Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

the frenchbooklover - Page 139

  • Mon mois de novembre à la manière de Moka

    Mon mois de novembre à la manière de Moka

    absence.jpg

    Visite de l'exposition Désirs et voluptés à l'époque victorienne au musée Jacquemart-André/ Marquer un temps d'arrêt devant certains tableaux/Choisir l'Absence fait grandir l'amour comme nouveau fonds d'écran de téléphone portable/Aller prendre le thé chez Ladurée sur les Champs-Elysées/Avoir des yeux de petite fille émerveillée et prendre la résolution avec Anissa de plus se faire plaisir/Voir une collègue relever le gage de porter un diadème de fée toute la journée/En rire/Se gaver de mousse au chocolat et se dire que je devrais me lancer un jour dans sa réalisation/Les 4 ans de mon filleul/Un gâteau au chocolat en forme de cœur/Reprendre les accueils de classe et adorer retrouver la spontanéité des enfants/Des questions et des regards cultes/Chanter à tue-tête le tube Bitch des Plasticines/l'incivilité poussée à son paroxysme un soir entre Châtelet et les Halles/les couloirs angoissants de l'Hôtel Dieu (on se croirait dans Shining)/les blagues qui n'appartiennent qu'à mon ami François/Hésiter/Se poser des questions/ "Demain est un autre jour"/Des textos qui instillent un peu de douceur/Bienvenue à Ernestine/Perdre ou gagner des paris, là est la question.../Une soirée improvisée avec mon frère/Repasser devant nos anciennes écoles et notre ancien domicile/S'asseoir sur un banc/Aller manger dans un resto "concept"/La Vie d'Adèle/Rire/Un gros coup de fatigue/l'anniversaire surprise d'une collègue/La nuit tombe trop tôt/Des envies de se lover sur mon canapé rouge avec un bon thé/Apprendre de ses erreurs/Se tordre le pied un soir dans les rues de Paris/Croiser mon frère par hasard dans mon quartier/L'anniversaire de Françoise/Parler d'histoire à bâtons rompus/Le début d'une valse-hésitation/Chercher de nouvelles robes/Des coups de fil sans vraie raison/Flâner dans les coulisses de la SFP en quête de décors pour une future exposition/du chocolat noir, du coca light et La garçonnière d'Hélène Grémillon: les ingrédients d'une très bonne soirée/ la scène de balcon de Roméo et Juliette revisitée/Des fous rires/Une mauvaise nouvelle concernant un futur projet/28 adolescents qui acceptent de passer 3 heures un samedi après-midi et qui livrent leur création/ Adorer ce moment de partage/ Être bluffée par un morceau de blues/Une pizza quatre fromages exceptionnelle/Faire plaisir à un collègue/Se déhancher assise sur du Beyoncé/Rire/Décembre déjà...

  • La Garçonnière de Hélène Grémillon

    La Garçonnière

    de

    Hélène Grémillon

     

    hélène grémillon,la garçonnière,match de la rentrée littéraire priceminister,roman à tiroirs,roman sur l'argentine,roman sur la jalousie

    "Lisandra était entrée dans la pièce les yeux rougis, gonflés d'avoir trop pleuré, titubante de chagrin, les seuls mots qu'elle avait prononcés étaient: "il ne m'aime plus", elle les avait répétés inlassablement, comme si son cerveau s'était arrêté, comme si sa bouche ne pouvait plus rien proférer d'autre: "il ne m'aime plus". "Lisandra je ne t'aime plus", avait-elle soudain articulé comme si ses mots à lui sortaient de sa bouche à elle, apprenant ainsi son prénom, j'en profitai pour m'immiscer dans sa tétanie"

    C'est ainsi que Vittorio, psy de son état, a rencontré pour la première fois Lisandra. Bouleversé par leur bref entretien, il a tout fait pour la retrouver. Ils se sont mariés.

    Et un soir, en rentrant du cinéma, il l'a découverte, morte, défenestrée.

    "Lisandra, je n'aurais jamais pensé parler d'elle au passé...."

    Très vite, la police est persuadée de sa culpabilité et le fait écrouer.

    Pour tenter de prouver son innocence, il doit recourir à l'aide d'une de ses anciennes patientes, Eva Maria.

     

    hélène grémillon,la garçonnière,match de la rentrée littéraire priceminister,roman à tiroirs,roman sur l'argentine,roman sur la jalousie

    J'avais beaucoup aimé le Confident, le premier ouvrage d'Hélène Grémillon. Aussi, quand Priceminister a proposé dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire la Garçonnière, je n'ai pas hésité longtemps avant de le demander.

    J'ai retrouvé avec plaisir la richesse de construction qui m'avait tant plu dans le Confident. Dans ce roman à tiroirs, les narrateurs se multiplient, les récits se font tantôt à la première personne, tantôt à la troisième, tantôt sous la forme de retranscriptions d'entretiens entre le psy et son patient....

    Tous ces éléments narratifs confèrent un formidable élan à l'intrigue. Les pages se tournent toutes seules et on arrive très rapidement au dénouement.

    Une des autres qualités de la Garçonnière réside dans la faculté d'Hélène Grémillon à semer le doute dans l'esprit de son lecteur. Ces personnages ne sont pas d'un bloc. Chacun dissimule des failles. Par conséquent, jusqu'au bout, on est jamais à l'abri de surprises les concernant et concernant l'identité du ou des coupables.

    A cette intrigue policière très bien ficelée s'ajoute une radioscopie de la société argentine en 1987. Après le coup d'état de 1976, de nombreuses personnes ont disparu. Les familles de ces desaparecidos, à l'instar d'Eva Maria, ont beaucoup de mal à se reconstruire. De même, certains enregistrements retranscrits par la patiente de Vittorio permettent de comprendre la position tant des bourreaux que des victimes.

    Ce roman évoque également le drame de la jalousie. Hélène Grémillon sait trouver les mots justes pour dire ce que peuvent ressentir certains conjoints.

    «Nul refuge temporel ne peut m'abriter. Je n'ai plus rien. Je voudrais rencontrer mon double pour lui parler et mon contraire, pour me distraire.»

    Quant au sens du titre, il ne survient que dans les dernières pages. Ce dénouement, je ne l'attendais pas du tout. Une fois encore, l'auteur démontre son talent à surprendre son lecteur par une fin implacable, de celles qui touchent et font réfléchir longtemps après.

    Bref, vous l'aurez compris: un roman que j'ai vraiment beaucoup aimé et que je vous recommande. Vivement le prochain!

    Flammarion, 2013, 357 pages, 20 €

     


     

  • A comme Aujourd'hui

    A comme Aujourd'hui

    de

    David Levithan

     

    A-comme-aujourd_hui.jpg

    "Je me réveille.

    Aussitôt, je dois déterminer qui je suis. Et il n'est pas seulement question de mon corps-ouvrir les yeux et découvrir si la peau de mon bras est claire ou foncée, si mes cheveux sont longs ou courts, si je suis gros ou maigre, garçon ou fille, couvert de cicatrices ou lisse comme un bébé. S'adapter au physique, c'est finalement ce qu'il y a de plus facile quand on se réveille chaque matin dans un corps différent. Non, le véritable défi, c'est d'appréhender la vie, le contexte de ce corps

    Chaque jour, je suis quelqu'un d'autre. Je suis moi-même-je sais que je suis moi-même-, mais je suis aussi un autre.

    Et c'est comme ça depuis toujours."

    Tous les matins, depuis sa naissance, A. se réveille dans le corps d'un ou d'une adolescente de 16 ans. Une nouvelle identité qu'il va emprunter le temps d'une journée.

    A. a accepté ce destin extraordinaire. Et s'est même fixé quelques règles pour régir son existence: ne jamais s'attacher, ne jamais s'immiscer dans la vie de son hôte et ne jamais se faire remarquer.

    Mais tout ce code vole en éclats le jour où A rencontre Rihiannon...

    david levithan.jpg

    J'aime beaucoup la maison d'édition Les Grandes personnes. Je leur dois notamment ma découverte de Mary Hooper ou de magnifiques albums en pop-up comme Drôles d'oiseaux de Philippe Ug.

    Aussi, quand ce roman est sorti en septembre, je n'ai pas tardé à l'acquérir pour la médiathèque où je travaille et à me plonger dedans.

    En effet, j'étais très attirée par l'idée de départ qui n'était pas sans me rappeler une série de mon enfance: Code Quantum.

    Mais, contrairement au docteur Samuel Beckett, A. expérimente, en général, une journée ordinaire pour son hôte. Tout au long du roman, nous le voyons ainsi habiter différents corps. L'occasion pour l'auteur de dresser le portrait d'une génération très contrastée d'adolescents américains. On croise ainsi le sosie de Beyoncé, une jeune fille suicidaire, un ado accro aux drogues, un joueur de football américain, un jeune homme obèse, une mineure contrainte d'effectuer illégalement des ménages....Certains sont en butte aux préjugés, d'autres au contraire jouissent d'une grande popularité.

    J'ai été vraiment très intéressée par cette incursion (plus ou moins approfondie selon les profils) dans la société américaine. David Levithan a su éviter l'écueil du trop plein de clichés. J'ai trouvé chaque tranche de vie juste et passionnante. De plus, j'avais hâte de découvrir à chaque chapitre la nouvelle identité de notre héros.

    A. a décidé de ne jamais influer sur le cours de l'existence de chacune des personnes qu'il incarne. Cependant, un matin, il endosse le rôle de Justin et rencontre Rihiannon, sa petite amie.

    "Que se passe-t-il au moment précis où l'on tombe amoureux? Comment un laps de temps aussi court peut-il contenir quelque chose d'aussi immense? [...] Le moment où l'on tombe amoureux semble puiser sa source des siècles, des générations en arrière-dans un passé qui s'aligne pour donner naissance à cette intersection précise, étonnante. Peu importe que cela puisse paraître ridicule, on sent au plus profond de soi que tout cela était écrit, que toutes les flèches invisibles pointaient dans cette direction, que l'univers préparait tout cela depuis l'éternité-et c'est seulement à cet instant que l'on s'en rend compte, en arrivant là où l'on était attendu depuis toujours"

    Les sentiments de A. vont le pousser à contrevenir au code qu'il s'était érigé. Il veut sans cesse revoir Rihiannon. Et révèle très vite à la jeune femme son destin.

    Mais comment débuter une histoire d'amour alors que chaque jour est un recommencement sous une nouvelle apparence? Telle est la question que tente de résoudre A.

    S'ensuivent des rendez-vous tour à tour réussis, éphémères, ratés, sublimes....Et un sentiment de frustration qui s'installe. Mais je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas gâcher tous ces rebondissements.

    A cette problématique amoureuse, se superpose une autre éminemment morale. Est-ce que notre héros a le droit de changer le destin de ces hôtes? Peut-il même envisager d'envahir définitivement l'un d'entre eux?

    J'aimerais aussi parler du schéma narratif. Je l'ai trouvé très astucieux. Chaque chapitre correspond à une nouvelle personnalité. On ne peut donc s'empêcher de commencer le suivant afin de découvrir le sort quotidien qui attend A.

    De même, j'ai été sensible au style de David Levithan et aux nombreuses réflexions qui l'émaillent.

    "L'amour vous donne envie de réécrire le monde. Il vous donne envie de choisir les personnages, de construire le décor, de mener l'intrigue. Celui ou celle que vous aimez est assis en face de vous, et vous voulez alors tout faire ce qui est en votre pouvoir pour que l'amour soit possible, indéfiniment possible. Et lorsqu'il n y a que vous deux, seuls dans une pièce, vous pouvez vous imaginer que vous touchez enfin au but, ce jour-là, et pour toujours."

    Bref, vous l'aurez compris: un roman juste, sensible, émouvant. Un véritable hymne à l'amour que j'ai eu du mal à refermer.

    Editions les Grandes personnes, 2013, 373 pages