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the frenchbooklover - Page 105

  • Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    Le Petit Chaperon qui n'était pas rouge

    un album de Sandrine Beau

    illustré par Marie Desbons

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    "Il était une fois une petite fille qui vivait au bord d'une forêt, dans le nord de la Russie.

    Sa grand-mère, qui tricotait, la gâtait beaucoup.

    Elle lui avait fait un long manteau bleu, de petits gants bleus, et lui avait cousu une chaude chapka bleue. Si bien que tout le monde l'appelait le "Petit chaperon bleu".

    Au nord de la Russie, dans une maison près d'une forêt, vivent Anouchka, surnommée le Petit Chaperon bleu, en raison de la couleur de son manteau, de ses gants et de sa chapka, et sa maman.

    Un jour, cette dernière demande à sa fille d'amener un pot de miel à sa grand-mère qui habite de l'autre côté de la forêt.

    "Porte vite ce petit pot de miel à ta grand-mère malade. Elle t'attend. Et ne traîne pas en route, Anouchka! La forêt est profonde et pleine d'animaux dangereux."

    Et voici le Petit Chaperon bleu parti...

    En chemin, elle croise un abominable ours, un menaçant tigre de Sibérie et un agressif...lapin. Autant d'obstacles qui pourraient l'empêcher d'arriver à bon port.

    Mais c'est sans compter l'ingéniosité de notre héroïne.

    petit chaperon qui n'était pas.jpg

    Je suis très friande de contes détournés. Aussi, quand cet album librement inspiré du Petit Chaperon rouge, est arrivé à la médiathèque, je me suis précipitée dessus.

    Sandrine Beau a choisi de situer son conte en Russie. Comme dans l'original, une petite fille doit traverser une forêt emplie de dangers pour aller rendre visite à sa mère-grand. Mais en place de la galette et du petit pot de beurre, elle doit apporter un pot de miel et sa balalaïka pour jouer ses morceaux fétiches.

    Dans les bois, elle ne croise aucun loup. Mais un ours et un tigre qu'elle parvient à apprivoiser (je ne vous révèlerai pas par quels stratagèmes). Enfin, ultime étape de son voyage: un lapin qui pourrait se révéler beaucoup plus dangereux que prévu et nous faire penser au loup de la version originale...

    J'ai beaucoup apprécié ce choix d'"ennemi". Surtout que le lapin de prime abord ne paraît pas constituer une réelle menace...

    Tout comme j'ai aimé ce dénouement tellement inattendu et si drôle. Je ne vous en dirai pas plus afin de ne pas le gâcher mais sachez quand même que chacun peut y trouver son compte.

    L'auteure a donc accompli un beau travail de transposition à la fois humoristique et original.

    Cet album permet également de voyager en Russie grâce aux magnifiques illustrations de Marie Desbons. Tant les couleurs vives que les graphismes contribuent à cette évasion. Et que dire de la grande douceur qui se dégage de ces images?

    Bref, vous l'aurez compris: Le Petit chaperon qui n'était pas rouge constitue un hommage réussi et réjouissant au conte de Charles Perrault.

    Editions Milan, 2014

    Billet dans le cadre du challenge Il était...une fois les contes de fées de Bianca.

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  • La Bobine d'Alfred de Malika Ferdjoukh

    La Bobine d'Alfred

    de

    Malika Ferdjoukh

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    "Un orage violent, inattendu, éclata en pleine mer dix minutes après notre départ. Une tempête musclée qui hissait notre bateau, le roulait, et le couchait, le relevait encore, des vagues solides qui donnaient l'impression de chevaucher une meute préhistorique réveillée"

    Un homme et son épouse débarquent sur une île où l'homme est visiblement attendu par une vieille femme. Alors qu'il lui rend visite et qu'il doit attendre qu'elle accepte de le recevoir, il revient sur l'été de ses 16 ans, l'été 1964.

    Cet été-là, Harry Bonnet a eu l'exceptionnelle chance d'accompagner son père, Gustave, à Los Angeles. En effet, alors qu'il venait d'être licencié d'un restaurant montmartrois, ce cuisinier hors pair, fan de ciné à ses heures perdues, a été engagé par Lina Lamont, la célèbre actrice du temps  du muet.

    Dans la Cité des anges, Harry partage ses loisirs entre l'obtention de son permis, ses virées en automobiles, ses séances de cinéma et ses rencontres avec des starlettes.

    Puis, un soir, il se cache dans la voiture qui emmène son père sur un tournage secret, dirigé par un certain Albert Hall. Bien vite, il se rend compte que le réalisateur est en réalité Alfred Hitchcock qui essaie de porter à l'écran Mary Rose, une pièce de J.M.Barrie.

    Commence alors une merveilleuse aventure pour le jeune homme...Mais sa curiosité pourrait bien lui porter préjudice.

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    Vous vous souvenez sans doute que j'avais découvert le roman Quatre soeurs de Malika Ferdjoukh au mois de juin. Et que j'avais succombé au charme de l'histoire et à la plume de l'auteure.

    Aussi, j'attendais beaucoup de cette LC proposée par ma copinaute Bianca. D'autant plus qu'Alfred Hitchcock figure parmi mes réalisateurs préférés.

    Je dois reconnaitre que ce roman lui rend un bel hommage. Ne serait-ce que par les titres des chapitres, tous issus de sa filmographie. Et par certaines scènes directement influencées par des passages cultes de ses long métrages (je fais notamment référence à la scène-poursuite sur la colline d'Hollywood qui rappelle inévitablement celle du Mont Rushmore dans l'excellent Mort aux trousses).

    Je ne connaissais pas non plus l'anecdote qui a inspiré l'intrigue de cet ouvrage, à savoir la volonté du réalisateur d'adapter sans succès pendant 40 ans cette pièce de J. M. Barrie.

    De même, pour les plus jeunes, la Bobine d'Alfred permet d'en apprendre plus sur la personnalité de ce génie du cinéma, son perfectionnisme, sa tendance à vampiriser toutes ses actrices, l'influence de sa femme Vera...

    J'ai beaucoup apprécié l'atmosphère surannée qui se dégage de ces pages. On a l'impression de se retrouver plongés dans les années yéyé et Malika Ferdjoukh démontre une fois encore son talent à reconstituer des ambiances.

    Mais je n'ai pas du tout accroché à l'intrigue. Même si parfois elle m'a fait sourire, je l'ai trouvée trop invraisemblable. On a du mal à croire que tout l'avenir d'un film réside dans une seule bobine. Et encore moins que cette fameuse bobine soit confiée au fils du cuisinier du tournage.

    Je ne m'attarderai pas non plus sur la fin qui m'a parue encore plus improbable...

    Bref, vous l'aurez compris: même si cette œuvre évoque avec talent le réalisateur des Oiseaux et le Los Angeles du début des années 60, je suis passée à côté en raison de son intrigue principale.

    L'Ecole des Loisirs, 2014, 175 pages

    Billet dans le cadre d'une LC avec Bianca

  • Les Autodafeurs tome 1: Mon frère est un gardien

    Les Autodafeurs tome 1: Mon frère est un gardien

    de

    Marine Carteron

     

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    "5 heures du matin sur une petite route de campagne

    Le choc a été très violent. Le camion a surgi de nulle part et a percuté la voiture de plein fouet avant de l'envoyer par-dessus les glissières de sécurité terminer sa course contre un grand chêne.

    Elle a fait plus de cinq tonneaux avant de s'immobiliser et maintenant c'est une épave; la roue avant gauche tourne encore tandis que la fumée commence à s'échapper du capot éventré.

    Suspendu la tête à l'envers dans l'habitacle détruit, l'homme sait qu'il va mourir. Cela fait plus d'un an qu'il redoute ce moment. Depuis le jour où il a surpris les plans des Autodafeurs, il a su qu'ils ne le laisseraient pas se mettre en travers de leur chemin."

    L'homme qui vient de mourir dans cet accident de voiture est le père d'Auguste Mars, 14 ans.

    Et ce même Auguste, on le retrouve justement dans une très mauvaise position en ce début de roman. La police, le juge pour mineurs et la quasi-totalité des habitants de sa ville le considèrent comme un dangereux délinquant, coupable de vol, incendie criminel, violences...

    Or, il a une très bonne explication à fournir pour l'innocenter. Mais s'il la donne, il trahirait un secret vieux de vingt-cinq siècles et mettrait en danger la Confrérie.

    Il choisit donc de ne rien en faire et c'est à nous, lecteur, qu'il raconte tous les évènements qui ont suivi le décès accidentel de son père.

    Cependant, sa voix n'est pas la seule qui retentit entre ces pages. En effet, il partage la narration avec sa petite sœur, Césarine Mars, 7 ans et "artiste" (le nom que lui a donné Auguste quand il a entendu pour la première fois parler du syndrome d'Asperger dont elle souffre).

    "Mais bon, pour que vous compreniez mieux comment j'en suis arrivé là, il faut que je reprenne depuis le début, c'est-à-dire, là où tout a commencé.

    P.-S: Ce que mon frère a oublié de vous dire, c'est qu'il n'en serait jamais arrivé là s'il m'avait écoutée; donc, en plus d'être un gardien, c'est aussi un idiot. Césarine Mars."

    J'avais remarqué ce titre sur la blogosphère, notamment chez Loucy et je n'ai donc pas hésité longtemps avant de me lancer à son arrivée à la médiathèque.

    Ce qui m'a immédiatement frappé dans ce texte, c'est le ton. Marine Carteron a su insuffler à la fois de l'authenticité et beaucoup d'humour à ses deux personnages principaux. On croit à chaque fois que ce sont bien un adolescent de 14 ans et une enfant de 7 ans qui s'adressent à nous. L'humour naît de la distance ironique qu'arrive à avoir Auguste et en ce qui concerne Césarine, de son absence totale de décalage et de sa tendance à tout prendre au pied de la lettre.

    De plus, l'émotion n'est jamais loin dans leur propos. Elle affleure quand Césarine découvre le sens de du mot amitié avec la petite Sara ou quand Auguste parle de son père...

    J'ai également été tout de suite happée par l'intrigue. Devant le désespoir de sa mère et de sa sœur, Auguste propose de déménager et de partir s'installer à la Commanderie avec leurs grand-parents. C'est dans cette maison de vacances qu'il va avoir ses rêves. A chaque fois, son père lui apparaît et l'enjoint à se souvenir du Livre et du rôle qui lui est échu.

    La rentrée va aussi lui servir de "révélateur". La haine immédiate du "Négrier", son proviseur et l'attaque des frères Montague le poussent à se rapprocher de son professeur De Vergy. Lorsque celui-ci le ramène à la maison, il surprend une conversation entre sa mère et lui.

    "Ton fils n'est au courant de rien. Tu sais très bien qu'après la mort de ton frère, Jean a respecté ton choix et a toujours refusé qu'on parle de la Confrérie à Auguste avant qu'il soit en âge de se battre et nous avons tous respecté ton désir. Mais, Julie, tu dois te rendre à l'évidence, l'assassinat de ton mari est un signe qui ne trompe pas. Nos ennemis se sont regroupés, ils sont en ordre de bataille et tout s'accélère autour de nous"

    Ainsi, Auguste prend connaissance d'un secret vieux de vingt-cinq siècles, un secret que sa famille et leurs alliés tentent de protéger à tout prix. J'ai beaucoup apprécié le contenu de ce mystère, l'importance conférée au livre, à la mémoire...et cette idée de société de l'ombre prête à tous les sacrifices pour conserver le secret et le garder loin des Autodafeurs. Sans oublier le côté initiatique, le poids de la transmission...

    L'intrigue monte crescendo. Au fil des jours, Auguste et Césarine se rapprochent de ce mystère...et du danger. Jusqu'à une explosion finale....

    J'aimerais rajouter un petit mot sur les personnages qui entourent nos deux héros. L'auteure a su créer une belle galerie de protagonistes. Des vrais "Méchants" (le Négrier, les Montague), des amis atypiques (Néné et Sara), un professeur fascinant (De Vergy que j'espère voir plus dans le prochain tome...)...

    Bref, vous l'aurez compris: un roman pour adolescents extrêmement bien ficelé, au ton à la fois enlevé, humoristique et émouvant dont j'attends la suite avec impatience.

    Editions du Rouergue, 2014, 329 pages