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the frenchbooklover - Page 120

  • (Re)play de Jean-Philippe Blondel

    (Re)play

    de

    Jean-Philippe Blondel

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    "Clément s'est penché vers moi en sortant du cours de maths. Il m'a lancé:

    -Tiens,au fait, j'ai parlé avec le documentaliste ce matin. Tu sais quoi? Il paraît que Franck Ménard va venir au lycée donner une conférence sur l'état de la presse rock en France.

    Je n'ai rien répondu. J'ai fait semblant de ne pas être intéressé. C'est là qu'il a lancé l'estocade.

    -Il paraît que cela se finira par un concert. Enfin, il écoutera quelques morceaux de deux ou trois groupes de l'établissement, quoi. Dommage que les Frontlights se soient séparés."

    Benjamin, un adolescent de dix-sept ans, vient d'apprendre qu'une des sommités du rock allait se déplacer dans son lycée. L'année dernière, cette nouvelle aurait revêtu tellement d'importance. Mais là, maintenant qu'il est brouillé avec Mathieu et Clara, maintenant que leur groupe les Frontlights s'est dissous, à quoi bon?

    Et si cette visite lui donnait l'occasion de rejouer son passé?

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    Grâce à Claire, une de mes collègues, cela fait maintenant plus d'un an que j'ai découvert Jean-Philippe Blondel. J'ai adoré Blog et 06h41, j'ai trouvé beaucoup de qualités à Accès direct à la plage et je suis passée à côté de This is not a love song (je n'en ai d'ailleurs pas parlé ici).

    Comme la thématique de cet ouvrage pour adolescents me plaisait, je me suis décidée à me lancer dans (Re)play. Et dès les premières pages, la magie de cet auteur a opéré. J'ai reconnu sa petite musique si particulière, ses réflexions si justes et si sensibles sur les relations, sur les transformations de vie...

    En début de seconde, Benjamin a rencontré Mathieu. Très vite, ils sont devenus amis. Leur relation a duré très exactement dix-huit mois.

    "Un an et demi à passer des heures avec quelqu'un. Un an et demi à penser que, pour la première fois, on a un ami. Un ami à qui on confie tout ce qu'on n'aurait jamais pensé confier. La trouille qui prend au ventre quand on pense à l'avenir et à ce qu'on est censé devenir. Les films qui émeuvent tellement qu'on ne peut pas s'empêcher de refouler les larmes en regardant fixement le plafond du cinéma. L'impression, parfois, d'être au fond du trou. Le sentiment de l'inutilité et l'impatience dans les jambes."

    Ensemble, ils se sont lancés dans la musique. Ensemble, ils ont fondé le groupe Frontlight. Ensemble, ils ont recruté Max comme batteur. Ensemble, ils ont engagé Clara.

    Clara, la jeune fille qui les a séparés et qui a fait connaître à Benjamin les affres du premier amour non partagé.

    La venue du très célèbre critique de rock Franck Ménard (je lui ai reconnu quelques ressemblances avec Philippe Manoeuvre) permet à ses deux anciens amis de renouer et de donner une seconde chance à leur "carrière" musicale.

    Elle offre également la possibilité à Benjamin de se découvrir une vocation de parolier. Grâce au documentaliste de son établissement scolaire, il se lance dans l'écriture des chansons de leur groupe. Une façon d'exorciser sa non-idylle avec Clara et d'évoluer.

    J'ai vraiment apprécié cette histoire toute simple (peut-être que certains aspects de l'intrigue auraient mérité néanmoins d'être un peu plus fouillés). Mais qui évoque de façon tellement vraie l'amitié, l'amour, la difficulté d'avancer, de se lancer, d'oublier ses préjugés...Et qui se révèle aussi un bel hommage au rock.

    "L'écriture, ça n'a rien à voir avec la musique, finalement. L'essence de la musique, c'est le groupe, l'orchestre, la bande. L'essence de l'écriture, c'est l'inverse. C'est peut-être pour cela que l'une a besoin de l'autre."

    Bref, vous l'aurez compris: je vous recommande ce court roman qui parle si bien de l'état adolescent, des sentiments et de la musique. Je pense que je ne tarderai pas à ouvrir une autre œuvre de Jean-Philippe Blondel. Si vous avez des conseils, n'hésitez pas...

    Et pour conclure ce billet, je vous laisse un lien vers Because the night de Patti Smith. Un morceau que je ne verrai plus désormais de la même façon.


    Actes Sud Junior, 2011, 125 pages, 10 €

     

     

     

  • Dead Man de Jim Jarmusch

    Dead Man

    de

    Jim Jarmusch

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    Aujourd'hui, je vais vous parler d'un film. Cela m'arrive rarement d'écrire un billet autour de mes découvertes cinématographiques  ou télévisuelles alors que j'adore regarder des long métrages et des séries.

    Mais voilà, hier soir, parce qu'on me l'avait vivement conseillé, je suis sortie de ma zone de confort et j'ai visionné Dead Man de Jim Jarmusch. J'emploie ce terme "zone de confort" car les westerns et moi, d'aussi longtemps que je me souvienne, ce n'est pas une grande histoire d'amour...Peut-être car toute petite, j'admirais plutôt les héros de capes et d'épée (vive Cyrano, Scaramouche, Fanfan la Tulipe...). Peut-être car la vidéothèque familiale ne regorgeait pas de ce genre...

    Tout commence par un train....A l'intérieur, un homme, Bill Blake, interprété par Johnny Depp...Gros plan sur lui et sur ce train qui file à travers les paysages désertiques de l'Ouest américain...Un passager l'aborde et on apprend ainsi qu'il se dirige vers la ville de Machine où l'attend un emploi de comptable.

    "Vous avez fait tout ce voyage. Tout ce voyage jusqu'en enfer. Vous pourriez bien trouver votre propre tombe"

    Quand il arrive à Machine, son poste a déjà été pourvu. Il tente d'oublier son chagrin au saloon et fait la connaissance d'une fleuriste. Il la raccompagne dans sa chambre mais ils sont surpris par l'ancien amant de cette femme qui leur tire dessus. Blake riposte et abat l'assaillant. Blessé, il parvient à s'enfuir.

    Le lendemain matin, il est réveillé par "Personne", un Indien qui lui avoue qu'il n'a pu lui retirer la balle, logée trop près de son cœur. Quand il apprend son nom, il l'identifie immédiatement à son homonyme, le poète William Blake, et décide de l'accompagner jusqu'au "miroir", là où se rejoignent le ciel et la mer.

    Commence alors pour ces deux hommes bannis un long voyage, entrecoupé de rencontres toutes aussi insolites que les autres.

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    Dans Dead Man, Jim Jarmusch a repris les codes du western tels que je les imagine: les grandes plaines de l'Ouest américain, les marshalls, l'usage des revolvers, les Indiens, les traques, le saloon, la place mineure des femmes...Pour mieux les détourner.

    Ici, il n'y a pas d'héros. Et dès les premières images, on sent bien que Bill Blake est un personnage aux antipodes de ceux qu'on croise généralement dans ce genre cinématographique.

    C'est son odyssée qu'on suit. Une odyssée qui l'emmène d'un train au "miroir", en passant par la Bouche des enfers, cette ville de Machine où rien de bon ne peut arriver.

    Plus il avance dans son périple, plus ce dernier se fait hallucinatoire (sans doute sous les effets de sa blessure). Et plus il perd les insignes de son ancienne personnalité (ses lunettes notamment) pour devenir autre et connaître d'une certaine façon, une renaissance.

    Ce voyage, dans un univers âpre et dur, est magnifié par les images en noir et blanc qui renforcent encore plus cette sensation de fin du monde. Et par la réalisation en général.

    J'ai été bluffée également par le casting réuni par Jim Jarmusch. On croise aussi bien John Hurt que Robert Mitchum ou Iggy Pop (dans une apparition assez délirante)

    Et que dire de la musique de Neil Young? Des accords entêtants qui rythment chaque scène (et pourtant, on m'a appris qu'il avait composé la bande originale en une prise, en découvrant le film) et prennent de plus en plus d'ampleur, comme pour mieux souligner la montée des hallucinations du protagoniste principal.

    Bref, vous l'aurez compris: même si Dead man n'a pas été un coup de cœur, j'ai aimé sortir de ma zone de confort et je sais que certaines images resteront longtemps gravées dans ma mémoire.

    En bonus, je vous laisse un lien vers la bande-annonce.


     

  • Quelques jours à Prague

    Une bulle enchantée à Prague

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    Un réveil qui sonne trop tôt/Mais sentir l'excitation prendre le dessus/ Dans quelques heures, je serai à Prague/Un trajet de l'aéroport à la ville tant attendue surprenant/Se trouver au milieu des champs et voir au dernier moment les premiers immeubles se dessiner/Un hôtel magnifique/Poser les valises et repartir tout de suite à la découverte/Des rayons de soleil qui illuminent les façades/Ne plus savoir où donner de la tête devant tous les détails Art nouveau/La Maison municipale/La vieille place/Être émerveillée par les automates de la vieille horloge/Se retenir de pousser des cris de stupéfaction/Faire une pause pour écouter le sourire aux lèvres un groupe de jazz/Avoir envie de réécouter Louis et Ella/What a wonderful world/Le pont Saint-Charles/S'asseoir le long du fleuve pour déguster une bière/Admirer le panorama/Se sentir bien tout simplement/Kafka et son univers qui décidément ne m'attire pas/To be a fashion addict or not to be a fashion addict/Céder aux sirènes du shopping/Un nouveau blouson en cuir, des boucles d'oreille et des bracelets/Se lever sous la pluie/Tomber amoureuse de l'artiste Mucha/Avoir envie de dévaliser toute la boutique de souvenirs et se retenir/De nouveaux marque-pages pour accompagner mes lectures/Le ghetto sous une averse/Trouver que le temps s'accorde à merveille avec cette visite/Être sous le choc d'une expo de dessins d'enfant/Les voir représenter en couleurs l'horreur qu'il vivait/Marcher, marcher, toujours marcher/Clic clac/Emmagasiner le maximum de photos de toutes les merveilles qu'offrent les rues/Vive la pizza/Des apéros dinatoires/La colline de Petrin/Une Tour Eiffel en dix fois moins grande/Le quartier de Mala Strana/La Maison qui danse/Le pont Saint-Charles à la tombée de la nuit/Croiser dans cesse des musiciens de rue talentueux/Le château et la cathédrale pour une dernière journée/Une foule qui applaudit des reprises de Bob/Profiter des derniers instants de cette ville/Prague, I love you