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des romans jeunesse - Page 7

  • La Fille qui n'aimait pas les fins

    La Fille qui n'aimait pas les fins

    de

    Yaël Hassan et Matt7ieu Radenac

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    "Je déteste cet endroit.

    Les bibliothèques me font toujours cette impression étrange: je les déteste et en même temps, je dois avouer que j'apprécie leur calme, leur ambiance studieuse et leurs rayonnages débordant de livres dans lesquels, s'ils m'appartenaient..

    Mais ils ne m'appartiennent pas!

    Et là est tout le problème....

    Emprunter un livre et avoir à le rendre ensuite, à s'en séparer, à s'en éloigner...Impossible!"

    Maya est une jeune adolescente qui adore les livres. Elle en possède pas moins de 334. Mais ses étagères débordent. Et sa mère, pour contrer cette invasion, décide, malgré ses protestations, de l'inscrire à la bibliothèque.

    Elle y fait la rencontre de Manuelo, un vieil original.

    Des liens se tissent très vite entre ces deux passionnés de littérature.

    Mais leur relation tient-elle vraiment au hasard?

     

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    A mon arrivée en secteur jeunesse, j'avais découvert certaines œuvres de Yaël Hassan: Un grand-père tombé du ciel, Momo, petit prince des bleuets et Le professeur de musique. Et, à chaque fois, j'avais été frappée par sa faculté à parler avec simplicité et émotion de sujets tels que les relations intergénérationnelles, les disputes familiales....

    Aussi, quand ce roman qu'elle a rédigé à quatre mains avec Mathieu Radenac est arrivé à la médiathèque, je n'ai pas hésité longtemps avant de m'y plonger. Surtout que je gardais en mémoire le bel article de George dessus.

    Pour raconter l'histoire de Maya et de Manuelo, les deux auteurs ont opté pour un schéma narratif qui s'articule autour d'une alternance de leurs deux points de vue (à une exception près). Un procédé que j'ai trouvé habile car il permet de mieux cerner ces protagonistes et de comprendre ce qu'ils cachent.

    Maya est une adolescente de 13 ans passionnée par les livres. Une passion qu'elle tient de son père qui avait l'habitude de lui lire des histoires tous les soirs. Un père qu'elle a malheureusement perdu trois ans auparavant.

    Maya a dû mal à faire son deuil et à accepter le nouvel ami de sa mère.

    Mais c'est justement son inscription à la bibliothèque municipale et sa rencontre là-bas avec Manuelo qui vont l'aider à avancer.

    De son côté, Manuelo dissimule également des blessures. Très vite, on comprend qu'il est le grand-père de Maya et qu'il tente de rattraper le temps perdu. En effet, son fils et lui étaient fâchés (pour des motifs que nous apprendrons à la fin) et il a été tenu à l'écart de tous les grands événements de sa vie.

    A cette thématique sur le deuil, sur les disputes familiales et sur les regrets qui peuvent en découler se greffe un bel hommage aux livres et à l'écriture.

    Maya et Manuelo nouent des échanges à partir de l'emprunt de Robinson Crusoé. Ensemble, ils vont ainsi disserter des Trois mousquetaires, de l'importance des carnets pour épancher toutes ses pensées, de marque-pages et de la fin des romans.

    Comme le laisse deviner le titre, Maya, pour une raison bien particulière (je vous laisse la découvrir), n'aime pas les fins. Elle a pris pour habitude de laisser en plan tous les ouvrages qu'elle parcourt cinquante pages avant de les avoir achevés.

    Cette question de savoir s'il arrive de regretter une fin, elle va la poser à une romancière qu'elle rencontre qu'à son grand-père, lui-même écrivain.

    "Si je regrette les fins? Je ne pense pas qu'il faille les regretter, elles marquent un nouveau départ. La fin peut être une petite lumière qui illumine l'ensemble en lui donnant un sens. Je l'espère en tout cas."

    J'ai beaucoup apprécié toutes ces réflexions sur le livre comme lien entre les personnes, sur l'écriture comme remède....

    En revanche, j'ai moins adhéré à certains éléments de l'intrigue tels que l'histoire d'amour adolescente. J'ai trouvé qu'ils avaient tendance à éloigner le lecteur des thématiques essentielles et déjà très riches abordées dans ce court roman.

    De même, je n'ai pas été convaincue par les arguments avancés pour justifier la brouille entre Manuelo et son fils.

    Bref, vous l'aurez compris: malgré quelques bémols, j'ai passé un agréable moment en compagnie de cette œuvre qui fait réfléchir sur le pouvoir de la littérature et sur le deuil.

    Syros, 217 pages, 6,50 €

     

     

     

     

     

  • Le Premier défi de Mathieu Hidalf de Christophe Mauri

    Le Premier défi de Mathieu Hidalf

    de

    Christophe Mauri

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    "Mathieu Hidalf se réveilla de très bonne humeur, parce que ce jour-là, pour la première fois, il fêtait ses dix ans. Bien sûr, dix ans, c'était trop peu pour être libre; c'était trop peu pour tomber fou amoureux; c'était trop peu pour devenir Prétendant elitien et trop peu encore pour déposséder son père du manoir de ses ancêtres"

    "Le jour de son anniversaire n'était pas une date ordinaire. [...] Tout avait commencé par la nuit froide et pluvieuse de sa naissance. Il était venu au monde en plein coeur du cinquantième anniversaire du roi, auquel toute la noblesse du royaume était conviée. Et sans autre forme de procès, par ses hurlements stridents, Mathieu Hidalf avait gâché la fête. En souvenir de cet auguste moment, chaque année depuis ses trois ans, Mathieu organisait une catastrophe plus colossale que celle de l'année précédente, pour continuer à saboter l'anniversaire royal et continuer à humilier son père"

    Ainsi, pour ses 8 ans, il a poussé les nymphettes du soleil à se mettre en grève pour la première fois de leur histoire. Le château royal s'est donc retrouvé plongé dans l'obscurité totale pendant sept mois. Et Mathieu Hidalf, enfermé par son père, dans la plus haute tour du domaine familial.

    Ayant purgé sa punition, notre héros espère pouvoir accompagner ses proches à l'anniversaire du roi. Son père, le vice-consul, Rigor Hidalf souhaite à tout prix l'en empêcher, afin de prévenir toute nouvelle bêtise.

    Mais c'est sans compter sur l'ingéniosité de son rejeton...

    Christophe Mauri.jpg

    J'ai eu la grande chance de rencontrer l'auteur Christophe Mauri lors d'une journée organisée par Gallimard Jeunesse. Il est revenu sur son parcours exceptionnel de jeune écrivain. En effet, il a adressé son premier manuscrit au prestigieux éditeur quand il avait 13 ans. Il n'avait pas été accepté mais avait reçu, néanmoins, les encouragements du comité de lecture. Il s'est obstiné et finalement, il a appris le jour de ses 22 ans que Le premier défi de Mathieu Hidalf serait publié.

    Je trouve qu'il a su créér un personnage principal très attachant. Mathieu Hidalf se révèle tour à tour malin, vif, plein d'humour, très intelligent, d'une grande maturité tout en gardant un côté terriblement enfantin. On a sans cesse envie de le voir déjouer tous les pièges qui lui sont tendus pour le contrecarrer dans ses plans.

    Et ces embûches se révèlent nombreuses. Du contrat autour de Bougetou, son chien aux quatre têtes en passant par les jumelles, les plus terribles baby-sitters...Les obstacles se multiplient pour la plus grande satisfaction du lecteur.

    Autour de ce héros, gravite une multitude de protagonistes tous aussi savoureux les uns que les autres. Au premier rang, bien entendu, on retrouve la famille Hidalf. Je demande tout d'abord le père, un vice-consul qui rêve d'être un des personnages les plus importants de l'Etat et qui se creuse les méninges pendant onze mois de l'année pour trouver le cadeau d'anniversaire idéal pour le roi. Puis, la mère, une femme qui essaie d'aplanir les tensions et qui se révèle souvent beaucoup plus maligne que son époux. Et, enfin, j'invoque les trois soeurs: Juliette d'Or, la plus belle; Juliette d'Argent, la plus sage et Juliette d'Airain, la plus intelligente. Les tactiques élaborées par les enfants Hidalf sont toutes très drôles.

    Cependant, l'aspect fortement humoristique de ce roman (j'ai souvent ri toute seule) ne doit pas faire oublier le bel univers fantastique imaginé par Christophe Mauri. On croise, en effet, des sorcières, des nymphettes et des Elitiens. Mathieu Hidalf rêve, depuis tout petit, de réussir le concours d'entrée de cette prestigieuse école de l'Elite et de devenir Prétendant, comme son ami Pierre Chapelier. Il voue notamment un culte à Louis Serra, le capitaine des Elitiens qui est parvenu dix ans auparavant à trouver un accord avec les terribles six frères Estaffe.

    Malheureusement, le royaume semble voir grandir une menace. Dès son arrivée à la Cour, Mathieu sent une certaine tension parmi les Elitiens. Sa visite dans leur école ne va faire que confirmer cette impression de danger imminent.

    Ces éléments fantastiques m'ont fait penser à des romans que j'affectionne tels que Le Livre des étoiles (la très bonne trilogie d'Erik Lhomme) et bien entendu, Harry Potter. Je fais notamment référence à l'école de l'Elite, aux sorciers ou au transport par l'eau (qui m'a rappelé la poudre de cheminette)

    Bref, vous l'aurez compris: un premier tome introductif très réussi et très drôle. J'ai hâte de retrouver Mathieu Hidalf dans ses prochaines aventures, de découvrir l'identité de l'amoureux de Juliette d'Or et surtout de savoir ce qu'il advient du royaume.

    Gallimard Jeunesse, 2011, 256 pages, 13,20 €

     

     

     

  • L'Affaire Caïus

    L'Affaire Caïus

    de

    Henry Winterfeld

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    "Le profond silence qui régnait depuis un moment dans la classe fut soudain troublé par des rires étouffés. Seul Mucius, le meilleur élève de l'école, ne se laissa pas distraire de son travail et continua à écrire sur sa tablette de cire"

    L'action se situe sous l'Empire romain au 1er siècle après Jésus-Christ. Dans une salle de classe réservée aux enfants de notables, Rufus profite de l'inattention de son maître pour accrocher une tablette comportant l'inscription "Caïus est un âne". Mais son forfait est découvert et il est renvoyé.

    Le lendemain matin, on retrouve le même message tracé en lettres rouges sur le temple de Minerve. Tout semble désigner Rufus comme coupable de ce sacrilège. Seuls ses camarades sont persuadés de son innocence.

    S'engage alors une course-poursuite dans les rues de la capitale, à la recherche du vrai criminel.

    Je me suis lancée un peu par hasard dans ce roman historique. J'étais en vacances à Malaga et après avoir fini le nouveau JK Rowling, j'ai eu envie de me plonger dans une lecture légère. Mon père venait juste d'emprunter cet ouvrage historique à mon petit frère Vincent. Il m'en a vanté les mérites...Je l'ai ouvert et la magie a immédiatement opéré.

    J'ai trouvé qu'Henry Winterfeld arrivait très bien à restituer l'atmosphère qui devait régner à Rome au 1er siècle après Jésus-Christ. En effet, toutes les balades des jeunes enquêteurs permettent de découvrir les différents moments d'une journée, les activités qui les caractérisent...

    De même, pour aider le jeune et le moins jeune public, des notes en bas de page offrent des précisions de vocabulaire et des explications sur le fonctionnement de la société antique romaine. Néanmoins, ces informations n'empiètent pas sur le déroulé de l'intrigue.

    Cette dernière se révèle assez bien ficelée. Le coupable, loin de s'imposer immédiatement, se révèle dans le dernier tiers.

    Les jeunes héros m'ont également bien plu. Certes, en si peu de pages, l'auteur n'a pu que brosser un portait rapide de leurs caractères. Néanmoins, ils ont tous une identité assez affirmée et une belle harmonie se dégage de ce groupe.

    Bref, vous l'aurez compris: une lecture jeunesse divertissante et didactique. Je pense que je me retrouverai Caïus et de sa bande dans leurs prochaines aventures (Henry Winterfeld a en effet écrit deux autres volets)

    Le Livre de Poche Jeunesse, 246 pages, 5,60 €

    Ce billet marque ma première participation au challenge Au coeur de la Rome antique, organisé par Soukee.

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