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  • Nox tome 1 de Yves Grevet

    Nox tome 1: Ici-bas

    de

    Yves Grevet

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    "J'ai pris l'habitude d'écrire les yeux fermés parce que ici l'énergie est rare et qu'on la garde pour la survie."

    Dans un futur apocalyptique, une ville est séparée en deux: il y'a ceux qui mènent leur existence dans la lumière et ceux qui vivent en bas, sous le joug d'une milice hyper-puissante.

    "Ici, dans la ville basse, la seule énergie dépensée est celle que nous produisons nous-mêmes à la force de nos muscles. Là-haut, chez les riches, les lampes s'allument quand on appuie sur un bouton et brillent sans qu'on s'en occupe[...] Ici les rues sont obscures même dans la journée car un brouillard noir et opaque enveloppe la ville basse en permanence. On appelle ça la nox."

    Dans cette partie basse, résident Lucen et Gerge, deux amis d'enfance au destin tout tracé. Le premier doit devenir réparateur et l'autre policier/milicien. Ils ne peuvent se marier également qu'avec des jeunes filles agréées par leurs parents.

    Mais vont-ils vraiment accepter cet avenir imposé?

    Au même moment, dans la partie haute éclairée, Ludmilla veut retrouver sa gouvernante, exilée par son père dans les territoires du bas. Elle est prête à toutes les bravoures et tous les sacrifices. Et c'est ainsi qu'elle va rencontrer Lucen...

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    Yves Grevet est professeur des écoles en région parisienne. Il s'est lancé dans l'écriture de romans pour la jeunesse. Parmi ses oeuvres, on retrouve L'école est finie, Seuls dans la ville et la trilogie Méto.

    J'avais adoré cette dernière. Et j'ai guetté avec impatience l'arrivée du premier tome de Nox dans ma bibliothèque.

    Ce qui m'a frappé, c'est la force de l'univers imaginé par Yves Grevet. Je me suis sentie immédiatement immergée dans ce monde sans lumière, oppressant, autoritariste et où les perspectives de vie sont plus que limitées. L'auteur donne à voir un avenir très sombre, à l'image de la"nox", ce brouillard, qui recouvre tout. Mais sa vision pessimiste fait forcément réfléchir. La société qu'il décrit ressemble à une société d'Ancien régime où aucune liberté n'est permise et où les gens ne peuvent espérer partir vers autre chose. L'espérance de vie est limitée. Il vaut mieux ne pas sortir après le couvre-feu, de peur de tomber entre les mains de la milice.

    L'auteur a également su éviter l'écueil d'une introduction trop longue. En effet, ce que je reproche souvent au premier volet d' une trilogie, c'est la mise en place qui s'éternise. Là, on entre très vite dans le coeur de l'action. Les évènements s'enchaînent, on a envie de connaître ce qui attend les héros, on tourne les pages...Et très vite, on se retrouve à la fin du volume, en guettant avec impatience la sortie du second tome. Surtout que la dernier chapitre se clôt sur un suspense..

    La construction m'a semblée aussi très intéressante. Elle s'articule autour de trois points de vue: celui de Lucen et de Gerge (dans la partie basse de ce monde, les prénoms se voient diminués d'une voyelle pour ne pas être comparés à ceux d'en haut) et celui de Ludmilla. J'ai toujours eu une prédilection pour ce genre de schéma narratif. Et il fonctionne parfaitement ici. Chaque épisode se trouve ainsi éclairé par des regards différents et gagne en force.

    De même, j'ai jugé les protagonistes bien campés. Ma préférence va pour l'instant à Lucen, l'archétype du héros épris de justice, courageux, loyal, plein de compassion. Mais Gerge m'a ému par sa vulnérabilité, son côté influençable. Et je pense que Ludmilla constitue un personnage prometteur. Cette jeune fille qui vient d'être arrachée à sa gouvernante et qui a été toujours ultra protégée par son père, s'ouvre peu à peu à la réalité extérieure. Elle en apprend la dureté et essaie de la contrer. J'espère continuer à la voir ainsi évoluer dans la prochaine partie.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment beaucoup aimé ce premier tome de Nox. Et je vous conseille de vous plonger dans ces aventures concoctées par Yves Grevet! Vivement la suite!

    Syros, octobre 2012, 417 pages, 16,90 €


  • Mes acquisitions des vacances

    Mes acquisitions des vacances


    J'ai été toute cette semaine en vacances. Et j'en ai profité pour musarder, voir des amis, aller à une super exposition au musée d'Orsay, lire et... acheter des livres

    2012-11-11 12.37.25.jpg

    Voici mes acquisitions de la semaine:

    -Sandition de Jane Austen, achevé par une autre dame: je suis très heureuse de l'avoir vu réédité par Le Livre de Poche car je le cherchais depuis longtemps

    -Cyrano: un album de Thaï-Marc Le Than, magnifiquement illustré par Rebecca Dautremer.

    -Le Jardin des secrets de Kate Morton: un roman découvert chez Bianca. Elle m'avait donné très envie de me plonger dedans et je n'ai pu résister au plaisir de l'acheter. Je l'ai d'ailleurs lu en fin de semaine et je vous en parlerai dans les jours à venir.

    -Et la vague les emportera de Molly Keane: pour une première incursion dans l'univers de cette écrivaine irlandaise

    -Les Nuits blanches du chat botté de Jean-Christophe Duchon-Doris que m'a donné aussi envie de lire Bianca

    -le catalogue de la très belle exposition au musée d'Orsay Les impressionnistes et la mode

    Plein de belles découvertes en perspective!

     

     

     

     



  • 13, rue Thérèse de Elena Mauri Shapiro

    13, rue Thérèse

    de

    Elena Mauri Shapiro

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    "Le cadeau de Josianne est une boîte carrée toute simple, aux côtés à peu près aussi longs que son avant-bras et d'une profondeur équivalente à la largeur de sa paume. Le couvercle en plastique blanc affiche un motif désuet-des carreaux rouges et blancs, comme ceux que l'on voit sur les nappes des petits restaurants familiaux. La boîte en elle-même n'a rien d'extraordinaire, mais son contenu a déjà provoqué quelques poussées de fièvre."

    Josianne, secrétaire dans une grande école parisienne, remarque immédiatement Trevor Statton, un professeur américain fraîchement débarqué dans la capitale. Elle décide de dissimuler dans son bureau une boîte remplie de souvenirs familiaux (photos, gants, mouchoirs, lettres...).

    L'universitaire ne tarde pas à dénicher ce coffret et s'empresse de partager cette découverte avec un mystérieux correspondant.

    "J'ai mis la main par hasard sur des archives tout à fait fascinantes. Je vous les enverrai par petits bouts à mesure que je les sortirai de leur boîte[...] Vous recevrez les éléments dans l'ordre où ils me sont apparus"

    Ainsi débute la reconstitution de l'existence de Louise Brunet, une existence marquée par la Grande Guerre, la passion...

    elena mauli shapiro.jpg

    Je tenais tout d'abord à remercier Livraddict et les éditions Michel Lafon pour ce partenariat. J'avais choisi ce roman en raison de la quatrième de couverture (j'aime beaucoup les oeuvres où il s'agit de remonter le fil des souvenirs) et j'ai été ravie d'avoir été retenue.

    Il s'agit du premier ouvrage de la jeune auteure américaine Elena Mauli Shapiro. Cette écrivaine a passé une partie de son enfance à Paris au début des années 1980. Elle avait pour voisine précisément une Louise Brunet, une vieille femme décédée sans héritiers. Les résidents de l'immeuble se sont donc partagés les biens. Est échue à Elena et à sa mère une boîte de souvenirs. Et c'est cette boîte qui a servi de "matière première" à la rédaction de ce livre. J'ai d'ailleurs été émue de pouvoir admirer tous ces fragments de vie au fil des pages.

    Le point de départ de l'intrigue: la reconstitution d'un destin à partir d'objets personnels m'a semblé très intéressant. On suit Trevor dans ses explorations et on sent la fascination de l'intellectuel s'accroître pour son sujet d'étude. On en vient même à se demander quelles sont les frontières entre la réalite et le rêve et jusqu'où va l'invention.

    C'est vrai que Louise Brunet, femme forte, féministe avant l'heure, qui s'ennuie dans son quotidien se révèle un personnage assez attachant. Elle permet de dresser un tableau des conditions de vie des femmes pendant la Première Guerre mondiale et à la sortie du conflit.

    J'ai apprécié son réveil à la vie, suite à l'arrivée de son voisin. Et j'ai trouvé sa façon de l'aborder très originale. Elle commence par lui envoyer des missives anonymes..."Cher monsieur, Je pense à vous aujourd'hui. Je pense à votre belle bouche et à ce que j'éprouverais si elle se posait sur moi"

    Néanmoins, j'ai eu du mal à comprendre certaines de ces réactions (je n'en dirai pas plus afin de ne pas gâcher le suspense)

    De plus, certains personnages ne m'ont pas paru assez fouillés (le mari...)

    De même, je n'ai pas compris l'intérêt de la partie contemporaine, si ce n'est la reconstitution fantasmée des souvenirs de Louise Brunet. J'aurais préfèré que le passé n'écrase pas tout et qu'on laisse un peu de place à Trevor et Josianne. On a l'impression qu'ils ne servent que de faire-valoir à Louise Brunet.

    Bref, vous l'aurez compris: une lecture en demi-teintes. Les pages se tournent rapidement, l'idée de départ est excellente mais tous les protagonistes, à l'exception de Louise, restent trop effacés. De plus, certaines pistes ne sont pas assez exploitées.

    Editions Michel Lafon, Septembre 2012, 19,50 €, 301 pages