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the frenchbooklover - Page 97

  • Papa-Longues-Jambes

    Papa-Longues-Jambes

    de

    Jean Webster

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    "Le premier mercredi du mois était un jour parfaitement abominable qu'on attendait dans l'horreur, qu'on supportait avec courage et qu'on se hâtait d'oublier."

    Tous les premiers mercredis du mois, les 97 orphelins sont inspectés par les bienfaiteurs de leur institution. Cette journée se révèle particulièrement éprouvante, notamment pour l'aînée d'entre eux, une certaine Jerusha Abbott qui doit veiller à leur tenue, à leur maintien et à leur comportement.

    Aussi, quand elle est appelée dans le bureau de la directrice, elle craint une remontrance. Mais elle découvre qu'un des riches membres du comité de l'institution, confiant dans son talent et dans sa future carrière d'écrivain, a décidé de l'envoyer à l'université et de pourvoir à ses besoins le temps de ses études. La seule condition: qu'elle lui adresse, tous les mois, une lettre pour lui parler de ses occupations et de l'avancée de ses progrès.

    Débute alors un échange épistolaire à sens unique entre la pétillante Judy Abbott (elle s'est rebaptisée ainsi) et ce donateur inconnu qu'elle a surnommé Papa-longues-jambes.

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    J'avais beaucoup entendu parler de ce roman vintage américain, notamment sur le très bon forum Whoopsy Daisy. Je me suis lancée vendredi dernier et je l'ai très rapidement terminé.

    Jerusha Abbott est une jeune fille de dix-sept, particulièrement brillante et dotée d'un grand sens d'humour. C'est d'ailleurs grâce à ce trait de caractère et à un texte moqueur sur l'institution qui l'abrite qu'elle doit d'être remarquée par un mystérieux bienfaiteur (elle ne le voit que de dos et est frappée par la longueur de ses jambes). Par certains moments, cette héroïne piquante m'a fait penser à la Jo des Quatre filles du Docteur March de Louisa May Alcott.

    Grâce à cet homme, elle part à l'université. Au fil de ses lettres et des esquisses qu'elle ajoute, nous découvrons donc le quotidien des étudiantes américaines en ce début de vingtième siècle.

    Les missives, même si elles n'obtiennent jamais de réponses, se font de plus en plus longues et obéissent à un rythme de plus en plus soutenu. De l'entrée "Cher Gentil-bienfaiteur-qui-envoyez-les-orphelins-à-l'université", on passe au "Cher Papa-longues-jambes" et même au "Cher papa".

    Et cela se ressent dans le ton des lettres qui, mois après mois, oscille de plus en plus entre l'humour et une certaine forme de tendresse.

    "Depuis que j'ai appris à lire, j'ai inventé un bien joli jeu; je m'endors chaque soir en me persuadant que je suis l'héroïne (ou du moins le personnage le plus important) du livre que je suis en train de lire.

    A présent, je suis Ophélie-ô une Ophélie pleine de bon sens! Je passe mon temps à distraire Hamlet. Je le câline, je le gronde, je veille à ce qu'il mette son écharpe dès qu'il fait froid. Je l'ai complètement guéri de sa mélancolie. Le roi et la reine sont morts tous les deux dans un naufrage en mer-ce qui nous a dispensé des funérailles. Maintenant Hamlet et moi régnons en maître sur le royaume du Danemark. Nous nous en sortons magnifiquement."

    Les cours, les examens, les sessions de basket, les thés, les sorties entre amies, les soirées entre colocs constituent autant de sujets développés. Puis, l'amour apparaît progressivement , en la personne d'un frère d'une de ses amies et de l'oncle fortuné d'une autre.

    En effet, Judy fait son apprentissage de la vie. Elle découvre pêle-mêle le plaisir livresque, le fonctionnement d'une ferme, la fascinante et bruyante New York, la complicité avec d'autres jeunes filles de son âge, la joie de plaire, l'intimité qui peut exister avec le sexe opposé, les premiers flirts, les incertitudes sentimentales..

    Très vite, on comprend l'identité de ce fameux Papa-longues-jambes mais ce suspense, rapidement dissipé, ne nous fait pas bouder notre plaisir. Car on passe un bon moment en compagnie de ce roman épistolaire un peu désuet certes, mais dont il se dégage encore un certain charme.

    Bref, vous l'aurez compris: même si je n'ai pas partagé l'enthousiasme de certaines, j'ai trouvé cette lecture agréable. Et je tenterai de regarder prochainement la comédie musicale avec Fred Astaire et Leslie Caron.

    Gallimard Jeunesse, 2007, 212 pages

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  • Sacrifier une reine de Laurie R. King

    Sacrifier une reine

    de

    Laurie R. King

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    "J'avais quinze ans lorsque je rencontrais Sherlock Holmes pour la première fois, quinze ans quand, me promenant dans les Downs du Sussex, le nez dans un livre, je faillis lui marcher dessus. Il faut dire à ma décharge que c'était un livre captivant et qu'il était fort rare de tomber sur un être humain dans cette région particulière du monde en cette année de guerre 1915."

    1915, dans les Downs du Sussex, Mary Russell, une jeune orpheline de 15 ans se balade un livre à la main quand elle fait une rencontre déterminante: celle de Sherlock Holmes, venu profiter de sa retraite dans ce coin d'Angleterre.

    Bien vite, une relation se noue entre ses deux êtres extrêmement brillants, fiers, intelligents, solitaires. Sherlock participe à l'éducation de la jeune Mary et une sorte de rapport à la Pygmalion se tisse.

    Puis, Mary est acceptée à Oxford. Chaque retour en vacances devient alors le prétexte pour compléter l'apprentissage de la jeune femme.

    De la théorie, ils passent à la pratique et se retrouvent tous les deux à enquêter sur des vols et sur le mystérieux enlèvement de la fille d'un sénateur américain.

    Mais ils ignorent totalement qu'un ennemi tire le fil de ses intrigues. Et que cet ennemi très puissant a décidé de s'attaquer à leur vie.

    Débute alors une partie d'échecs entre ses trois adversaires. Une partie d'échecs extrêmement dangereuse et qui pourrait bien conduire Holmes à sacrifier sa reine.

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    Je n'avais jamais entendu parler de ce titre avant qu'un collègue ne me le conseille. Parmi les réécritures des aventures du célèbre détective, je ne connaissais que Les abeilles de M. Holmes de Mitch Cullin qui ne m'avait guère emballée et l'excellente série des Enola Holmes (dont il faudrait décidément que je parle sur ce blog).

    Dès les premières pages, j'ai aimé la direction que Laurie R. King faisait prendre au personnage de Conan Doyle. On retrouve le héros, à la lisière de la soixantaine, retraité dans le Sussex et se consacrant à l'apiculture. Pour autant, il ne délaisse pas certaines affaires de la région ou les cas où ses conseils sont réclamés.

    Mais son intellect va être piqué par sa rencontre avec la jeune Mary Russell. Cette dernière, suite à un accident de voiture, a perdu tous les siens et a trouvé refuge chez sa tante. Afin de prendre la place de son frère, un génie, elle s'est lancée à corps perdu dans les études et a développé un grand esprit de déduction et d'analyse.

    Leur face à face, dès le premier échange, s'est révélé passionnant. D'abord intellectuelle, leur entente dérive vite vers un rapport mi-paternel/filial, mi-amoureux. Loin du Holmes froid et misogyne, capable d'admirer une seule femme, la Femme, Irène Adler, l'auteur est parvenu à façonner, sans jamais trahir la création originale, un protagoniste plus humain, plus enclin à écouter ses sentiments et à baisser la garde. Et j'ai beaucoup apprécié cette évolution.

    Chapitre après chapitre, on retrouve des détails de l’œuvre de Doyle, on croise des personnages cultes tels que le docteur Watson, Mycroft, Mrs Hudson. Tous ces éléments anciens se juxtaposent parfaitement aux nouveaux imaginés par Laurie R. King.

    Sur les traces de Mary et de Holmes, on voyage du Sussex au milieu étudiant d'Oxford, de Londres à la Palestine. Pour retourner au Sussex, là où tout a commencé. Comme si tout ce qui nous avait été raconté formait une boucle et comme si le berceau se révélait en même temps l'étape ultime.

    L'intrigue monte en puissance. De la phase d'apprentissage, on glisse vers les premières énigmes à résoudre à deux. Cette structure, un peu brouillonne, qui donne l'apparence de nouvelles juxtaposées m'a quelque peu désarçonnée mais au fil des pages, j'ai compris que tous ces premiers mystères faisaient partie du même échiquier et qu'une partie mortelle était entamée depuis longtemps.

    C'est là où le titre Sacrifier une reine prend toute sa dimension. Car dans ce roman , il est bien question de renoncements, de sacrifices pour gagner la bataille finale. Des pions sont exécutés et on se doute bien que, tant que la formule rituelle "échec et mat" ne sera pas prononcée, la lutte ne cessera pas. Sherlock et Mary vont devoir s'allier pour tenter de déjouer cet adversaire coriace, qui n'est pas sans évoquer le professeur Moriarty, l'ennemi le plus implacable du panthéon holmésien.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai passé un très bon moment avec cet ouvrage enlevé, divertissant, aux caractères bien trempés. Je pense que je me lancerai prochainement dans le second tome en espérant qu'il soit à la hauteur.

    Michel Lafon, 2003, 345 pages

     

     

     

  • Premier bilan du Challenge Première Guerre mondiale

    Premier bilan du Challenge Première Guerre mondiale

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    Avant de relancer le challenge Au service de... en fin de semaine, je voulais dresser un premier bilan de l'autre challenge que j'organise autour de la Première Guerre mondiale.

    Voilà presque six mois qu'il a débuté et voici le récapitulatif de vos billets. N'hésitez pas à me signaler tout lien manquant. 

    Niveau Louis Pergaud:de 1 à 4 billets

    Amosme

    Billet de présentation

    Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

    Eline

    Billet de présentation

    Niveau Charles Péguy: de 5 à 10 billets

    Anne-Sophie (1/5-10)

    Billet de présentation

    Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

    Fanny (2/5-10)

    Billet de présentation

    Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

    The Crimson field

    Ingrid (5/5-10)

    Billet de présentation

    Mon père est parti à la guerre de John Boyne

    Une lettre de vous de Jessica Brockmole

    Des vies derrière soi de Maxime Altero

    Dernier été à Mayfair de Thérésa Revay

    Les âmes grises de Philippe Claudel

    Tia (1/5-10)

    Billet de présentation

    Mon père est parti à la guerre de John Boyne

    Niveau Alain-Fournier: de 10 à 15 billets

    Constance

    Billet de présentation

    Emilie et Fanny (1/10-15)

    Billet de présentation

    Ravages de Louisa Young

    Lucie Chipounette (3/10-15)

    La chute des géants de Ken Follett

    Rendez-vous au chemin des dames de Yves Pinguilly

    Frères de guerre de Catherine Cuenca

    Niveau Guillaume Apollinaire: plus de 15 billets

    Bianca (12/15 et +)

    Billet de présentation

    14 de Jean Echenoz

    Par un matin d'automne de Robert Goddard

    Les carnets de guerre de Victorien Mars de Maxence Fermine

    La chambre des officiers de Marc Dugain

    Les âmes grises de Philippe Claudel

    Mes soeurs et moi de Judith Lennox

    Bifteck de Martin Provost

    Dernier été à Mayfair de Theresa Revay

    Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

    1, rue des Petits pas de Nathalie Hug

    11 novembre de Paul Dowswell

    Le Choix d'Adélie de Catherine Cuenca

    Céline (5/15 et +)

    Billet de présentation

    La chambre des officiers de Marc Dugain

    La chute des géants de Ken Follett

    Un long dimanche de fiançailles de Sébastien Japrisot

    Au-revoir là haut de Pierre Lemaître

    Les Croix de bois de Roland Dorgelès

    Loucy (5/15 et +)

    Billet de présentation

    Mon père est parti à la guerre de John Boynes

    14-18 une minute de silence pour nos arrière- grand-parents courageux de Thierry Dedieu

    Léon et Louise de Alex Capus

    Cote 512 de Thierry Bourcy

    Mauvais genre de Chloé Cruchaudet

    Natacha

    Moi (5/15 et +)

    Une lettre de vous de Jessica Brockmole

    Les Croix de bois de Roland Dorgelès

    Maisie Dobbs de Jacqueline Winspear

    La Faute au midi de Jean-Yves Le Naour

    Le Choix d'Adélie de Catherine Cuenca

    Un bilan varié, de très belles invitations à découvrir de nouveaux romans, bandes dessinées ou séries...Laissez-vous tenter et n'hésitez pas si vous souhaitez vous joindre à nous.