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the frenchbooklover - Page 167

  • Le train de 06h41

    06h41

    de

    Jean-Philippe Blondel

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    "J'aurais pu prendre le 07h50-ou même le 08h53. C'est lundi. Il ne se passe rien au travail, le lundi. Simplement, je n'en pouvais plus. Quelle idée aussi de rester le dimanche soir. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Deux jours, c'est bien suffisant"

    Cécile Duffault, quarante-sept ans, attend dans la gare de Troyes le train de 06h41 à destination de Paris. Elle est épuisée moralement après un week-end passé chez ses parents, sans son mari et sa fille Valentine.

    Sur le même quai, Philippe Leduc patiente pour le même train. Il veut rendre visite à Mathieu, son vieil ami d'enfance "pour une journée détachée des autres. Unique. Une entorse à l'emploi du temps". Depuis son divorce il y'a une dizaine d'années, il s'est enlisé dans la routine. Perdu dans ses pensées, il manque rater le départ.

    Puis, il se met en quête d'une place. Il reste un siège libre à côté de Cécile. Il s'y assied.

    Très vite, les deux nouveaux voisins se reconnaissent. Vingt-sept ans auparavant, ils ont entretenu une liaison pendant quelques mois. Une liaison brutalement avortée qui a laissé des traces et influencé leurs comportements futurs...

    Le silence s'installe...Leurs pensées se mettent à vagabonder...Vont-ils oser s'adresser la parole?

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    J'ai découvert Jean-Philippe Blondel grâce à ma collègue Claire. Elle m'avait parlé avec passion de son roman jeunesse Blog. Et j'avais été conquise par le style de l'auteur. Aussi, quand elle a acheté le roman hier au salon du livre et me l'a prêté aujourd'hui, je n'ai pas tardé à l'entamer. Et je me suis laissée emporter...

    Tout d'abord, j'ai adoré la construction. On assiste à une alternance des points de vue. Chaque chapitre donne la voix soit à Cécile soit à Philippe. Leurs récits s'entrelacent, se répondent et s'enrichissent.

    De plus, on peut mieux suivre le tumulte de leurs émotions. Deux personnes qui se sont quittées en si mauvais termes dans la nuit londonienne ne peuvent se rencontrer sans être bouleversées. Surtout quand la fin de leur liaison a modifié profondément leurs trajectoires de vie.

    Je me suis d'ailleurs pleinement retrouvée dans cette thématique. Je crois que chaque histoire, qu'elle soit aboutie ou non, nous change.

    Les regards de Cécile et de Philippe se croisent, se détournent, se jugent...

    "J'ai tendance à oublier que je n'ai pas toujours eu ce ventre de buveur de bière que je ne suis pas, ces cheveux bien plus blancs que bruns avec une tendance à la calvitie et cette mollesse générale dénotant une absence totale d'exercice physique. Elle aussi a changé, mais comment dire ça sans être vexant, "en bien". C'est ça, elle a changé en bien, parce qu'elle était très quelconque  Cécile Dufflaut à l'époque, et regardez la, maintenant c'est une belle femme, comme on dit, qui n'accuse pas encore tout à fait son âge"

    Cette heure et demie de trajet entre Troyes et Paris va permettre aux deux anciens amants de faire le point sur leur vie. S'ensuivent de très belles considérations sur l'existence. Je ne relèverai que quelques citations mais tout le roman sonne juste et fait réfléchir.

    "Les enfants, c'est comme ça. Comme les ballons d'hélium dans les cathédrales. On les lâche, ils s'envolent mais restent quand même à portée de vue, on leur fait des signes, on leur rend visite, ils sont tout en haut, ils sont loin, encore coincés sous nos arcs gothiques. Et un jour, on ne comprend pas pourquoi exactement, ils ne sont plus dans notre sphère"

    "Personne ne nous a jamais prévenus que la vie, c'était long. [...] Personne ne nous a dit non plus que le plus dur, ce n'était pas les ruptures, mais la déliquescence. Le délitement des relations, des êtres, des goûts, des corps, de l'envie."

    Une fois encore, j'ai été très sensible à la petite musique de Blondel, à sa façon de saisir la poésie de notre quotidien. De retranscrire nos doutes, nos espoirs, nos lâchetés, nos désirs...

    Il arrive à nous émouvoir, nous surprendre...Nous faire espérer un dialogue entre ces deux êtres intimidés, qui se sont peut-être ratés vingt-sept ans auparavant...

    On tourne les pages, on guette et arrive déjà la fin du voyage et du livre.

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman constitue un énorme coup de coeur. J'espère que je vous aurais donné envie de vous y plonger à votre tour et de vous retrouver dans ce compartiment auprès de Cécile et de Philippe.

    Buchet-Castel, Février 2013, 231 pages, 15 €

  • Mes achats du mois de mars

    Mes achats du mois de mars

    Ma PAL s'est agrandie au mois de mars, sous l'action conjointe d'une sortie chez Book-off, d'une autre chez Gibert Joseph et d'une visite au Salon du Livre aujourd'hui.

    Parmi mes nouveaux achats, on retrouve:

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    -Les Roses du Somerset de Leila Meacham, paru aux éditions Charleston: une belle saga dans le Sud des Etats-Unis que j'ai achevée la semaine dernière et que je chroniquerai dans les prochains jours.

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    -Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell: Parce que j'adore le film. Parce que le livre a été un choc quand je l'ai découvert à 15 ans. Et parce qu'il manquait à ma bibliothèque.

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    -Les Calendes de septembre d'Anne de Leseleuc: un polar historique situé à Rome à la fin du 1er siècle

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    -L'Héritier des pagans de Anne-Laure Morata: un autre polar historique qui nous plonge cette fois-ci à la Cour du jeune Louis XIV

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    -Aurora Floyd de Mary Elisabeth Braddon: cela fait longtemps que je veux découvrir cette auteure victorienne

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    -Souviens-toi Shopenhauer de José Miguel Roig: un roman qui se déroule sous la dictature de Jimenez à Caracas en 1954. Une belle histoire d'amour en perspective!

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    -Le club des philosophes amateurs de Alexandre McCall Smith: j'ai entendu beaucoup de bien de cette série. En plus, elle est située à Edimbourgh, ville que je rêve de découvrir.

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    -Absente de Megan Abbott: un polar sur la disparition d'une starlette américaine à la fin des années 1940

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    -La tendresse des loups de Steff Penney: un roman qui m'attire depuis longtemps. Une manière de voyager dans le Grand Nord canadien.

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    -Bleu de Sèvres de Jean-Paul Desprat: un roman historique sur la grande manufacture

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    -L'apothicaire de Londres de Deryn Lake: une enquête menée dans le Londres de 1755 par un apothicaire. Je suis curieuse de voir à quoi ressemblait la capitale anglaise un siècle avant les exploits de Monk.

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    -Crime au Ferret de Marie-Claude Aristégui: j'ai passé quinze années de vacances dans le Bassin d'Arcachon. Du coup, le titre de ce livre m'a rendue curieuse...

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    -Darcy dans l'âme de Elisabeth Aston: quand je vois le nom de Darcy sur une couverture, je ne peux résister!

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    -Et puis Paulette... de Barbara Constantine (une belle rencontre avec cet auteur aujourd'hui. J'espère la faire venir un jour dans la médiathèque où je travaille)

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    -L'atelier des miracles de Valérie Tong Cuong: j'avais beaucoup aimé Providence et j'ai lu de très bonnes critiques de ce nouveau roman. J'espère qu'il me plaira autant.

    Bref, de très belles lectures en perspective!

  • La Marque de Caïn d'Anne Perry

    La Marque de Caïn

    de

    Anne Perry

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    "-Mr Monk? dit-elle

    Il se retourna. Elle prit une profonde inspriration.

    -Mr William Monk?

    Il se leva du bureau sur lequel il travaillait. La logeuse avait dû faire entrer la dame par l'extérieur.

    -Oui, Madame?

    Elle avança encore d'un pas, indifférente au mouvement de ses larges jupons soutenus par une gigantesque crinoline qui vinrent buter contre la table basse. Sa toilette, de bonne coupe, était sans ostensation. La nouvelle venue semblait s'être vêtue à la hâte, sans prêter attention aux détails. Le corsage n'était pas tout à fait assorti à la jupe et le large ruban du chapeau ne tenait que par un gros noeud un peu lâche. Quant à l'expression de son visage au petit nez et à la bouche volontaire, elle trahissait une considérable nervosité"

    C'est ainsi que Geneviève Stonefiled s'introduit chez William Monk pour lui demander de retrouver Angus, son mari, disparu depuis trois jours. La dernière fois qu'il a été aperçu, il voulait rendire visite à son jumeau Caleb, un homme "violent, brutal, dangereux, un paria, même parmi la pègre qui peuple les rives du fleuve, au-delà de Limehouse, là où il vit".

    Monk accepte de mener l'enquête. Et bien vite, il est convaincu de la disparition d'Angus. Mais comment retrouver le corps? Et surtout, Caleb est-il vraiment le coupable?

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    Comme vous le savez déjà, j'ai eu la chance de découvrir la série des William Monk grâce au challenge Anne Perry organisé par Syl. Je suis immédiatement tombée sous le charme de ce personnage hors du commun et voici la sixième aventure que je suis.

    J'ai eu grand plaisir à retrouver le détective. Après s'être rapproché d'Hester Latterly, il se pose de multiples questions sur leur relation. Mais bien vite, il cède aux charmes d'une certaine Drusilla, l'exact opposé de l'infirmière. Un femme emplie de féminité et qui sait séduire....Une femme qui le met dans une situation fort délicate.

    Mais, il peut compter sur le dévouement de ses amis et de l'astucieuse Hester. Cette dernière, depuis Des âmes noires, a pris conscience de ses sentiments. Malheureusement, elle ne peut agir sur eux...Et se retrouve dans l'attente.

    Très vite, j'ai trouvé que ce tome se révélait un tome de transition. Anne Perry a nettement pris le parti de ne pas faire évoluer les intrigues amoureuses. Le triangle Hester-Monk-Rathbone n'est toujours pas résolu. Il en va de même pour l'attirance de Lady Callandra pour un médecin. Tout reste en suspense et j'espère que le prochain volume apportera des réponses....

    L'intrigue policière ne m'a pas particulièrement convaincue. Pour la première fois, je me suis doutée assez vite de la clé de l'énigme.

    Ce qui m'a plu en revanche, c'est le don, une nouvelle fois, d'Anne Perry pour ressusciter le Londres victorien. Elle nous entraîne dans une visite de la capitale, des beaux quartiers aux bas-fonds de Limehouse. On en apprend plus sur le miieu de la pègre, sur les risques de maladie... L'épidémie de typhoïde qu'Hester et Callandra tentent d'endiguer permet de mieux appréhender les conditions de vie des pauvres.

    "Le cocher ne s'était pas trompé de beaucoup lorsqu'il avait évoqué la fièvre qui ravageait Limehouse: en fait, il ne s'agissait pas de la maladie respiratoire qu'est le typhus, mais de la typhoïde, trouble intestinal qui frappait dans les habitations et les taudis surpeuplés, diffusé par la malpropreté qui régnait"

    La frontière entre la petite bourgeoisie et la pauvreté n'est jamais loin, comme le rappelle Geneviève Stonefield. Si elle s'inquiète tant de la disparition de son mari, c'est aussi parce qu'elle a peur de voir son affaire péricliter et de sombrer dans la misère.

    Bref, vous l'aurez compris: un tome de transition quant à l'avenir des personnages récurrents, à l'intrigue moins bien ficelée que les précédentes mais qui permet une exploration des bas-fonds londoniens. J'attends avec plaisir mes prochaines retrouvailles avec Monk.

    Lu dans le cadre d'une lecture commune avec Syl, Shelbylee et Adalana.

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry, challenge God save the livre 2013, challenge La Plume au féminin 2013 , challenge victorien et challenge du polar historique.

    Editions 10/18, collection "Grands détectives", 2001, 444 pages, 8,80 €

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