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des romans anglais - Page 8

  • Agatha Raisin tome 11 L'enfer de l'amour

    Agatha Raisin tome 11: L'enfer de l'amour

    de

    M.C Beaton

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    " Le mariage idéal-comme un rêve devenu réalité. Agatha Raisin avait enfin convolé avec l'objet de tous ses fantasmes, son voisin James Lacey, et pourtant le bonheur n'était pas au rendez-vous."

    Malgré les exhortations de ses amis Mrs Bloxby et de Sir Charles, Agatha a épousé James Lacey. Pour le pire mais surtout pour le meilleur. Très vite, des ombres viennent entacher leur union: James refuse qu'elle travaille ou n'accepte pas de partager son cottage. Il se rapproche également de Melissa. Ce qui suscite maintes crises et remises en question chez Agatha.

    Jusqu'au jour où James disparaît. Laissant derrière lui sa maison saccagée.

    Tout se complique encore plus quand le cadavre de Melissa est retrouvée chez elle. Et si James avait pris la fuite en raison de sa culpabilité?

    Passé l'abattement premier, Agatha décide de tout entreprendre pour disculper son mari. Heureusement, lors de ses investigations, elle peut compter sur le fidèle Sir Charles.

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    Cela faisait quelque temps que je ne vous avais pas parlé de cette chère Agatha. Pourtant, je continue à suivre ses tribulations, tantôt en anglais, tantôt en français.

    Dans cette nouvelle aventure, notre héroïne m'a fait furieusement penser sur certains plans à Scarlett O'Hara. Comme cette dernière, elle a toujours voulu James. Malgré l'antagonisme de leurs caractères...Malgré leurs désirs radicalement opposés...James restait son objectif. D'autres hommes passaient dans sa vie, plus assortis mais elle les repoussait pour son cher voisin. D'ailleurs, si je filais encore plus la métaphore, je dirais que, par rapport à Agatha, James serait Ashley et Sir Charles Rhett.

    Ce ressort m'a paru encore plus évident dans cet opus. Le mariage avec James apporte son lot de désillusions à Agatha. Et quand James part, Sir Charles apparaît. Pour l'accompagner, la soutenir. Sans jamais la juger. Je ne sais pas ce que MC Beaton réserve à l'avenir pour ces deux protagonistes mais j'aimerais les revoir plus souvent ensemble ou même assister à leur rapprochement. Affaire à suivre...

    Comme vous l'avez compris, j'apprécie donc beaucoup le duo Agatha/Sir Charles. Non seulement MC Beaton donne un tournant intéressant à leurs relations, mais elle place leur paire sous le signe de l'humour. Comme pour le tome à Malte, leur répliques font toujours mouche. Et on les regarde évoluer, le sourire aux lèvres.

    Un des autres atouts de cette série réside dans la galerie des personnages qui évolue autour de nos héros. Au fil des tomes, nous avons appris à mieux connaître Mrs Bloxby, Bill Wong, Roy Silver... Et, maintenant, quand ils apparaissent, ils semblent familiers. Comme des cousins éloignés qu'on verrait de temps en temps et qu'on aurait plaisir à redécouvrir autour d'une tasse de thé.

    Une fois encore, l'ambiance d'un petit village anglais m'a semblé très bien retranscrite. Entraide, potins, jalousie, disputes et rabibochages restent toujours les maître mots.

    En revanche, j'ai trouvé que l'intrigue policière passait trop au second plan. Certes, la mort de Mélissa et les entretiens avec ses précédents époux présentent un contrepoint intéressant à l'union ratée de James et Agatha. Comme une sorte de miroir déformant de leur propre enfer conjugal. Cet effet se révèle très intéressant. Néanmoins, comme l'enquête se centre surtout sur les dérives psychologiques de la victime et les brutalités de ses maris, il y a moins de rebondissements ou de chausse-trappes. Et la résolution arrive de façon trop abrupte. J'espère que MC Beaton parviendra à recréer un équilibre entre la dimension relationnelle et l'aspect policier dans les prochains livres.

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai apprécié cette excursion dans les Costwolds et je retrouverai avec grand plaisir Agatha Raisin pour une douzième aventure.

    Un grand merci à Mariane et aux éditions Albin Michel pour cet envoi!

    Albin Michel, 2018, 353 pages

     

     

     

     

     

     

  • Rendez-vous avec le crime de Julia Chapman

    Rendez-vous avec le crime

    de

    Julia Chapman

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    "Brouillard. Brume. Ou même bruine. Un nuage épais s'enroule comme une écharpe autour du réverbère de la gare, assourdit sa lueur. Sortis de nulle part, des rails jumeaux émergent de la purée de pois, tandis que le néant avale doucement le bout du quai. L'endroit se trouve trop loin de la mer pour que ce soit le haar ou le fret-comme on appelle localement la brume marine apportée par le vent d'est-mais quel que soit le nom qu'on lui donne, cela confère à l'ombre sombre de ce début de matinée des relents de mort."

    Richard Hargreaves attend sur un quai de gare, au petit matin. Mais, au moment où arrive son train, une ombre surgit dans son dos et le pousse sur la voie. Personne n'a assisté à ce crime et tout le monde est persuadé que le défunt s'est suicidé. Tout le monde....sauf ses parents. Sa mère profite du retour de Samson O' Brien, un ancien flic, qui a décidé de se lancer dans une carrière de détective et d'ouvrir une agence dans son village natal. Elle lui confie sa première enquête et le conjure de trouver la vérité.

    Notre héros se lance donc à corps perdus dans son investigation. Richard Hargreaves n'est pas le seul mort récemment. Un randonneur et un ouvrier agricole ont aussi péri dans ce qui semble être des accidents.

    Le point commun de ces trois hommes: tous les trois se sont inscrits au même site de rencontres amoureuses et ont participé au même speed dating. Ce site est tenu par Delilah, la propriétaire du local de l'agence de détectives. Une ancienne amie de Samson qui nourrit de forts ressentiments à son égard.

    Pourtant, ils vont conjuguer leurs forces et tenter tous les deux de comprendre qui frappe les membres du site.

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    Comme vous le savez peut-être déjà, j'aime beaucoup les aventures d'Agatha Raisin. J'en ai déjà parlé d'ailleurs à plusieurs reprises sur le blog. Aussi, quand j'ai vu qu'une nouvelle série, dans l'esprit "cosy mystery" allait être publiée à la Bête noire, j'ai été ravie. Je tiens à remercier les éditions Robert Laffont pour leur envoi. Aussitôt reçu, aussitôt entamé.

    Pour tout vous confesser, j'ai mis quelques chapitres à entrer pleinement dans l'intrigue. En effet, malgré la scène choc du prologue, j'ai trouvé que l'histoire tardait à prendre de l'ampleur. En revanche, dès que cela a été le cas, j'ai été captée et je n'ai pas pu m'arrêter.

    Cette entrée en matière un peu plus ardue tient sans doute au caractère introductif de ce tome. Comme il s'agit du premier livre, nous sommes invités à faire connaissance avec tous les personnages et avec Bruncliffe, leur village du Yorkshire. Il faut prendre la mesure de chacun et s'habituer à ce nouveau lieu. Une fois tous ces éléments posés, l'envie de rester là-bas avec toute la communauté se fait tellement forte que les dernières pages se tournent à regret.

    Dans cette enquête, il y a deux héros: Samson et Delilah. J'ai jugé ce choix de prénoms intéressants car il m'a fait penser à la Bible. Et je me demande si, comme dans cette histoire, Delilah va trahir Samson et choisir le camp de ses ennemis. Ou, au contraire, si l'autrice va prendre le contrepied de cette légende et en faire une alliée de Samson, envers et contre tout.

    Tout part mal entre eux au début de cet ouvrage. Samson, sorte de fils prodigue, est parti il y a des années du village et il n'est jamais revenu, malgré la mort de son meilleur ami, le frère de Delilah. Tout le monde, à commencer par notre héroïne, le considère comme un traître. En découlent certaines scènes villageoises très drôles.

    Mais, sans le savoir, Delilah a accepté Samson comme locataire de son rez-de-chaussée. Cette proximité forcée va les rapprocher. Tout sonne juste entre eux et on sent que Julia Chapman se réserve le droit d'explorer plusieurs pistes relationnelles dans les opus suivants. J'ai hâte de savoir ce qu'ils deviendront l'un pour l'autre.

    Autour d'eux, gravite toute une galerie de protagonistes savoureux. Certains ne sont encore qu'esquissés, d'autres, au contraire, sont approfondis. Je pense notamment à Ida Capstick, la femme de ménage de Delilah. Elle m'a fait beaucoup rire et j'apprécie sa générosité bourrue.

    Pour nous dérouler le fil de son intrigue, l'autrice a choisi une structure narrative chorale. Même si on entend surtout les points de vue de Samson et Delilah, se greffent parfois ceux d'Ida, de certaines victimes ou même du meurtrier. Ainsi, le lecteur est toujours tenu en haleine et il en apprend plus sur chacun de ses narrateurs.

    L'équilibre entre mystère et humour est bien respecté. Aux scènes comiques se succèdent des séquences qui relancent l'enquête. Celle-ci m'a semblé maîtrisée. Cependant, je dois confesser que, vers la fin, je me doutais de l'issue et mes suspicions se sont avérées justes.

    De même, la description de la vie dans un petit village constitue une réussite. On sent bien le poids de la communauté (dans le rejet quasiment en bloc de Samson dans les premiers chapitres) et en même temps, le soutien qu'elle représente pour ceux qui en font partie. Le chemin des rumeurs est également dépeint avec beaucoup de véracité. Tout comme les événements qui rythment les semaines à Bruncliffe (le tournoi de fléchettes)

    Bref, vous l'aurez compris: j'ai vraiment passé un très bon moment avec Samson et Delilah et j'ai hâte de les retrouver dans un prochain titre. Si, comme moi, vous êtes fans de résolutions de meurtres à l'heure du thé et d'humour so british, n'hésitez pas à prendre ce rendez-vous avec le crime.

    Robert Laffont, 2018, 383 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec mon amie Bianca

     

     

     

     

     

     

     

     

  • La Chorale des dames de Chilbury de Jennifer Ryan

    La Chorale des dames de Chilbury

    de

    Jennifer Ryan

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    "Mardi 26 mars 1940,

    Premier enterrement de la guerre, et la chorale de notre village n'a même pas été capable de chanter juste. Les mots "Saint, saint, saint"se sont envolés comme si ils étaient pépiés par une volée de moineaux poussifs. La faute n'en était pas à la guerre, ni à ce jeune chenapan d'Edmund Winthrop, coulé par une torpille dans son sous-marin, ni même à la direction désastreuse du pasteur. Non: nous donnions là l'ultime prestation de la chorale de Chilbury: notre chant du cygne."

    Au mois de mars 1940, suite au départ massif des hommes pour la guerre, la chorale décide de cesser ses activités. Mais, face à la détermination de Mrs Primrose Trent, une professeure de chant, elle rouvre ses portes. Ses membres sont désormais exclusivement féminins et d'horizons très divers. En effet, parmi les altos et les sopranos, on retrouve: Mrs Tilling, une veuve timide, qui ne cesse de se dévouer aux autres et qui œuvre comme infirmière; la jeune Kitty Winthrop qui rêve de devenir chanteuse plus tard; sa sœur Venetia, qui ravage tous les cœurs ou Mrs B, la propriétaire du plus riche manoir qui entend imposer sa volonté et ses points de vue. Autant de destins aux antipodes et que la musique va réunir.

    D'autant plus que, désormais, elles ont pour objectif de gagner le concours de chorale organisé dans tout le royaume. Au fil des répétitions, des liens se nouent ou se dénouent, des alliances se créent, des indépendances se gagnent...Mais, à chaque fois, ces femmes, toutes unies par le chant, trouvent un réconfort incroyable dans ces moments volés à la guerre.

    Dehors, le conflit fait rage. Même si des amours surgissent ou des amitiés se renforcent, le drame n'est jamais loin. Et, il pourrait frapper Chilbury à tout instant.

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    La première fois que j'ai entendu parler de ce titre, c'était sur le blog de Syl. Son billet m'a donné envie de m'y plonger très rapidement et je tiens à remercier Albin Michel pour leur envoi.

    Un des atouts de cet ouvrage réside dans sa structure narrative, en parfaite adéquation avec le thème principal. Pour nous livrer l'histoire de cette chorale, Jennifer Ryan a choisi de multiplier les points de vue. Lettres et extraits de journaux de quelques membres s'entremêlent ainsi. L'occasion pour le lecteur de mieux cerner les protagonistes et de mieux les connaître.

    Dans un roman polyphonique, il est souvent difficile de réussir à donner une identité propre à chacun des narrateurs. Et l'autrice a réussi son pari: chacune de nos "conteuses" a sa tonalité particulière. Nous la découvrons à la fois par sa voix mais aussi par le regard des autres. Ce qui enrichit fortement notre perception.

    J'ai également beaucoup apprécié la galerie de personnages que nous croisons au fil des pages. Toutes les couches sociales, tous les âges, toutes les situations personnelles...nous sont dépeints. Passion, jalousie, chagrins...sillonnent les six mois de ces femmes et de ces jeunes filles. Forcément, nous nous attachons plus particulièrement à certaines: Mrs Tilling, Kitty, Silvie ou Venetia. D'autres nous semblent haïssables. Mais, toutes nous touchent par leur façon de vivre la guerre et leur transformation en ces temps si durs.

    Les hommes ne sont pas non plus absents de ce tableau. Certains sont partis au combat mais leur nom revient si souvent dans la bouche de celles qui les attendent. D'autres agissent tout près comme le colonel Mallard.

    Chapitre après chapitre, on a l'impression de vivre aux côtés des habitants de Chilbury et de suivre leurs idylles, leurs joies, leurs peines et leurs peurs. Tout sonne juste: dialogues, missives, télégrammes... Cette véracité s'explique sans doute par les sources d'inspiration qui ont présidé à la naissance de ce livre: les souvenirs de la grand-mère de l'autrice, les récits collectés par la Mass Observation ou des articles de journaux de l'époque.

    A ce don pour restituer les ambiances, Jennifer Ryan allie également un sens des "rebondissements". Parfois, le drame frappe quand on ne s'y attend pas. Un peu comme cela devait être le cas forcément dans ces années-là. Parfois, l'humour, au contraire, nous cueille au détour d'une phrase (ah! l'inénarrable Mrs B.!)

    Néanmoins, je dois confesser que j'ai moins accroché à une partie de l'intrigue: celle des bébés (je n'en dirai pas plus pour ne pas gâcher la surprise). J'ai trouvé qu'elle desservait un peu l'ensemble et je le regrette.

    Bref, vous l'avez compris: je vous recommande la lecture de ce roman choral qui, sans révolutionner le genre, nous permet de passer un bon moment et nous livre de jolis portraits de femme.

    Albin Michel, 2018, 462 pages

    Lecture commune avec Bianca.

    Billet dans le cadre de son challenge Un pavé par mois.

     

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