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the frenchbooklover - Page 39

  • Agatha Raisin tome 11 L'enfer de l'amour

    Agatha Raisin tome 11: L'enfer de l'amour

    de

    M.C Beaton

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    " Le mariage idéal-comme un rêve devenu réalité. Agatha Raisin avait enfin convolé avec l'objet de tous ses fantasmes, son voisin James Lacey, et pourtant le bonheur n'était pas au rendez-vous."

    Malgré les exhortations de ses amis Mrs Bloxby et de Sir Charles, Agatha a épousé James Lacey. Pour le pire mais surtout pour le meilleur. Très vite, des ombres viennent entacher leur union: James refuse qu'elle travaille ou n'accepte pas de partager son cottage. Il se rapproche également de Melissa. Ce qui suscite maintes crises et remises en question chez Agatha.

    Jusqu'au jour où James disparaît. Laissant derrière lui sa maison saccagée.

    Tout se complique encore plus quand le cadavre de Melissa est retrouvée chez elle. Et si James avait pris la fuite en raison de sa culpabilité?

    Passé l'abattement premier, Agatha décide de tout entreprendre pour disculper son mari. Heureusement, lors de ses investigations, elle peut compter sur le fidèle Sir Charles.

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    Cela faisait quelque temps que je ne vous avais pas parlé de cette chère Agatha. Pourtant, je continue à suivre ses tribulations, tantôt en anglais, tantôt en français.

    Dans cette nouvelle aventure, notre héroïne m'a fait furieusement penser sur certains plans à Scarlett O'Hara. Comme cette dernière, elle a toujours voulu James. Malgré l'antagonisme de leurs caractères...Malgré leurs désirs radicalement opposés...James restait son objectif. D'autres hommes passaient dans sa vie, plus assortis mais elle les repoussait pour son cher voisin. D'ailleurs, si je filais encore plus la métaphore, je dirais que, par rapport à Agatha, James serait Ashley et Sir Charles Rhett.

    Ce ressort m'a paru encore plus évident dans cet opus. Le mariage avec James apporte son lot de désillusions à Agatha. Et quand James part, Sir Charles apparaît. Pour l'accompagner, la soutenir. Sans jamais la juger. Je ne sais pas ce que MC Beaton réserve à l'avenir pour ces deux protagonistes mais j'aimerais les revoir plus souvent ensemble ou même assister à leur rapprochement. Affaire à suivre...

    Comme vous l'avez compris, j'apprécie donc beaucoup le duo Agatha/Sir Charles. Non seulement MC Beaton donne un tournant intéressant à leurs relations, mais elle place leur paire sous le signe de l'humour. Comme pour le tome à Malte, leur répliques font toujours mouche. Et on les regarde évoluer, le sourire aux lèvres.

    Un des autres atouts de cette série réside dans la galerie des personnages qui évolue autour de nos héros. Au fil des tomes, nous avons appris à mieux connaître Mrs Bloxby, Bill Wong, Roy Silver... Et, maintenant, quand ils apparaissent, ils semblent familiers. Comme des cousins éloignés qu'on verrait de temps en temps et qu'on aurait plaisir à redécouvrir autour d'une tasse de thé.

    Une fois encore, l'ambiance d'un petit village anglais m'a semblé très bien retranscrite. Entraide, potins, jalousie, disputes et rabibochages restent toujours les maître mots.

    En revanche, j'ai trouvé que l'intrigue policière passait trop au second plan. Certes, la mort de Mélissa et les entretiens avec ses précédents époux présentent un contrepoint intéressant à l'union ratée de James et Agatha. Comme une sorte de miroir déformant de leur propre enfer conjugal. Cet effet se révèle très intéressant. Néanmoins, comme l'enquête se centre surtout sur les dérives psychologiques de la victime et les brutalités de ses maris, il y a moins de rebondissements ou de chausse-trappes. Et la résolution arrive de façon trop abrupte. J'espère que MC Beaton parviendra à recréer un équilibre entre la dimension relationnelle et l'aspect policier dans les prochains livres.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai apprécié cette excursion dans les Costwolds et je retrouverai avec grand plaisir Agatha Raisin pour une douzième aventure.

    Un grand merci à Mariane et aux éditions Albin Michel pour cet envoi!

    Albin Michel, 2018, 353 pages

     

     

     

     

     

     

  • Rendez-vous avec le crime de Julia Chapman

    Rendez-vous avec le crime

    de

    Julia Chapman

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    "Brouillard. Brume. Ou même bruine. Un nuage épais s'enroule comme une écharpe autour du réverbère de la gare, assourdit sa lueur. Sortis de nulle part, des rails jumeaux émergent de la purée de pois, tandis que le néant avale doucement le bout du quai. L'endroit se trouve trop loin de la mer pour que ce soit le haar ou le fret-comme on appelle localement la brume marine apportée par le vent d'est-mais quel que soit le nom qu'on lui donne, cela confère à l'ombre sombre de ce début de matinée des relents de mort."

    Richard Hargreaves attend sur un quai de gare, au petit matin. Mais, au moment où arrive son train, une ombre surgit dans son dos et le pousse sur la voie. Personne n'a assisté à ce crime et tout le monde est persuadé que le défunt s'est suicidé. Tout le monde....sauf ses parents. Sa mère profite du retour de Samson O' Brien, un ancien flic, qui a décidé de se lancer dans une carrière de détective et d'ouvrir une agence dans son village natal. Elle lui confie sa première enquête et le conjure de trouver la vérité.

    Notre héros se lance donc à corps perdus dans son investigation. Richard Hargreaves n'est pas le seul mort récemment. Un randonneur et un ouvrier agricole ont aussi péri dans ce qui semble être des accidents.

    Le point commun de ces trois hommes: tous les trois se sont inscrits au même site de rencontres amoureuses et ont participé au même speed dating. Ce site est tenu par Delilah, la propriétaire du local de l'agence de détectives. Une ancienne amie de Samson qui nourrit de forts ressentiments à son égard.

    Pourtant, ils vont conjuguer leurs forces et tenter tous les deux de comprendre qui frappe les membres du site.

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    Comme vous le savez peut-être déjà, j'aime beaucoup les aventures d'Agatha Raisin. J'en ai déjà parlé d'ailleurs à plusieurs reprises sur le blog. Aussi, quand j'ai vu qu'une nouvelle série, dans l'esprit "cosy mystery" allait être publiée à la Bête noire, j'ai été ravie. Je tiens à remercier les éditions Robert Laffont pour leur envoi. Aussitôt reçu, aussitôt entamé.

    Pour tout vous confesser, j'ai mis quelques chapitres à entrer pleinement dans l'intrigue. En effet, malgré la scène choc du prologue, j'ai trouvé que l'histoire tardait à prendre de l'ampleur. En revanche, dès que cela a été le cas, j'ai été captée et je n'ai pas pu m'arrêter.

    Cette entrée en matière un peu plus ardue tient sans doute au caractère introductif de ce tome. Comme il s'agit du premier livre, nous sommes invités à faire connaissance avec tous les personnages et avec Bruncliffe, leur village du Yorkshire. Il faut prendre la mesure de chacun et s'habituer à ce nouveau lieu. Une fois tous ces éléments posés, l'envie de rester là-bas avec toute la communauté se fait tellement forte que les dernières pages se tournent à regret.

    Dans cette enquête, il y a deux héros: Samson et Delilah. J'ai jugé ce choix de prénoms intéressants car il m'a fait penser à la Bible. Et je me demande si, comme dans cette histoire, Delilah va trahir Samson et choisir le camp de ses ennemis. Ou, au contraire, si l'autrice va prendre le contrepied de cette légende et en faire une alliée de Samson, envers et contre tout.

    Tout part mal entre eux au début de cet ouvrage. Samson, sorte de fils prodigue, est parti il y a des années du village et il n'est jamais revenu, malgré la mort de son meilleur ami, le frère de Delilah. Tout le monde, à commencer par notre héroïne, le considère comme un traître. En découlent certaines scènes villageoises très drôles.

    Mais, sans le savoir, Delilah a accepté Samson comme locataire de son rez-de-chaussée. Cette proximité forcée va les rapprocher. Tout sonne juste entre eux et on sent que Julia Chapman se réserve le droit d'explorer plusieurs pistes relationnelles dans les opus suivants. J'ai hâte de savoir ce qu'ils deviendront l'un pour l'autre.

    Autour d'eux, gravite toute une galerie de protagonistes savoureux. Certains ne sont encore qu'esquissés, d'autres, au contraire, sont approfondis. Je pense notamment à Ida Capstick, la femme de ménage de Delilah. Elle m'a fait beaucoup rire et j'apprécie sa générosité bourrue.

    Pour nous dérouler le fil de son intrigue, l'autrice a choisi une structure narrative chorale. Même si on entend surtout les points de vue de Samson et Delilah, se greffent parfois ceux d'Ida, de certaines victimes ou même du meurtrier. Ainsi, le lecteur est toujours tenu en haleine et il en apprend plus sur chacun de ses narrateurs.

    L'équilibre entre mystère et humour est bien respecté. Aux scènes comiques se succèdent des séquences qui relancent l'enquête. Celle-ci m'a semblé maîtrisée. Cependant, je dois confesser que, vers la fin, je me doutais de l'issue et mes suspicions se sont avérées justes.

    De même, la description de la vie dans un petit village constitue une réussite. On sent bien le poids de la communauté (dans le rejet quasiment en bloc de Samson dans les premiers chapitres) et en même temps, le soutien qu'elle représente pour ceux qui en font partie. Le chemin des rumeurs est également dépeint avec beaucoup de véracité. Tout comme les événements qui rythment les semaines à Bruncliffe (le tournoi de fléchettes)

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment passé un très bon moment avec Samson et Delilah et j'ai hâte de les retrouver dans un prochain titre. Si, comme moi, vous êtes fans de résolutions de meurtres à l'heure du thé et d'humour so british, n'hésitez pas à prendre ce rendez-vous avec le crime.

    Robert Laffont, 2018, 383 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec mon amie Bianca

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Deux albums autour de l'enfance

    Deux albums autour de l'enfance

    Me voici de retour aujourd'hui avec un billet autour de deux albums jeunesse autour de l'enfance.

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    Tout petit de Marie Sellier et Ilya Green

    « Mon tout petit, mon tout petit plein de vie, sur cette terre, il y a bien plus grand que toi. »

    « Mais il y a [aussi] plus petit que toi. »

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    J’ai toujours aimé l’œuvre d’Ilya Green et quand j’ai vu qu’elle s’était alliée avec Marie Sellier pour réaliser cet album, je n’ai pas pu résister à la tentation.

    Une maman s’adresse à son tout petit, pour le comparer à son entourage et pour lui montrer qu’il participe au monde et en constitue un des rouages.

    J’ai beaucoup apprécié cette réflexion sur la place de l’enfant. Et, plus généralement, autour de l’idée que chacun, à son échelle, joue un rôle dans l’univers.

    Le texte, réduit à l’essentiel, nous immerge, page après page, sous une vague d’infinie poésie. Et que dire des illustrations d’Ilya Green ? Une fois encore, elle démontre son grand talent. C’est doux, sensible et coloré.

    Un album qui parlera aussi bien aux grands qu’aux petits et une jolie déclaration que je recommande à partir de l’âge de deux ans.

    Casterman, 2018

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    Pas de géant d'Anaïs Lambert

    Direction le jardin avec ce second album.

    « Ce matin, je me suis préparé. Sans faire de bruit, je suis sorti. »

    Un petit garçon sort, sans faire de bruit, dans son jardin.

    Pas après pas, tout un monde fabuleux s’ouvre à lui. Scarabées, escargots, fourmis croisent son chemin. Et, emporté par le souffle de l’imagination, notre héros croit même suivre la course d’un ours ou enjamber des rivières et des forêts. Et si un géant se mettait à le poursuivre ?

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    Voici un joli album sur les premières découvertes d’un enfant. Véritable ode à la curiosité et à l’imagination, cet ouvrage nous permet de suivre la première promenade solitaire d’un petit garçon. Pour accompagner le texte au ton résolument enfantin, l’autrice a opté pour des images à hauteur justement de gamin. Les couleurs et les détails de ce monde qui fourmille m'ont beaucoup plu.

    En revanche, j’ai moins adhéré aux visages humains qui ne m’ont pas semblé assez ciselés par rapport au reste de l’environnement.

    Malgré cette légère réserve, je vous recommande cette ballade au creux d’un jardin.

    Les Editions des Eléphants, 2018