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thriller - Page 2

  • L'Appât de Daniel Cole

    L'Appât

    de

    Daniel Cole

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    "Mercredi 6 janvier 2016

    9h52

    -Dieu n'existe pas.

    L'inspecteur principal Emily Baxter observait son reflet dans le miroir sans tain de la salle d'interrogatoire. Elle attendit que ceux qui l'espionnaient derrière et qui, à n'en point douter, ne perdaient pas une miette de la conversation interviennent via les haut-parleurs pour la reprendre.

    Mais rien. "

    L'inspecteur principal Emily Baxter est soumise à un interrogatoire par ses pairs. En effet, ces derniers attendent un éclaircissement sur la conclusion tragique de sa dernière enquête.

    Cinq semaines plus tôt, entre les piliers du pont de Brooklyn, un réseau de filins d'acier retient prisonnier le corps brisé de William Fawkes. Un mot est gravé sur son torse mutilé: "Appât". Ce cadavre est le premier d'une longue série de meurtres entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Chaque meurtre étant le miroir de celui arrivé dans l'autre pays. Et, à chaque fois, les cadavres portent la mention "appât" ou "marionnette" sur leur corps mutilé.

    Devant l'envergure de cette affaire, des mesures spéciales de collaboration sont prises. L'inspecteur principal Baxter se trouve ainsi dépêchée aux États-Unis pour joindre ses forces à celles de deux agents spéciaux américains.

    Mais qui tire vraiment les ficelles? C'est ce que nos trois investigateurs de choc vont tenter de deviner. Et si, dans cette gigantesque toile, ils se perdaient aussi et devenaient eux-mêmes des appâts ou des marionnettes?

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    En début de semaine, je vous parlais du premier tome de cette série et je vous disais à quel point j'avais été happée par ce volet et cette course contre la montre haletante. Si bien que j'ai immédiatement entamé L'Appât, une fois Ragdoll refermé . Afin de ne pas me séparer des personnages et parce que j'avais besoin de savoir ce qui les attendait.

    La scène d'ouverture se déroule, cette fois-ci, dans le présent. On retrouve Emily Baxter dans une salle d'interrogatoire. Elle doit répondre de la fin de sa dernière enquête. Même si le lecteur n'apprend pas grand chose de ce qui s'est passé, il comprend bien vite que les événements ont été d'une telle ampleur qu'ils nécessitent un déploiement des forces policières hors normes pour tout classer.

    Avec ce procédé, dès le début, déjà, Daniel Cole fait monter la tension d'un cran. Et la scène inaugurale du flash-back cinq semaines en arrière aux prémisses de ladite affaire ne calme en rien nos nerfs. Avec une précision quasi chirurgicale, il dépeint la toile d'araignée dans laquelle est venu s'enferrer William Fawkes.

    William Fawkes? Un des inspecteurs de Ragdoll? Assassiné ainsi? Et mutilé? Est-ce possible? Avec notre auteur, tout peut arriver. Et c'est bien là le problème. Ou l'attrait justement de ses romans. Reprendre des schémas parfois classiques de trios/duos d'inspecteurs et leur injecter du sang neuf, les remettre sans cesse en question, tuer certaines possibilités dans l’œuf...

    De bout en bout, il malmène son lecteur, il le mène de chausse-trappe en chausse-trappe, il le perd dans les méandres de cette toile, il le plonge dans certaines scènes d'horreur... Telles des marionnettes, nous sommes  complètement manipulés par lui.

    Comme dans Ragdoll, au climax, nous sommes dans une situation d'attente et de stress insoutenables. Comme, dans Ragdoll aussi, la conclusion m'a paru arriver trop vite et m'a semblé aussi un peu en-dessous du reste de l'intrigue. Sauf, bien entendu, cette fameuse dernière page....Ou l'ultime jeu du chat et de la souris avec le lecteur. Un protagoniste réapparaît seulement là...Et il nous faut compter les jours jusqu'au troisième volet.

    Une fois encore, si on excepte le bémol sur la fin, j'ai été frappée par la maîtrise de Daniel Cole, par son sens de l'histoire, par sa manière de nous surprendre (cette incroyable scène de l'église!!!) et par son écriture très cinématographique.

    De même, il se révèle toujours aussi talentueux dans le portrait de ses personnages. Nous en retrouvons certains que nous voyons évoluer; nous en découvrons d'autres...Mais, toujours, ils nous paraissent complexes, bien loin des prototypes manichéens de certains ouvrages policiers...Parfois, leurs zones d'ombre les dévorent et les rapprochent dangereusement de certaines frontières...

    Un des autres attraits de ce tome réside dans la description de l'opposition entre les forces policières ou spéciales des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Opposition d'organisation, de style...Et pourtant, sont-elles si différentes que cela quand on creuse un peu?

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été aussi conquise par l'Appât que par Ragdoll. Vivement la sortie du tome 3!

    Merci aux éditions Robert Laffont pour ce titre!

    La Bête noire, 2018, 478 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec mon amie Bianca et dans le cadre de son challenge Un pavé par mois.

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  • La Fille du train de Paula Hawkins

    La Fille du train

    de

    Paula Hawkins

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    "Elle est enterrée sous un bouleau argenté, en bas, près de l'ancienne voie ferrée, sa tombe indiquée par un cairn. Ce n'est guère plus qu'une pile de cailloux, au fond. Je ne voulais pas attirer l'attention sur sa dernière demeure, mais je ne pouvais pas la laisser disparaître. Ici, elle dormira en paix, personne ne viendra la déranger, rien que le chant des oiseaux et le grondement des trains qui passent."

    Chaque jour, Rachel prend le train à 8h04 et à 17h56. Chaque jour, elle est assise à la même place et chaque jour, elle observe lors d'un arrêt une jolie maison. Elle aime imaginer le quotidien de ses deux locataires, un couple de jeunes trentenaires qu'elle a baptisé Jess et Jason.

    Un matin, elle s'aperçoit que la femme, profitant de l'absence de son conjoint a invité un inconnu, vraisemblablement son amant.

    Cette découverte la plonge dans un marasme d'émotions. Et lui rappelle de mauvais souvenirs. En effet, elle a aussi été victime de tromperie.

    Puis, un soir, au journal télévisé, elle apprend la disparition de Jess alias Megan Hart.

    Elle décide alors de mener sa propre enquête, au risque de convoquer ses vieux démons...

    paula hawkins.jpg

    J'avais entendu beaucoup de bien de ce polar anglais depuis sa sortie. Aussi, quand je l'ai vu passer à la médiathèque où je travaille, j'ai eu envie de m'y plonger.

    Dès le début, le mystère est instauré, avec cette évocation par un meurtrier (femme ou homme, rien ne le dit) d'une tombe.

    Ensuite, une voix retentit. Celle de Rachel. La fille du train. Depuis quatre ans, la vie de cette héroïne s'est transformée en un véritable enfer. Alcoolique, elle a perdu son mari et son travail. Elle vit sur son épargne mais part tous les matins à Londres pour faire croire à sa colocataire que tout se passe bien.

    Un de ses plaisirs pendant ses trajets: regarder les maisons et rêver l'existence des habitants.

    "Deux fois par jour, je bénéficie d'une fenêtre sur d'autres vies, l'espace d'un instant. Il y a quelque chose de réconfortant à imaginer la vie des inconnus, à l'abri chez eux. "

    Elle adore notamment broder des histoires autour d'un couple: Jess et Jason. Un couple qu'elle définit comme modèle. Jusqu'au jour où le voile des apparences se déchire et où elle devine la liaison de Jess.

    Et si ce passe-temps a priori anodin devenait une obsession? Et si Rachel décidait d'entrer dans le quotidien de ces époux?

    Cela pourrait prendre une tout autre ampleur. Surtout que notre héroïne boit beaucoup et peut se montrer violente et souffrir d'amnésie.

    A cette voix s'entremêle une autre: celle de Jess/Megan. Une trentenaire également paumée et qui n'aime pas au fond son existence de banlieusarde au foyer. Pour tromper son ennui, elle recourt à différents moyens: aller chez un psy ou prendre un amant.

    De même, une autre voix se fait entendre: celle d'Anna qui a remplacé Rachel auprès de son mari. Au fil des pages, on suit son train-train, entre son bébé, son époux et ses crises de méfiance/peur vis-à-vis de Rachel l'envahissante.

    Trois journaux intimes pour trois protagonistes féminins. Que le train, puis la mort vont d'une certaine façon réunir.

    Cette structure narrative chorale m'a fortement plu. Chaque récit éclaire le puzzle d'un regard différent. Et nous permet de ne jamais nous ennuyer.

    Un des autres atouts de cet ouvrage réside dans l'élaboration des personnages. Souvent, je regrette que, dans les romans policiers, les caractères soient empreints de trop de manichéisme.

    Là, il n'en est aucunement question. Tous ne sont pas faits d'un bloc. Au contraire, ils présentent des aspects à la fois attachants et glauques.

    Les pages se tournent toutes seules, on est happés par cette atmosphère trouble, par ces voyages incessants en train.

    Train pour aller de Londres à la banlieue, train aussi pour retrouver le fil de sa vie ou celui de la mémoire.

    Car, aux blancs des récits se superposent ceux de l'esprit de Rachel. Qui a oublié bien des événements de la soirée de la disparition de Megan.

    On se doute bien que si des éléments lui reviennent, le mystère va se dissiper. La tension monte...Jusqu'à un dénouement que, malheureusement, j'avais quelque peu anticipé.

    Bref, vous l'aurez compris: la Fille du train constitue un polar réussi et efficace. Alors, laissez vous embarquer dans le wagon de Rachel, Megan et Anna.

    Sonatine, 2015, 378 pages

    Billet dans le cadre du mois anglais de Titine, Lou et Cryssilda.

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  • Robe de marié

    Robe de marié

    de

    Pierre Lemaître

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     "Assise par terre, le dos contre le mur, les jambes allongées, haletante.

    Léo est tout contre elle, immobile, la tête posée sur ses cuisses. D'une main, elle caresse ses cheveux, de l'autre, elle tente de s'essuyer les yeux, mais ses gestes sont désordonnés. Elle pleure. Ses sanglots deviennent parfois des cris, elle se met à hurler, ça monte du ventre"

    Voilà quatre mois que Sophie Duguet s'occupe de Léo Gervais. Elle doit l'emmener à l'école, le récupérer après les cours et s'occuper de lui en attendant le retour de ses parents.

    Mais, ce matin-là, quand elle va le chercher dans sa chambre, elle le retrouve mort.

    Elle craint d'avoir commis ce crime, dans un moment d'absence et s'enfuit, espérant ainsi échapper tant à la police qu'à la folie dans laquelle elle semble s'enfoncer un peu plus, jour après jour.

    Mais son douloureux passé ne tarde pas à la rattraper....

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    Cela faisait longtemps que j'avais entendu parler des romans policiers de Pierre Lemaître. Mais, j'ai attendu la lecture d'Au-revoir là haut, un ouvrage que j'ai vraiment beaucoup aimé et une discussion avec mes deux copinautes Bianca et Céline pour me lancer.

    J'ai entamé Robe de marié vendredi soir et j'ai eu beaucoup de mal à m'en séparer avant de l'avoir terminé.

    L'auteur a choisi un schéma narratif extrêmement efficace. Tantôt Sophie, tantôt Frantz racontent l'histoire. Puis, leurs récits se rejoignent dans la partie finale.

    Par conséquent, dès les premières pages, on est frappés par l'horreur et l'urgence de la situation de Sophie. Et le "je" amplifie encore plus cette sensation. Comme elle, on en vient même à douter de sa culpabilité...De plus, notre héroïne a beau changer d'identité, les morts continuent de s'accumuler sur son chemin.

    Puis, le basculement vers le récit de Frantz nous fait réaliser toute l'abomination de la vie de Sophie. Ou comment une existence banale d'attachée de presse, heureuse en mariage, peut changer en quelques mois, sous l'action d'un homme. Un passage qui fait réellement froid dans le dos...et dont la chute m'a impressionnée. Je ne m'étais pas du tout attendue à cette manière de faire évoluer l'intrigue.

    C'est justement ce que j'ai adoré dans ce roman: je n'ai jamais rien pressenti de ce qu'il allait advenir. Au contraire, j'ai été en permanence bluffée par les retournements de situation.

    Mais je n'en dirai pas plus, par peur de trop vous en dévoiler et de vous gâcher le plaisir de la découverte.

    Néanmoins, je tiens à souligner un seul petit bémol: même si elle éclaire le titre, la fin ne m'a pas paru à la hauteur du reste de ce thriller.

    Bref, vous l'aurez compris: je vous recommande vivement ce roman policier très prenant et qui m'a donné envie de revoir certains films d'Hitchcock tels que Fenêtre sur cour ou Sueurs froides.

    Le Livre de Poche, 313 pages, 6,60 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca et Céline.