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the frenchbooklover - Page 166

  • Les Cendres de l'oubli

    Phaenix tome 1: Les Cendres de l'oubli

    de

    Carina Rozenfeld

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    "Enfin.

    Un signe.

    Etre séparé d'elle était la pire des tortures. Cela faisait quatre mois déjà qu'elle était partie, ses beaux yeux verts baignés de larmes, écarquillés sur des images qu'elle ne parvenait pas à chasser. Elle avait claqué la porte avec violence, après avoir hurlé une promesse terrible, un sort scellé à jamais. Il ne l'avait pas crue. C'était impossible. Elle ne pouvait pas faire ça...Le pouvait-elle? Après tout, qu'en savait-il? Cette situation ne s'était jamais présentée en plusieurs milliers d'années"

    Pendant l'été, juste après son bac, Anaïa a déménagé en Provence. En effet, ses parents ont décidé de transformer une partie de la maison familiale dont ils venaient d'hériter en chambres d'hôtes de luxe.

    Le jour de la rentrée arrive...Anaïa a opté pour une licence en littérature et théâtre. Elle retrouve dans son cursus Garance, une ancienne amie d'enfance. Et fait très vite la connaissance d'un groupe de garçons. Parmi eux, les troublants Eidan et Enry qui ne la laissent pas indifférente...

    Son existence semblerait tout à fait normale si elle n'était pas assaillie par des rêves étranges. A chaque fois, elle se retrouve dans la pinède près de sa maison. Ses pas l'amènent vers l'ancienne tour. Elle rentre dedans et va à la rencontre d'un homme dont elle n'arrive jamais à saisir l'identité mais qui la complète parfaitement.

    Le matin, lorsqu'elle se réveille, un mystérieux grain de beauté a toujours fait son apparition...

    Quelle peut être la signification de ces phénomènes? Pourquoi Enry et Eidan semblent les comprendre?

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    Carina Rozenfeld est un auteur français spécialisé dans le domaine de l'imaginaire. Elle a notamment écrit les trilogies Doregon, La Quête des livres-mondes...J'avais eu l'occasion de lire d'elle Les Clés de Babel, un très bon roman de science-fiction.

    Aussi, quand une de mes collègues m'a conseillé de me lancer dans cette nouvelle série, publiée dans la collection R, je n'ai pas hésité longtemps.

    Je suis immédiatement entrée dans l'histoire. Sans doute en raison de l'habileté de la construction de l'intrigue. Tout commence par un mystérieux prologue qui donne aux lecteurs quelques clés de compréhension et instaure une certaine tension dramatique.

    Puis, la parenthèse se referme et on bascule dans le quotidien d'Anaïa. Une jeune femme qui vient de passer son bac et qui après un déménagement en Provence, redoute de ne pas se faire de nouveaux amis. Elle est extrêmement stressée à l'idée de sa nouvelle rentrée. Mais, bien vite, elle se lie d'amitié avec tout un groupe de jeunes gens, se découvre une passion pour le rock et les concerts, hésite entre deux garçons...

    Un quotidien simple a priori. Cette impression de normalité est d'ailleurs soulignée par le style. On a réellement l'impression d'entendre une jeune fille de 18 ans s'exprimer. Les pages consacrées à de faux commentaires sur facebook renforcent cette sensation.

    Mais cette routine est troublée par des rêves inquiétants. Toujours les mêmes mais dont la fin varie au gré des événements. Plus l'action avance, plus ces rêves semblent s'ancrer dans la réalité...Jusqu'à laisser une marque physique sur le poignet de notre héroïne.

    Une marque physique que semble comprendre les deux soupirants d'Anaïa...Tout comme le lecteur...En effet, l'auteur glisse de nombreux indices au fil de l'intrigue sur la vraie nature du personnage principal.

    Ces indices empruntent tant à la mythologie qu'à la littérature contemporaine. C'est d'ailleurs un des aspects que j'ai le plus apprécié dans ce roman: la multitude de références, telles que le pouvoir des larmes du phenix dans la saga des Harry Potter.

    Le thème du rêve se révèle également un hommage à Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. Comme Scarlett, Anaïa avance dans son songe et trouve quelqu'un. Mais elle ne parvient jamais à saisir son identité...Ce renvoi est souligné au milieu de l'ouvrage. On assiste à un échange entre Garance et notre héroïne sur la tristesse de la fin de la saga.

    De même, j'ai apprécié les nombreux instants musicaux. Anaïa est violoncelliste et elle va être intégrée dans un groupe de rock. L'occasion pour elle de s'ouvrir aux artistes plus contemporains et pour nous, lecteurs, d'assister à quelques répétitions ou concerts et de découvrir certaines chansons...

    Bref, vous l'aurez compris: un roman efficace dont les pages se tournent rapidement. Néanmoins, contrairement à de nombreux lecteurs enthousiastes, il m'a manqué quelque chose... Je me lancerai quand même dans le second volet qui vient de paraître.

    Robert Laffont, 2012, collection "R", 437 pages, 17,90 €

    En bonus, je mets le lien vers un morceau coup de coeur d'Anaïa: le magnifique Breathe me de Sia.


  • Challenge les 100 livres à avoir lu au moins une fois

    Challenge les 100 livres à avoir lu au moins une fois

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    Après nous avoir demandé quels étaient les 100 romans à avoir lu au moins une fois dans sa vie, Bianca a décidé de lancer un challenge autour de la liste finale.

    Ce défi ne comporte pas de niveau ni de date de fin. Même les billets rétroactifs comptent...Il suffit de rajouter à chaque fin d'avis le magnifique logo concocté par l'organisatrice.

    Si vous voulez vous joindre à aventure, voici le lien vers le blog de Bianca et la liste des 100 ouvrages retenus, l'occasion de belles découvertes ou redécouvertes...

  • Vango tome 1: Entre ciel et terre

    Vango tome 1: Entre ciel et terre

    de

    Timothée de Fombelle

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    "Quarante hommes en blanc étaient couchés sur le pavé.

    On croyait voir un champ de neige. Les hirondelles frôlaient le corps en sifflant. Ils étaient des milliers à regarder le spectacle. Notre-Dame de Paris étendait son ombre sur la foule assemblée.

    Soudain, tout autour, la ville parut se recueillir.

    Vango avait le front contre la pierre. Il écoutait sa propre respiration. Il pensait à la vie qui l'avait conduit ici. Pour une fois, il n'avait pas peur.

    Il pensait à la mer, au vent salé, à quelques voix, quelques visages, aux larmes chaudes de celle qui l'avait élevé"

    Paris, avril 1934, Vango Romano, un jeune homme de 19 ans, assiste à une messe à Notre-Dame. Une messe qui lui fait "monter un bonheur grave dans le ventre". Une messe pendant laquelle il doit être ordonné prêtre.

    Mais ce moment de joie est interrompu par l'arrivée intempestive du commissaire Bourland et de ses hommes. Ils recherchent quelqu'un. Instinctivement, Vango sent que c'est lui et s'enfuit.

    Le soir, il tente de trouver refuge dans son ancien séminaire auprès du père Jean, son bienfaiteur. Le bureau de ce dernier est sens dessus dessous. On peut même apercevoir des traces de sang...Affolé, Vango comprend bien vite la triste réalité: le père Jean a été assassiné et l'inscription en latin qu'il a laissée: Fugere Vango semble l'accuser.

    Après un moment d'abattement, notre héros acquiert "la certitude que les deux mots écrits par le père Jean n'étaient pas une accusation. Ils étaient un cri d'alarme, un ordre lancés à Vango. Fuir"

    Et le jeune homme part. Afin d'échapper aux hommes sans cesse à ses trousses. Mais aussi afin de comprendre les secrets que dissimule son passé.

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    Timothée de Fombelle est un auteur et dramaturge français. Il s'est lancé dans la littérature jeunesse en 2006 avec La vie suspendue, le premier volet de Tobie Lolness.

    J'avais eu l'occasion de lire cet ouvrage dès sa sortie et j'avais été ravie de ce voyage dans cet arbre en compagnie de ces héros de un millimètre et demie.

    Aussi, lorsque Céline m'a proposé une lecture commune autour du premier tome de Vango, j'ai accepté avec enthousiasme.

    Dès le début, j'ai retrouvé avec plaisir le sens du rythme qui m'avait tant accroché dans la série des Tobie Lolness. En effet, l'auteur nous plonge dès les premières pages dans une course-poursuite haletante.

    On voyage ainsi avec notre héros en France, en Allemagne, dans les airs à bord d'un zeppelin, en Sicile, en Angleterre...Les péripéties s'enchaînent sans temps mort.

    Malgré cette tension souvent palpable, Timothée de Fombelle arrive à ménager des pauses dans l'action. Des pauses qui nous permettent de découvrir des lieux, des protagonistes ou des événements du passé de notre héros.

    Parmi ces "pauses", j'ai beaucoup apprécié le retour dans le passé sicilien de Vango. On apprend très vite que le jeune homme ne sait rien de ses origines. Il a été retrouvé sur une plage des îles eoliennes à 3 ans avec sa vieille nourrice devenue amnésique. Il a ensuite coulé une vie heureuse jusqu'à ses dix ans et une rencontre inattendue. L'auteur a su parfaitement rendre l'atmosphère que j'imagine régner là-bas entre le soleil, la mer, la douceur de vivre, la cuisine, les senteurs...

    Son périple mène également Vango dans les airs. Il a eu l'occasion de voyager l'année de ses 14 ans avec le commandant Hugo Eckener à bord d'un zeppelin. Un de ses premiers réflexes, lors de sa fuite, est donc de rejoindre son vieil ami. Malheureusement, son embarquement en tant que clandestin ne se révèle pas forcément une très bonne idée. Mais elle nous offre l'opportunité d'assister à une "croisière" dans une de ces merveilles. Une fois encore, Timothée de Fombelle parvient à ressusciter la vie à bord d'un zeppelin: le quotidien des passagers, celui du personnel, la beauté des paysages traversés...

    Cette rencontre avec le commandant Hugo Eckener sert aussi de prétexte à l'évocation de la montée nazie. Le drame n'est jamais loin. Cependant, tous ces éléments dramatiques (la Gestapo intervient à plusieurs reprises; la nuit des Longs couteaux est évoquée) sont cesse contrebalancés par un ton très humoristique. En témoigne la scène de l'effacement de l'inscription de la croix gammée sur le zeppelin.

    On retrouve cet humour dans la galerie des personnages secondaires. Certains protagonistes haut en couleur m'ont souvent fait beaucoup rire.

    A commencer par le docteur Basilio. Un docteur qui assiste au repêchage de Vango et de la vieille nourrice et qui doit traduire ce que dit cette dernière en français. En effet, il a toujours prétendu maîtriser cette langue.

    "Le docteur Basilio semblait un peu gêné. En vérité, il n'avait jamais été plus loin que Naples. Sa connaissance de la langue était assez floue, même s'il se promenait toujours avec un vieux numéro du journal L'Aurore et qu'il disait "Ah! Paris, Paris..."en regardant les photos de mode"

    S'ensuit donc une scène très comique et pleine d'ironie.

    De même, les parents Cameron m'ont bien amusée.

    En revanche, ce que je reprocherai à ce roman, c'est sans doute le manque d'approfondissement de certains éléments tels que la relation entre Vango et Ethel, l'irruption à plusieurs reprises de Staline et de sa fille...Certains effets d'annonce m'ont aussi un peu déstabilisée. Cela se justifie sans aucun doute par le rythme soutenu et par la présence d'un deuxième volet. Mais, je pense que je me serai plus attachée encore aux héros si j'avais obtenu plus d'informations les concernant.

    Vivement donc le deuxième tome: Un prince sans royaume pour que ces morceaux épars s'assemblent!

    Bref, vous l'aurez compris: Entre ciel et terre constitue un roman d'aventures pour adolescents réussi.

    Gallimard Jeunesse, 2010, 370 pages, 17 €

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Céline