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des romans policiers - Page 27

  • Un deuil dangereux d'Anne Perry

    Un deuil dangereux

    de

    Anne Perry

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    "-Bonjour, Monk!

    La satisfaction se lisait sur le visage étroit de Runcorn. Son col cassé, placé un tantinet de travers, devait lui pincer le cou chaque fois qu'il tournait la tête.

    -Faîtes un saut à Queen Anne Street. Chez Sir Basil Moidore"

    Octavia Haslett, la fille de Sir Basil Moidore, vient d'être retrouvée poignardée dans sa chambre. Elle aurait été assassinée par un voleur de bijoux.

    William Monk, responsable de l'enquête, toujours accompagné de son fidèle collègue Evans, se rend vite compte que le meurtrier appartient à la maisonnée.Tout laisse à penser qu'un domestique serait  le coupable...

    Mais la vérité est-elle si simple?

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     Pour ce deuxième volet de la série de cet enquêteur amnésique, j'ai eu le plaisir de retrouver les protagonistes que j'avais tant aimés dans Un étranger dans le miroir.

    A commencer bien entendu par William Monk. Dans ce tome, il poursuit la reconquête de sa mémoire. Certaines bribes de son passé commencent à ressurgir telles l'image d'un ancien protecteur ou celle d'une femme en larmes..Cependant, le mystère reste entier.

    J'apprécie toujours autant Heather Latterly. Au début de l'intrigue, on la voit tenter de travailler pour un médecin rétrograde et incompétent. Mais, très vite, son refus du compromis refait surface et elle se voit congédiée. Heureusement, Lady Callandra convainc Monk de la prendre comme assistante et de la faire engager comme infirmière de la mère de la victime.

    S'ensuivent de nombreuses entrevues entre Monk et Heather Latterly, placées tantôt sous le signe du mépris et de la colère tantôt sous sous celui de l'entente et de la complicité. J'espère qu'on continuera à assister à un rapprochement dans leurs prochaines aventures...

    Le nouveau venu, l'avocat Oliver Rathbone m'a également beaucoup intéressé. C'est un personnage très intelligent, de bon conseil et visiblement sous le charme d'Heather.

    J'ai été encore conquise par l'art de la reconstitution déployé par Anne Perry. En effet, j'ai eu l'impression d'être plongée dans le Londres des années 1850.

    L'atmosphère d'une maison victorienne est parfaitement décrite. On apprend ainsi le quotidien des domestiques, leur interaction avec leurs maîtres...

    "Heather prit connaissance de la hiérarchie qui régissait le monde des domestiques. Elle comprit quel était le domaine de chacun et qui devait des comptes à qui, ce qui revêtait une extrême importance. Car personne ne venait empiéter sur les tâches d'autrui et chacun remplissait son rôle avec une jalouse exactitude. Il eût été inconcevable, par exemple, de demander à une femme de chambre d'accomplir le travail d'une bonne ou, pis encore, de voir un valet de pied prendre la liberté de vaquer à quelque occupation dans la cuisine"

    De même, la condition des femmes sous le règne de Victoria est très bien évoquée. Par exemple, une bonne qui se retrouve enceinte a forcément fauté, nonobstant les circonstances, et se retrouve jetée à la rue sans références.

    La gent féminine doit aussi adopter une certaine manière d'être, comme le rappelle la belle-soeur de la victime à Heather.

    "Je me souviens encore de ce que me disait Maman quand j'étais petite: il est totalement malvenu pour une femme d'être agitée pour quoi que ce soit. Les hommes détestent l'agitation, tout comme ils désapprouvent ce qui détruit l'image de la femme en tant que personne sereine, fiable, exempte de mesquinerie et de vulgarité, jamais critique, si ce n'est face au manque de soin et à la lascivité, et, surtout, ne cherchant jamais à contredire un homme, même si l'on a des raisons de croire qu'il se trompe. Apprenez à tenir un foyer, à manger avec élégance, à vous habiller et à vous déplacer avec charme et dignité, à engager la conversation avec toutes sortes de gens en société, à peindre ou à dessiner un peu [...] et par -dessus tout, à vous montrer obéissante et à maîtriser vos mouvements d'humeur."

    Enfin, l'intrigue policière, pleine de rebondissements et de cruauté, est bien ficelée. Je ne me doutais pas du coupable avant les dernières pages.

    Bref, vous l'aurez compris: je suis toujours aussi fan des enquêtes de William Monk et de l'univers recréé par Anne Perry. Vivement le troisième tome!

    Editions 10/18, 2001, collection "Grands détectives", 8,80 €, 475 pages

    Lu dans le cadre du challenge Anne Perry de Syl, du challenge victorien d'Arieste et du challenge du polar historique de Samlor.




  • Un étranger dans le miroir de Anne Perry

    Un Etranger dans le miroir

    de

    Anne Perry

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    "Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne vit qu'une vague grisaille au-dessus de lui, uniforme comme le ciel d'hiver, lourde et menaçante. Il cligna des paupières et regarda de nouveau. Il était couché sur le dos: la grisaille était celle d'un plafond, noir de crasse et de fumée."

    Eté 1856, Londres, William Monk se réveille à l'hôpital. Il a été blessé lors d'un accident de cab trois semaines auparavant et a tout oublié.

    Peu à peu, il parvient à glaner des informations sur son identité, son métier (inspecteur de police), son logement...Il découvre aussi qu'il était une personne froide, ambitieuse; qu'il avait délaissé sa famille et qu'il vivait seul, sans amis.

    Revenu à la vie professionnelle, il se voit confier une enquête délicate autour de l'assassinat d'un jeune Lord, rescapé de la Guerre de Crimée et sauvagement battu. Pressé par son supérieur qui le déteste, il doit très vite recouvrer ses réflexes de fin limier tout en poursuivant la reconquête de ses souvenirs.

     

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    Je me suis lancée dans cette série grâce au challenge Anne Perry organisé par Syl. Il s'agit de la seconde série imaginée par cette auteure britannique. En effet, après avoir lancé les aventures de Thomas et de Charlotte Pitt en 1979, elle s'est attaquée aux exploilts de William Monk dès 1990.

    J'ai trouvé le point de départ de l'intrigue très efficace. L'idée du héros qui ne se rappelle de rien et doit tout redécouvrir de lui-même tout en se livrant à une investigation compliquée m'a énormément séduite. J'ai apprécié d'en apprendre petit à petit sur lui, à son rythme, contrairement à d'autres romans où tout nous est dit dès le début sur le protagoniste principal. Ces morceaux de puzzle qui s'assemblent au fil des pages permettent de s'attacher à cet homme pourtant bourré de défauts, de ressentir ses doutes, de trembler à la pensée qu'il soit découvert par ses collègues et viré...

    "C'était un miroir pivotant[...] Tout doucement, il l'abaissa vers lui. Le visage qui lui apparut était sombre et énergique, à forte ossature: nez légèrement aquilin, grande bouche, lèvre supérieure plutôt mince, lèvre inférieure plus pleine avec une vieille cicatrice, juste au-dessous, yeux d'un gris lumineux dans la lueur vacillante de la lampe. C'était un visage imposant, mais pas avenant. [...] c'était le visage d'un étranger qui ne se livrait pas facilement"

    Les personnages qui gravitent autour de l'inspecteur se révèlent également très intéressants. J'ai particulièrement aimé Hester Latterly, une jeune femme de trente ans, pas très belle, encore célibataire et qui a servi auprès de Florence Nightingale comme infirmière pendant la Guerre de Crimée. Son intelligence, son sens de la répartie, son envie de faire évoluer les conditions de vie et de traitement dans les hôpitaux, sa maladresse dans certaines situations sociales....me l'ont rendue très touchante. J'espère la retrouver dans d'autres opus de la série.

    John Evan, le nouveau partenaire de William Monk, m'a aussi bien plu. On sent toute sa loyauté et son admiration. De plus, il aide l'inspecteur à évoluer, à se poser des questions sur lui-même... Je souhaite donc que ce tandem classiquement composé de deux caractères antagonistes mais qui s'équilibrent se reforme dans les prochains tomes.

    Une fois encore, j'ai été marquée par le talent d'Anne Perry à resusciter toute une époque. On explore le Londres de la période victorienne, entre ses quartiers huppés et ses bas-fonds. De plus, les passages concernant les visites à Shelburne, demeure de la famille de la victime, donnent la possibilité de se rendre compte des usages de la bonne société, du poids des apparences et du mépris affiché par les classes aisées vis-à-vis des policiers.

    De même, j'ai l'impression d'en avoir pas mal appris à la lecture de ce roman sur la Guerre de Crimée et sur l'impact qu'elle a eu tant sur les soldats que sur la population civile. Les lignes autour de la charge de la brigade légère, "cet absurde exemple de gabegie imbécile et d'héroïsme suicidaire" m'ont frappée.

    Enfin, je tiens à évoquer l'intrigue policière. Elle m'a semblé bien ficelée. J'ai même été en proie au doute...Mais je n'en dirai pas plus...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup aimé ce polar historique. Je trouve ce nouvel héros très intéressant et j'ai hâte de suivre  de nouvelles enquêtes.

    Editions 10/18, Collection "Grands détectives", 2001, 8,10 €, 414 pages

    Ce billet marque ma deuxième participation au challenge Anne Perry de Syl et au challenge polar historique de Samlor. De plus, il constitue ma cinquième participation au challenge victorien d'Aymeline/Arieste.

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  • Casanova et la femme sans visage de Olivier Barde-Cabuçon

    Casanova et la femme sans visage

    de

    Olivier Barde-Cabuçon

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    "La nuit avait envahi les rues de Paris et déposé un voile noir sur le carrosse immobilisé au milieu de la rue déserte. Engonçé dans un manteau sombre, le cocher retenait d'une main ferme les chevaux qui s'agitaient nerveusement. Une silhouette fine descendit de la voiture.

    [...] La nuit fut alors trouée d'un mouvement rapide. Une ombre grandit démesurément sur les murs et se dirigea à la suite. Bientôt un cri déchirant troua les ténèbres."

    Une jeune femme est retrouvée morte dans les rues de Paris en "une douce soirée de printemps de l'année 1759" avec toute la peau du visage arrachée. 

    Est dépêché sur place le chevalier de Volnay, commissaire aux affaires étranges récemment nommé par le roi Louis XV en guise de remerciement pour l'avoir sauvé de l'attentat de Damiens.

    Cetenquêteur se retrouve très vite mêlé à une affaire complexe qui l'entraîne du boudoir de la favorite la Marquise de Pompadour au Parc-aux-Cerfs en passant par le laboratoire du mystérieux comte de Saint-Germain.

     

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    J'ai emprunté ce livre par hasard en flânant dans les rayons de ma bibliothèque de quartier. Malgré mes listes de romans à rallonge, je m'accorde toujours ce plaisir de choisir un ouvrage dont je n'ai jamais rien entendu. 

    Dès les premières pages, j'ai été immédiatement emportée dans ce Paris de la moitié du 18ème siècle. Je trouve que l'auteur a su très bien restituer l'ambiance de cette époque. Les descriptions qu'il fait de la vie dans la capitale se révèlent très parlantes.

    D'ailleurs, cette immersion dans le siècle des Lumières est sans doute facilitée par le style qu'il adopte et qui cadre parfaitement à la période. De plus, j'ai apprécié les citations de Casanova ou d'anonymes qui précèdent chaque chapitre et donnent la tonalité de ce qui va suivre. 

    De même, l'écrivain a réussi à créer une galerie de personnages attachants que j'aurais plaisir à retrouver dans le prochain tome de leurs aventures.

    J'ai beaucoup aimé son héros le chevalier de Volnay. Un homme intransigeant, droit, convaincu de la nécessité de changer la société qui essaie de mener jusqu'au bout son enquête malgré les dangers et surtout malgré les sentiments amoureux qu'il ressent pour la belle Chiara.

    Cette dernière m'a aussi énormément plu. Dotée d'une forte personnalité, elle se passionne pour les avancées scientifiques et pour les philosophes.

    L'acolyte du chevalier de Volnay, ce mystérieux moine qui pratique les autopsies et a été pourchassé pour ses pensées, a également retenu mon attention.

    En outre, Olivier Barde-Cabuçon est parvenu à merveille à mêler la petite histoire à la grande. Les personnages qu'il a forgés et ceux réels s'imbriquent parfaitement et très naturellement.

    On croise donc au fil des pages Louis XV, la marquise de Pompadour, Sartine, le comte de Saint-Germain et  bien entendu Casanova. Des personnalités emblématiques du 18ème siècle.

    Ainsi, j'en ai pas mal appris sur les moeurs du "Bien-aimé". Je n'imaginais pas que le grand-père de Louis XVI souffrait d'une telle peur de la mort et sombrait si facilement dans l'ennui. J'avais vaguement entendu parler du Parc-aux-cerfs, cet endroit imaginé par la Pompadour et le fidèle valet Le Bel pour combler les besoins royaux mais j'étais loin de savoir tout ce que ce lieu dissimulait et tout le dégoût qu'il allait m'inspirer.

    De même, j'ai été choquée en lisant les descriptions des supplices endurés par le père du chevalier de Volnay et par Damiens, le régicide. Mais je comprends parfaitement le parti pris de l'auteur de ne pas éducolrer la dureté de cette époque. 

    En revanche, toutes les parties sur Casanova m'ont beaucoup amusée. Je ne connaissais cet aventurier que de réputation et j'ai été ravie d'en apprendre un peu plus sur son existence tumultueuse. Je crois que j'essaierai de trouver un moment pour parcourir ses Mémoires.

     

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    Cependant, toutes ces leçons d'histoire ne ralentissent jamais l'action. Elles ne sont là au contraire que pour servir l'intrigue policière. Une intrigue qui se révèle très bien ficelée. Je n'aurais jamais soupçonné la clé de l'énigme.

    Bref, comme vous l'aurez compris, j'ai trouvé ce polar historique très réussi. Et j'ai hâte de lire les prochaines enquêtes du chevalier de Volnay.

    casanova et la femme sans visage,olivier barde-cabuçon,actes sud,actes noirsCe billet marque ma première participation aucasanova et la femme sans visage,olivier barde-cabuçon,actes sud,actes noirs  challenge du polar historique organisé par Samlor  et ma seconde au Challenge Histoire de Lynnae.



    Actes Sud, collection "Actes noirs", février 2012, 22,50 €, 327 pages