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  • Un étranger dans le miroir de Anne Perry

    Un Etranger dans le miroir

    de

    Anne Perry

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    "Lorsqu'il ouvrit les yeux, il ne vit qu'une vague grisaille au-dessus de lui, uniforme comme le ciel d'hiver, lourde et menaçante. Il cligna des paupières et regarda de nouveau. Il était couché sur le dos: la grisaille était celle d'un plafond, noir de crasse et de fumée."

    Eté 1856, Londres, William Monk se réveille à l'hôpital. Il a été blessé lors d'un accident de cab trois semaines auparavant et a tout oublié.

    Peu à peu, il parvient à glaner des informations sur son identité, son métier (inspecteur de police), son logement...Il découvre aussi qu'il était une personne froide, ambitieuse; qu'il avait délaissé sa famille et qu'il vivait seul, sans amis.

    Revenu à la vie professionnelle, il se voit confier une enquête délicate autour de l'assassinat d'un jeune Lord, rescapé de la Guerre de Crimée et sauvagement battu. Pressé par son supérieur qui le déteste, il doit très vite recouvrer ses réflexes de fin limier tout en poursuivant la reconquête de ses souvenirs.

     

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    Je me suis lancée dans cette série grâce au challenge Anne Perry organisé par Syl. Il s'agit de la seconde série imaginée par cette auteure britannique. En effet, après avoir lancé les aventures de Thomas et de Charlotte Pitt en 1979, elle s'est attaquée aux exploilts de William Monk dès 1990.

    J'ai trouvé le point de départ de l'intrigue très efficace. L'idée du héros qui ne se rappelle de rien et doit tout redécouvrir de lui-même tout en se livrant à une investigation compliquée m'a énormément séduite. J'ai apprécié d'en apprendre petit à petit sur lui, à son rythme, contrairement à d'autres romans où tout nous est dit dès le début sur le protagoniste principal. Ces morceaux de puzzle qui s'assemblent au fil des pages permettent de s'attacher à cet homme pourtant bourré de défauts, de ressentir ses doutes, de trembler à la pensée qu'il soit découvert par ses collègues et viré...

    "C'était un miroir pivotant[...] Tout doucement, il l'abaissa vers lui. Le visage qui lui apparut était sombre et énergique, à forte ossature: nez légèrement aquilin, grande bouche, lèvre supérieure plutôt mince, lèvre inférieure plus pleine avec une vieille cicatrice, juste au-dessous, yeux d'un gris lumineux dans la lueur vacillante de la lampe. C'était un visage imposant, mais pas avenant. [...] c'était le visage d'un étranger qui ne se livrait pas facilement"

    Les personnages qui gravitent autour de l'inspecteur se révèlent également très intéressants. J'ai particulièrement aimé Hester Latterly, une jeune femme de trente ans, pas très belle, encore célibataire et qui a servi auprès de Florence Nightingale comme infirmière pendant la Guerre de Crimée. Son intelligence, son sens de la répartie, son envie de faire évoluer les conditions de vie et de traitement dans les hôpitaux, sa maladresse dans certaines situations sociales....me l'ont rendue très touchante. J'espère la retrouver dans d'autres opus de la série.

    John Evan, le nouveau partenaire de William Monk, m'a aussi bien plu. On sent toute sa loyauté et son admiration. De plus, il aide l'inspecteur à évoluer, à se poser des questions sur lui-même... Je souhaite donc que ce tandem classiquement composé de deux caractères antagonistes mais qui s'équilibrent se reforme dans les prochains tomes.

    Une fois encore, j'ai été marquée par le talent d'Anne Perry à resusciter toute une époque. On explore le Londres de la période victorienne, entre ses quartiers huppés et ses bas-fonds. De plus, les passages concernant les visites à Shelburne, demeure de la famille de la victime, donnent la possibilité de se rendre compte des usages de la bonne société, du poids des apparences et du mépris affiché par les classes aisées vis-à-vis des policiers.

    De même, j'ai l'impression d'en avoir pas mal appris à la lecture de ce roman sur la Guerre de Crimée et sur l'impact qu'elle a eu tant sur les soldats que sur la population civile. Les lignes autour de la charge de la brigade légère, "cet absurde exemple de gabegie imbécile et d'héroïsme suicidaire" m'ont frappée.

    Enfin, je tiens à évoquer l'intrigue policière. Elle m'a semblé bien ficelée. J'ai même été en proie au doute...Mais je n'en dirai pas plus...

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai beaucoup aimé ce polar historique. Je trouve ce nouvel héros très intéressant et j'ai hâte de suivre  de nouvelles enquêtes.

    Editions 10/18, Collection "Grands détectives", 2001, 8,10 €, 414 pages

    Ce billet marque ma deuxième participation au challenge Anne Perry de Syl et au challenge polar historique de Samlor. De plus, il constitue ma cinquième participation au challenge victorien d'Aymeline/Arieste.

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  • Blog de Jean-Philippe Blondel

    Blog

    de

    Jean-Philippe Blondel

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    "Putain de merde

    Je sais, ça choque et surtout, ça manque d'élégance. Je devrais plutôt commencer le récit par des jolies phrases, des paragraphes bien tournés, en utilisant des termes éloquents et variés. Simplement, je n'y parviens pas. Cela fait une heure que les faits tournent dans ma tête, on dirait des corbeaux dans un clocher, ils croassent, ils descendent en piqué et remontent en flèche- je suis épuisé. Et retourné. Tout est sens dessus dessous. Je n'arrive plus à penser droit, et les mots me fuient. Ce qui me reste, c'est la stupeur, la colère et cette expression qui les résument: putain de merde"

    Ainsi débute ce roman. Le narrateur, jeune adolescent de 15 ans, est révolté par la découverte qu'il vient de faire: son père, sans lui demander son accord, a été sur son blog et l'a parcouru régulièrement.

    "Je ne l'ai jamais autorisé à le lire, bien sûr. Je ne lui en ai même jamais parlé. Ni mentionné son existence. [...] Le blog, c'était mon espace privé. Mon domaine.[...] Quand je suis en face de lui maintenant, j'ai l'impression de me promener nu en pleine ville"

    S'ensuit une dispute entre les deux. Désormais, l'adolescent ne veut plus adresser la parole à son père. Jusqu'au jour où ce dernier pose devant sa chambre un carton empli des journaux intimes qu'il tenait au même âge.

    "Il devait y'avoir un secret là-dedans. Un secret paternel. Un secret qu'il voulait que je partage. Je savais que si je prenais le cutter et que j'ouvrais le carton, alors les choses ne seraient jamais plus pareilles."

    Au fil des carnets, le narrateur entrevoit un autre homme que celui qu'il cotoîe au quotidien, un homme qui a subi le pire...

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    Je me suis lancée dans ce roman après en avoir entendu parler par une collègue, grande fan de Jean-Philippe Blondel.

    Ce dernier, professeur d'anglais non loin de Troyes, a publié sa première oeuvre Accès direct à la plage en 2003. Depuis, il alterne entre des fictions pour les adultes et pour les adolescents: Le baby-sitter, Au rebond, Replay...

    La première qualité que je reconnais à cet ouvrage est de sonner juste. Je trouve cela extrêmement difficile de se mettre dans la peau d'un narrateur de 15 ans et souvent, cela semble artificiel. Et là, Jean-Philippe Blondel a parfaitement relevé le défi. En effet, on a l'impression d'être bien en présence d'un lycéen, aux réactions sans doute quelque peu exagérées...

    La relation parfois délicate entre un père et un fils est aussi bien traitée. "Je me suis demandé si je ne jugeais pas mal mon père. S'il ne méritait pas autre chose que la lassitude et le mépris gentillet que je lui accordais" Après le choc de la trahison, l'auteur réussit à faire évoluer le lien paternel et filial. J'ai apprécié la solution des journaux intimes comme moyen de médiation et éventuellement de réconciliation.

    Ces journaux intimes permettent aussi de souligner l'évolution des pratiques sous l'impact des nouvelles technologies. Maintenant, les blogs fleurissent, sur toutes les thématiques et rares sont les adolescents qui n'en tiennent pas un. Les passages où le narrateur évoque les raisons qui l'ont poussé à en créer un et à continuer à écrire dessus se révèlent très intéressants. "Le blog, ça te donne l'impression d'exister et d'être très puissant". Il en va de même pour les paragraphes autour de la limite entre sphère privée et publique. "C'est une déclaration. Publique, puisque électronique. Privée, puisque bloguesque".

    Enfin, l'écrivain, par le biais de ce roman, se pose la question du rôle de l'écriture de l'intime. C'est comme si l'écriture permettait de faire face aux soucis de la vie....

    "Quand j'ai arrête d'écrire, je me suis dit que la fiction, c'était peut-être ma façon de réduire la souffrance. De la maîtriser. Et surtout de ne jamais être seul"

    Bref, vous l'aurez compris: un roman pour adolescents qui fait réfléchir sur les liens parents/enfants, sur l'importance de la confiance, sur le monde des blogs et sur le rôle de l'écriture. J'ai trouvé plaisante cette première incursion dans le monde de Jean-Philippe Blondel et je me lancerai-j'en suis certaine-dans un autre de ses livres.

    Ce billet marque ma quatrième participation au Challenge cent pages organisé par TyJecyka.

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    Actes Sud Junior, collection "Romans ados", 2010, 114 pages

  • La découverte d'une nouvelle héroïne récurrente

    Penelope Green tome 1: La Chanson des enfants perdus

    de

    Béatrice Bottet

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    "Je vais me retrouver toute seule. Absolument toute seule"

    Londres, années 1880: Penelope Green , jeune femme de 18 ans, assiste à l'agonie de son père, James Alec Green, emporté par une pneumonie. Journaliste et enquêteur au Early Morning News, il lui demande de lui apporter tous ses dossiers afin de les trier. A la fin, il n'en reste qu'un: celui du 21 Foxglove Court. Il le met alors à brûler dans la cheminée et demande à sa fille de l'oublier.

    Mais quelques mois après, Penelope ne peut plus résister à la curiosité et décide de mener une enquête pour découvrir ce que dissimule Foxglove Court.

    Elle est bien loin de se douter que son goût prononcé pour l'aventure va lui faire croiser  un marin français; un club de vengeurs; des enfants musiciens.... Et va surtout la mettre en danger...

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    Depuis l'enfance, je suis fan des séries où les héroïnes mènent l'enquête. J'ai dévoré les histoires de Fantômette et d'Alice et plus récemment, je suis tombée sous le charme d'Enola Holmes, la petite soeur de Sherlock imaginée par Nancy Springer (j'ai déjà parcouru les six tomes qui lui sont consacrés).

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    Aussi, lorsque j'ai entendu parler sur divers blogs et sites des trois volumes de Penelope Green, je n'ai pu résister à la tentation.

    Tout d'abord, j'ai adoré le personnage. Béatrice Bottet a su créér une héroïne très attachante, dotée d'une forte personnalité et d'un courage hors norme. J'ai beaucoup apprécié également l'irrespect qu'elle montre vis-à-vis des convenances.

    En effet, elle ne se conforme pas aux normes en vigueur dans la société rigide de l'époque victorienne. Pour preuve, elle ne porte pas de corset, ne met pas ses vêtements de deuil le temps imparti, accepte d'être dans la même pièce qu'un jeune homme en l'absence d'un chaperon...

    Ce manque de respect donne d'ailleurs lieu à des scènes très drôles. Je fais notamment référence aux dialogues entre notre héroïne et Mrs Black, la domestique de la maison. Ou bien entendu aux entrevues avec Mrs Hillier et son fils Wilfrid qui tente de la convaincre de l'épouser.

    Ce roman permet donc de se faire une idée de la vie et de la condition des femmes sous le règne de Victoria. Les explorations de Penelope dans les quartiers défavorisés de la capitale anglaise (l'East End) donnent une vision de la misère  qui prédominait dans certaines couches de la population.

    De même, l'auteure a réussi à nous offrir, grâce à Cyprien, l'autre protagoniste important du roman qui sert de garde du corps à notre héroïne, une description du monde des marins.

    De plus, j'ai trouvé que l'intrigue policière était assez bien ficelée. Jusqu'au 2/3 de l'ouvrage, je ne voyais pas comment tout allait se conclure. Puis, peu à peu, j'ai commencé à deviner l'identité du ou des coupables.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un bon moment de lecture en compagnie de Penelope Green et je la retrouverai avec plaisir dans ses prochaines aventures.

    Ce billet marque ma quatrième participation au Challenge victorien organisé par Arieste.

     

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    Casterman, juin 2011, 15 €, 311 pages