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des romans anglais - Page 3

  • L'Effet Matilda

    L'Effet Matilda

    de

    Ellie Irving

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    "Je voulais commencer ce roman par une citation. M. Keegan, le directeur de mon collège, qui nous enseigne l'histoire le vendredi après-midi, dit que nos rédactions devraient toujours commencer par une citation qui plante le décor. 
     
    J'en voulais une sur les femmes de science célèbres, et vous savez quoi? Il n'en existe pas.  Pas des femmes de science; non ça, il y en a plein, même si personne n'est capable de citer le moindre nom. Sauf celui de Marie Curie, peut-être. J'ai lu des tas de choses sur elle. Non: il n'existe aucune citation sur les femmes de science. "


    Matilda est une petite fille très inventive qui ne cesse de créer et de chercher. Elle espère d'ailleurs que sa nouvelle invention sera distinguée au concours de son école. Mais c'est son ennemi qui l'emporte.

    Accablée par cette injustice, la petite fille accompagne à contrecœur son père à la maison de retraite de sa grand-mère. Et là elle découvre avec horreur que son aïeule s'est également fait dérober une récompense: celle du Prix Nobel qui va être remis dans les prochaines heures. En effet, va être récompensé un professeur qui s'est attribué la reconnaissance d'une nouvelle planète décelée par sa grand-mère.

    Pour rétablir la vérité, Matilda est prête à toutes les aventures. Et elle entraîne à sa suite sa grand-mère dans une incroyable course contre-la-montre entre l'Angleterre et la Suède.

    Ce roman jeunesse publié en 2017 s'inscrit dans toute une série de publications autour des femmes. Que ce soient par exemple avec les Culottées de Penelope Bagieu ou les Histoires du soir pour filles rebelles de Elena Favilli et Francesca Cavallo, il existe toute une mouvance de titres qui remettent à l'honneur le rôle des femmes dans les avancées.

    Ici, l'autrice s'attache plus particulièrement à l'effet Matilda, autrement dit la manière dont les femmes scientifiques ont vu leur contribution à la recherche minimisées voire oubliées. Dans son intrigue, l'effet Matilda se manifeste même doublement: à la fois pour l'héroïne et pour sa grand-mère. Comme un écho qui va structurer à la fois l'action même et permettre un rapprochement intergénérationnel.

    Outre la mise en lumière de cet effet et de ses répercussions, la relation entre la grand-mère et la petite fille a constitué un des ressorts qui m'ont le plus intéressée. Comme si ce voyage à travers l'Europe se révélait surtout un voyage initiatique. De ceux qui permettent de se révéler vraiment.

    Il n y a aucun temps mort dans cet ouvrage. Tout se succède à un rythme effréné, avec toujours une note d'humour et de burlesque. Mais c'est justement de ce tempo que surgit selon moi la faiblesse même de ce livre. Il y a trop de péripéties. Et certaines, au fil du périple, semblent sonner faux. Comme si à trop vouloir imaginer de connexions, l'autrice s'était un peu perdue.

    Bref, vous l'aurez compris : l'Effet Matilda m'a paru une lecture divertissante et très instructive (notamment par le biais des notes en tête de chapitres et par lexique final). Mais j'ai regretté le trop plein de rebondissements.

    N'hésitez pas à écouter nos avis avec Coralie dans l'épisode 117 des @bibliomaniacs. 
     
    Traduit de l'anglais par Virginie Paitrault, Castelmore, 2017, 316 pages
  • Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban de JK Rowling

    Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

    de

    JK Rowling

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    "A bien des égards, Harry Potter était un garçon des plus singuliers. Tout d'abord, il détestait les vacances d'été, c'était la période de l'année la plus déplaisante à ses yeux. Ensuite, il tenait absolument à faire ses devoirs de vacances, mais il était obligé de les faire en secret, au beau milieu de la nuit. Enfin, il faut également signaler que Harry Potter était un sorcier."

    Voilà quelques jours, nous avons embarqué avec ma chère Cécile  à bord du Poudlard Express. Direction la troisième année d'études d' Harry, Ron et Hermione. Une année sous le signe de la carte du maraudeur, de cours de défense contre les forces du mal, de prophéties, de Patronus, de Quidditch et  de danger.
    En effet, rodent autour de l'école deux périls: les Détraqueurs et Sirius Black. Deux périls qui vont pousser Harry dans ses retranchements.

    Ce qui me frappe tout particulièrement à la lecture des trois premiers tomes, c'est leur schéma narratif assez similaire. Une scène mémorable chez les Dursley. Un départ en fanfare de chez eux. Les retrouvailles avec Ron et Hermione au chemin de Traverse. Le voyage en Poudlard Express. Un nouveau professeur de défense contre les forces du mal. Des matchs de Quidditch. Et des menaces qui deviennent de plus en plus précises avec une action qui s'emballe dans les ultimes pages.


    Ce qui différencie pour autant cet opus des précédents, c'est son côté plus sombre. L'introduction des Detraqueurs, la description des conditions d'emprisonnement à Azkaban, les circonstances de la mort des parents d'Harry et le sort de Sirius Black introduisent une tonalité tout en noirceur. Comme si derrière les rires et l'émerveillement se dessinaient de plus en plus les futurs combats à mener. Comme si pour Harry Potter, grandir signifiait affronter de toujours plus nombreuses épreuves initiatiques et tragiques avant de réaliser son destin.

    C'est un des éléments qui me plaît le plus dans ses relectures, observer tout le travail préparatoire de JK Rowling. Toutes ces pièces du puzzle qu'elle assemble patiemment pour composer son univers si riche et global.

    Pour autant, je n'en oublie pas de savourer chaque chapitre de ce récit. Ne serait-ce que pour la magie d'une sortie à Pré aux Lards ou la rencontre avec deux protagonistes que j'affectionne tout particulièrement (Lupin et Sirius) ou la possibilité de remonter le temps avec Hermione.
    Bref, vous l'aurez compris : quel bonheur de se replonger dans cette aventure. Vivement la 4ème ! 

    Editions  Gallimard Jeunesse, 1999, 349 pages

     

  • Persuasion de Jane Austen

    Persuasion

    de

    Jane Austen

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    "Sir Walter Elliot, of Kellynch-hall, in Somersetshire, was a man who, for his own amusement, never took up any book but the Baronetage; there he found occupation for an idle hour, and consolation in a distressed one; there his faculties were roused into admiration and respect , by contemplating the limited remnant of the earliest patents; there any unwelcome sensations, arising from domestic affairs, changed into pity and contempt, as he turned over the almost endless creations of the last century-and there , if every other leaf were powerless, he could read his own history with an interest which never failed-this was the page at which the favourite volume always opened:

    Elliot of  Kellynch-Hall."

    Il est des choix qu'on fait. Persuadés par ceux qu'on aime le plus.

    Il est des choix qui toujours nous interrogent. Cortège de tous ces "et si" qui auraient pu nous rendre heureux.

    Pour Anne Eliot, ce choix qu'elle regrette amèrement a eu lieu il y a huit ans. Quand elle a rejeté la demande en mariage de Frederic Wentworth. Malgré leur amour, elle s'est rangé à l'avis de ses plus proches qui jugeaient hasardeuses les perspectives du jeune homme dans la marine.

    Huit ans plus tard, elle n'a toujours pas trouvé de prétendant qui égale dans son cœur le capitaine. Elle dépend donc  toujours de son père, homme vaniteux par excellence et qui, suite à des dépenses bien trop fastueuses, se retrouve contraint de louer leur demeure familiale à un amiral. Un amiral qui se révèle être le beau-frère du fameux capitaine.

    Ainsi, Anne et Wentworth se rencontrent de nouveau.

    En ce début 2021, j'avais envie de relire quelques ouvrages aimés. Comme ce titre de Jane Austen que j'ai re-découvert en compagnie de ma chère Annie-Rose.

    Dès les premières pages, j'ai ri. Comme souvent aux débuts des romans de cette autrice. Elle croque à merveille des personnages hauts en couleurs étouffés par leurs défauts. Comme Sir Walter Elliot, le père d'Anne. Un homme qui ne jure que par son apparence et par sa bible personnelle: un livre sur les baronnets. Sous la plume de Jane, il devient un anti-héros parfait. Son ironie se porte également sur toute une galerie de protagonistes tout aussi réussis. Notamment les sœurs d'Anne. Ce qui donne lieu à des séquences fort drôles.

    Mais l'ironie se teinte aussi souvent de mélancolie. Contrairement aux autres héroïnes de Jane, Anne a atteint un âge où son avenir semble rétréci. A vingt-sept ans, ses chances d'union s'amenuisent. Et elle va sans doute mener une existence où elle sera tributaire du bon vouloir des siens.

    Mélancolie face au sort réservé.
    Mélancolie face au temps qui file. Une mélancolie d'autant plus prégnante dans les scènes avec les jeunes Musgrove.

    Mélancolie aux allures de nostalgie. Qui donne une tonalité différente à ce titre.

    Un titre où je me suis souvent demandé si Jane n'avait pas mis beaucoup d'elle dans cette Anne. Qui regarde son passé. Qui se rend utile à sa sœur mariée. Qui doit quitter sa maison adorée pour Bath.

    Persuasion constitue également une très belle histoire d'amour. Une histoire où on voit peu le héros. Il est ainsi absent plus de la moitié de l'intrigue. Mais, pour autant, chaque chapitre revient vers lui. Symbole des pensées qui étreignent Anne.

    Ce roman donne aussi l'occasion à Jane d'aborder la question de la marine. Le danger. L'attente. Les périodes de repos entre deux départs.

    Il y a également de belles promenades à Lyme face à la mer.
    Il y a une lettre sublime.
    Il y a un plaisir toujours intact à retrouver ses mots.

    Une belle manière d'entrer en 2021. Et la certitude de vouloir me replonger dès que possible dans les écrits de Jane. 
     
    Vintage Classics, Random House, 259 pages

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