le premier confinement. Un titre resté longtemps enfermé dans le grenier de JK Rowling et qu'elle avait décidé de partager avec les enfants pendant ce temps hors du temps. Un titre qu'il me tardait de lire. Et l'espace de quelques heures, je suis redevenue moi-même une enfant. Entraînée par la voix de cette conteuse hors pair.

    Il y a de l'humour. Dès les premières lignes. Un humour dans les descriptions des personnages. Dont certaines caractéristiques relèvent du comique. Un humour également dans certaines situations.

    Il y a de la gravité qui se dissimulé derrière la légèreté. Gravité quand on meurt à cause des caprices des puissants. Gravité quand la violence fait irruption par peur de l'autre.

    Il y a des héros. Qui vont se révéler face aux événements. Protagonistes clés.

    Il y a des anti-héros. Et je ne sais pas pour vous mais ces anti-héros, ces méchants ont toujours été ceux qui donnaient une saveur particulière aux contes. Ici, ils sont particulièrement réussis. Retors, veules, lâches, machiavéliques, dotés d'une bêtise crasse (je pense à Lord Flapoon), ils se révèlent de parfaits antagonistes.

    Il y a cet Ickabog. Monstre mythique. Symbole de différence. Dont l'aura enveloppe l'intrigue d'une certaine atmosphère de mystère.

    Il y a ces pages qui se tournent toutes seules. De rebondissements en rebondissements.

    Il y a ces réflexions autour du pouvoir, autour de la pauvreté, autour de l'autre qui font réfléchir.

    Et déjà, voilà la fin.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été emportée par ce titre jeunesse que je ne peux que vous conseiller.

    Gallimard Jeunesse, 2020, traduit de l'anglais par Clémentine Beauvais