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the frenchbooklover - Page 102

  • Le Choix d'Adélie

    Le Choix d'Adélie

    de

    Catherine Cuenca

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    "Lyon, juin 1913,

    Plongée dans sa lecture, Adélie essayait d'ignorer les appels répétés de sa mère."

    En ce début d'été 1913, Adélie, une jeune fille de 17 ans, attend avec impatience les résultats de son baccalauréat. Elle espère l'obtenir et entamer des études de médecine pour devenir chirurgien.

    Au grand dam de sa mère qui préférerait qu'elle trouve un bon parti et ne cesse de lui présenter d'éventuels prétendants.

    Un dimanche midi, lors d'un déjeuner avec un nouveau collègue de son père et sa famille, Adélie fait la connaissance d'Antonin, un jeune homme de son âge qui partage les mêmes ambitions professionnelles.

    Débute alors une idylle entre eux.

    Mais au cours de l'année, leur relation se heurte à des obstacles et surtout, la Première Guerre mondiale éclate et les sépare...

    Face à ce conflit, Adélie va devoir faire des choix...

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    J'ai immédiatement été attirée par le titre et par cette jeune infirmière en couverture. Aussi, j'ai été ravie quand ma copinaute Bianca a accepté de partager cette lecture commune avec moi.

    Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de cette héroïne, à la fois ambitieuse et naïve, intelligente et courageuse...En dépit du choix narratif (style indirect), on s'attache à elle, on comprend ses émotions, ses tourments, ses doutes, ses souffrances...

    Adélie ne nourrit pas les mêmes rêves que les autres jeunes femmes de son âge. En place d'un mari, elle espère obtenir un poste de chirurgien et est prête à tous les combats et tous les sacrifices pour parvenir à ce but. Et sa rencontre avec Antonin va la conforter dans ce but.

    On la suit donc lors de ses premiers pas en amphi et on la voit essuyer, avec une comparse, le mépris de certains professeurs et de certains camarades. J'ai été particulièrement frappée par la première leçon d'anatomie où tout est fait pour les pousser dehors...

    Ce roman pour adolescents s'attaque donc à une problématique que j'affectionne: celle de la place des femmes et de leurs droits. En ce début de 20ème siècle, rares sont celles qui peuvent exercer le métier qu'elles souhaitent. Et souvent pour atteindre le même rang que les hommes, elles doivent essuyer de nombreux refus et endurer de multiples épreuves. C'est le cas d'Adélie et de sa meilleure amie.

    De même, la marge d'action pour une femme est assez limitée: soit elle se marie et peut prétendre à un certain respect, soit elle demeure célibataire et se retrouve souvent en butte aux critiques voire aux avances de l'autre sexe.

    A ce thème fort, développé tout au long de l'intrigue, se superpose forcément celui de la Première Guerre mondiale et de son impact sur toute la génération des 18-25 ans. Celle qui nourrissait de nombreux espoirs et qui s'est retrouvée brisée. Mutilations physiques, blessures psychologiques, renoncements, séparations, deuils constituent autant de sujets abordés au fil des pages.

    Petite et Grande histoire s'entremêlent. A la fin de la Belle époque correspond une rupture dans la vie d'Adélie et on sent bien que la guerre pourrait en entraîner de nombreuses autres.

    J'ai accroché à cette intrigue classique, à ce magnifique portrait de femme mais j'ai été un peu déçue par le dénouement sans doute un peu trop convenu à mon goût. A mon sens, cette héroïne si libre et si brave aurait mérité un autre sort (ne vous inquiétez pas, je ne vous en dirai pas plus).

    Bref, vous l'aurez compris: je vous recommande cette lecture et j'espère que vous serez aussi séduite que moi par cette protagoniste et par son destin.

    Oskar Editions, 2013, 338 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Bianca et dans le cadre du Challenge Première Guerre mondiale

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  • Le Club de la pluie au pensionnat des mystères

    Le Club de la pluie au pensionnat des mystères

    de

    Malika Ferdjoukh

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    "On était le matin de la rentrée de la Toussaint, il pleuvait, 9 heures avait sonné, et on ne voyait pas Saint-Malo.

    -On arrive quand? ai-je demandé à Papa.

    -Quand la petite aiguille sera sur bien et la grande sur tôt."

    En cette matinée de Toussaint, Rose Dupin fait son entrée au pensionnat des Pierres-noires à Saint-Malo. A son arrivée, un morceau de pain jeté du haut de la tour atterrit à ses pieds. Dedans: un petit morceau de papier et la mention "Au secours".

    Assistée de Nadget, d'Ambroise et du chien Clipper, Rose décide  alors de mener l'enquête et de venir en aide à l' inconnu de la tour.

    Mais il faudra aux nouveaux amis beaucoup d'ingéniosité pour démasquer le coupable.

    Comme vous le savez, j'ai découvert récemment l’œuvre de Malika Ferdjoukh. Et j'ai eu un coup de cœur pour Quatre soeurs. En revanche, j'ai été moins convaincue le mois dernier par La Bobine d'Alfred, qui se révèle certes un bel hommage au réalisateur et aux sixties, mais dont l'intrigue m'a semblé cousue de fil blanc.

    Quand ce roman est arrivé à la médiathèque, je n'ai pas hésité longtemps avant de me plonger dedans. Surtout que le titre m'a immédiatement interpellée et m'a rappelé les aventures du Club des cinq que je dévorais petite.

    Et on sent bien justement que Malika Ferdjoukh a voulu dans ces deux récits, préalablement parus dans la revue Moi je lis en janvier 2010, évoquer les péripéties de Claude, Dagobert, Annie...

    Ne serait-ce que par le choix de mettre en scène deux garçons et deux filles

    Ne serait-ce que par le chien qui les accompagne

    Ne serait-ce que par leurs caractères tous très typés (la fille coquette, le garçon manqué...)

    J'ai pris du plaisir à suivre leurs enquêtes dans l'Enigme de la Tour et dans le Voleur de Saint-Malo. Ce club de la pluie se retrouve confronté à deux mystères: un inconnu prisonnier dans une tour et une série de vols dans les alentours.

    A chaque fois, on assiste à des retournements de situation, ce qui ne rend jamais évidente la résolution de ces énigmes, notamment pour les plus jeunes, cibles principales de ces nouvelles policières.

    De même, on s'attache aux personnages, d'autant plus que les récits sont racontés tantôt par Rose tantôt pat Nadget, et on apprécie le ton souvent très drôle de leurs réparties et de leurs pensées.

    J'ai été ravie de retrouver les dessins de Cati Baur pour illustrer certains moments clefs. En effet, je trouve que cette artiste sait parfaitement retranscrire l'univers de la romancière, comme elle l'avait prouvé avec les deux premiers tomes de la bande dessinée adaptée de Quatre soeurs.

    Le seul bémol de cet ouvrage réside dans la brièveté des nouvelles. Comme je vous le disais plus haut, le format initial était celui de la parution en revue et je pense qu'il n'a pas été retravaillé pour son passage en format roman. C'est dommage car on sort du Club de la pluie au pensionnat des mystères avec une sensation de trop peu.

    J'espère que dans les prochains opus, on aura l'occasion d'assister à de plus grands développements tant au niveau de l'intrigue que des personnages.

    Bref, vous l'aurez compris: un début de série jeunesse très plaisant mais dont j'attends plus à l'avenir.

    L'Ecole des Loisirs, 2014, 81 pages

     

     

  • Mon année Salinger

    Mon année Salinger

    de

    Joanna Smith Rakoff

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    "Nous étions des centaines, des milliers, à nous habiller avec soin dans la lumière grise du matin de Brooklyn, du Queens, du Lower East Side, à quitter nos appartements, croulant sous le poids de nos fourre-tout gonflés de manuscrits que nous lisions dans la queue de la boulangerie polonaise, du deli grec, du diner du coin, en attendant de commander notre café, léger et sucré, et notre viennoiserie à emporter dans le métro, où nous espérions trouver une place assise afin de pouvoir lire encore avant d'arriver à nos bureaux de Midtown, Soho, Union Square. "

    Dans ce récit autobiographique où elle a tenté de raconter aussi bien qu'elle a pu la vérité, Joanna Smith Rakoff nous parle de ses 23 ans. Une année où, fraîchement sortie de l'université, elle est entrée à l'Agence. Une année où s'est posée de nombreuses questions et où elle est parvenue à comprendre ce qu'elle voulait. Une année marquée par la présence de Salinger...

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    J'avais remarqué dès sa sortie, ce titre de la rentrée littéraire mais il a fallu l'avis d'un blog (je ne sais plus lequel et je m'en excuse) et celui de ma collègue Mathilde pour que je me lance.

    J'ai immédiatement été happée par ce récit d'apprentissage et par les premières phrases d'introduction, qui m'ont évoqué l'atmosphère du réussi Rien n'est plus beau de Rona Jaffe.

    Alors qu'elle était censée préparer un doctorat et rejoindre son petit ami de la fac à Berkeley, Joanna a décidé de tout abandonner et de revenir à New York. Là, elle a été engagée comme assistante de la patronne d'une agence littéraire.

    Une agence littéraire désignée tout au long de cet essai romanesque par le terme de l'"Agence". J'ai aimé l'impersonnalité de ce terme, tout à fait en décalage avec ce lieu, arrêté dans le temps. Même si la modernité et les ordinateurs commencent à entrer dans le quotidien des entreprises, cette boîte reste accrochée aux pratiques du dictaphone et de la machine à écrire et fête l'arrivée d'une photocopieuse comme un événement extraordinaire. Comme si elle ne pouvait pas oublier les pratiques éditoriales des années 50 et 60.

    Sur cette Agence, règne une patronne atypique. Une femme qui crie sans cesse au téléphone et qui ne semble s'occuper d'aucun auteur, à l'exception de "Jerry". J'ai lu que certains avaient comparé ce roman au Diable s'habille en Prada mais je n'ai pas trouvé de ressemblance entre les deux employeuses.

    Et bien entendu, sur cette Agence, plane l'ombre de "Jerry" Salinger. On guette ses coups de fil, on espère qu'il acceptera de publier sa nouvelle dans cette toute petite maison d'édition et surtout, on attend une visite.

    Comme Joanna, je n'ai jamais eu d'époque Salinger à l'adolescence. J'ai tenté de commencer L'attrape-coeur au début de la vingtaine mais je n'ai pas accroché. Pourtant, en refermant ces pages, je n'ai qu'une envie: renouveller l'expérience.

    Car cet ouvrage se révèle une très belle déclaration à cet auteur et à ses personnages. Des personnages tous marqués par le deuil et en errance. Des personnages qui semblent trouver un écho dans tous ceux que croise Joanna lors de cette année particulière. On sent toute l'importance de cette rencontre dans la vie de cette écrivain et c'est là justement que le titre trouve toute sa justification.

    A cet hommage à l'auteur américain se superposent une radioscopie du New York de la fin des années 90 et du monde des agences littéraires. Ou comment de jeunes de 20-30 ans, malgré des salaires de misère, des appartements-taudis...se battent pour rester dans cette ville qui les fascine tant et essayer de percer dans le monde de la littérature.

    Cependant, je dois confesser que je suis restée un peu en retrait. Alors que généralement, je m'attache aux personnages, je n'ai pas réussi à le faire avec Joanna. Finalement, ce qui m'a le plus intéressé chez elle, c'est son rapport à l'Agence, à Salinger, ce mythe qui continue de recevoir des lettres quotidiennes, et à son travail. Ses errances, ses doutes sur sa relation avec Don...m'ont moins passionnée.

    Bref, vous l'aurez compris: Mon année Salinger constitue un récit d'apprentissage prenant dont la trajectoire littéraire m'a plus concernée que le volet personnel.

    Albin Michel, 2014, 357 pages, 20,90 €