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the frenchbooklover - Page 187

  • L'histoire en vert de mon grand-père de Lane Smith

    L'histoire en vert de mon grand-père

    de Lane Smith

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    "Il naquit à une époque...où l'ordinateur, le téléphone portable et la télévision n'existaient pas"

    Un petit garçon ramasse des objets abandonnés dans un très beau jardin empli d'arbres, d'arbustes et de haies sculptés par son aïeul et tous représentatifs de son existence.

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    Lane Smith est un auteur/illustrateur dont j'admire depuis longtemps le travail. Il a notamment mis en images La vérité sur l'affaire des trois petits cochons, une relecture intelligente et très drôle du fameux conte. Et plus récemment, il a créé un album hommage à l'objet livre: C'est un livre.

             

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    Cette fois-ci, il s'attaque au thème des relations intergénérationnelles.

    Si le petit garçon erre dans le jardin, c'est pour ramasser les outils (truelle, arrosoir...) ou accessoires oubliés par son arrière grand-père. 

    "Avant, il n'oubliait rien"

    "Aujourd'hui, il est vieux....et il lui arrive d'oublier certaines choses comme son chapeau de paille préféré"

    Ces paroles d'enfant qui évoquent avec pudeur un des maux de la vieillesse touchent au coeur sans sombrer dans le pathos.

    L'aïeul est omniprésent sans rien dire. Il est enfermé dans son jardin avec ses sculptures/souvenirs comme il l'est dans sa mémoire et dans son passé. 

    Et c'est la voix de son descendant qui nous conte son histoire, ce qui permet de souligner l'importance de la transmission orale.

    On laisse des traces de sa vie comme les sculptures du jardin mais sans les mots pour les dire, tout s'éteint. 

    L'histoire en vert de mon grand-père appartient donc à ces albums qui font profondément réfléchir en allant à l'essentiel. 

    En effet, Lane Smith ne met généralement qu'une phrase par page mais chaque mot se révèle primordial. Il laisse ainsi la part belle aux illustrations. 

    Ces dernières sont tout bonnement magnifiques. En particulier, j'ai beaucoup aimé l'hommage au Magicien d'oz:

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    Bref, vous l'aurez compris: un album coup de coeur que je vous recommande vivement et qui permet d'aborder un sujet grave avec finesse, pudeur et sensibilité!

    Gallimard Jeunesse, collection "Album", Février 2012, 13,50 €

    En bonus, voici la bande-annonce de C'est un livre dont je vous parlais plus haut.

     

     

     

     

     

  • Challenge polar historique

    Bonsoir à tous,

    Comme vous le savez déjà, je suis atteinte de challengite aigüe. J'ai donc décidé de me lancer dans le défi organisé par Samlor et qui ne comporte pas de durée limitée dans le temps.

    Il s'agit du Challenge du polar historique.

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    Je me suis inscrite au niveau Le Floch (un de mes héros préférés de ce genre), ce qui implique que je vais devoir parcourir et chroniquer 6 ouvrages.

    D'ailleurs, depuis hier, je suis plongée dans le 18ème siècle du Casanova et la femme sans visage d'Olivier Barde-Cabuçon.

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  • Certaines n'avaient jamais vu la mer

    Certaines n'avaient jamais vu la mer

    de Julie Otsuka

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    "Sur le bateau nous étions presque toutes vierges. Nous avions de longs cheveux noirs, de larges pieds plats et nous n'étions pas très grandes."

    Ainsi débute le récit de ces Japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXème siècle pour épouser des compatriotes installés sur le sol américain et choisis par correspondance. Elles aspirent toutes à une vie meilleure. Et c'est après une éprouvante traversée qu'elles vont rencontrer pour la première fois celui dont leur futur dépend.

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    Parmi les ouvrages de la rentrée littéraire, j'ai immédiatement remarqué la superbe couverture de Certaines n'avaient jamais vu la mer. Et j'ai eu très vite envie de me plonger dans ces pages.

    Julie Otsuka avait fait une entrée remarquée dans le monde des lettres avec son premier roman Quand l'empereur était un dieu, inspiré de la vie de ses grand-parents et qui traitait d'un sujet rarement abordé: celui des camps d'internement des Japonais aux Etats-Unis suite aux évènements de Pearl Harbor. Cette fois-ci, pour sa deuxième création, elle s'est attaquée au destin de ces nombreuses Japonaises mariées sur catalogue et contraintes à l'exil.

    Ce qui m'a frappé tout d'abord, c'est le style utilisé par cette auteure. A la fois poétique et sobre.

    Le choix de ce "nous" omniprésent, "à la façon d'un choeur antique" comme le souligne la 4ème de couverture, confère une force surprenante à ce court récit.

    Les phrases de ce collectif s'enchaînent, se superposent...nous laissant toujours l'esprit en alerte. On suit avec passion leurs vies faites de renoncements, de privations, d'acceptations, de silences, de rejets, de non-compréhensions, de tristesses... mais aussi de quelques petits bonheurs (leurs enfants). On s'indigne devant la xénophobie qu'elles subissent au quotidien.

    "Leurs enfants nous jetaient des pierres. Leurs serveurs s'occupaient de nous en dernier. Leurs ouvreuses nous faisaient monter tout en haut, au deuxième balcon, où elles nous donnaient les plus mauvaises places de la salle. Le paradis des nègres, comme elles appelaient cela. Leurs coiffeurs refusaient de nous couper les cheveux. Trop durs pour nos ciseaux. Leurs femmes nous demandaient de nous éloigner d'elles dans l'omnibus lorsque nous étions trop près"

    Cette xénophobie atteint d'ailleurs son paroxysme au moment de Pearl Harbor. Des rumeurs courent autour d'une liste où il vaudrait mieux ne pas voir son nom cité. 

    "Que savions-nous exactement de cette liste? On l'avait établie à la hâte, au lendemain de l'attaque. On l'avait établie plus d'un an auparavant. Dix ans auparavant[...] La liste était écrite à l'encre rouge indélébile. La liste était tapée à la machine. La liste n'existait pas..."

    Grâce à ce livre, on découvre donc un pan de l'histoire américaine.

    L'importance de la mémoire constitue également une thématique essentielle de cette oeuvre: mémoire de ces femmes déracinées, mémoire de leurs existences difficiles, mémoires du sort qu'elles ont subi pendant le deuxième conflit...

    De plus, j'ai beaucoup aimé le passage du "nous" des Japonaises au "nous" de leurs voisins (précédemment désignés par la troisième personne du pluriel). En effet, il m'a paru très intéressant de voir la vision des autochtones. Tout manichéisme m'a semblé ainsi évité.

    Bref, vous l'aurez compris: ce roman constitue un vrai coup de coeur. Certaines de ses phrases vont rester longtemps ancrées en moi.

    Phébus, collection "Littérature étrangère", 142 pages, traduit de l'anglais (américain) par Carine Chichereau, 15 €

    certaines n'avaient jamais vu la mer,julie otsuka,phébus,challenge rentrée littéraire,challenge cent pagesCe billet marque ma première participation au challenge Rentrée certaines n'avaient jamais vu la mer,julie otsuka,phébus,challenge rentrée littéraire,challenge cent pageslittéraire de Loucy et ma troisième participation au challenge Cent pages de TyJecyka.