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  • Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de janvier

    Ces livres que je n'ai pas chroniqués au mois de janvier

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    Me voici de retour avec ce billet autour des livres que je n'ai pas chroniqués au mois de janvier.

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    Commençons par une lecture dans le cadre du Prix des Incorruptibles. Honnêtement, je n'aime pas du tout la couverture et s'il n'avait pas fait partie de la sélection 5ème/4ème, je ne lui aurais jamais donné sa chance. Mais, heureusement, quand je l'ai ouvert, mes préjugés se sont vite effacés pour laisser place à un grand amusement. Car Gaia Guasti sait utiliser les mots justes, ceux qui font mouche et qui provoquent des sourires voire des rires...Dans la famille de Margotte, chacun a un rôle bien défini: sa mère râle, son père regarde, sa petite sœur Clairette fascine et elle, elle réfléchit. Mais, voilà, tout cet équilibre est menacé par la soudaine décision parentale de quitter la ville pour s'installer dans un petit hameau du 07. L'acclimatation en Ardèche se révèle difficile: entre les lacets qui donnent la nausée, les regards pas toujours bienveillants des autochtones, les soudaines envies bobos maternelles...Les pages se tournent facilement, même si j'ai regretté que la fin ne soit pas à la hauteur et que le rythme s'essouffle dans les derniers chapitres. Néanmoins, cet ouvrage, dans la lignée de la super bande dessinée Le retour à la terre de Manu Larcenet, fait passer un bon moment. Et, parfois, cela suffit amplement.

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    Partons maintenant sur les traces d'une Nappe blanche, un très beau titre d'une collection que j'affectionne énormément (Petite Poche chez Thierry Magnier). Françoise Legendre suit le destin d'une nappe blanche dont hérite au fil des ans les membres d'une famille. L'occasion en un siècle de voir comment cet objet a pu marquer la vie de chacun, voire la sauver. Forcément, comme le titre est court, nous n'assistons qu'à quelques scènes frappantes (un mariage avant 1914, les premiers congés payés, une fouille pendant la Seconde Guerre mondiale)...J'ai trouvé ce procédé narratif très intéressant et original. Et quelle phrase finale, si poétique!

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    Rejoignons ensuite les enquêtes surnaturelles de Monsieur Voltaire. Ce chien détective doit mener des investigations dans le manoir de Lord Sacha MacGouttière. Son objectif: retrouver l'auteur d'un forfait commis cent ans plus tôt, afin de lever une malédiction qui oblige les défunts à hanter le lieu. Chacun des coupables possibles se présente à lui et livre sa version des faits..Et si finalement, la vérité ne résidait pas dans un tableau? J'avais remarqué ce livre sur le blog de ma copinaute Bianca et quand je l'ai reçu à la médiathèque, je l'ai entamé sans tarder. Voilà un roman policier pour jeunes divertissant et intriguant à souhait (difficile de deviner l'identité du voleur). J'ai été également sensible aux illustrations d'Amélie Callot et je pense que je continuerai cette série.

    Bref, vous l'aurez compris: un mois résolument placé sous le signe de la jeunesse. Place maintenant à février et à son éventail de possibilités livresques.

     

     

  • Le Misanthrope à la Comédie française

    Le Misanthrope à la Comédie française

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    Mardi soir, pour mon anniversaire, j'ai été invitée par une de mes amies à la Comédie-française. Cela faisait quelques années que je ne m'y étais pas rendue (depuis le Don Juan interprété par Andrzej Seweryn) et j'attendais avec impatience ces retrouvailles (surtout avec une de mes pièces préférées).

    Après avoir déambulé dans les couloirs de ce lieu mythique et admiré les bustes des dramaturges célèbres ou le fauteuil de Molière, nous nous sommes dirigées vers le deuxième balcon. Surprise: Loïc Corbery (dont je vous parlais récemment pour le très bon Pas son genre) était déjà assis sur scène. Dans le brouhaha du public qui s'installe. C'était la première fois que je ne voyais pas le rideau se lever. En effet, au bout de quelques sonneries, l'acte 1 a débuté.

    Et j'ai passé une soirée magique.

    Parce que, même si j'ai eu besoin d'un petit temps d'adaptation, je me suis laissée bercer par les vers de Molière.

    Parce que cette pièce reste toujours d'une modernité incroyable.

    Parce qu'elle est d'une richesse exceptionnelle. Comportement en société, hypocrisie, faux semblants...mais aussi passion, trahison, duplicité, coquetterie, amitié, jalousie, amour sincère constituent autant de thématiques que l'on retrouve au fil des actes.

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    Parce que certaines scènes nous accompagnent longtemps, une fois les applaudissements terminés.

    Parce que certaines répliques résonnent tout particulièrement en nous.

    Parce que "Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur, on ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur".

    Parce qu'on rit, qu'on espère, qu'on est surpris.

    Parce que les comédiens se sont révélés excellents, Loïc Corbery en tête. J'avais imaginé un Alceste sérieux, tout le temps grave et extrêmement sage. Quelqu'un de vieux avant l'heure. Or, dans cette mise en scène, il se révèle, sans oublier pour autant sa nature de misanthrope, espiègle, passionné, tourmenté...Face à ce brillant interprète, j'ai aussi pris beaucoup de plaisir à suivre le jeu de Eric Génovèse (Philinte), de Florence Viala (Arsinoé), d' Adeline d'Hermy (Eliante) et de Serge Bagdassarian (Oronte). En revanche, je n'ai pas adhéré au choix de Célimène. J'ai trouvé que Georgia Scallet n'avait pas une voix qui portait assez, que la langue de Molière ne coulait pas dans sa bouche comme dans celle de ses comparses et qu'elle manquait de pétillance.

    Parce que la mise en scène de Clément Hervieu-Léger m'a paru très bonne, de sa direction d'acteurs à la petite phrase musicale qui revient sans cesse et se fait de plus en plus lancinante jusqu'à conclure cette pièce (magnifique idée de l'utiliser pour rappeler le souvenir d'Alceste à Célimène et lui donner un ultime regret. Comme si...une dernière chance était possible). Et que dire de ces scènes d'aveux amoureux (l'adorable confession de Philinte à Eliante, les déchirements passionnés d'Alceste et de Célimène, le sonnet d'Oronte à Célimène alors qu' Alceste est caché derrière la porte)? Et de cette scène de révélation sur le comportement de coquette de Célimène? (comme une scène de procès où on ne voit que son dos tourné s'affaisser devant l'accumulation d'accusations)

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    Parce que le décor m'a beaucoup plu et qu'il se dépouille au fil des scènes. Comme pour mieux symboliser la perte des dernières illusions d'Alceste et sa retraite dans le désert.

    Bref, vous l'aurez compris: je ne saurais que vous recommander de vous rendre à la Comédie-française (même si je n'ai pas été convaincue par Célimène) si vous trouvez encore des places ou de vous replonger dans la lecture de ce chef d’œuvre de Molière

  • The Affair saison 1

    The Affair

    Saison 1,

    une série américaine créée par Sarah Treem et Hagai Levi

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    Noah Solloway est un professeur new yorkais de 45 ans, père de quatre enfants et marié depuis plus de vingt ans à une riche héritière. Justement il doit passer l'été dans la famille de celle-ci à Montauk. L'occasion pour lui de se lancer dans la rédaction de son second roman.

    Alison Lockhart est une serveuse de trente ans. Depuis sa plus tendre enfance, elle réside à Montauk. Elle est d'ailleurs l'épouse d'un homme du coin, propriétaire d'un ranch en perte de vitesse. Leur union traverse également une mauvaise passe depuis la mort  de leur petit garçon deux ans auparavant.

    A priori rien ne prédisposait ses deux personnages aux destins totalement opposés à se rencontrer. Mais dès le premier regard, l'attirance est réciproque...Et, malgré tous leurs efforts pour être raisonnables, ils cèdent à cette passion. Sans savoir que leur relation extraconjugale va avoir des conséquences plus que néfastes pour eux et leur entourage.

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    J'avais entendu beaucoup de bien de cette série depuis le début de sa diffusion en octobre aux États-Unis et je me suis décidée à la regarder en fin de semaine dernière. J'ai été tellement happée qu'en trois soirs, je l'ai terminée.

    Chacun des dix épisodes (de cinquante minutes environ) est découpé en deux parties, racontées soit du point de vue de Noah, soit de celui d'Alison. Tantôt on revit les mêmes événements par deux prismes différents, tantôt le récit s'attarde sur les destins parallèles des deux héros. J'ai totalement adhéré à ce concept. Ces deux regards apportent une lumière différente au téléspectateur sur les faits. Entre les deux séquences, des détails changent: l'habillement, les phrases...Ce qui nous déstabilise et nous interroge sur la fiabilité de l'histoire. Qui dit la vérité? Qui a fait le premier pas? Et, si, finalement, chacun nous donnait une partie de la vérité et nous laissait libre de croire l'un des deux ou les deux?

    A ce récit scindé se superpose un autre procédé narratif extrêmement intéressant: celui des flash-backs. On alterne sans cesse entre des scènes sur ce fameux été à Montauk et sur ses conséquences avec des scènes d'interrogatoire de Noah et d'Alison. Visiblement, quelqu'un de leur entourage (on met pas mal de temps à découvrir son identité) est mort dans des circonstances mystérieuses. Une enquête est diligentée et un coupable activement recherché. Là encore, on sent bien que nos deux héros ne répondent pas toujours sincèrement et dissimulent certaines de leurs actions.  Est-ce que ces mensonges, pour autant, constituent une preuve de leur culpabilité?

    D'épisode en épisode, on en redemande. On se fait mener de fausse piste en fausse piste, on doute, on s'interroge...

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    Néanmoins, l'intérêt de cette série ne repose pas uniquement sur les procédés narratifs ni sur l'intrigue policière qui joue avec nos nerfs. Elle tient également à la performance des acteurs. J'ai été bluffée par la prestation de Dominic West et de Ruth Wilson en amants maudits (quelle alchimie! J'attendais avec impatience les moments entre eux). Tout comme par celle de Maura Tierney et de Joshua Jackson en époux trahis.

    Ce qui est intéressant dans ce récit de liaison, c'est que personne n'est tout blanc ou tout noir. Au contraire, chacun porte sa part de responsabilité. Usure, deuil impossible à faire, pression sociale trop forte, poids de l'éducation des enfants, regard des autres, besoin d'évasion...représentent autant de raisons qui peuvent expliquer le déclenchement de cette affaire extra-conjugale.

    J'ai été aussi très sensible à la réalisation. Les plans à Montauk sont tout juste magnifiques. De même que ceux sur le jeu des regards, sur les étincelles de désir, sur les ravages de la tristesse....

    La bande originale accompagne également à merveille toutes ces images.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai eu un coup de cœur pour cette série très bien construite et réalisée, au casting réussi et dont l'intrigue tient en haleine. Que j'ai hâte de retrouver tous ces protagonistes dans une saison 2 et d'obtenir les réponses qui manquent encore!

    Décidément, après Rectify, mon année séries débute sous les meilleurs auspices.

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