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the frenchbooklover - Page 34

  • Joan Procter, la femme qui aimait les reptiles! de Patricia Valdez & Felicita Sala

    Joan Procter, la femme qui aimait les reptiles!

    de

    Patricia Valdez,

    illustré par Felicita Sala

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    "En ce temps-là, les jupes étaient longues et, pour le goûter, les enfants prenaient le thé. Voici une petite fille du nom de Joan Procter qui s'amuse avec des invités tous sauf ordinaires.

    Onduleux, couverts d'écailles, ils s'enroulent autour des tasses. Ils se faufilent derrière les biscuits.

    Alors que les autres filles lisent des histoires de princesses et de dragons, Joan se plonge dans les traités parlant de lézards et de crocodiles. Pour elle, pas de poupée préférée, mais un lézard qui l'accompagne partout où elle va."

    Depuis sa plus tendre enfance, Joan délaisse les amusements des jeunes filles de son âge. Plutôt que de participer aux fêtes et aux sorties, elle se réfugie au Muséum d'Histoire Naturelle de Londres. En compagnie du conservateur du département reptiles et poissons, elle passe des heures délicieuses à disserter des écailles de serpents. Aussi, tout naturellement, quand la Première guerre mondiale éclate, pour pallier au manque de personnel, elle rentre comme assistante du conservateur. Puis, elle le remplace à sa retraite.

    En 1923, le directeur du zoo de Londres la contacte pour rénover l'antique pavillon des reptiles. Elle leur crée alors un espace dédié à leur confort et leur bonheur.

    De plus, elle jouit d'une réputation internationale. Notamment en raison de ses connaissances et de ses compétences en matière de dragons de Komodo.

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    Cet album, découvert grâce à ma libraire, s'inscrit dans la lignée des ouvrages récemment consacrés aux femmes pionnières qui ont fait sensiblement avancer leur domaine d'intérêt. Je fais notamment référence aux deux tomes des Culottées de Pénélope Bagieu et aux deux volumes des Histoires du soir pour filles rebelles.

    Ici, Patricia Valdez retrace l'incroyable destin de Joan Procter, une scientifique et zoologiste du début du 20ème siècle. En quelques pages et quelques mots habilement choisis, elle parvient à nous faire comprendre les principaux traits de caractère de cette savante et ses principales réussites.

    A la fin, une notice bibliographique vient compléter le récit. En la parcourant, j'ai encore plus réalisé la qualité du travail de synthèse opéré par l'autrice.

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    Un des autres atouts de ce titre réside dans les illustrations délicieusement vintage de Felicita Sala. Je trouve qu'elles accompagnent à merveille le propos. Le choix des couleurs, les détails des écailles, la douceur de certains traits....: tout fait sens. Je suivrai d'ailleurs avec beaucoup d'intérêt le reste de ses créations (j'ai déjà repéré une œuvre autour de Mary Shelley et une autour de Pablo Neruda).

    Les pages se tournent toutes seules: on apprend, on admire...Et voilà déjà venu le temps de la conclusion.

    Bref, vous l'aurez compris: Joan Procter, la femme qui aimait les reptiles! rend un joli hommage à une femme injustement méconnue.

    Editions Cambourakis, 2018

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  • La Tristesse des femmes en mousseline de Jean-Daniel Baltassat

    La Tristesse des femmes en mousseline

    de

    Jean-Daniel Baltassat

     

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    "Le 20 février 1945, dans le cœur de l'après-midi, le téléphone sonne au troisième étage de la rue de Villejust qui ne s'appelle pas encore la rue Paul-Valéry.

    A la seconde sonnerie, Valéry lève la tête. Grimaçant, il abandonne la contemplation de l'aquarelle de Berthe Morisot et des feuillets noircis d'une fine écriture. La sienne, mais si ancienne qu'elle lui est devenue étrangère."

    En ce mois de février 1945, Paul Valéry semble s'être enfermé dans son passé, loin des fracas de la guerre. Une exposition autour de Berthe Morisot et une conférence qu'il doit donner sur elle très prochainement ont ravivé les souvenirs qu'il garde de cette artiste. L'occasion pour lui d'évoquer leurs rencontres. L'occasion surtout de se replonger dans les extraits de son carnet qu'il a recopiés à sa mort en 1894.

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    Le Repos de Manet

    Cet ouvrage, je l'avais repéré dès sa sortie. Pour son titre mélancolique. Mais surtout pour son sujet. Depuis quelques années, je nourris une certaine fascination pour Berthe Morisot et j'essaie de parcourir les livres qui tentent de percer les secrets qui entourent son existence.

    Pour tenter d'approcher cette femme, Jean-Daniel Baltassat a eu recours à une structure narrative enchâssée. S'entremêlent ainsi plusieurs voix: celle du jeune Paul Valéry au moment de son introduction dans le cercle de Mallarmé et de sa rencontre avec Berthe; celle du Valéry au crépuscule de sa vie et celle de Berthe à différents âges de son existence. Ce choix aurait pu se révéler périlleux tant il est parfois difficile de donner la parole à des personnages différents et à des moments espacés. Toutefois, j'ai trouvé le pari réussi. Les émotions de chacun semblent toujours palpables et justes. De même, je n'ai eu aucune difficulté à les identifier.

    Dans la Tristesse des femmes en mousseline, se déploie tout un pan de l'histoire artistique et intellectuelle de la fin du dix-neuvième siècle. Au fil des pages, on croise Mallarmé, Monet, Degas, Manet, Morisot...et on découvre leurs interactions. Tous ces passages m'ont vivement intéressée.

    On sent également à quel point tous ces hommes étaient fascinés par Berthe. Tels des papillons attirés par une lumière noire et mélancolique. A la lecture des fragments de son journal, le lecteur ne peut que partager cette admiration sans bornes. Sous la plume réinventée de cette fameuse peintre,  palpitent des éclats de son cœur, dévoré par une quête éperdue vers la beauté, par son amour pour Manet et pour Julie, sa fille.

    "Il paraîtrait que nos cerveaux portent, dans les dessins de leurs circonvolutions, la marque, pour ainsi dire la gravure de nos existences. Je ne sais si cela est vrai, mais je ne serai pas étonnée que la forme de nos cœurs aussi, si on les posait sur une table, pût en dire long à qui aurait l’œil pour cela."

    De ses cours avec Corot à ses réflexions sur la tombe de son défunt époux, défilent ainsi des morceaux entiers de sa destinée. Sorte d'impressions de ses élans, de ses créations et de ses sentiments.

    A la question de la liaison éventuelle entre Manet et Morisot, question souvent évoquée mais jamais résolue de manière définitive, l'auteur propose sa propre vision. J'ai aimé sa façon de répondre notamment sous forme de tableaux interposés. Cette scène entre Mallarmé et Paul Valéry est très belle.

    Tout comme de nombreuses séquences qui restent en tête, une fois ce livre refermé. Jean-Daniel Baltassat démontre un vrai talent de conteur. J'ai été également très sensible à son style. Il n'est pas rare, au détour d'une phrase élégante, de dénicher une pépite sensible et palpitante.

    "La grande vérité de la vie est que rien de l'essentiel ne s'oublie. Rien de ce qui nous a, une fois pour toutes, pétri le cœur.  Ce qui a sombré, ce qui s'est effacé, ne valait pas d'être vécu. Mieux vaut toujours brûler la lettre d'amour et revivre les heures du souvenir. Le temps nettoie l'inutile mieux que nous-mêmes."

    Finalement, concernant ce livre, je ne mettrais qu'un seul bémol: la partie plus contemporaine. Certes, elle apporte un recul sur les événements qui nous sont rapportés et permet une sorte de distanciation qui donne encore plus de valeur à ce qui a résisté au temps écoulé. Mais elle est moins intéressante en termes de narration. En effet, les conversations entre Paul Valéry et Mathilde ne m'ont pas paru essentielles.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai été sous le charme de ce roman nostalgique, émouvant et qui constitue une belle manière d'approcher le mystère Morisot.

    Un grand merci à Adeline et aux éditions Calmann-Lévy pour cet envoi.

    Calmann-Lévy, 2018, 329 pages

     

     

  • Une Saison au bord de l'eau de Jenny Colgan

    Une Saison au bord de l'eau

    de Jenny Colgan

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    "Si vous avez déjà pris un avion pour Londres-au départ, j'avais écrit: "Vous savez, quand vous prenez l'avion pour Londres", et puis je me suis dit, bon, c'est peut-être un peu présomptueux quand même, du genre, salut, c'est moi, je passe ma vie dans les avions, alors qu'en réalité j'achète toujours des vols au rabais; du coup, il faut que je me lèvre à quatre heures du mat' et je ne ferme pas l’œil de la nuit, de peur de ne pas entendre mon réveil, et puis je me rends à l'aéroport à une heure insensée, où je m'imbibe de café hors de prix, ce qui finit par me revenir plus cher que si j'avais réservé un vol à une heure décente dès le début... Mais passons."

    Flora Mc Kenzie a quitté son île écossaise natale de la Mure depuis la mort de sa mère, trois ans plus tôt. Désormais âgée de 26 ans, elle vit en colocation à Londres et travaille comme assistante juridique dans un grand cabinet d'avocats. 

    Un jour, elle se retrouve chargée d'une inattendue mission: elle doit convaincre les habitants de son île natale de renoncer à un projet d'éoliennes. Impossible pour elle de refuser et la voilà repartie là où elle avait promis de ne plus jamais remettre les pieds. Et si...

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    Cet été, j'ai découvert pour la première fois la plume de Jenny Colgan avec Rendez-vous au cupcake café. Je ne vous en ai pas parlé sur le blog. Mais sur Instagram, j'ai souligné l'aspect éminemment sympathique de cet ouvrage. Autant au niveau de ses personnages que du déroulement de l'intrigue.

    Aussi, quand une de mes collègues m'a conseillé d'emprunter Une Saison au bord de l'eau, je me suis laissée tenter.

    Comme dans Rendez-vous au cupcake café, l'autrice reprend des codes de la comédie romantique. Ne serait-ce qu'avec l'héroïne. Flora est une jeune femme à un croisement de vie. Elle semble plus subir son existence que prendre en mains son destin. Elle craque pour le mauvais (son patron, grand séducteur devant l'éternel). Et boit un peu trop pour oublier ses déboires.  La nouvelle affaire dont elle est en charge va la pousser à renouer avec ses racines, un peu comme dans le film La Revanche d'une blonde. Sur son île natale, elle croise  un homme rassurant qui pourrait (pourquoi pas) se révéler le BON.

    Cependant, loin de se contenter de reprendre les règles le plus souvent en vigueur dans ce genre, Jenny Colgan s'amuse ici à égarer son lecteur. En effet, l'intrigue n'est pas exempte de rebondissements et certaines croyances instillées dans nos esprits se trouvent mises à mal pour notre plus grand plaisir. Je dois avouer que j'ai bien aimé me tromper dans mes estimations...Je ne ne vous en dirai pas plus, de peur de gâcher votre découverte.

    Outre ces surprises narratives, un des atouts de ce livre réside dans la description de l'île. J'ai beaucoup apprécié cet endroit de la Mure. Un lieu tout droit sorti de l'imagination de l'écrivaine mais qui permet de synthétiser de nombreux aspects paysagers de l’Écosse. Je défie quiconque se plongera dans ces pages de ne pas avoir furieusement envie après de partir là-bas. Les couleurs, les plages de sable blanc, la mer à perte de vue, les monts...: tout cela est très bien dépeint.

    De même, au fil de l'histoire, sont abordés des thèmes intéressants liés à l'insularité et à l'économie: la nécessité de départ pour les jeunes s'ils souhaitent trouver un travail, les risques de fermeture d'école consécutifs au vieillissement de la population, l'endettement des fermiers...Autant de sujets qui sont distillés au fil des chapitres et nous font réfléchir. Ce type de questions se fait rare dans ce genre de littérature et j'ai trouvé cet ajout particulièrement intéressant.

    De plus, j'ai été touchée par le ton qui se faisait parfois plus nostalgique ou mélancolique. Je fais particulièrement référence aux scènes sur l'absence de la mère et sur l'empreinte qu'elle a pu laisser dans la ferme ainsi que dans l'esprit ou dans le cœur des gens. Dans les lignes qui sont consacrées à cette figure absente, on sent une plus grande sincérité affleurer. Comme si l'autrice avait mis beaucoup d'elle...Et la dédicace de cet ouvrage ne fait que confirmer cette impression.

    En revanche, je dois avouer que j'ai été moins conquise par certains partis pris. Notamment, j'ai regretté la rapidité dans la résolution de certains conflits et dans l'abandon de certaines pistes scénaristiques. Selon moi, cela a ôté un peu de crédibilité à l'ensemble.

    Bref, vous l'aurez compris: malgré quelques bémols, Une saison au bord de l'eau constitue une jolie comédie romantique qui n'est pas exempte de quelques surprises. Si vous cherchez un roman doudou pour les après-midis pluvieux automnaux, ce titre sera parfait.

    Prisma, 2018, 471 pages

    Billet dans,  le cadre du challenge Un pavé par mois de Bianca.

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