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editions 1018 - Page 3

  • Buckingham Palace Gardens

    Buckingham Palace Gardens

    de

    Anne Perry

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    "La pauvre fille, on l'aurait trouvée dans le placard à linge, répondit Narraway.

    Le chef de la Special Branch avait le visage dur, émacié et un regard si sombre qu'il paraissait noir dans la pénombre du cab. Puis, avant que Pitt n'ajoute quoi que ce soit, il précisa:

    -Dans l'un des placards à linge du Palais de Buckingham. Un crime particulièrement horrible, semble-t-il."

    Thomas Pitt et Narraway, son chef à la Special Branch, ont reçu une convocation au Palais de Buckingham. Une femme de mauvaise vie vient d'y être retrouvée dans un placard à linge, sauvagement assassinée.

    Or, la veille encore, elle participait à une soirée privée avec le Prince de Galles.

    Pitt et Narraway se retrouvent donc contraints de trouver la vérité tout en ménageant les susceptibilités  des Puissants et en évitant que le scandale n'éclate.

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    Après l'exotique voyage en Egypte dans Seven dials et les menaces anarchistes de Long Spoon Lane, place pour cette vingt-cinquième aventure des époux Pitt aux ors du palais de Buckingham.

    En effet, Pitt et son supérieur Narraway ont été appelés par Dunkeld, un proche du prince de Galles. Alors que la reine Victoria était absente, son fils aîné à convié quelques amis au château. L'objectif principal était de parler de la mise en place d'une ligne ferroviaire entre le Cap et le Caire et dont le maître d’œuvre serait ce même Dunkeld. Mais, même si les gentlemen invités ont beaucoup parlé affaires, ils n'en ont pas délaissé pour autant certains plaisirs. Lors d'une soirée privée, ils se sont même divertis avec trois prostituées.

    Au petit matin, l'une d'entre elles a été retrouvée sauvagement égorgée et éventrée dans un placard à linge. Afin d'éviter tout scandale susceptible d'éclabousser la Couronne d'Angleterre, Dunkeld a suggéré la Special Branch comme moyen de faire la lumière sur ce tragique événement en toute discrétion.

    Pour Pitt et Narraway, la tâche s'avère quasiment impossible. Car, très vite, après les premiers entretiens avec les domestiques, les deux hommes réalisent que seuls le Prince de Galles et les quatre hommes présents auraient pu commettre ce crime.

    Heureusement, Pitt peut compter sur la présence de Gracie qu'il a fait engager comme nouvelle bonne au Palais. Bien qu'impressionnée par le faste du lieu, la jeune domestique n'en oublie pas moins les raisons de sa présence. Avec son sens de l'observation et de la répartie, elle découvre même de nombreuses pistes essentielles.

    J'ai aimé cette mise en avant de ce personnage que j'apprécie. Et j'espère que son mariage avec l'inspecteur Tellman ne l'éloignera pas trop des futures intrigues.

    Dans ce lieu/mausolée, elle amène un peu de lumière et de vie et permet, une fois encore, de dresser un tableau de la condition de vie des domestiques.

    Mais ce huis-clos donne également la possibilité à Anne Perry d'évoquer la politique coloniale et la place de la femme dans les hautes sphères de la société victorienne. La Princesse de Galles, Elsa Dunkeld, Minnie Sorokine....représentent autant de facettes du destin qui attend les jeunes filles de la bonne société obligées de contracter des mariages arrangés. Souvent, elles doivent se résigner et accepter les infidélités de leurs époux voire leurs coups. Rares sont celles qui écoutent leur cœur car un constat d'adultère ruinerait leur réputation et les mettrait au ban de la société.

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    Edouard VII et Alexandra

    De plus, c'est la deuxième fois que nous croisons le Prince de Galles dans un des opus de la série. Cette fois-ci, nous l'approchons de beaucoup plus près. Il est toujours difficile d'entremêler de vraies personnes à des êtres de fiction et j'ai trouvé que l'auteur avait évité l'écueil de l'invraisemblance. Chaque entretien de Thomas avec la Princesse ou le Prince de Galles sonnait juste. Et je suis même ressortie de ce roman policier avec l'envie d'en savoir plus sur eux.

    Une fois encore, j'ai été frappée par la qualité de l'intrigue policière. Les fausses pistes s'enchaînent, les questions fusent....et je ne m'attendais pas du tout à ce dénouement. Ni à ce final dans la salle d'apparat en présence de toute la Cour.

    En revanche, le seul bémol que j'émettrai concernant Buckingham Palace Gardens réside dans l'absence de certains protagonistes que j'adore. Certes, cette absence se justifie par la teneur même de l'histoire. Cependant, j'espère retrouver dans le prochain tome Charlotte, Lady Vespasia et Samuel Tellman.

    L'enfermement n'a donc pas donné la possibilité à Anne Perry de faire plus avancer la relation entre Gracie et Tellman. Néanmoins, comme je le pressentais déjà, certaines bribes de phrases laissent à penser que Narraway nourrit une admiration très forte trop forte pour Charlotte. Je suis maintenant curieuse de connaître l'évolution de ce sentiment.

    Bref, vous l'aurez compris: un polar historique réussi. Un de meilleurs crus des enquêtes des Pitt depuis longtemps. Vivement avril pour passer quelques heures en leur compagnie!

    Editions 10/18, 2009, 408 pages

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry de Syl et d'une lecture commune avec Bianca, Céline et Fanny.

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  • La Tête de la reine d'Edward Marston

    La Tête de la reine

    de

    Edward Marston

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    "Château de Fotheringhay, Février 1587

    La Mort l'avait suivie patiemment tout au long de sa captivité. Pas un jour ne passait sans que Marie entendît ou imaginât son pas furtif derrière elle, pourtant la Faucheuse retint sa main pendant près de vingt ans. Quand finalement elle frappa, ce fut avec une hâte indécente.

    -Demain matin, à huit heures."

    Ce roman s'ouvre sur les derniers moments de Mary Stuart. Heure après heure, nous suivons le cérémonial implacable. Jusqu'à son exécution.

    D'une tête de reine à une autre...

    "La tête de la reine oscillait doucement d'avant en arrière sous la brise légère. Le regard restait captivé à sa vue. Portant perles et diadème dans sa chevelure rousse relevée en une masse de boucles drues, elle avait un visage pâle et distingué, au front altier, au nez fin et aux lèvres pleines. Son impérissable beauté tenait également à ses yeux remarquables. [...] A ce regard impérieux, nul ne pouvait manquer de reconnaître Elisabeth Tudor, souveraine d'Angleterre."

    Ce portrait sert d'enseigne à l'auberge de la Tête de la Reine. Une auberge qui abrite les représentations des Hommes de Westfield.

    Mais depuis quelques temps, cette troupe, qui entend donner une pièce autour du succès contre l'Armada, semble la cible de saboteurs et d'assassins.

    Le régisseur Nicholas Bracewell va tenter de comprendre l'identité de ceux qui veulent ruiner la réputation de ses comparses voire attenter à leurs jours.

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    Je ne connaissais pas du tout cette série avant de lire le billet de Shelbylee sur sa folie des Tudors. Et elle a su me donner envie de me plonger dans ces romans policiers historiques (d'autant plus qu'en farfouillant dans les étagères de ma bibliothèque, j'ai eu le bonheur de trouver le premier volet en anglais).

    Ce qui m'a immédiatement frappé dans la Tête de la reine, c'est l’atmosphère. A la suite de son héros Nicholas Bracewell, l'auteur nous immerge dans le milieu théâtral élisabéthain. Répétitions, querelles de comédiens, rivalités, vie quotidienne d'une troupe...n'ont bientôt plus de secrets pour nous. Et cette partie historique se révèle juste passionnante.

    De plus, Edward Marston a su créer un protagoniste principal intelligent, ingénieux, curieux. Un protagoniste au passé trouble (on ne connaît que peu de choses sur ses années dans la marine avant son engagement dans la troupe). Un protagoniste fidèle en amitié. Et à ses engagements.

    Autour de ce héros attachant, gravite toute une galerie de rôles secondaires hauts en couleurs. De Lawrence Firethorn, l'acteur cabotin, amoureux d'une Lady et marié à une femme à fort caractère et loin d'être bête  au petit commis, tous nous sont dépeints à la fois simplement mais avec beaucoup de précision. Je n'ai eu aucun mal à les imaginer tant ils me paraissaient vivants.

    Tous ces "caractères" permettent à la narration d'entremêler différents registres: vaudeville (les scènes très drôles entre Lawrencre Firethorn et sa femme, par exemple), comédie, tragédie...Comme si l'intrigue elle-même rendait hommage au milieu qu'elle dépeint.

    Cependant, cet aspect très théâtral de l'histoire ne doit pas masquer sa dimension policière. Car mystère il y a. Autour de l'assassinat dans un café louche d'un des Hommes de Westfield et d'une prostituée.

    Nicholas Bracewell mène l'enquête. Et comme lui, nous tâtonnons, nous butons...Jusqu'à la révélation finale qui ne m'a pas complètement surprise. En effet, depuis quelques chapitres, je m'attendais à l'identité du ou des coupables. Toutefois, sans complètement avoir appréhendé le dénouement...

    Bref, vous l'aurez compris: cet ouvrage constitue un polar historique réussi. Vivement la suite pour retrouver ce héros et cette époque fascinante!

    Editions 10/18, 2000, 253 pages

    Billet dans le cadre d'une LC avec Shelbylee

     

     

  • Long Spoon lane

    Long Spoon Lane

    de

    Anne Perry

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    "Le cab fit une embardée dans le virage et Pitt faillit être projeté hors du siège. Narraway proféra un juron. Ils accélérèrent encore en direction d'Aldgate et de Whitechapel High Street, les sabots du cheval cognant sur les pavés."

    Réveillé en pleine nuit par Victor Narraway, son supérieur à la Special Branch, Thomas Pitt est sommé de se rendre immédiatement à Myrdle Street  où une bombe doit exploser à six heures du matin. Quand il arrive sur les lieux,  toute la population a été évacuée et aucune victime n'est à déplorer suite à la déflagration. Une course-poursuite se met en place et les forces de l'ordre, après des échanges de balles, parviennent à rentrer dans la salle où se sont réfugiés les anarchistes. Parmi eux, un mort, le fils d'un Lord qui semble avoir été assassiné par derrière.

    Qui est coupable? Un de ses complices? Un policier véreux? Telle est la question que doit résoudre notre enquêteur préféré.

    Et, très vite, au fil de ses investigations, Pitt constate l'existence d'un complot de très grande envergure. Pour lutter contre les plans du Cercle intérieur, ile se retrouve même contraint de faire alliance avec son ennemi juré Lord Charles Voisey. Au risque de mettre en danger sa vie et celle de ses proches.

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    Comme en chaque début de mois, je retrouve mes copinautes pour de nouvelles aventures de Thomas et Charlotte. Déjà le vingt-quatrième volet...Après avoir été déçue par Southampton Row, j'avais apprécié le voyage en Egypte et l'évolution des rapports entre Gracie et Tellman proposés par Seven dials.

    Dans ce tome, en revanche, pas de contrée exotique au programme. Non, Pitt et Narraway se retrouvent confrontés à des attentats anarchistes. L'occasion pour Anne Perry de nous proposer une intrigue plus politique.

    En effet, des revendications anarchistes, on glisse vers le vote des lois au Parlement, avec la proposition d'un texte renforçant les pouvoirs de la police (en termes d'armes et de droit de perquisition) et permettant aux domestiques de dénoncer leurs maîtres. Vous l'imaginez bien, ce texte divise, tant chez les Parlementaires que dans l'opinion publique.

    Nous assistons donc dans certains chapitres à des débats houleux à Westminster. Des débats qui nous font d'autant plus peur que, tout comme Pitt et comme Narraway, nous savons ce que dissimule ce texte législatif.

    Il est l’œuvre du Cercle intérieur et de son chef Wetron (le remplaçant de Pitt au commissariat de Bow Street). Cet homme machiavélique entend ainsi disposer d'un pouvoir considérable (basé sur la possibilité de faire chanter quiconque ou de perquisitionner n'importe qui) et souhaite par ce biais se constituer sa propre armée de policiers corrompus.

    Notre héros se retrouve donc confronté à une vaste conspiration et il va tout entreprendre avec Tellman et Narraway pour la déjouer.  En s'attaquant à la corruption de son ancien commissariat. En cherchant partout des stocks de dynamites. En faisant des alliances avec les anarchistes emprisonnés. En prenant le risque de croire Voisey et de collaborer avec lui.

    Anne Perry a donc su créer une intrigue toute en tension et au rythme sans faille (avec un final dramatique à souhait comme elle en a si bien le secret). Je suis désormais très curieuse de connaître les répercussions de certains de ses choix narratifs...

    Néanmoins, je regrette que les femmes n'aient pas eu un rôle plus prédominant dans le déroulé de l'histoire. Même si on voit Vespasia, Charlotte, Gracie ou Emily, j'ai trouvé qu'elles n'étaient pas assez présentes...J'ai également regretté que certains axes relationnels n'évoluent pas plus (je fais référence à Gracie et Tellman).

    Bref, vous l'aurez compris: Long spoon Lane constitue un bon cru. Et je retrouverai avec plaisir nos héros dans les jardins de Buckingham le mois prochain.

    Editions 10/18, 2008, 345 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca, Céline et Fanny et dans le cadre du challenge Anne Perry de Syl.

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