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  • Le Club de la pluie au pensionnat des mystères

    Le Club de la pluie au pensionnat des mystères

    de

    Malika Ferdjoukh

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    "On était le matin de la rentrée de la Toussaint, il pleuvait, 9 heures avait sonné, et on ne voyait pas Saint-Malo.

    -On arrive quand? ai-je demandé à Papa.

    -Quand la petite aiguille sera sur bien et la grande sur tôt."

    En cette matinée de Toussaint, Rose Dupin fait son entrée au pensionnat des Pierres-noires à Saint-Malo. A son arrivée, un morceau de pain jeté du haut de la tour atterrit à ses pieds. Dedans: un petit morceau de papier et la mention "Au secours".

    Assistée de Nadget, d'Ambroise et du chien Clipper, Rose décide  alors de mener l'enquête et de venir en aide à l' inconnu de la tour.

    Mais il faudra aux nouveaux amis beaucoup d'ingéniosité pour démasquer le coupable.

    Comme vous le savez, j'ai découvert récemment l’œuvre de Malika Ferdjoukh. Et j'ai eu un coup de cœur pour Quatre soeurs. En revanche, j'ai été moins convaincue le mois dernier par La Bobine d'Alfred, qui se révèle certes un bel hommage au réalisateur et aux sixties, mais dont l'intrigue m'a semblé cousue de fil blanc.

    Quand ce roman est arrivé à la médiathèque, je n'ai pas hésité longtemps avant de me plonger dedans. Surtout que le titre m'a immédiatement interpellée et m'a rappelé les aventures du Club des cinq que je dévorais petite.

    Et on sent bien justement que Malika Ferdjoukh a voulu dans ces deux récits, préalablement parus dans la revue Moi je lis en janvier 2010, évoquer les péripéties de Claude, Dagobert, Annie...

    Ne serait-ce que par le choix de mettre en scène deux garçons et deux filles

    Ne serait-ce que par le chien qui les accompagne

    Ne serait-ce que par leurs caractères tous très typés (la fille coquette, le garçon manqué...)

    J'ai pris du plaisir à suivre leurs enquêtes dans l'Enigme de la Tour et dans le Voleur de Saint-Malo. Ce club de la pluie se retrouve confronté à deux mystères: un inconnu prisonnier dans une tour et une série de vols dans les alentours.

    A chaque fois, on assiste à des retournements de situation, ce qui ne rend jamais évidente la résolution de ces énigmes, notamment pour les plus jeunes, cibles principales de ces nouvelles policières.

    De même, on s'attache aux personnages, d'autant plus que les récits sont racontés tantôt par Rose tantôt pat Nadget, et on apprécie le ton souvent très drôle de leurs réparties et de leurs pensées.

    J'ai été ravie de retrouver les dessins de Cati Baur pour illustrer certains moments clefs. En effet, je trouve que cette artiste sait parfaitement retranscrire l'univers de la romancière, comme elle l'avait prouvé avec les deux premiers tomes de la bande dessinée adaptée de Quatre soeurs.

    Le seul bémol de cet ouvrage réside dans la brièveté des nouvelles. Comme je vous le disais plus haut, le format initial était celui de la parution en revue et je pense qu'il n'a pas été retravaillé pour son passage en format roman. C'est dommage car on sort du Club de la pluie au pensionnat des mystères avec une sensation de trop peu.

    J'espère que dans les prochains opus, on aura l'occasion d'assister à de plus grands développements tant au niveau de l'intrigue que des personnages.

    Bref, vous l'aurez compris: un début de série jeunesse très plaisant mais dont j'attends plus à l'avenir.

    L'Ecole des Loisirs, 2014, 81 pages

     

     

  • Mon année Salinger

    Mon année Salinger

    de

    Joanna Smith Rakoff

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    "Nous étions des centaines, des milliers, à nous habiller avec soin dans la lumière grise du matin de Brooklyn, du Queens, du Lower East Side, à quitter nos appartements, croulant sous le poids de nos fourre-tout gonflés de manuscrits que nous lisions dans la queue de la boulangerie polonaise, du deli grec, du diner du coin, en attendant de commander notre café, léger et sucré, et notre viennoiserie à emporter dans le métro, où nous espérions trouver une place assise afin de pouvoir lire encore avant d'arriver à nos bureaux de Midtown, Soho, Union Square. "

    Dans ce récit autobiographique où elle a tenté de raconter aussi bien qu'elle a pu la vérité, Joanna Smith Rakoff nous parle de ses 23 ans. Une année où, fraîchement sortie de l'université, elle est entrée à l'Agence. Une année où s'est posée de nombreuses questions et où elle est parvenue à comprendre ce qu'elle voulait. Une année marquée par la présence de Salinger...

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    J'avais remarqué dès sa sortie, ce titre de la rentrée littéraire mais il a fallu l'avis d'un blog (je ne sais plus lequel et je m'en excuse) et celui de ma collègue Mathilde pour que je me lance.

    J'ai immédiatement été happée par ce récit d'apprentissage et par les premières phrases d'introduction, qui m'ont évoqué l'atmosphère du réussi Rien n'est plus beau de Rona Jaffe.

    Alors qu'elle était censée préparer un doctorat et rejoindre son petit ami de la fac à Berkeley, Joanna a décidé de tout abandonner et de revenir à New York. Là, elle a été engagée comme assistante de la patronne d'une agence littéraire.

    Une agence littéraire désignée tout au long de cet essai romanesque par le terme de l'"Agence". J'ai aimé l'impersonnalité de ce terme, tout à fait en décalage avec ce lieu, arrêté dans le temps. Même si la modernité et les ordinateurs commencent à entrer dans le quotidien des entreprises, cette boîte reste accrochée aux pratiques du dictaphone et de la machine à écrire et fête l'arrivée d'une photocopieuse comme un événement extraordinaire. Comme si elle ne pouvait pas oublier les pratiques éditoriales des années 50 et 60.

    Sur cette Agence, règne une patronne atypique. Une femme qui crie sans cesse au téléphone et qui ne semble s'occuper d'aucun auteur, à l'exception de "Jerry". J'ai lu que certains avaient comparé ce roman au Diable s'habille en Prada mais je n'ai pas trouvé de ressemblance entre les deux employeuses.

    Et bien entendu, sur cette Agence, plane l'ombre de "Jerry" Salinger. On guette ses coups de fil, on espère qu'il acceptera de publier sa nouvelle dans cette toute petite maison d'édition et surtout, on attend une visite.

    Comme Joanna, je n'ai jamais eu d'époque Salinger à l'adolescence. J'ai tenté de commencer L'attrape-coeur au début de la vingtaine mais je n'ai pas accroché. Pourtant, en refermant ces pages, je n'ai qu'une envie: renouveller l'expérience.

    Car cet ouvrage se révèle une très belle déclaration à cet auteur et à ses personnages. Des personnages tous marqués par le deuil et en errance. Des personnages qui semblent trouver un écho dans tous ceux que croise Joanna lors de cette année particulière. On sent toute l'importance de cette rencontre dans la vie de cette écrivain et c'est là justement que le titre trouve toute sa justification.

    A cet hommage à l'auteur américain se superposent une radioscopie du New York de la fin des années 90 et du monde des agences littéraires. Ou comment de jeunes de 20-30 ans, malgré des salaires de misère, des appartements-taudis...se battent pour rester dans cette ville qui les fascine tant et essayer de percer dans le monde de la littérature.

    Cependant, je dois confesser que je suis restée un peu en retrait. Alors que généralement, je m'attache aux personnages, je n'ai pas réussi à le faire avec Joanna. Finalement, ce qui m'a le plus intéressé chez elle, c'est son rapport à l'Agence, à Salinger, ce mythe qui continue de recevoir des lettres quotidiennes, et à son travail. Ses errances, ses doutes sur sa relation avec Don...m'ont moins passionnée.

    Bref, vous l'aurez compris: Mon année Salinger constitue un récit d'apprentissage prenant dont la trajectoire littéraire m'a plus concernée que le volet personnel.

    Albin Michel, 2014, 357 pages, 20,90 €

     

     

  • Half Moon Street

    Half Moon Street

    de

    Anne Perry

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    "La brume montait en volutes de la surface argentée du fleuve, étincelant dans les premières lueurs de l'aube. Sur sa droite, contre le ciel perlé, se dressait l'arche sombre de Lambeth Bridge. Des péniches suivaient le courant descendant en direction du port de Londres, vers des docks encore invisibles dans le brouillard."

    Debout sur une dalle de pierre humide, le commissaire Pitt observe une petite barque sur laquelle le cadavre d'un homme, habillé en robe verte, a été menotté. Comme si le meurtrier avait voulu livrer une parodie de l'Ophélie de Millais.

    Alors que les soupçons se portaient d'abord sur un diplomate disparu, notre héros se rend très vite compte qu'il a affaire au corps d'un photographe renommé. Mais qui aurait pu en vouloir à cet artiste apparemment bien sous tous rapports?

    Pour les besoins de cette enquête délicate, Thomas va tantôt arpenter les salons bourgeois, tantôt se mêler aux acteurs d'une troupe de théâtre.

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    Comme à chaque début de mois, me voici de retour avec mon billet autour de la série des Thomas et Charlotte Pitt.

    Et, contrairement à Bedford Square, je dois tout de suite avouer que j'ai été moins convaincue par cet opus.

    Certes, comme souvent, ce tome permet à Anne Perry de se livrer à une radioscopie de la société victorienne anglaise. A la suite du commissaire, on découvre ainsi les réunions artistiques d'Oscar Wilde, les rencontres photographiques de Hampstead, la vie d'une troupe de théâtre...Ces investigations se révèlent également l'occasion de rappeler certains combats de cette fin du 19ème siècle, tels que le droit au divorce des femmes.

    Et comme souvent, j'ai été conquise par le talent de cet écrivain à ressusciter cette époque.

    Toutefois, j'ai été moins séduite par ses tentatives de confrontation avec la société américaine et française.  Par le biais de Samuel Ellison, beau-frère américain de Caroline, nouvellement débarqué à Londres et par le biais des lettres de Charlotte en voyage à Paris, elle essaie, en effet, de souligner les différences de ces trois pays. Mais tout m'a semblé un peu trop plaqué et assez maladroit.

    En l'absence de Charlotte, de Grace et d'Emily, j'ai apprécié en apprendre un peu plus sur Caroline Ellison et sur son irascible belle-mère. Caroline est un personnage que la romancière a su formidablement faire évoluer et qu'on prend plaisir à voir heureuse avec son mari, Joshua. Finalement, suivant une voie assez parallèle à celle de sa fille cadette, elle a su se débarrasser du carcan de la société et choisir un mariage d'amour.

    Et, n'est-ce pas ce justement que lui reproche le plus Mariah Ellison? Au fil des pages de Half Moon Street, de nombreuses révélations sont faites sur le passé de cette protagoniste. Et on comprend que cette femme n'a pas osé défier ses pairs et combattre un ordre établi. Un moyen pour Anne Perry de mettre en lumière toutes celles qui ont subi le joug de leur mari.

    En ce qui concerne l'intrigue policière, je ne lui ai pas trouvé grand intérêt. Je n'ai pas compris ce début de recherches sur la disparition du diplomate. Tout comme j'ai eu l'impression que souvent, l'enquête passait en second voire troisième plan avant de trouver une issue assez mal tournée.

    Bref, vous l'aurez compris: même si j'ai goûté l'arrière-plan historique et l'évolution des rapports entre Caroline et Mariah, je n'ai pas pris autant de plaisir que d'habitude avec cet opus de la série. Vivement la Conspiration de Whitechapel et le retour de Charlotte et de Grace!

    Editions 10/18, 2006, 284 pages

    Billet dans le cadre du challenge Anne Perry et d'une lecture commune avec Bianca, Céline, Fanny, Sybille et Soie.

     

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