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des romans jeunesse - Page 4

  • Le Jardin de minuit d'Edith

    Le Jardin de minuit

    librement adapté du roman Tom et le jardin de minuit de Philippa Pearce

    par Edith

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    "Tom? Tom!

    Tom, cela n'amuse personne. Ni ton père ni moi de te voir partir, ni ton frère d'avoir la rougeole."

    Lors d'un été, Peter, le petit frère de Tom contracte la rougeole. Comme son aîné ne l'a pas eu, il est envoyé chez sa tante et son oncle.

    Ces derniers vivent dans une maison séparée en plusieurs appartements.

    Au dernier étage, réside notamment l'excentrique Madame Bartholomée dont l'horloge sonne treize coups après minuit.

    Au début de son séjour, notre héros s'ennuie à en mourir. Comme en témoignent ses missives à Peter.

    "Peter, au secours! Ma vie ici, c'est: manger...m'ennuyer...manger...m'ennuyer. C'est le pire trou que je connaisse et le temps passe lentement, c'est désespérant."

    Puis, un soir, n'y tenant plus, après les treize coups, Tom part en expédition. Et,ô magie, quand il ouvre la porte de derrière, il tombe sur un jardin magnifique.

    Un jardin de minuit, accessible que pour lui et qui disparaît le jour levé...

    Commencent alors pour lui de merveilleuses vacances.

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    Je ne connaissais pas du tout ce classique de la littérature jeunesse anglaise. Mais j'ai été  attirée par la couverture de ce roman graphique. Ce qui a achevé de me convaincre, c'est la mention de l'adaptation par Edith. En effet, j'avais beaucoup apprécié sa relecture des Hauts de Hurlevent, parue dans la collection Ex-Libris chez Delcourt.

    Dès les premières pages, on fait la connaissance de Tom, un petit garçon comme les autres qui s'ennuie pendant ses vacances d'été chez son oncle et sa tante.

    Un soir, il part en exploration car il est étonné d'entendre l'horloge de la maison sonner treize coups juste après minuit.

    A la faveur d'une porte...le voilà plongé dans un jardin immense.

    Le lendemain matin, il tente de le retrouver. Mais il n'aperçoit qu'une cour pour les poubelles et une impasse.

    Cependant, chaque soir, le miracle se reproduit et Tom revient dans le jardin.

    Là-bas, personne ne semble le voir. Personne à l'exception de la petite Hatttie qui devient très vite sa compagne de jeu.

    Tom ne vit que pour ses nuits en compagnie de la jeune fille. Mais on ne peut arrêter le cours du temps...Comme il va l'apprendre à ses dépens.

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    Cette histoire m'a immédiatement séduite. J'ai toujours eu une prédilection pour les univers oniriques. Ceux où ne sait où s'arrête la frontière entre réalité et songe. Est-ce que le jardin existe vraiment? Ou n'appartient-il qu'à l'imaginaire du petit Tom?

    Deux mondes s'opposent: celui plus froid, plus sévère, plus simple des journées de Tom et celui plus gai, plus coloré, plus dense, plus lumineux du jardin. Comme si le rêve donnait tout son sens à la vie...Comme si la vie ne pouvait être supportable que grâce au rêve... Cet antagonisme est d'ailleurs à merveille souligné par le choix des teintes et par les traits et les fonds d’Édith.

    A ce pouvoir du rêve s'ajoute une réflexion sur le passage du temps et le poids du passé, autant par ces incursions nocturnes dans un parc victorien que par des discussions avec certains locataires.

    De même, ce roman graphique se révèle un très bel hommage à l'enfance, à ses jeux, à ses camaraderies....A cette sorte d’Éden vers lequel l'adulte peut/veut retourner.

    En découvrant ce classique, je n'ai pu m'empêcher d'ailleurs de penser à Peter Pan de JM Barrie et à cette relation qui m'a toujours plu entre Peter et Wendy (comment ne pas y voir une évocation avec le duo Tom/Hattie?)

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été conquise par cet ouvrage poétique et je vous conseille d'entrer à la suite de Tom dans ce jardin de minuit.

    Editions Gallimard, collection Noctambule, 2015, 96 pages

     

     

     

     

     

  • Ma vie dans un grille-pain

    Ma vie dans un grille-pain

    de

    Mikaël Ollivier

    illustré par Claire Franek

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    "Rien ne serait arrivé sans un morceau de baguette coincé dans un grille-pain.

    Ou sans une feuille morte sur un trottoir mouillé.

    C'est au choix."

    Comme tous les matins, le réveil de Jean-Baptiste Morin sonne à 7h15. S'ensuit pour le jeune vendeur de chaussures toute une série de gestes parfaitement chronométrés qui lui permettent de prendre le bus 813 à 8h05 précises et d'arriver à l'heure pour l'ouverture du magasin.

    Mais, ce matin-là, plusieurs grains de sables viennent perturber cette mécanique bien huilée et déclenchent toute une série de possibles...

    Imaginez un grille-pain, un ramasse-feuilles ou un achat de pain de mie...qui pourraient changer le cours de toute une vie...

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    Quand je suis arrivée en section jeunesse dans ma bibliothèque, on m'a immédiatement conseillé les romans de Mikaël Ollivier. Et il est vrai que Celui qui n'aimait pas lire, Ma vie en gros ou Un monde dans ma main sont des ouvrages qui m'ont beaucoup plu.

    Pour ce roman, récemment paru chez Sarbacane, j'ai été immédiatement attirée par le titre assez intriguant et par la couverture très colorée.

    Dans cette œuvre, l'auteur s'est interrogé sur toutes les existences qu'une même personne pourrait expérimenter, selon l'arrivée d'un ou de plusieurs micro-événements.

    Tout commence comme un conte. Comme tous les matins, notre prince charmant suit un programme déterminé qui doit le mener à son travail à l'heure. Mais, suite à une panne de grille-pain, tout va être bouleversé.

    Selon qu'il attrape le bus ou qu'il chute, il ne connaît pas le même destin et ne rencontre pas les même personnes.

    On sent bien tout l'amusement du narrateur à lancer toute une série d'hypothèses sur ce qui aurait pu être ou ne pas être. Certaines pistes se révèlent farfelues, d'autres sonnent plus juste et nous font forcément réfléchir sur la fragilité de certains choix et sur l'univers des possibles.

    Heureusement, à la fin, nous connaîtrons le sort de Jean-Baptiste Morin. Et que dire de la chute très surprenante?

    De même, j'ai trouvé que les illustrations drôles et un peu vintage de Claire Franek se mariaient à merveille avec ces multiples rebondissements.

    Bref, vous l'aurez compris: un roman jeunesse très plaisant qui retiendra l'attention tant des petits que des grands. Et qui nous rappelle à quel point un micro-événement peut nous amener à une belle rencontre et faire basculer notre vie.

    Editions Sarbacane, 2014, 75 pages

     

  • Quand un chat réunit des coeurs esseulés

    Chat par-ci/ Chat par-là

    de

    Stéphane Servant

    chat par ci.gif

    "J'attends Lundi.

    C'est un drôle de nom pour un chat.

    Mais je n'aime ni les lundis ni les chats. C'est pour cela que j'ai choisi de l'appeler Lundi."

    Suite à un accident à vélo, Lorette, une vieille dame, se retrouve plâtrée. Et elle s'ennuie à mourir. Heureusement, pour la distraire, elle bénéficie de la présence d'un chat qu'elle a surnommé Lundi.

    Aujourd'hui est un jour pas comme les autres car autour du cou du chat, elle trouve un message. Quelqu'un essaie d'engager la conversation avec elle.

    Lorette aimerait bien que ce soit le vieux monsieur en face.

    Une correspondance s'établit...

    "J'attends Lunes.

    C'est un drôle de nom pour un chat.

    Mais j'adore les lundis et les chats. Et l'espagnol aussi. Lunes, ça veut dire lundi."

    Sofiane doit rester chez lui car il a une jambe plâtrée. Mais compte les heures car personne ne vient lui rendre visite.

    "Personne ne vient jamais sonner à ma porte. Parce que je ne sais pas comment me faire des amis. Le jour où je suis né, on a oublié de me donner le mode d'emploi."

    Sofiane rêverait de sortir de sa coquille et d'aborder notamment la petite voisine qu'il adore entendre rire ou chanter.

    Quel stratagème employer pour engager la conversation?

     

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    Je ne sais pas si vous connaissez la collection Boomerang du Rouergue. Elle a l'originalité de proposer des romans recto verso. Peu importe le sens de lecture, on est toujours surpris quand les intrigues se rejoignent.

    Avec Chat par-ci et son pendant Chat par-là, Stéphane Servant propose un très joli texte sur les solitudes modernes et sur les cœurs esseulés.

    Lorette/Sofiane: deux personnes aux âges opposés mais réunis par le même problème: tous deux sont refermés sur eux-mêmes et peinent à s'ouvrir aux autres.

    Deux voix qui vont nous raconter leur semaine et l'évolution de leur vie grâce à un chat.

    Pour mieux montrer les points communs entre ces deux narrateurs, l'auteur a pris le parti de commencer de la même manière son recto et son verso. A une variante près: là où Lorette se montre négative, Sofiane se révèle positif.

    Puis, après avoir souligné les ressemblances entre ces deux protagonistes, il se lance dans deux récits différents et qui parviennent quand même à se recouper au milieu du livre.

    Comment? Je vous laisse le plaisir de la découverte. Sachez juste que j'ai trouvé l'idée très ingénieuse et j'ai eu hâte de me lancer dans le verso (Chat par-là) pour tout comprendre.

    A cette trame très bien conçue se superpose un langage à la fois prosaïque et poétique. Le prosaïque, c'est plus pour Lorette, la poétique, plus pour Sofiane. Mais le langage prosaïque de Lorette se teinte de plus en plus fortement d'éléments poétiques au fil des jours. Tout comme la poésie de Sofiane s'intensifie.

    "Avec Pablo Neruda et tes chansons et tes rires dans le jardin d'en bas, le mercredi est passé à toute allure. Mes yeux vont des poèmes au jardin, et du jardin aux poèmes. Et tout se mélange. La vie et la poésie. Tout est beau. Tout brille. Et les phrases de Pablo et tes yeux. Des soleils partout."

    On est conquis par les scènes, par les échanges de regards, par les vagues d'espoir qui étreignent nos héros, par leur ouverture progressive et on ressort émus de cette lecture.

    Bref, vous l'aurez compris: un très beau roman jeunesse qui résonnera aussi bien dans les cœurs des plus petits que des plus grands.

    Rouergue, 2014, 74 pages (37 et 37)